dimanche 30 décembre 2007

Zim Boum

Vous souvenez-vous du temps de votre jeunesse? Vous savez, le temps où l’on jouait avec les amis. Tout semblait harmonieux. Du moins, les querelles étaient vite oubliées et souvent, sans réelle conséquence. On ne cherchait pas à comprendre les motivations de l’un ou de l’autre. Ce n’est pas ce qui nous intéressait et de toute façon, nous n’avions pas de dessein comme tel. Pour ma part, je me souviens encore de ces jeux de mots qui nous amusaient.

Zim à la Kazim à la kazim zim zim. Zoum à la Kazoum à la kazoum zoum zoum. Zim à la Kazim, Zoum à la Kazoum, Zim à la kazim zim zoum.

Cette semaine, nous sommes évidemment plus vieux que jadis. On comprend mieux le Monde et surtout, on comprend mieux l’Humain. Quoique parfois, on a l’impression de ne rien comprendre. Cette semaine, les jeux de mots ont changé. Autant ceux d’autrefois nous amusaient et nous gardaient dans l’espérance. Autant ceux d’aujourd’hui nous gardent dans la doléance. Boum à la Kaboum à la kaboum boum boum.

Eh oui, cette semaine encore, des innocents ont péri suite aux actes de kamikazes. Parmi ces victimes, il y a eu madame Bhutto, Benazir de son prénom. Ô!, n’allez pas croire qu’ainsi va la vie et qu’on n’y peut grand-chose, nous, de l’autre côté de l’océan. Nous ne sommes plus au temps de l’harmonie avec nos jeux de mots qui nous faisait rigoler. Non. Les temps ont changé.

Certes, on ne peut changer le monde. On ne peut non plus lui rester indifférent. Il faut se rendre à l’évidence, l’homme est dangereux pour lui-même.

Pour nous, ici, dans notre confort douillet, tout cela semble bien loin. Et encore plus pendant ce mois où nous avons dépensé près de 30 milliards de dollars pour le Père-Noël. Certes, cela fait du bien de festoyer. Mais la fête ne doit pas nous faire oublier nos responsabilités; nos responsabilités en tant que leader.

Qu’on le veuille ou non, à notre façon, nous sommes tous des leaders. Oui, nous avons tous la capacité d’influencer ceux qui nous entourent. Évidemment, certains ont plus d’influence que d’autres. Mais nous avons tous la capacité d’influencer les autres pour qu’ils posent un geste ou un autre.

Le problème du leadership. Ce n’est pas d’en avoir ou non. Le réel problème du leadership, c’est de savoir quoi faire avec. Car ce n’est pas parce qu’on a du leadership qu’on propose de faire les bons gestes.

Benazir Bhutto était un leader. Peut-être pas un leader blanc comme neige mais je ne cherche pas à la défendre ou à l’incriminer. Pour plusieurs, elle représentait la liberté, la démocratie. Pour plusieurs, elle représentait l’espoir d’un monde meilleur. Mais pour d’autres, elle n’était que l’empêcheur de tourner en rond.

Benazir Bhutto n’était pas la seule leader dans son milieu. Il y en avait d’autres. Des leaders qui mobilisaient également du monde. Des leaders avec des valeurs différentes. Des leaders qui voulaient aller dans une autre direction que celle que proposait madame Bhutto. BBouuummmm!

Peu importe où on se trouve, peu importe que l’on regarde vers la gauche ou vers la droite, le haut le bas, derrière devant, peu importe l’échelle de grandeur de notre pouvoir d’influence; il faut garder à l’esprit que même s’il y a des gens qui nous suivent, cela ne veut pas dire que les actions et les gestes que l’on pose ou propose sont les bons.

Être un leader est une chose, faire ce qu’il se doit en est une autre. Pensez à vos enfants, à votre compagne ou compagnon, pensez à votre entourage, pensez à vos collègues de travail, vos employés, pensez à votre implication sociale, au réchauffement de la planète, pensez à ce que vous voulez mais de grâce, n’oubliez pas que vous devez vous regarder dans le miroir chaque matin.

Le monde n’est pas blanc ou noir. C’est l’ensemble de nos choix, conséquent ou inconséquent, les uns avec les autres, qui lui donnent ses couleurs et sa saveur. Nos idées, elles, ne sont qu’une parmi tant d’autres. Certains croient. D’autres se croient. Peut-être un jour comprendrons-nous que la certitude, est le pire des fléaux.

À vous maintenant de faire vos choix à même le spectre des valeurs: Zim à la kazim, Boum à la Kaboum.

Zim, zim zoum!

dimanche 23 décembre 2007

Poudre aux yeux!

F - i - n - i - ni Fini! Oui s’en est fini de la Gaspésia. Enfin, pour certains. Malheureusement pour d’autres. Mais ce qui devait arriver arriva. C’est une évidence. Lorsque les uns comme les autres font preuve d’incompétences ou souffrent de structurites, lorsque les uns ou les autres jouent aux fier-à-bras, lorsque les uns ou les autres se cachent derrière des paravents pour éviter ci ou ça et bien, tôt ou tard, on se retrouve Gros-Jean comme devant. Voilà! C’est fini! F - i - n - i - ni Fini!

Dans les prochains mois, la Gaspésia va être démantelée pour son équipement qui sera reconstruit au Vietnam. L’acquéreur est en autre intéressé par une machine à papier flambant neuve; exactement, jamais utilisée la machine! C’est ainsi que s’envole, pour 40 M$, une usine qui en vaut 200 au livre. Et là, on ne parle pas des pertes des sous-traitants; 10-15¢ dans le dollar comme c’est souvent le cas.

La Gaspésia, c’était un méandre de jeux de pouvoir. Il faut prendre connaissance du rapport d'enquête pour constater comment l’humain peut parfois être... « Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué! ».

Mais comme vous le savez, ce qui m’intéresse avant tout, c’est le leadership. Et à ce niveau, la Gaspésia est riche de leçons. Ce qui m’émeut le plus, dis-je avec ironie, ce sont les propos d’Henri Massé, ex-président de la FTQ mais président lors des événements. Combien de fois a-t-on pu l’entendre dire : "La Gaspésia, si c’était à refaire, je recommencerais demain matin". Belle leçon de leadership n’est-ce pas?

Leçon de leadership dans le sens : à ne pas faire! L’une des qualités du leader, c’est de savoir reconnaître ses erreurs. Mais cela ne semble pas faire partie de la besace des dirigeants syndicaux. En avez-vous déjà entendu un dire que leurs troupes avaient fait une erreur? Lorsqu’il y a un conflit syndical, une grève ou un lock-out, et qu’il y a du vandalisme, avez-vous déjà entendu un chef syndical ramener ses troupes à l’ordre?

Que se soit les portes de l’Hôtel de Ville à Montréal, des lignes téléphoniques coupées, des saccages de toute sorte, tout ce que les chefs syndicaux trouvent à dire ressemblent à ça : "C’est peut-être un hasard". "Il n’y a rien qui prouve que c’est nos gars qui ont fait ça". "L’employeur n’arrête pas de nous provoquer. Y a toujours ben une limite!". Faudrait peut-être leur demander s’ils croient que c’est le Père-Noël qui apporte nos cadeaux sous l’arbre.

Faire preuve de leadership, ce n’est pas seulement de mobiliser les gens dans une direction : "Let’s go les gars, on va l’avoir l’augmentation. On va leur montrer qu’on est capable. C’est #!@?$$# de boss y vont nous respecter!". Faire preuve de leadership, c’est aussi être capable d’indiquer aux autres ce qui peut être fait et ce qui sort de la limite de l’acceptable.

En toutes circonstances, faire preuve de leadership, c’est garder le contrôle de la situation. Mais ça, plusieurs chefs syndicaux n’y arrivent pas comme on peut le constater lors de conflits de travail. La leçon à retenir de la Gaspésia, c’est la capacité à reconnaître nos propres erreurs et celles des gens que l’on dirige.

Si vous êtes en position de leadership, sachez que vous devez être capable de reconnaître vos erreurs. Et si vous avez peur de perdre votre leadership en reconnaissant les erreurs que les autres font sous votre gouverne alors là, votre leadership, ce n’est que de la poudre aux yeux.

dimanche 16 décembre 2007

Édition spéciale!

Mesdames Messieurs, en direct de Bali, voici le deuxième festival du leadership. Avez-vous dit leadership? Peut-être pas vous mais eux, oui. Peut-être vais-je finir par le croire que l’environnement au Canada, c’est du leadership. Mais ce n’est pas pour cette semaine. Remarquez que c’est tout de même intrigant, il y a ceux qui « balivernent » sur la protection de l’environnement et le réchauffement des températures alors que nous, de l’autre côté de la planète, on reçoit avec bonheur notre deuxième tempête de neige. Comme quoi on repassera pour le réchauffement, du moins cette année. Et j’ai bien dit on la reçoit avec bonheur cette deuxième tempête. Que voulez-vous, j’adore l’hiver et les sports de glisse depuis que j’ai appris à marcher!

Mais revenons à notre leadership et notre festival. Il y a bien sûr monsieur Baird, le ministre de l’Environnement au fédéral, qui se dit déçu que l’accord de Bali n’ait pas été plus loin dans les engagements des différents pays. Propos tout de même particulier lorsqu’on sait qu’à peu près tout le monde critique le gouvernement Harper sur le dossier de l’environnement. Peut-être voulait-il démontrer qu’il a un joyeux sens de l’humour! Pour notre part, en jouant avec les mots - chose que je déteste faire comme vous le savez - on pourrait dire que monsieur Baird est l’arrosé arroseur.

Dans le plus sérieux, il y a les environnementalistes - dont je ne nommerai personne étant donné que je respecte leur démarche - qui affirment que le Canada a manqué une occasion de faire preuve de leadership dans les discussions à Bali. Bien entendu, monsieur Dion dit à peu près les mêmes choses sauf qu’il utilise un ton plus scandaleux. Un ton scandaleux dans la bouche d’un intellectuel, cela donne ce que ça donne! Finalement, on a la ministre de l’Environnement du Québec, madame Beauchamp qui, elle, mentionne que le Québec a fait preuve de leadership dans ses positions.

Dans la tourmente de Bali, Madame Beauchamp avance que le Québec va se positionner auprès des autres grandes nations en ce qui concerne l’environnement. Oui oui, selon elle, le Québec va exercer du leadership! Elle se dit déçue des propositions du fédéral. Dans les circonstances, elle affirme que le Québec va se distancer du Canada afin de démontrer que nous au Québec, on peut faire preuve de leadership avec l’environnement.

Là où madame Beauchamp se trompe, c’est dans sa compréhension du leadership. En fait, madame Beauchamp confond leadership et participation ou encore, elle confond leadership et contribution ou, leadership et engagement ou, leadership et soutien ou, leadership et adhésion ou, leadership et collaboration ou finalement, leadership et coopération. D’une certaine façon, Madame Beauchamp s’imagine que le fait d’adhérer aux principes de la protection de l’environnement signifie : faire preuve de leadership. Adhérer à ces principes, c’est tout simplement joindre les rangs de ceux qui y croient déjà. Entre joindre les rangs et faire preuve de leadership, il y a un monde! Si j’étais méchant, je dirais que le Québec fait tout simplement suivre la vague. La réalité frappe dur. Nous ne sommes pas des leaders, nous sommes des suiveux!

Ce que madame Beauchamp semble ignorer, c’est que pour faire preuve de leadership, il faut se distinguer des autres. Il faut inspirer son entourage. Il faut donner l’exemple. Il faut agir de façon exemplaire et ainsi, donner le goût d’être imité, d’être dépassé. Faire preuve de leadership, ce n’est pas le fait de contribuer ou de participer ni d’adhérer ou de collaborer. Faire preuve de leadership, c’est agir au-delà des attentes. Faire preuve de leadership, c’est faire plus que ce qui est attendu de nous. Faire preuve de leadership, c’est être un modèle pour les autres.

Regardons les choses plus en détail. Le Canada et le Québec sont loin de faire preuve de leadership. En rapport à l’environnement, au mieux, on participe à la réduction des émanations polluantes, on collabore avec d’autres acteurs, on adhère aux principes généraux du réchauffement de la planète ou on coopère avec d’autres niveaux décisionnels. Cela n’a juste rien à voir avec le leadership même si nos gestes sont salutaires pour l’avenir de notre planète. Dans les faits, on ne fait que suivre les autres. Oui, nous sommes des suiveux!

N’en déplaise à madame Beauchamp, le Québec ne fait pas partie des nations qui ont réduit de façon tangible leur impact sur l’environnement. Nous ne sommes qu’à la remorque des réels leaders de la protection de l’environnement soit, les européens. Par exemple, cela fait plus de dix ans qu’ils n’utilisent plus de sacs de plastique pour transporter leur épicerie. Vous savez, les sacs recyclables dont on entend parler depuis environ 1 an, deux ans maximum. Eh oui, ils les utilisent depuis plus de 10 ans. Une raison de plus pour dire : Ah! Les maudits Français!

Environnement parlant, le seul domaine où le Québec se distingue des autres nations, c’est l’hydroélectricité. Mais comme on le sait tous, cette filière énergétique n’a pas été développée pour l’environnement. Effectivement, personne ne parlait de l’environnement dans les années ’70. On repassera pour le leadership!

Peut-être comprenez-vous mieux pourquoi j’aime dire qu’on a le leadership facile!

NB. : Cet article est effectivement une édition spéciale. Votre hebdomadaire du leadership suit ci-dessous.

Série Mondiale

Ron : Les joueurs prennent place sur le terrain mon Claude…
Claude : Oui Ron et ça va être tout un spectacle…
Claude : Espérons que ça ne sera pas un pétard mouillé…
Ron : Avec tout le dopage dont on parle, ça risque de cogner dur…
Claude : Sérieux Ron, eux aussi étaient dopés?...
Ron : Pas aux stéroïdes Claude, Dopé à l’argent…
Ron : Et ça l’air que ça crée une grande dépendance chez certains…
Claude : Incroyable, ils en veulent toujours plus…
Ron : Oui toujours plus et soit sûr d’une chose, les joueurs sont nerveux même si rien ne paraît…
Claude : Effectivement, difficile de savoir quelles émotions les habitent, de vrais professionnels…
Ron : Hey! Mets en Claude, de vrais magiciens du billet vert!...
Ron : Ils les font disparaître en un tour de main…
Claude : Alors Ron que va-t-il se passer selon toi…
Ron : Les enjeux sont grands…
Ron : Les trois prochains frappeurs vont faire toute la différence…
Ron : Espérons que les arbitres auront les yeux à bonne place dans leurs jugements…
Claude : Avec tous les gens dans les gradins, tu imagines la pression qu’ils peuvent avoir…
Ron : C’est sûr c’est sûr, je n’aimerais pas être à leur place…
Claude : C’est un départ mesdames messieurs…
Claude : Lord s’avance au bâton…
Ron : Comme tu peux voir Claude il a perdu de son assurance…
Claude : Effectivement, il ne fait pas de commentaires cette fois-ci…
Claude : Lui qui nous avait habitué à ses remarques arrogantes…
Ron : Il doit être petit dans ses culottes avec ce qui l’attend…
Claude : 3 balles 2 prises
Ron : Il ne lui reste pas beaucoup de marge de manœuvre…
Claude : LaCouronne prépare son lancé…
Ron : Quelle motion!
Claude : Elle s’élance…
Ron : Ô! quel lancé Claude quel lancé!…
Ron : Lord n’a rien vu venir…
Claude : Il est resté figé. Stoïque. Il n’a pas bougé d’un pouce…
Claude : Je n’en crois pas mes yeux…
Ron : Surprenant! Surprenant! Lui qui a monté un empire…
Claude : Voyons voir le jugement de l’arbitre…
Claude : Retiré Ron! Retiré!
Ron : Incroyable! Mais justice est rendue Claude. Justice est rendue…
Ron : Tu sais Claude j’les comprends pas toujours…
Ron : Ces gars-là gagnent des millions et ils arrivent à faire des bêtises comme ça…
Claude : Au tour de Lacroix qui s’avance sur le terrain…
Ron : Un autre qui est monté en flèche mais là c’est sa dernière chance…
Claude : Lui non plus n’a pas fait beaucoup de commentaires…
Ron : Claude, ces gars nous volent notre argent et ils se foutent de nous-autres…
Claude : Déjà 3 balles 2 prises Ron…
Claude : Compte complet…
Claude : LaCouronne se prépare
Ron : La foule est silencieuse…
Ron : On sent la tension…
Ron : Regarde la motion mon Claude…
Claude : LaCouronne s’élance…
Ron : Incroyable! mon Claude Incroyable! Quel lancé!
Claude : LaCouronne la quasiment menotté, il n’a pas eu le temps de réagir…
Claude : C’est vrai qu’il n’avait pas le gros bout du bâton…
Ron : Ô non Claude… La preuve était de béton contre lui…
Ron : Enfin justice est rendu…
Claude : Attendons de voir Ron. Attendons de voir…
Claude : Il est retiré mais attendons voir ce qu’il va écoper…
Ron : T’as raison T’as raison…
Ron : Avec tous les millions qui lui reste et tous les dommages qu’il a causés…
Claude : Malheureusement, sa peine ne compensera pas les gens…
Ron : Y en n'a pas de justice Claude. Y en n'a pas!
Claude : Autour de Brian de s’approcher du terrain…
Ron : Claude, si tu veux mon avis…
Ron : Ça n’a pas l’air net net son affaire…
Claude : C’est une autre histoire incroyable effectivement…
Claude : Il avait pourtant fait de belles choses pour son équipe…
Ron : C’est sûr qu’il va passer à l’histoire mais peut-être pas pour les raisons qu’il souhaite…
Ron : Les ravages du billet vert sont parfois sournois Claude…
Claude : Mesdames messieurs, les nuages se font de plus en plus menaçant…
Claude : La pluie annoncée approche…
Ron : Espérons que nous allons avoir le temps de compléter…
Claude : Non Ron!
Claude : L’arbitre suspend le match…
Claude : Mesdames messieurs, la pluie vient chambouler ce championnat…
Ron : Brian est chanceux…
Ron : Il va encore gagner un peu de temps…
Claude : Et avec Shreiber comme releveur…
Claude : Brian pourrait s’en tirer…
Ron : Va-t-il sortir un As de son sac Claude?
Ron : C’est là que ça va se jouer…
Claude : Ne t’en fait pas Ron…
Claude : Il va devoir s’expliquer tôt ou tard…
Claude : Mesdames Messieurs nous sommes désolés le match est suspendu pour un temps indéterminé à cause de la pluie…
Claude : Rester avec nous pour entendre les commentaires de notre analyste…
Claude : GM que penses-tu du leadership de nos joueurs?...
GM : Tu sais Claude, on n’a pas à chercher bien bien loin…
GM : Je résumerais ça à trois mots : Valeurs, intégrité, fierté…
GM : Mais les joueurs ont perdu la tête…
GM : Ils courent après l’argent, le prestige et quoi encore…
GM : Et le pire dans tout ça Claude…
GM : C’est que les gens qui les regardent n’arrivent plus à voir clair…
GM : Les partisans sont obnubilés par le succès…
GM : Ils n’ont plus de sens critique…
GM : D’une certaine façon, ils veulent tous faire partie du succès eux-autres aussi…
GM : Alors ils se mettent derrière les joueurs et les suivent sans utiliser leur jugement…
GM : Et ça Claude, c’est partout pareil…
GM : Les gens n’ont plus de sens critique…
GM : Et le gros du problème Claude…
GM : C’est que nous ne sommes pas capables de déceler les bons joueurs…
GM : Les dépisteurs ne savent plus reconnaitre les bons leaders…
GM : Ils en ont que pour les gros parleurs…
GM : Et c’est comme ça que les scandales se perpétuent…
Claude : GM que penses-tu du dopage chez les joueurs...
GM : Tu touches un autre bon point Claude…
GM : Le billet vert fait perdre la tête aux dirigeants…
GM : Ils en veulent plus, toujours plus…
Claude : GM serions-nous trop réactifs et pas assez proactifs…
GM : Claude, tu m’enlèves les mots de la bouche…
GM : Mais le vrai problème Claude…
GM : C’est qu’on se laisse bercer par les paroles des gens qui ont leur propre agenda…
GM : Plusieurs se laissent aveugler par de belles paroles…
GM : Les paroles de ceux qui n’ont pas de valeurs…
GM : Les paroles de ceux qui sont stratégiques avant d’être authentique…
Claude : Être authentique, je vais la retenir GM…
Claude : Tu es toujours aussi pertinent avec tes propos!!!
Claude : Mesdames Messieurs, je sais que je vais vous décevoir…
Claude : Malheureusement, c’est tout le temps que nous avions…
Claude : Revenez-nous la semaine prochaine pour une autre trépidante aventure!
Claude : Merci Ron, merci GM, merci à vous tous chers visiteurs du cyber espace!


NB. : Toutes ressemblances avec des personnes ou des événements réels ne sont qu’une preuve que vous êtes bien aux faits de l’actualité. Par la même occasion, cela démontre que ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle!

dimanche 9 décembre 2007

Règne animal

Ceux qui me connaissent le savent trop bien, j’aime faire des parallèles avec la nature pour comprendre le comportement humain et le leadership. Les études de Jane Goodall sur les chimpanzés sont d’ailleurs une référence à mes yeux. On a beau dire que l’humain a la capacité de comprendre son environnement, je n’ai pas la certitude qu’il comprenne réellement sa propre nature.

Vous avez probablement eu écho de la visite de monsieur Harper dans le fief du chef de l’opposition à Québec, notre Super Mario. Que de belles choses que cette présence à Rivière-du-Loup nous a permis d’entendre. Oui, les loups ont hurlé sans vouloir faire de jeu de mots! Ce qui va de soi, l’un des principes de base dans le règne animal, c’est la protection du territoire. Que le chef du gouvernement fédéral vienne rendre visite au chef de l’opposition, certains y ont vu une intrusion. Ahouuuuuu!

Le hurlement est un moyen de communication chez le loup. Il sert entre autres à rassembler et maintenir la cohésion de la meute. Le chant du loup est agréable à entendre. Il y a d’ailleurs des entreprises d’aventures qui offrent des sorties pour aller entendre des meutes en forêt. Le loup est une espèce qui vit en groupe et on y trouve une importante et complexe hiérarchie.

Nous avons les mêmes phénomènes chez l’humain : le hurlement et la hiérarchie. La visite de Harper a été perçue comme une menace par le parti libéral. Perception qui nous importes peu ici mais en ce qui a trait aux hurlements, disons qu’ils ne font pas dans la dentelle. C’est monsieur Béchard qui s’est mis sur la sellette dans ce dossier étant donné qu’il est le ministre responsable de la région du Bas-du-Fleuve. "J’aime beaucoup mieux me priver d’un dîner avec Stephen Harper et Mario Dumont… que de me transformer en tapis de porte…."J'espère qu'il n'a pas mis son veston neuf, parce que tout ce qu'on va voir sur son veston (après la rencontre), ce sont des traces de pas qui se sont essuyés sur lui". Ahouuu ! Ahouuuuuu !

Je m’en excuse, les mots ici rapportés ne donnent pas la mesure du ton utilisé par monsieur Béchard dont le statut dans la hiérarchie n’est rien de moins que ministre. Son «hurlement» se voulait rassembleur pour la meute mais pour ce qui est de l’exemple à donner, on repassera. Il y a quelques semaines, je faisais référence à la violence chez les jeunes et l’exemple, que nous les adultes, on leur donne. Les propos du veston neuf ont été prononcés à l’Assemblée nationale. Pourtant, on les croirait sorties de la bouche d’un petit baveux dans une cour d’école. A-t-on besoin de rappeler qu’un leader doit normalement donner l’exemple?

Cette visite de monsieur Harper est une occasion de prendre conscience des embûches que l’on peut rencontrer sur le chemin menant au leadership. Ceux qui veulent mobiliser leur entourage sont confrontés à un complexe dilemme. D’une part, ils doivent apprendre à déceler leurs instincts primaux de tous niveaux dont ceux reliés au concept de territoire et sa protection. D’autre part, ils doivent adopter une attitude et un comportement en accord avec les valeurs foncièrement humaines dont entre autres l’intégrité, le respect et l’objectivité.

Nous sommes tous mus par un instinct de survie. C’est une pulsion encodée dans nos gènes. Les réels leaders sont ceux qui ont appris à maîtriser cette pulsion afin de la transformer en énergie créative.

À vous maintenant de transformer vos démons intérieurs en collaborateurs du succès de vos projets.

N.B. : Mes services en coaching visent la canalisation de nos forces intérieures vers le développement d’un leadership efficace, constructif et rassembleur.

dimanche 2 décembre 2007

Autosuggestion

Vous connaissez l’autosuggestion? Je suis un leader. Je suis un leader. Je suis un leader. Certains appellent ça du conditionnement, d’autres de la visualisation. Parait-il qu’il faut imaginer ce qu’on veut être pour le devenir. Rien de plus simple. Penser à ce que vous voulez être, pensez-y réellement. Croyez-y au plus profond de votre être et vous le deviendrez.

De mon point de vue, l’autosuggestion à outrance, c’est le principe qui se cache derrière le fameux Secret. Vous savez, cette chose qui c’est répandu à travers la planète comme une trainée de poudre. Cette façon d’atteindre le succès dont nous parlent les charlatans de tout acabit. Le Secret, ça ressemble à une supercherie qui permet l’enrichissement de certains au détriment de ceux qui rêvent du succès instantané. Un peu plus méchamment, le Secret, ce n’est rien d’autre qu’une secte commerciale!

Mais vous savez, l’humain étant ce qu’il est. C’est un être qui aime rêver à ce qu’il pourrait devenir et si possible, par enchantement. Oui par enchantement car bien souvent, on n’aime pas faire trop d’efforts. Regardez vos ados ou ceux du voisin. Cette génération du tout m’est due. Ils veulent tout, tout de suite, et idéalement, sans avoir à faire quoique se soit en retour.

À bien y penser, le succès commercial du Secret est peut-être une démonstration qu’un ado se cache dans chacun d’entre nous. Nous sommes des leaders. Nous sommes des leaders. Nous sommes des leaders. Ça, ce sont nos politiciens qui parlent. Eh oui, ils ont recommencé leurs incantations en début de semaine. Lors du sommet du Commonwealth à Kampala, ils ont recommencé à dire que le Canada est un leader de l’environnement.

Évidemment, comme tout bon politicien, ils ne s’entendent pas sur l’approche. Certains prétendent que le Canada doit redevenir un leader de l’environnement. Les autres affirment que le Canada est un leader parce que justement, il a une approche réaliste. Nous sommes des leaders. Nous sommes des leaders. Nous sommes des leaders.

N’en déplaise à nos politiciens, malgré la conclusion du sommet de Montréal sur l’environnement dont s’enorgueillit Monsieur Dion et le parti Libéral, le Canada n’a jamais été un leader en ce qui à trait à l’environnement. Et cela est facile à comprendre : Jamais nos bottines n’ont suivi nos babines – effectivement, plus poétique dans la langue de Shakespeare : Walk the talk. Avec l’accord de Kyoto, le Canada devait réduire de 6% ses émissions polluantes alors qu’elles ont augmenté de plus de 25%. Si c’est ça du leadership moi, je démissionne!

Vous êtes gestionnaire? On vous demande d’exercer du leadership? À vous de choisir votre méthode. Vous avez d’un côté l’autosuggestion : Je suis un leader. Je suis un leader. Je suis un leader. De l’autre, vos bottines n’ont qu’à suivre vos babines! Pas besoin d’incantation ou de quoique se soit d’autres, c’est aussi simple que ça le leadership : Faites ce que vous dites. Pas compliqué, non? Et si vous voulez mon avis, l’autosuggestion et le Secret, Ou Bli Ez Ça! pour le leadership.

Et comme dirait l’autre : Bonne semaine!
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dimanche 25 novembre 2007

Un soir de blues

Une fois c’est deux ministres assis au bar à siroter une bière…

Juju : Dis-moi dont Ti-Jean, sais-tu pourquoi on appelle ça un garde-du-corps?
Ti-Jean : Non mais j’pense que j’vas l’savoir!
Juju : C’est parce que c’est lui qui mange les coups!
Trruut Tiiiisch!
Ti-Jean : Qui mange les coups… est bonne Juju est bonne…
Ti-Jean : Juju, Juju, sais-tu pourquoi un ministre aurait pu être curé?
Juju : Non mais j’pense que j’vas l’savoir!
Ti-Jean : C’est parce qu’y faut faire ce qui dit, pas ce qui fait…
Trruut Tiiisch!
Juju : J’la comprends pas Ti-Jean…
Ti-Jean : Ben oui Juju… Faites ce que j’dis, pas ce que j’fais…
Juju : Okkkk dans l’genre… Respectez les limites de vitesse parce que moi je dors quand mon chauffeur roule trop vite…
Ti-Jean : J’pensais qu'tu l’aurais pogné plus vite… C’est lui qui mange les coups!
Juju : T’es fou Ti-Jean, T’es fou…
Ti-Jean : Ça Juju, c’est comme le leadership. Tout l’monde sont là à dire qu’un leader doit donner l’exemple…
Juju : Ben trop vrai Ti-Jean, pas besoin d'donner l’exemple…
Juju : Y’ont juste à être ministre!
Trruut Tiiisch!
Ti-Jean : T’es folle Juju, T’es folle…
Juju : Ti-Jean Ti-Jean, sais-tu pourquoi on dit aux gestionnaires de prendre leur part de responsabilités lorsque quequ’chose tourne mal…
Ti-Jean : Non mais j’pense que j’vas l’savoir!
Juju : C’est parce qu’y peuvent pas dormir dans leur bureau!
Trruut Tiiisch!
Ti-Jean : Arrêtes-toi Juju, si fallait qu’un journaliste nous entende…
Juju : Calmes-toi Ti-Jean, les journalistes peuvent ben dirent ce qu’y veulent, on dira que c’est pas not’faute, c’est l’barman qui payait à traite!
Trruut Tiiisch!
Ti-Jean : Dis-moi pas que t’avais bu en plus?
Juju : Ben non Ti-Jean, c’est l’bloggueur qui s’amuse
Leadership! Avez-vous dit leadership?
Ti-Jean : Tu vois ben Juju que le leadership, c’est n’importe quoi...
Ti-Jean : Des règles simples comme prendre sa part de responsabilité, c’est des niaiseries
Ti-Jean : La semaine prochaine, la populasse va avoir oublié tout ça
Ti-Jean : On va congédier l’chauffeur
Ti-Jean : Pis le prochain, on va continuer à y dire de rouler plus vite
Ti-Jean : De toute façon, les journalistes ont d’autres choses à faire
Ti-Jean : Y’on fait le coup à Ti-Guy en 2001...
Ti-Jean : Fait l’compte Juju, dans six ans, on sera pu au pouvoir de toute façon
Juju : Hey toé Ti-Jean t’es fort, t’es mon leader
Juju : Ti-Jean Ti-Jean, une p'tite dernière
Juju : Sais-tu pourquoi un leader mobilise les foules?
Ti-Jean : Non mais j’pense que j’vas l’savoir
Juju : C’est parce qu’y est pas ministre!
Trruut Tiiisch!
Ti-Jean : Juju, Juju, sais-tu pourquoi un leader remercie son monde lorsqu’il réussit
Juju : Non mais j’pense que j’vas l’savoir!
Ti-Jean : C’est parce qu’y est pas ministre!
Trruut Tiiisch!
Juju : Ti-Jean, on l’avait pas conté celle-là
Ti-Jean : Même punch mais j’pense que c’est encore l’bloggueur
Ti-Jean : Y voulait être sûr qu’on l’aille compris
Juju : Y niaise pas avec ça lui le leadership
Ti-Jean : Non pis on y en passera pas une
Juju : Ça c’est sûr, y a l’œil aiguisé
Juju : Pour les autres Ti-Jean, fais-toi s’en pas, j’en ai plein d’bonnes excuses
Ti-Jean : De toute façon l’leadership, c’est pas compliqué
Juju : Quand ça va mal, c’est la faute des autres
Ti-Jean : Pis quand ça va bien, c’est parce qu’on est là!
Trruut Tiiisch!
Juju et Ti-Jean : Nous aut’e on connaît ça l’leadership
Juju et Ti-Jean : Yeepp!

Souriez! Vous croiserez un photo-radar à 200 mètres!

dimanche 18 novembre 2007

Leçon de leadership

Cela s’annonçait comme une semaine peu inspirante côté leadership. J’avais commencé à peaufiner un texte sur la casse étudiante. Eh oui, ils nous reviennent encore une fois avec la sempiternelle question du dégel des droits de scolarité. Remarquez, j’ai déjà été étudiant. Et ceux qui me connaissent le savent, j’aime les débats d’idée. J’aime repousser les limites dans le but d’améliorer le fonctionnement de nos organismes peu importe où je me trouve. Par contre, la bêtise, j’aime moins.

Je crois que l’implication des uns et des autres est nécessaire si on veut évoluer dans un monde qui progresse. Malgré les plaisirs que je trouve dans les échanges verbaux, les actions des étudiants ne me laissent dans la bouche qu’un arrière-goût. À vrai dire, je n’ai pas beaucoup de respect pour ceux qui ne sont capables de faire valoir leurs idées que par la casse ou l’intimidation. Cela est vrai pour les étudiants, cela est vrai pour tous les groupes qui ont plus de bras que de cervelle.

Vraiment, non, je n’étais pas inspiré. Certains appellent cela de la procrastination; je suis passé de l’ordi à la télé. D’autres appellent cela suivre son instinct. Ô quelle joie! De la détermination, de la fougue, de l’inspiration, de la conviction, de la persuasion, de la confiance, de l’émotion, de l’enthousiasme, de l’assurance, de la sincérité, à vrai dire les mots me manquent. De quoi je parle vous demandez-vous? Évidemment, je parle de leadership et plus précisément, je parle du maire de Montréal, Gérald Tremblay.

Il était à « Tout le Monde en Parle » ce dimanche soir. Non je n’ai pas regretté d’être passé de l’ordi à la télé. J’irais même jusqu’à dire "Vive la procrastination!" si c’est cela qui m’envahissait l’esprit. D’autant plus que, comme on dit, une pierre deux coups: j'ai eu la chance d’entendre Grand Corps Malade. Il appelle cela du slam. Quelles paroles inspirantes! Que voulez-vous, j’aime la profondeur.

Ce n’est pas la première fois que j’entends le maire Tremblay. À chaque fois, il nous parle de sa ville, notre ville. Indéniablement, il aime Montréal. C’est son projet à lui de rendre Montréal plus propre, plus belle, plus prospère, plus humaine, plus agréable à vivre, plus… plus tout ce que vous voulez. À condition bien sûr d’y faire votre part.

Voyez-vous, c’est ça le leadership. C’est de croire à un projet. C’est d’avoir une vision. C’est de vouloir changer un contexte, une situation, afin de le rendre meilleur. C’est avoir une détermination afin de contribuer à quelque chose de plus grand que soi. Le leadership, c’est prendre à bras-le-corps un projet et de le chérir, de l’aimer, d’y croire au plus profond de soi et d’inviter les autres à nous aider à faire de ce projet une réalisation concrète.

Finalement, la semaine se termine bien. D’un côté, on a les étudiants qui nous montrent les résultats de la bêtise humaine. De l’autre, on peut s’inspirer de l’utilisation juste des mots et prendre en exemple un leader.

À vous maintenant de faire vos choix.

dimanche 11 novembre 2007

Perspective

Encore une fois cette semaine, juste pour vous, j’ai glané l’actualité pour trouver des exemples d’un autre volet du leadership. Mon plaisir fut à son comble lorsque les planètes s’alignèrent vers l’un de mes adages favoris : mettre les choses en perspective. Eh oui, ça et là, nos personnalités publiques nous ont fait part de leur aptitude à mettre les choses en perspective.

Cela va de soi. Peu importe ce que l’on fait, peu importe où on se trouve, peu importe les gens qui nous entourent ou nous écoutent, il faut avant tout être crédible si on aspire à exercer du leadership. Bien entendu, la crédibilité d’un individu dépend de plusieurs facteurs entre autres, sa capacité à s’exprimer correctement, la qualité de sa relation avec les autres, la confiance que lui accorde son entourage ou encore, son lien hiérarchique auprès de ses pairs. Mais plus important encore, c’est l’aptitude à mettre les choses en perspective qui assure l’émergence d’un leadership fort et mobilisateur.

Les aléas de la semaine nous mènent aux élections scolaires même si les résultats nous laissent indifférents. À vrai dire, c’est le taux de participation qui fait augmenter (ou l’inverse) notre rythme cardiaque. À peine huit pour cent de la population en règle s’est prévalue de son droit de vote à la dernière élection. Vous avez probablement eu écho du débat qui a suivi.

Entrons en matière avec le président de la fédération des commissions scolaires qui a cru à propos de faire un parallèle entre la situation en Afghanistan et le rôle essentiel des commissions scolaires. "En Afghanistan, on se bat pour instaurer une démocratie. Lorsqu’on en a une, il faut la préserver". Comme perspective, je ne pouvais mieux trouver! Comparer la guerre en Afghanistan et la lutte aux extrémistes avec la raison d’être des commissions scolaires, il y a, disons, un pas à ne pas franchir. Mot clé : jugement.

Toujours dans la mouvance des commissions scolaires, on a eu droit à la motion de censure déposée par Mario Dumont, le chef de l’Action démocratique. Pour se justifier, monsieur Dumont a mentionné le manque de sérieux du gouvernement face aux taux de décrochage scolaire chez les jeunes. Selon lui, les commissions scolaires sont devenues une instance inutile dans le système éducationnel et à ses yeux, le manque d’initiative du parti Libéral a assez duré. Dans les circonstances, monsieur Dumont croit à propos de faire tomber le gouvernement. Mot clé : stratégie.

Comme on peut voir dans les deux exemples précédents, notre façon de mettre les choses en perspective peut avoir un grand impact sur la perception des autres à notre égard. D’une part, elle peut démontrer un manque de jugement. D’autre part, elle met en évidence des intentions, sinon des ambitions, personnelles.

Le leadership repose sur une relation de confiance entre un leader et ses proches. L’aptitude à mettre les événements en perspective est l’un des éléments qui nourrit cette confiance. Pour mettre les choses en perspective, il faut certes du jugement et de l’objectivité mais souvent, c’est les stratégies personnelles, avouées ou non, qui minent notre aptitude à mettre correctement en perspective les événements. Lorsqu’on manque de jugement ou d’objectivité, ou lorsque nos stratégies personnelles prennent le dessus sur nos valeurs, ce n’est qu’une question de temps pour que notre leadership tombe à plat.

La prochaine fois que vous aurez à trancher une question litigieuse, assurez-vous de mettre correctement les faits en perspective. Dans votre raisonnement, n’oubliez pas de considérer vos démons intérieurs. Assurez-vous d’être réellement objectif face aux éléments. Soyez certain que vos arguments ne visent pas à protéger vos acquis personnels. Finalement, faites attention aux partis pris qui pourraient biaiser votre jugement.

Lorsque vous serez réellement objectif dans vos mises en perspective, lorsque vous tiendrez compte de tous les tenants et aboutissants dans vos actions, lorsque vous serez intègre face à vous-même et les autres, lorsque vous cesserez d’être stratégique pour satisfaire vos besoins personnels, lorsque vous agirez pour le bien de tous, au meilleur de vos connaissances, à ce moment, votre leadership aura un impact au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Résultats garantis!

dimanche 4 novembre 2007

La bohème

"Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Montmartre en ce temps-là accrochait ses lilas…" Vous connaissez la suite… «La bohème, la bohème, ça ne veut plus rien dire du tout». Il a raison Aznavour mais il n’y a pas que la bohème, il y a aussi le leadership.




Les moins de vingt ans ne peuvent le connaître… Ils en ont certes entendu parler. Ils en ont vu des reportages, ils en ont une idée mais les temps ont changé. Il y a vingt ans, René Lévesque nous quittait.

Vous vous souvenez de ce temps-là? Lévesque, Bourassa, Trudeau… On pouvait être contre l’un, contre l’autre ou l’inverse. Qu’importe, on avait quelque chose pour s’alimenter l’esprit. "On était jeune, on était fou", on avait un idéal. On voulait un pays ou on voulait y rester. "Nous ne cessions d’y croire".

Lévesque, il a marqué l’histoire. Il en avait du leadership. Il en avait du charisme. Déjà vingt ans qu’il est décédé. "…Les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…"

Bourassa et Trudeau aussi en avaient du leadership; à leur façon. J’ai eu la chance de croiser Bourassa à quelques reprises; au CEPSUM (Centre sportif de l’Université de Montréal) alors que j’étudiais à Polytechnique. J’allais nager et faire des longueurs. Il m’arrivait de le croiser dans le vestiaire. On échangeait quelques mots sur les événements. Il prenait les choses en souriant avec une profondeur dans le propos. Il était articulé et sympathique malgré son air de banquier.

"Les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…" ce qu’est le leadership des hommes politiques. Regardez ce qu’on nous propose aujourd’hui. Où sont passés les projets de société, les débats d’idées? La politique, le leadership, la bohème "Ça ne veut plus rien dire du tout".

On nous propose des baisses d’impôts. Les autres se disent contre et crient sur tous les toits l’odieux de la chose. Après, malgré leurs dires, ils s’assurent de ne rien faire tomber, surtout pas le gouvernement. Compréhensible, ils ne sont pas prêts pour les élections. Aujourd’hui, le leadership, souvent ça se limite à se faire réélire!

"Les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…" les souvenirs que nous gardons de Lévesque et les autres. Nous avions de réels leaders en ce temps-là. "Fallait-il que l’on s’aime. Et qu’on aime la vie". On avait des projets de société.

Qu’allons-nous retenir des leaders d’aujourd’hui? Qu’ils ont fait une magouille de 300 000$? Qu’ils ont lapidé les fonds publics dans des histoires de commandites? Qu’ils ont tergiversé dans la vente ou non d’un parc? Tergiversé autour de la construction ou non d’une centrale électrique au gaz ou d’éoliennes? La politique, le leadership, les temps ont changé!

La bohème, il ne faut pas l’oublier… Lorsque vous les quitterez, quels souvenirs vos employés et collègues vont retenir? Les projets que vous leur avez proposés? Les moments où vous les avez inspirés? Votre façon de les inviter à se dépasser? Ou vont-ils simplement se souvenir de vos gnangnans quotidiens?

La bohème, le leadership… "ça ne veut plus rien dire du tout".

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dimanche 28 octobre 2007

L'effet papillon

Qui n’a pas entendu cette métaphore qui laisse croire que le battement d’ailes d’un papillon peut avoir une influence sur le climat à des milliers de kilomètres? D’un point de vue météorologique, cela est sans fondement mais l’idée demeure présente dans nos conversations. Lorsqu’on cherche à démontrer qu’un simple événement peut avoir des conséquences insoupçonnées, on parle de l’effet papillon.

Depuis quelques semaines, le prix du baril de pétrole augmente jour après jour. Selon les analystes, c’est les tensions géopolitiques à travers le monde qui explique cette surenchère de l’or noir. C’est tout de même particulier, un conflit à l’autre bout de la planète – présentement la Turquie qui veut envahir le nord de l’Irak – influence le prix de l’essence que nous payons à la pompe.

Bien entendu, ce qui explique la hausse du prix du pétrole, c’est le principe de l’offre et de la demande agrémenté d’incertitude et d’anticipation. Effectivement, les analystes anticipent une baisse des livraisons de l’or noir si la Turquie met à exécution son intervention en Irak. En conséquence, le prix du baril de pétrole atteint des sommets.

Qu’on l’accepte ou non, derrière tout ça, c’est le leadership qui est en cause. Eh oui, c’est du leadership qui fait augmenter le prix du baril de pétrole. Derrière les conflits ici et là, à travers le monde, il y a des gens qui en influencent d’autres. Il y a des gens qui convainquent leurs proches que la meilleure décision à prendre, c’est d’entrer dans un conflit armé ou l’un de ses lâches dérivés.

Avouez qu’il en faut du leadership pour convaincre nos pairs que la meilleure solution face à un problème, c’est d’envoyer nos compatriotes ou sympathisants se faire tuer ou se faire exploser. Prenez le temps d’y penser. Pensez à tous ces hommes, toutes ces femmes, tous ces enfants, tous morts au combat ou de ses conséquences. Il en faut du pouvoir d’influence pour arriver à de tels résultats.

Le leadership, ce n’est qu’un pouvoir d’influence. L’influence d’une personne sur ses proches. Une influence, qui bien souvent, au début, agit imperceptiblement. Une influence qui de jour en jour, prend de l’ampleur. Une influence qui graduellement devient crédible, devient ce qu’on croit, devient notre façon de voir le monde. Une influence qui une fois réelle, peut causer des torts à des milliers de kilomètres.

Bien entendu, les conséquences d’une influence ne sont pas toujours aussi dramatiques. Elles ne se produisent pas toujours à des milliers de kilomètres. Plus souvent qu’on peut le croire, elles se manifestent au sein même de nos organisations. Si votre entreprise n’est pas aussi performante que vous l’espérez, il y a de fortes chances que votre problème origine d’un effet papillon.

Leadership! Avez-vous dit leadership?

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dimanche 21 octobre 2007

Boulets bleus, boulets rouges

« La seule réponse que je ferai à votre général viendra de la bouche de mes canons et du feu de mes mousquets. » Cela fait un peu plus de 300 ans que le marquis de Frontenac a prononcé cette célèbre phrase. Les temps ont bien changé. Pas nécessairement pour le mieux pour ce qui est du leadership. Ai-je dit leadership?

Comme vous le savez, on aime croire que nos politiciens sont des leaders. Je ne sais pas si Frontenac avait du leadership mais je doute que les politiciens d’aujourd’hui proviennent de la même étoffe.

Dernièrement, deux anciens premiers ministres du Canada, MM. Mulroney et Chrétien, ont publié leurs mémoires. Je ne les ai pas encore lus mais avec les commentaires glanés ici et là dans les médias, on ne pourrait sûrement pas leur donner le titre de marquis. Ô que non! L’un comme l’autre jette son fiel sur leurs anciens collaborateurs. Ils nous parlent de trahisons, de conspirations et quoi encore.

Avouez que pour des leaders, ils ne sont pas les personnages les plus inspirants. Ils ne sont pas des exemples à suivre. À tout le moins, ils ne ressemblent pas à ce leader qui rassemble son entourage dans le but de réussir des projets plus grands que nature. Bien honnêtement, je trouve cela déplorable que des gens aient besoins de régler leurs petits différends en public.

Par exemple, a-t-on réellement besoin de savoir qu’un tel a voulu prendre la place de l’autre en jouant du coude? De toute façon, c’était connu de tout le monde que Paul Martin voulait devenir premier ministre. Toujours dans la confidence, a-t-on besoin de savoir qu’un tel a trahi l’autre? Si Lucien Bouchard a brisé une amitié de longue date, cela ne regarde que lui et sa conscience.

Pourquoi ces ex-premiers ministres ont-ils besoin de nous raconter des faits qui ont eu lieu il y a 5, 10, 15 ou 20 ans? Lorsque le différend s’est produit, n’avaient-ils pas à agir au meilleur de leur connaissance? N’avaient-ils qu’à faire preuve de leadership en temps et lieu? Faute d’avoir agi au moment opportun, ils nous relatent les faits comme des enfants se chicanent dans une cour d’école.

Notre société entre de plain-pied dans une période de turbulences. Nous sommes à l’aube d’une série de défis importants à relever. La mondialisation de l’économie et le vieillissement de la population nous obligent à revoir l’ensemble de notre économie et les relations État/citoyen. Pendant ce temps, nos anciens premiers ministres ne trouvent rien de mieux à faire que de réécrire l’histoire pour fleurir leur image.

Comme leçon de leadership, on repassera. Les querelles intestines sont le pire fléau d’une société tout comme d’une organisation. Si les dires et redires de nos politiciens vous font des haut-le-cœur, soyez conséquent avec vous-mêmes, agissez au lieu de « baliverner ».

dimanche 14 octobre 2007

Pas dans ma cour

L’environnement. On en parle, on en parle mais semblerait-il que pour nous les Québécois, le geste ne suit pas la parole. Du moins, c’est ce qu’avance François Cardinal dans son essai, Le mythe du Québec vert. Pour ceux que ça intéressent, je vous invite à lire un résumé de son livre sur Cyberpresse.ca. Plus amusant encore, c’est les commentaires que j’ai pu entendre à Maisonneuve à l’écoute.

Pour vous, j’ai retenu les propos de cette auditrice, représentante commerciale, qui était scandalisée que Cardinal propose que le coût des immatriculations soit proportionnel au nombre de kilomètres parcourus. Déjà, elle se voyait obligée de changer sa façon de faire auprès de ses clients. À ses yeux, son travail se ferait dorénavant par le téléphone et le courriel si une telle mesure était instaurée. Que deviendrait alors notre société si elle et ses collègues ne pouvaient plus faire de représentation demandait-elle. Selon ses dires, nous n’avions pas le choix car sans représentants sur la route, la vie économique allait s’écrouler. Qu’allions-nous devenir? À la limite, il ne manquait que la boîte de Kleenex!

Évidemment, cet exemple peut sembler anecdotique mais changeons d’échelle. Par exemple, vous souvenez-vous des contestations tout azimut contre le projet de centrale électrique au gaz naturel? Avez-vous en mémoire la réaction des groupes de pression? Ils y sont allés de leurs meilleurs arguments…

Les gens étaient content-content d’avoir fait échouer le projet du Suroît. Ils étaient fiers d’avoir fait fléchir le gouvernement Charest et Hydro-Québec. Le Québec allait prendre le virage vert avec les éoliennes. Quelle victoire! On connaît la suite. Ce n’est pas beau les éoliennes, ça fait du bruit, ça brise l’harmonie du paysage et quoi encore. Cardinal a bien raison, le Québec vert, c’est un mythe.

Pas seulement un mythe, également un manque de leadership. Parce que c’est à ce niveau que se pose le problème. À trop vouloir faire des consensus, on finit par ne rien faire. Pensez au déménagement du casino dans le méga-hôtel et le spectacle du Cirque du Soleil qu’on nous proposait. Vous souvenez-vous des arguments en défaveur du projet? L’exploitation des pauvres, hausse de la criminalité, sans oublier la dépendance au jeu, etc. C’est simple, nous sommes rendus à une époque où on ne peut plus rien faire sauf tourner en rond.

Pour leur part, les dirigeants du Cirque du Soleil n’ont pas tergiversé trop longtemps. Ils sont allés voir du côté de New York, la Floride et une fois de plus à Las Vegas. Le Québec, lui, passera son tour comme il en a l'habitude. Dans quelques années, on pleurnichera lorsqu’on réalisera que le Québec perd de l’importance au niveau économique. Nous aurons alors nos beaux consensus pour nous consoler.

Prendre des décisions en fonction d’une vision claire du futur, ça fait partie du leadership. Partager des idées plus grandes que soi et mobiliser notre entourage pour que l’impensable devienne réalité, cela aussi fait partie du leadership. Avoir le courage d’affronter l’adversité au risque de créer quelques remous, c’est une autre composante du leadership. Avoir confiance en soi tout en demeurant ouvert aux idées des autres afin de bonifier le (les) projet(s) à réaliser, encore du leadership. Finalement, agir afin que des idées prennent forme et se réalisent, ça aussi fait partie du leadership.

Bien entendu, le leadership, ce n’est pas que la responsabilité du leader. L’entourage doit également endosser les idées et faire les efforts nécessaires. En fait, le leadership, ce n’est pas très compliqué. C’est aller au-delà du syndrome « pas dans ma cour ».

Et vous, savez-vous rallier les gens autour de vos projets? Votre organisation est-elle friande de décisions qui font consensus au point où, rien ne bouge? Votre équipe souffre-t-elle du syndrome « pas dans ma cour »?

dimanche 7 octobre 2007

Bel exemple!

Que vous ai-je concocté cette semaine? Et bien encore une fois, un joli mélange de contradictions et de leadership! Avez-vous dit leadership?

Commençons avec le premier, mon mot fétiche. Oui parce que paraît-il qu’un leader est quelqu’un qui donne l’exemple, qui inspire les autres. Quelqu’un qui bien souvent agit comme un modèle auprès de son entourage. Alors comme ça un matin, je me suis dit que si nous voulons une société plus juste, où tous travaillent pour un idéal, là ou les uns collaborent avec les autres, vous comprenez, le genre de lieu dont on rêve tous, et bien comme je vous disais je me disais que pour que cela arrive, il faudrait que nos jeunes aient des leaders comme modèle.

Comme ça, un autre matin, j’ai entendu à la radio qu’un rapport sur l’intimidation chez les jeunes venait d’être publié. Oui de l’intimidation chez nos jeunes! De petits bonhommes, de petites bonnes femmes, à peine plus hauts que trois pommes, s’intimident pour un rien. S’intimident pour s’imposer aux autres. Imposent leurs idées, abaissent leurs camarades ou aller savoir quoi.

Ce n’est pas une bagatelle, 70% des enfants de 9 ans affirment avoir été victimes de violence et d’intimidation à l’école. Avec des chiffres aussi percutants, je me suis dit que j’avais vu juste le matin précédent. Nos jeunes avaient besoins de modèles. Oui, nos jeunes ont besoins de leaders pour les inspirer me suis-je dit.

L’idée me germait dans la tête et là, tout à coup, Paf! J’entends à la radio que nos leaders politiques s’amusent à s’intimider. Eh oui… Les députés du parti québécois – nos politiciens, nos leaders comme on aime souvent les présenter – ridiculisent MM Garon et Cayer parce qu’eux, « flirt » avec l’Action Démocratique. Vous comprenez, M. Garon a été ministre sous René Lévesque et M. Cayer, PDG d’Hydro-Québec sous le régime péquiste.

Un changement d’allégeance politique, n’est-ce pas honteux? Presque l’opprobre. Comment des gens intègres pourraient-ils changer d’opinions ou d’idées. Parce que c’est connu, dans la vie, on n’a pas le droit de changer d’idées. Au cours de notre cheminement de vie, il faut toujours adhérer aux mêmes idées. La preuve? C’est que si on change d’idées, on tente de nous discréditer. Aussi bien-dire, « Si vous avez déjà pensé comme nous, vous devrez le faire jusqu’à la fin de vos jours. Sinon, vous serez une personne à honnir! ».

D’accord, j’exagère un peu. Mais comprenons-nous bien, je ne veux pas insinuer qu’un parti est meilleur qu’un autre. Par contre, comme le dit le dicton : « Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée ». Devant ces défections, il me semble que la réflexion, peut-être même la remise en question, auraient été plus pertinentes que des remarques désobligeantes. Mais là je vous entends réfléchir : « Oui mais c’est comme ça la politique ». D’accord, mais pourquoi alors se surprendre que nos enfants s’intimident si leurs modèles s’amusent au même jeu?

Vous n’êtes pas convaincu, prenons un autre exemple. Sur la scène fédérale, il y a M. Coderre qui veut aller en Afghanistan faire son travail de député – il s’y est rendu finalement. M. Coderre est porte-parole de l’opposition en matière de défense. Peu importe ses intentions, je crois que c’est dans l’intérêt de notre démocratie qu’il puisse s’y rendre. Dans les circonstances, avec ce qui se passe en Afghanistan, il serait tout à fait normal que le parti au pouvoir lui donne les moyens de faire son travail. Et bien non, c’est tout le contraire. On lui ferme autant de portes qu’on le peut. Je veux bien croire que M. Coderre est l’opposition mais si on veut que notre démocratie fonctionne démocratiquement, certains événements demandent un peu de collaboration.

Accusation, dénigrement, calomnie, résistance, rivalité. Avec de tels exemples, vous comprenez que nos difficultés à comprendre nos enfants me laissent perplexe. Comme société, comment peut-on s’alarmer de l’intimidation chez nos enfants alors que nous les adultes, on en fait une activité quotidienne?

Lorsqu’on dit que le leadership est tout simplement galvaudé, ça ne peut être plus clair. De nombreuses personnalités publiques ne sont tout simplement pas des leaders. Elles ne sont tout simplement pas des exemples à suivre. D’autres diront qu’on a les leaders qu’on mérite.

Demeurons stupéfaits que nos jeunes s’intimident!

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dimanche 30 septembre 2007

Ceci n'est pas du leadership

Pour certains, tous les chemins mènent à Rome. Pour d’autres, tous les faits mènent au leadership. Cette fois-ci, c’est avec le Clostridium difficile qu’on s’y rend. Selon la journaliste qui commentait le rapport du coroner sur l’éclosion de la bactérie à l’hôpital Honoré-Mercier de St-Hyacinthe, c’est un manque de leadership qui a permis aux petites bibittes de s’attaquer à la vie de 16 personnes malheureusement décédées.

Soyons claires, en sa présence comme en son absence, le leadership ne tue pas. Il peut bien avoir le dos large comme on aime dire mais il y a une limite à tout. On peut l’utiliser à tord et à travers, de long en large, pertinemment ou impertinemment, toutefois, vient un moment où l’on doit cesser de croire que tout relève du leadership. Des gens qui meurent dans un hôpital, peu importe leur âge, cela n’a rien à voir avec le leadership.

Dans son rapport, le coroner parle de lacune au niveau de l’hygiène, de l’entretien ménager déficient, de la promiscuité des patients, de la désinfection et de la stérilisation d’équipement. Croyez-le ou non, tout ça n’a strictement rien à voir avec du leadership. Ça relève d’un mot que l’on semble avoir oublié : la gestion. Et oui, la gestion. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on qualifie de gestionnaire les gens sur qui reposent le fonctionnement d’organismes, d’organisations ou d’entreprises de toutes sortes. On les qualifie de gestionnaire parce qu’ils font de la gestion. Pire encore, il dirige des équipes. Eh oui, ce sont des dirigeants!

Hooo! Avez-vous eu peur? Des gestionnaires, des dirigeants! J’ai parfois l’impression que ce sont des mots honnis de notre vocabulaire. Ne me reste plus qu’à espérer que mon sacrilège ne m’enverra au fond des ténèbres. Hooo!

Trêve de plaisanterie, ce qui s’est passé à Honoré-Mercier n’est d’aucune façon attribuable au leadership. Car bien avant le leadership, il y a la collecte de données, des analyses, des constats, une vision, des objectifs, la planification, la mise en œuvre, le contrôle, les correctifs, etc. Toutes ces étapes qui relèvent de ce qu’on définit comme étant de la gestion sont généralement réalisées par des gestionnaires, des dirigeants, des patrons. Dirigeant, gestionnaire, patron. Des mots que nous avons honnis de notre vocabulaire pour mieux nous éblouir du leader.

Comme je disais, tous les chemins mènent à Rome. Dans le cas de cet hôpital par contre, ce n’est pas où le chemin mène qui nous intéresse. C’est son origine qui est plus révélateur. Et dans ce cas-ci ce n’est pas un conte de fée. On ne peut dire, il était une fois du leadership… À la lumière des circonstances, il est plus juste de dire : «Il était une fois un manque de vison et de rigueur, le tout saupoudré d’incompétence…» Non, ceci n’est pas du leadership! Avez-vous dit leadership?

dimanche 23 septembre 2007

Tête ou coeur?

Imaginez, personne n’a parlé de leadership suite aux élections partielles qui ont eu lieu lundi dernier. Il est vrai que les résultats ont été, d’une certaine façon, contre nature. Il serait tout de même difficile de ne pas revenir sur la suite des choses.

Trop c’est trop je dirais. Trop de courbettes pour faire croire qu’on n’a pas perdu pied. Trop d’explications vides de sens qui ne servent qu’à en mettre plein la vue. Trop de récupérations où on bombe le torse. Trop de justifications pour donner l’impression d’un quelconque contrôle de la situation. Trop de paroles qui ne servent qu’à dire une chose et son contraire. Trop d’interprétations de résultats pour tenter de sauver la face. Trop c’est trop, point.

Bien entendu, c’est parfois impressionnant de voir quelqu’un faire une dissertation sur un rien. Mais si c’est votre façon d’interagir avec vos employés, si c’est votre façon de justifier vos décisions, je vous assure que ce n’est qu’une question de temps pour que votre leadership tombe à plat. Et si cela perdure plus longtemps, je peux vous assurer que ce n’est pas votre leadership mais bien une contrainte, une dépendance, une forme de domination ou tout simplement le manque d’alternatives qui peut l’expliquer. Si votre leadership perdure et que vous avez tout de même du succès, demandez-vous ce que vous pourriez accomplir si vous étiez tout simplement sincère.

Parlant de sincérité, il y a eu un député du parti libéral qui a mentionné que Stéphane Dion était le chef du parti et que dans le cadre d’un gouvernement minoritaire, ce n’était pas le temps de lui faire la guerre. "Il est là, on va travailler avec. Après les élections, on verra". Ça ne peut être plus clair. Passer au suivant comme je vous disais la semaine dernière.

Toujours dans la sincérité, il y a eu cette entrevue de Dominique Poirier avec ce même Stéphane Dion. Wow! Quelle entrevue! Rarement voit-on un politicien tenter de faire comprendre qu’il a compris. Rare de voir quelqu’un dire qu’il a compris qu’il doit changer mais qu’il ne l’avait pas fait jusqu’à maintenant. "Je dois accepter de faire ce que je n’ai pas osé faire jusqu’à maintenant". Ses paroles se passent de commentaire.

Ce que monsieur Dion a compris s’explique assez simplement. Tout le monde le crie sur les toits et ce n’est un secret pour personne, Stéphane Dion est un intellectuel, un homme d’idées, un homme de tête. Pour un politicien, ce n’est pas mal en soi. Mais le leadership, celui qui mobilise les gens, celui qui encense les foules, c’est par le cœur qu’il passe. Comme je dis dans ma conférence Leadership et paradigmes, Monsieur Dion doit sortir de sa tête pour entrer dans son cœur.

Être dans son cœur, c’est vivre le moment présent. Ressentir nos émotions, au fur et à mesure qu’elles prennent place en nous et interagir en fonction de celles-ci. Ce n’est pas toujours facile de vivre le moment présent. Ce n’est pas facile pour les politiciens ni pour les gestionnaires. Mais pour mobiliser les gens, pour motiver nos employés, il est essentiel d’interagir avec eux au niveau des émotions et non froidement au niveau des idées.

Monsieur Dion a compris ce qu’il devait faire. Ce n’est pas un mince défi. Cela va lui demander de grands efforts. Le simple fait d’en parler le rend nerveux. On pouvait le noter à la télé. Son verre d’eau était à portée de main et à quelques reprises, on pouvait sentir sa gorge serrée. On verra dans les prochains mois s’il va surmonter cet obstacle, dans tous les sens du mot. Cet obstacle entre lui et les électeurs. Cet obstacle entre sa future élection comme premier ministre ou chef déchu du parti libéral.

La semaine dernière, je vous parlais d’un petit quelque chose… Et vous, êtes-vous plus dans votre tête ou dans votre cœur?

lundi 17 septembre 2007

Passer au suivant

Oui messieurs dames, je l’ai entendu à la radio : «Le leadership de Stéphane Dion est présentement en jeu». Il semblerait que si le parti Libéral, dans le comté d’Outremont, ne gagne pas les élections partielles qui auront lieu dans quelques heures (lundi le 17 novembre), la fosse aux lions sera ouverte. Eh oui, le leadership de M. Dion sera contesté! Avez-vous dit leadership?

Avouez que les partis politiques savent comment se bidonner. Remarquez que je ne précise pas de qui ils se bidonnent. Contester le leadership d’un leader. J’ai parfois l’impression que nous sommes les dindons de la farce. Comment peut-on contester le leadership d’un individu? Je vous le demande. À mes yeux, il serait peut-être plus pertinent de se demander si la personne est un réel leader.

Remarquez que je n’ai rien contre Stéphane Dion lui-même. Par contre, dans les médias, j’ai l’impression que c’est toujours le même refrain qu’on entend. Dans le genre… Lui c’est notre homme, il a ci, il a ça. Il peut faire ci, il peut faire ça. Il connaît ça, il connaît ci. Et là, dès qu’on voit que la mayonnaise ne monte pas, on passe au suivant.

Toujours la même histoire. Ils l’ont fait avec les Johnson (les deux frères Pierre-Marc et Daniel), Bernard Landry, Lucien Bouchard, Paul Martin, René Lévesque, André Boisclair et combien d’autres dont je n’ai mémoire? Les prochains sur la liste seraient, semble-t-il, Charest et Dion. Que dire de Marois? On nous la présente comme LE leader alors qu’il y a quelques mois à peine, elle était déchue. Une hasbine avec des idées de grand-mère semblait-il. Vous me direz qu’il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idées! Passez au suivant.

Tout ça me laisse perplexe; perplexe face à nos perceptions du leadership. Cette façon de passer au suivant me donne l’impression que l’on confond leadership et un quelconque désir de gagner à tout prix. C’est une confusion pernicieuse car le but du leadership n’est pas de gagner. Le leadership sert à mobiliser, encenser. Faut croire qu’on aime passer au suivant.

On parle de leadership sans réellement savoir ce que c’est. On auréole nos leaders tant qu’ils nous donnent l’espoir de gagner. Sinon, on passe au suivant. D’une certaine façon, si nos chefs politiques étaient de réel leader, ce n’est pas parce qu’ils perdent une élection qu’ils auraient perdu leur leadership. Le leadership n’a rien à voir avec le fait de gagner ou non. Le leadership, c’est complètement autre chose.

En fait, on a perdu de vue qu’un leader est quelqu’un qui inspire les gens. Quelqu’un qui mobilise son entourage dans la réalisation de projet que l’on croyait impossible. Quelqu’un qui se donne corps et âme pour que sa façon de voir le monde puisse se concrétiser. Quelqu’un qui endosse des valeurs nobles afin que son milieu soit plus juste. Quelqu’un qui s’engage dans des actions qui demandent courage et détermination. Quelqu’un qui défend ses idées parce qu’il y croit et non parce qu’elles sont populaires.

Il est rare de retrouver de réel leader dans les milieux politiques. Il y a certes des gens qui ont des idées et tout et tout. Mais il leur manque un petit quelque chose. Lorsque nous aurons compris ce qu’est ce petit quelque chose, on cessera de passer au suivant.

lundi 10 septembre 2007

Cette semaine en manchette

Je ne sais pas pour vous mais pour moi, la semaine a été riche en leadership! Avez-vous dit leadership? Tu parles, le festival du leadership. Rien de moins. Et comme j’ai déjà dit : «Pas facile d’exercer du leadership lorsque tout est devenu du leadership».

Ça a commencé avec les écoles qui ont perdu leur leadership dans l’implantation de l’internet dans leur milieu. Perdu leur leadership… Par rapport à quoi, à qui? Me semble qu’il aurait été plus simple de dire qu’elles ont perdu la cadence, le rythme, l’intérêt, leur dynamisme, l’énergie, l’ardeur à la limite, leur «momentum». Tout en étant plus clair, cela aurait donné l’exemple. On parle des écoles après tout. Les enfants y vont pour apprendre à parler, à bien utiliser le vocabulaire, développer leurs idées. Donner l’exemple, servir de modèle, n’est-ce pas là une réelle façon d’inspirer les autres?

Par la suite, on a eu droit à une symphonie du leadership. Une symphonie qui, j’aime mieux le préciser, n’a aucun lien avec le regretté départ de ce grand ténor qu’était Luciano Pavarotti. Parce qu’honnêtement, il serait peut-être plus juste de parler de cacophonie. Dans le premier mouvement, on nous a parlé de John Howard le leader de l’Australie. Leader de l’Australie! Pourtant, premier ministre aurait été beaucoup plus approprié en plus d’améliorer la qualité de l’information transmise.

Sur une note humoristique, alors qu’il n’y a pourtant rien de drôle en Afghanistan, on a demandé à un responsable de l’armée canadienne s’ils ont eu des pourparlers avec le leader des talibans. Euh! Vous cherchez l’humour?... Leader par ci, leader par là… Premier ministre ou terroriste! Je veux bien croire que ça rime mais lorsque l'un et l'autre sont des leaders, y a de quoi rire jaune! Faites votre choix, ce n'est pas le mien.

Et pour finir, évidemment, la totale. Lors de son discours au sommet des leaders de la zone Asie-pacifique, le premier ministre Harper a affirmé aux 100 leaders présents qu’il voulait faire du Canada le leader de la protection de l’environnement. Selon lui, le Canada doit démontrer son leadership au niveau de l’environnement. Monsieur Harper veut faire du Canada le leader mondial de la lutte contre les changements climatiques. Sans commentaires, on a le leader facile.

Eh oui messieurs dames, le leadership est à la mode. Après la bourse du carbone, on devrait partir la bourse du leadership. Le marché est à la hausse et la tendance risque de se maintenir encore longtemps.

Pour ma part, comme professionnel du leadership, ça me désole que cette utilisation à tout vent. Je veux bien admettre que c’est la saison des ouragans mais quand même, soyons sérieux. Il parait que toutes les routes mènent à Rome, n’empêche, n’y allons pas par quatre chemins : Où, qui, quand, comment un gestionnaire peut-il prendre exemple pour améliorer son leadership si tout est devenu du leadership?

Sur ce, gardez l’œil ouvert car plus tôt que tard, vous aurez le leadership à l’oreille!

dimanche 2 septembre 2007

Quel est votre style?

Avec plus de 400 000 000, oui oui, 400 millions, d’entrées sur Internet pour les mots leader et leadership, vous comprenez qu’il s’en dit des choses sur le sujet. Bien entendu, on y trouve des conseils pour exercer du leadership et parmi ceux-ci des styles à adopter en fonction des circonstances, le fameux leadership situationnel, des événements et quoi encore. Cette semaine, l’actualité a été généreuse. Voici donc trois styles de leadership pour vous inspirer, ou le contraire.

Le premier, je le surnomme «Surfer sur la vague». Il y a des politiciens qui excellent dans cette discipline. Ici au Québec, nous avons Mario Dumont qui se distingue des autres à ce niveau. M. Dumont est un surfeur car il sait lire les tendances de l’opinion publique. Il a été parmi les premiers à parler des accommodements raisonnables il y a près d’un an. Par la suite, il a fait quelques mois sur le thème de l’immigration et lors du dernier congrès de son parti, il a sauté sur la vague des délinquants sexuels. Certes, il a un très bon flair politique et pour un politicien, c’est une compétence quasi indispensable; du moins aux yeux de certains. Pour ma part, dans mon champ d’expertise, j’appellerais ça du leadership opportuniste. On en voit à tous les jours dans les milieux politiques. Et malheureusement, si vous êtes le moindrement attentif, il y a de fortes chances que vous en voyez également dans votre environnement.

Le deuxième style, je le qualifierais de factice. Le style factice comporte une variante qui elle se joue au niveau de la séduction. À noter que certains leaders adoptent ce style lorsqu’ils voient que leurs réelles motivations ne sont plus endossées par la majorité. Alors ils nous disent qu’ils ont compris le message. Que dorénavant, ils vont être à l’écoute. Du moins, le temps de nous convaincre que dans le fond tout ce qu’ils veulent, c’est de faire leur idée maîtresse. Nouvellement promue chef du parti québécois, Pauline Marois excelle à ce niveau. Mme Marois nous dit qu’elle va être à l’écoute de la population, à l’écoute des besoins des gens, etc. Elle nous dit tout ça avec son magnifique sourire en précisant que dès que c’est possible, le parti va revenir à la promotion de la souveraineté. Vous comprenez le style factice?

Le troisième style, c’est celui que je préfère. Celui que je promeus dans ma conférence et mes ateliers. En fait, ce n’est pas vraiment un style car c’est du leadership, le vrai leadership. L’actualité nous en a donné un bel exemple cette semaine avec l’hommage que Londres a fait à Nelson Mandela. Pourquoi Mandela est-il un vrai leader? Je sais, vous le savez de vous-même. Cela saute aux yeux, c’est une évidence. Mandela a défendu ses principes, ses valeurs, contre vents et marées. Ce n’est pas quelqu’un qui a cherché à suivre les tendances ou qu’il a fait semblant d’être à l’écoute des autres en attendant que ses idées redeviennent populaires. Il a gardé le cap sachant que ses idées étaient celles qu’il devait suivre pour être intègre envers lui-même. Non, il n’y a pas de lapin dans le chapeau avec le vrai leadership!

Et vous, on vous demande d’exercer du leadership? Vous aimeriez que vos employés reconnaissent vos qualités de leader? Et bien, ne vous reste plus qu’à faire votre choix dans le style de leadership qui vous convient!

samedi 25 août 2007

Bouche bée

Aujourd’hui, le Québec et plus particulièrement la région de Québec, la capitale, vit un deuil. Effectivement, la mairesse de la ville est décédée subitement d’un malaise cardiaque dans sa résidence. Comme bien d’autres, je connaissais très peu cette dame qui parfois, s’habillait de façon excentrique pour les fonctions qu’elle occupait. Mais à ses yeux, tout ça n’était que des balivernes de gérants d’estrade.

Ce malheureux événement m’a toutefois permis de mieux la connaître. Du moins, de connaître cette personne qui malgré les apparences, était appréciée et respectée tant par ses collaborateurs que par ses adversaires politiques. En fait, à travers les propos des uns et des autres, j’ai découvert une dame qui avait des valeurs bien ancrées et qui les défendait comme une chatte protège ses chatons.

Selon les propos, elle était proche des gens. Elle était courageuse et allait au bout de ses idées malgré les critiques. Elle avait de la fougue tout en étant indépendante d’esprit. Elle était sincère et authentique et on l’appréciait pour ses idées. On l’admirait également pour son intégrité alors qu’elle était une bagarreuse opiniâtre. Elle était exceptionnelle pour défendre ses idées et à la fois respectée pour sa rigueur. Femme de contraste, colorée et entière, elle était engagée dans les causes à défendre tout en demeurant respectueuse des idées des autres.

Comme on le sait tous, elle a été élue comme mairesse de Québec en 2005 comme candidate indépendante. Une élection qui d’une certaine façon est un tour de force car elle a été élue sans faire campagne, sans publicité. Autrement dit, elle mobilisait les gens par sa seule personne. Avouez que c’est tout de même un exploit, se faire élire sans publicité, sans aucun slogan. Être élu pour ce qu’elle est. N’est-ce pas là une belle démonstration de leadership?

À mes yeux, cette dame était un leader. À tout le moins, c’est ce que me laissent croire les témoignages que j’ai pu entendre à son sujet et que j’ai résumés au meilleur de moi-même ci-dessus. Elle était un leader car tous ce qui s’est dit à son sujet sont justement les aptitudes, les compétences, les qualités, le talent, la capacité, la vocation qu’on attend d’un leader.

Mais aujourd’hui je suis bouche bée. Oui bouche bée car malgré les éloges qu’on lui a rendus de part et d'autre, personne n’a prononcé le mot leader. Personne.

De deux choses l’une, ou bien on ne sait plus ce qu’est le leadership. Ou bien le leadership est rendu tellement galvaudé qu’on n’ose plus qualifier de leader les gens qui le sont réellement. Dire que les entreprises recherchent des leaders. Elles sont devenues comme le chercheur qui cherche : on en trouve. Mais les chercheurs qui trouvent, on en cherche!

Mes hommages à ce leader qui nous quitte subitement,
Mes condoléances à sa famille et ses proches,
Reposez en paix Chère Dame.

dimanche 19 août 2007

Le Secret!

Les choses étant ce qu’elles sont, vous avez probablement entendu parler du sommet de Montebello 2007. Bien sûr, bien sûr, les dirigeants qui dirigent, les manifestants qui manifestent et l’opposition qui s’oppose… Ainsi va la chanson! Sur le même air, vous avez probablement entendu l’autre version du couplet soit, Le Sommet des Leaders nord-américains! Évidemment, je ne pouvais laisser passer le larron sans réagir. Leadership! Avez-vous dit leadership?

Réagir certes, mais comment le faire sérieusement sans se prendre au sérieux. Car comme je vous ai fait part dès le départ, ce blog est sans prétention. Alors j’ai fait comme le chercheur qui cherche en espérant devenir le chercheur qui trouve! Et c’est ainsi que j’ai crié : Euréka, Le Secret! Bon, je dois avouer que rien ici n'est de mon cru. D’ailleurs, j’ai eu la chance de lire celle du chercheur alors que j’étais encore sur les bancs d’école. Comme quoi tous les chemins mènent à Rome!

Mais revenons à nos leaders, dis-je gentiment, car nous pourrions également revenir à nos moutons, mais celle-là, serait un jeu de mot de trop. Du moins pour certains, certaines. Canadiens, Canadiennes. Québécois, Québécoise. Etc. Etce.

Alors Le Sommet des Leaders nord-américain! Avouez que ce n’est pas facile d’être leader dans un tel contexte. Surtout lorsqu’on nous accuse de faire des choses en catimini, que les chefs de l’opposition tentent de défendre la vertu alors qu’eux-mêmes au pouvoir, n’avaient rien de vertueux. D’autres encore déclarent que Le Sommet n’est rien de moins qu’antidémocratique étant donné qu’aucune discussion n’a préalablement eu lieu sur le sujet au parlement. Bref, faites vos jeux, rien ne va plus.

De mon point de vue, il serait plus simple de dire que c’est le sommet des dirigeants nord-américains. Mais être dirigeant de nos jours, ce n’est pas à la mode, ce n’est pas «in». Non mais c’est vrai, plus personne ne veut suivre un dirigeant aujourd’hui. Un dirigeant, ça dirige. On n’aime plus ça se faire diriger à l'époque du tout m'est dû, et encore moins avec les nouvelles générations. On veut être écouté, on veut que notre opinion soit entendue. On veut avoir notre mot à dire car nous aussi on en a des idées. Après tout, ce n’est pas aux dirigeants à décider le sort du monde. Tiens, j’en pousse une autre : Faudrait peut-être penser à appeler Batman!

Alors, on veut des leaders. Facile à comprendre n’est-ce pas! On veut des leaders parce qu’un leader ça écoute, ça respecte, ça fait des consensus; même avec l’impossible. Oui, même avec l’impossible car se sont des leaders. Ce n’est pas pour rien qu’on a changé nos dirigeants pour des leaders. C’est parce qu’un leader peut tout faire. Ça peut tout régler, un leader!

Je sais, on se croirait dans un conte de fées. Sachez que j’en suis désolé, c’est contre mon gré. Alors comme je vous le disais au début, j’ai compris. J’ai compris pourquoi les médias nous parlent du Sommet des Leaders nord-américains. Eh oui, ceci explique cela. Plus personne ne veut être un dirigeant. On veut tous être des leaders. Alors au lieu de nous parler de dirigeants qui prennent des décisions, on nous parle de leaders qui ne nous écoutent pas plus! C’est ça la loi de l'attraction : On en a que pour les leaders car ce n’est juste plus «à la mode» d’être un dirigeant.

Vive le leader! Vive le leadership! (dernier clin d’œil de cette chronique, 24 juillet 1967)

dimanche 12 août 2007

Leader ou dirigeant?

La semaine dernière, lors de la rencontre du conseil de la fédération, rencontre des premiers ministres des provinces pour ceux qui ne sont pas au fait de la chose, il a bien entendu été question d’environnement. Ce qui n’est pas une surprise en soi. L’environnement est devenu un sujet incontournable et n’ayez crainte, je ne m’en plaindrai pas.

Parmi les sujets de discussion, la construction d’une ligne de transport électrique entre Terre-Neuve et l’Ontario qui, nécessairement, traverserait le Québec. Et là, vous commencez à comprendre le topo. Pour que cela se réalise, certaines provinces suggèrent que le gouvernement fédéral s’implique financièrement, à tout le moins partiellement. Et de l’autre côté, le Québec qui s’oppose à l’idée étant donné qu’il a toujours assumé seul la construction de ses infrastructures (barrages, lignes de transport, etc.). Bref, un autre sujet de discorde comme le Canada c’est très bien le faire lorsqu’il est question de juridiction provinciale ou fédérale.

Compte tenu de la tournure prévisible des événements, les groupes écologistes sont intervenus pour dire que le temps des palabres est passé et que l’on devait agir pour l’environnement. Et ils ont expliqué qu’étant donné le peu d’intérêt du gouvernement fédéral pour la chose, c’est aux provinces à faire preuve de leadership.

Évidemment, lorsque j’ai entendu la nouvelle, la question magique est apparue dans mon esprit : Leadership! Avez-vous dit leadership? Et vous allez voir, elle nous amène à une conclusion très révélatrice du leadership qu’on recherche de nos jours.

Posons-nous donc la question. Dans ce débat environnemental, est-ce réellement de leadership dont on a besoin? Ou a-t-on besoin de gens qui vont prendre des décisions? À première vue, certains ont le réflexe de penser qu’un leader est justement une personne qui prend des décisions. Alors où est le problème?

C’est là qu’il faut aller à un deuxième niveau. Et dans ce cas-ci, il est clair que les groupes écologistes s’attendent à ce que les gouvernements des provinces prennent LA décision en faveur de l’environnement. S’ils le font (les gouvernements), soyez assuré que les écologistes seront les premiers à dire que les provinces ont fait preuve de leadership. Mais que se passera-t-il si nos ministres prennent une décision qui ne satisfait pas les attentes des écologistes? Évidemment, ce sera l’odieux! Ils les affubleront de tous les noms possibles et imaginables; noms qui d’ailleurs, je n’oserais écrire ici.

C’est ainsi que tout devient intéressant. Ce fait issu de l’actualité nous fait comprendre qu’une décision est le résultat du leadership d’un individu, d’un groupe dans le cas présent, si elle est conforme à nos attentes. Dans le cas contraire, on crie à l’incompétence. Autrement dit, en fonction des décisions que l’on prend, on peut être un leader ou un… un je n’oserais l’écrire comme je vous disais!

Ainsi donc, il semblerait que l’on peut être un leader pour un oui, pour un non. Le temps d’un instant.

Vraiment! Est-ce cela du leadership? Est-ce vraiment cela un leader? Serions-nous leader lorsqu’on fait ce qu’on nous demande? Ou bien un leader serait-il celui qui inspire, qui mobilise vers la réalisation d’objectifs qu’on n’osait imaginer?

Évidemment, le leadership est un phénomène un peu plus complexe. Mais avec le syndrome du pas dans ma cour qui fait rage ici au Québec depuis quelques années, avouez que la question est intéressante : Leader ou dirigeant!

Sur ce, leadershipment vôtre!
Guy-Michel

mercredi 8 août 2007

Bon modèle ou mauvais modèle?

La semaine dernière alors que j’écoutais la radio en déjeunant, j’ai entendu un entretien qui m’a fait sourire. En fait, les commentaires de l’animateur ont mis en évidence un phénomène que j’observe avec le leadership.

Petite mise en contexte : l’animateur et son chroniqueur sportif discutent d’une remise de prix qui a eu lieu quelques jours auparavant. Le chroniqueur voulait mettre en évidence les propos qu’un récipiendaire a tenus alors qu’il recevait son prix. (Vous m’excuserez de ne pas avoir les détails du nom du gagnant et le prix reçu. Je n’ai pas eu le temps de prendre en note ces informations. Remarquer que c’est un moindre mal puisque ce n’est pas essentiel à la discussion. Pour les inconditionnels, la remise de prix se déroulait dans un gala du baseball professionnel américain.)

Alors le chroniqueur a rapporté les propos du joueur qui se disait honoré que le milieu du baseball lui donne cette place de choix. Dans ses remerciements, le joueur a probablement voulu faire réfléchir les invités sur l’impact qu’ils peuvent avoir sur la population en général. Alors il a dit (en traduction libre): « Je suis maintenant un modèle pour les jeunes mais reste à savoir si je vais être un bon modèle ou un mauvais modèle».

En entendant la phrase, l’animateur a répliqué en disant qu’elle était bonne celle-là; être un bon ou un mauvais modèle. Sa réaction laissait sous-entendre qu’un modèle était nécessairement bon. Du moins, cela l’amusait qu’une personne puisse se questionner à savoir si elle serait un bon ou un mauvais modèle.

Sa réplique m’a fait bondir de ma chaise. Bien entendu, il est implicite qu’un modèle est un objet de référence, un objet que l’on copie. Mais dans ce cas-ci, il est question non pas d’un objet mais d’un humain. L’objet n’est donc plus qu’une simple entité physique, à reproduire, à imiter. L’objet vient également avec une entité morale. Et cela fait toute une différence compte tenu de la nature humaine. En fait, avec un modèle humain, c’est notre système de valeurs qui est interpellé et non pas l’entité physique.

Évidemment, mon sursaut matinal était dû à une déformation professionnelle. Depuis de nombreuses années déjà, je me questionne sur les motivations qui nous poussent à vouloir exercer du leadership. Un aspect qui d’ailleurs j’aborde dans ma conférence Leadership et paradigmes. Je n’entrerai pas dans les détails mais sincèrement, croyez-vous réellement qu’un modèle est toujours l’exemple à suivre? Ou encore, devrait-on toujours appuyer, soutenir ou adhérer aux idées d’un leader? Finalement, la quintessence de la question, le leadership qu’on exerce est-il toujours bon? Avouez que le sujet est intéressant.

Faites-moi part de vos réactions. Le sujet me passionne.


À la prochaine!
Guy-Michel

vendredi 3 août 2007

Nouveau blogue

Bonjour à vous chers visiteurs,

Eh oui, un nouveau blogue, mais pas le moindre, un blogue sur le leadership! Mon sujet fétiche. Ma passion! Comme vous le savez, c’est important le leadership. Et ce l’est encore plus pour moi car c’est mon gagne-pain.

Vous savez, avec tout ce qui se dit sur le leadership, moi parfois, ça me donne la nausée. Voilà donc dévoilée en deux lignes la raison d’être de mon blogue : parler du leadership sous un angle un peu plus léger.

Plus léger certes, mais pas à la légère! Dans ce blogue, je vais surtout commenter l’actualité sous l’angle du leadership. On l’y retrouve tellement de fois que je devrais être en mesure d’alimenter mes écrits sur une base régulière. Pourquoi une telle démarche? Tout simplement parce qu’à trop utiliser le leadership dans des contextes et des situations variés, on finit par ne plus savoir ce qu’est le leadership.

Il est là le problème du leadership : comment faire une chose et son contraire! Ça n'a pas de sens, tout est devenu du leadership. Au point où je ne suis pas certain qu’un gestionnaire comprenne réellement ce qu’on lui demande lorsqu’on lui dit d’exercer du leadership. Je vous l'accorde, j'exagère un peu... Mais avant de vous quitter, qu’est-ce que le leadership?

Je vous donne rendez-vous pour suivre l’actualité sous l'angle du leadership. Plus sérieusement, si vous avez de réels problèmes dans votre organisation, je vous invite à visiter mon site internet www.g-m-l.ca ou à me contacter au 514 712-1465. Je peux sûrement vous aider.

À bientôt,
Guy-Michel