dimanche 21 octobre 2007

Boulets bleus, boulets rouges

« La seule réponse que je ferai à votre général viendra de la bouche de mes canons et du feu de mes mousquets. » Cela fait un peu plus de 300 ans que le marquis de Frontenac a prononcé cette célèbre phrase. Les temps ont bien changé. Pas nécessairement pour le mieux pour ce qui est du leadership. Ai-je dit leadership?

Comme vous le savez, on aime croire que nos politiciens sont des leaders. Je ne sais pas si Frontenac avait du leadership mais je doute que les politiciens d’aujourd’hui proviennent de la même étoffe.

Dernièrement, deux anciens premiers ministres du Canada, MM. Mulroney et Chrétien, ont publié leurs mémoires. Je ne les ai pas encore lus mais avec les commentaires glanés ici et là dans les médias, on ne pourrait sûrement pas leur donner le titre de marquis. Ô que non! L’un comme l’autre jette son fiel sur leurs anciens collaborateurs. Ils nous parlent de trahisons, de conspirations et quoi encore.

Avouez que pour des leaders, ils ne sont pas les personnages les plus inspirants. Ils ne sont pas des exemples à suivre. À tout le moins, ils ne ressemblent pas à ce leader qui rassemble son entourage dans le but de réussir des projets plus grands que nature. Bien honnêtement, je trouve cela déplorable que des gens aient besoins de régler leurs petits différends en public.

Par exemple, a-t-on réellement besoin de savoir qu’un tel a voulu prendre la place de l’autre en jouant du coude? De toute façon, c’était connu de tout le monde que Paul Martin voulait devenir premier ministre. Toujours dans la confidence, a-t-on besoin de savoir qu’un tel a trahi l’autre? Si Lucien Bouchard a brisé une amitié de longue date, cela ne regarde que lui et sa conscience.

Pourquoi ces ex-premiers ministres ont-ils besoin de nous raconter des faits qui ont eu lieu il y a 5, 10, 15 ou 20 ans? Lorsque le différend s’est produit, n’avaient-ils pas à agir au meilleur de leur connaissance? N’avaient-ils qu’à faire preuve de leadership en temps et lieu? Faute d’avoir agi au moment opportun, ils nous relatent les faits comme des enfants se chicanent dans une cour d’école.

Notre société entre de plain-pied dans une période de turbulences. Nous sommes à l’aube d’une série de défis importants à relever. La mondialisation de l’économie et le vieillissement de la population nous obligent à revoir l’ensemble de notre économie et les relations État/citoyen. Pendant ce temps, nos anciens premiers ministres ne trouvent rien de mieux à faire que de réécrire l’histoire pour fleurir leur image.

Comme leçon de leadership, on repassera. Les querelles intestines sont le pire fléau d’une société tout comme d’une organisation. Si les dires et redires de nos politiciens vous font des haut-le-cœur, soyez conséquent avec vous-mêmes, agissez au lieu de « baliverner ».

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