dimanche 29 novembre 2009

A H1N1: Pas de quoi paniquer

Au début du mois, les médias rapportaient les soubresauts de la campagne de vaccination pour le virus A H1N1. Il était également question des plaintes et complaintes de citoyens à l’égard du gouvernement – comme vous le savez probablement, c’est toujours la faute de ce dernier. Avec les reportages sur les déboires logistiques et organisationnels des autorités, on avait en prime les comportements de quelques compatriotes qui devaient voir dans le A H1N1 un semblant de fin du monde ou allez savoir quoi.

Je ne m’en cacherai pas, ma chronique sur le A H1N1 et la maturité organisationnelle me fait un p’tit v’lours. Comment pourrait-il en être autrement pour un consultant en leadership? Comme je l’expliquais début novembre, les hi! et les ha! des uns et des autres n’étaient nullement justifiés. Nullement justifiés puisque les soubresauts s’expliquaient par d’usuels ajustements propres à tout processus de fabrication.

Après la pluie, le beau temps dit l’adage. Il en est de même avec l’actuelle campagne de vaccination contre la grippe. Après la période de rodage et les ajustements ici et là, tout semble aller sur des roulettes. Au point où l’approvisionnement en vaccin est devenu un fait divers, il en est de même avec les files d’attente. D’ailleurs, dès demain matin, le vaccin sera disponible à l’ensemble de la population du Québec peu importe l’âge, le sexe, alouette – Alouette qui dans un autre registre, a gagné la coupe Grey!

L’ironie du A H1N1 est que maintenant, la capacité du processus de vaccination est plus grande que le désir de la population à se faire vacciner. Peut-être là la preuve que nous sommes d’éternels insatisfaits?


Comme je l’ai mentionné, je ne vois dans la campagne de vaccination qu’un processus de fabrication. Cela me fait penser à l’un de mes premiers emplois. Sans expérience en milieu manufacturier, je m’étais retrouvé ingénieur de production. Évidemment, l’une de mes tâches était d’assister à la réunion de production. Je n’étais pas le seul avec cette responsabilité. Ainsi, tous les matins, tous les joueurs clés de l’organisation se retrouvaient dans une grande salle. Les achats, la qualité, l’ingénierie, les chefs d’équipe, les superviseurs de plancher tous étaient présents pour faire part des obstacles qui risquaient de nuire à la production.

Les réunions étaient dirigées par le directeur général. La formule était dans les règles de l’art. La même que j’ai pu voir par la suite dans d’autres entreprises. Formule très pratique pour coordonner les différents intervenants et s’assurer que l’information circule efficacement et prioritairement.

Quoique nos réunions de production étaient utiles pour se coordonner, plusieurs les redoutaient. Plusieurs s’y rendaient à reculons parce que dès que l’approvisionnement – le nerf de la guerre de la production – n’allait pas comme prévu, le directeur général perdait le sens commun. À ce moment qu’il demandait aux acheteurs de faire en sorte qu’on reçoive les pièces.

"Allez sonner chez votre fournisseur à 10 heures le soir. Allez le chercher sur le terrain de golf s’il le faut. Qu’ils travaillent, le soir, la nuit, la fin de semaine, je m’en fous. Votre rôle est de fournir les pièces. Je l’ai déjà fait alors arrangez-vous pour que les fournisseurs livrent la marchandise."

Comme je le mentionnais au début du mois, je regarde la campagne de vaccination contre le A H1N1 avec une déformation professionnelle. Je connais les rouages d’un processus de fabrication. Je connais les rouages et je sais qu’il s’y glisse inévitablement des imprévues.

Maintenant que tout le monde peut aller se faire vacciner, la morale de cette histoire pour ceux qui aspirent au leadership est que bien souvent, il n’y a pas de quoi paniquer.

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jeudi 26 novembre 2009

Enquête publique: 40 hres semaine

T’aimes ça le leadership? En v’là du leadership! As-tu dit leadership? En v’là encore du leadership! Parce que comme tu le sais le jeune, y en faut du leadership! Parce que sans leadership, on va pas loin. Du moins, ça va pas fort. Ça va pas loin, pis ça va pas fort. Même si on crie fort.

Dans le fond, on a beau crier, on dirait qu’y ont les oreilles bouchées. Bouchées, pis pas à peu près.

Trompe-toi pas le jeune. On dirait qu’y nous entendent pas. Mais y nous entendent. Y font semblant de pas nous entendre. Ça te surprend? Pourtant, y a rien de surprenant. C’est toujours la même histoire. On a beau leur dire. Y nous écoute pas. Pourquoi y nous écoute pas? Pas dur à comprendre. On sait ben. Eux autres, y connaissent ça.

Ô! Pis y connaissent ça pas à peu près. Pis tu remarqueras, y connaissent ça encore plus lorsqu’y ont les deux pieds d’dans. Comment tu fais pour savoir qu’y ont les deux pieds d’dans? Ça le jeune, c’est l’expérience. Tu t’en rends compte assez vite. Y ont les deux pieds d’dans lorsqu’y sortent leurs grands mots. Pis avec les grands mots, y’a les grandes phrases.

Écoute ben le jeune, tu vas voir que c’est pas compliqué à comprendre. Au début, y disent qu’y ont la situation en main. Au début c’est facile. Parce qu’y disent que Pierre Jean Jacques s’occupent du dossier. Là t’as ben beau leur dire n’importe quoi, oublies ça! Pierre Jean Jacques s’en occupent. Parce qu’eux autres connaissent ça pis faut les laisser faire leur travail.

C’est sûr que d’in fois y s’tire une balle dans le pied. Ça c’est lorsqu’y veulent pas montrer qu’y ont les deux pieds d’dans. C’est là que mettons, le président de la centrale demande qui c’est qui a dit ça? Et c’est là que ça vaut 100 piastres parce qu’y essaye de nous faire accroire que c’est le syndicat qu’y a parlé à place des membres. Parce que selon lui, les membres pensent pas comme ça.

Aye le smatte! As-tu pensé deux minutes avant de parler? C’est parce que toi-même t’es le président des présidents des syndicats. Allllooooo! C’est pas fort si tu veux mon avis. Même si je le sais qu’à tes yeux, mon avis vaut pas grand-chose… Mais ça le jeune y en a plein des comme ça. Que je te voye aller dans leur gang.

Le plus drôle le jeune c’est lorsque Pierre Jean Jacques décident de dire ce qu’ils pensent. C’est plus drôle parce que Pierre Jean Jacques pensent comme moi pis toi. Mais nous autres on n’est pas important. Pierre Jean Jacques non plus sont pas important, mais lorsqu’y ont pas arrêté de dire qu’y fallait leur donné le temps de faire leur travail, là ils ont l’air de quoi si Pierre Jean Jacques décident de parler? Ils ont l’air de quoi lorsque Pierre Jean Jacques disent qu’y vont pouvoir continuer à faire leur travail même si on fait l’enquête publique?

J’te le dis le jeune, les deux pieds d’dans pis ça commence à être glissant.

Là le jeune écoute moi ben. Je sais que t’aime ça le leadership. Ça fais qu’un jour lorsque tu vas être rendu là, oublie pas ce que je vais te dire. Écoute-moi ben, si t’en veux de ce que tu aimes, fais pas semblant que tu connais toute. T’as juste à écouter le monde autour de toi.

Là tu te demandes pourquoi y faudrait que t’écoutes les autres. Écoute ben le jeune parce que j’aime pas répéter. Regardes Pierre Jean Jacques, c’est eux autres qui font la job. Qui tu penses qu’y est le mieux placé pour savoir ce qui peut être fait ou non? Penses-tu que c’est le gars qui te voit une fois par mois qui sait ce qui peut être fait ou non?

Le jeune, oublie le fait que t’as faite des grandes études. C’est sûr que tu comprends plein de choses que moi je comprends pas. Mais y a une chose qui faut que tu comprennes, souvent ce que tu comprends, c’est pas important. Ce qui est important le jeune, c’est ce que pensent Pierre Jean Jacques.

Pourquoi c’est important ce que pensent Pierre Jean Jacques? C’est parce qu’eux-autres y savent comment ça marche. C’est eux autres qui font la job. C’est eux autres qui comprennent la job. Ça fait que si tu veux du leadership le jeune, écoute ceux qui comprennent comment ça marche. Si tu veux du leadership, cache-toi pas derrière des grands mots pis des grandes phrases. Pis surtout, essaye pas de faire diversion. Tout le monde voit ça la diversion.

Le jeune, si tu veux du leadership, c’est facile. Penses-y deux minutes. Qui selon toi connaît mieux ça. Penses-tu que c’est toi avec tes 127 projets qui connais ça? Ou c’est celui qui fait la job qui connaît ça? Pas dure à comprendre le jeune. Si tu veux du leadership, t’as juste à être à l’écoute de ceux qui font la job. T’as juste à être à l’écoute de la police pis des procureurs. C’est eux autres qui font la job 40 heures semaines.

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dimanche 22 novembre 2009

Barack Obama: Confiance en soi

En avez-vous entendu parler? La controverse soulevée par la révérence de Barack Obama à l’endroit de l’empereur Akihito. Pour ma part, j’en ai pris connaissance vendredi dernier alors que je surfais le cyberespace. Et bien honnêtement, je n’ai pu faire autrement que de me questionner sur l’événement après mon passage sur le Blogue de l’édito de Cyberpresse.ca. Mario Roy y posait la question suivante : Ne croyez-vous pas que Barack Obama a été juste un peu trop «fin»?


La photo de Barack Obama et de l’empereur Akihito a soulevé les passions aux États-Unis. Certains compatriotes du Président avancent qu’il n’a pas à se soumettre à un empereur; incluant faut-il comprendre celui du Japon. D’autres y voient une démonstration de savoir-vivre et de respect. Pour ma part, vous devez vous en douter, je n’y vois que du leadership! Avez-vous dit leadership?

Peut-on être fin, pas assez fin, juste assez fin, trop fin, un peu trop fin, excessivement fin ou son contraire, insuffisamment fin, pas fin? Comme si être ou ne pas être fin n’était qu’au fond, une monnaie d’échange. Comme si être fin ne dépendait pas de soi, nos valeurs, notre regard sur la vie mais bien de l’autre. On ne serait pas fin pour l’autre parce que c’est notre attitude face à la vie. On serait fin dépendamment de l’autre, en fonction de l’autre. Fascinant!

Fascinante cette croyance qui nous pousserait à être. Fascinante cette croyance qui nous pousserait à agir en fonction de l’autre. Nos actions dépendraient-elles non pas de ce que nous sommes mais bien de ce que l’autre nous invite à devenir? Devenir ce qu’on n’est pas, parfois à notre insu. Être ce qu’on n’est pas souvent par peur d’être ce qu’on n’aimerait pas devenir!

Vendredi dernier, je le mentionnais dans Avez-vous le goût de le faire. Trop souvent on trouve cela difficile le leadership à cause de la peur. Ça nous fait peur le leadership. Trop souvent on a peur de perdre le contrôle. C’est justement cette peur qu’expriment ceux qui protestent contre la révérence d’Obama en présence d’Akihido. Compte tenu de cette peur, le président des États-Unis ne devrait pas se soumettre à l’empereur d’un autre pays.

Voilà le problème du leadership! La peur de faire confiance à l’autre. La peur de se faire avoir par l’autre. La peur de se faire flouer. N’est-elle pas omniprésente cette peur? Mais est-elle justifiée?

Certes, il y a ce représentant qui tente de nous vendre ce dont on n’a pas besoin. Et l’autre de nous vanter les qualités de son logiciel en tentant de nous en mettre plein la vue. Et cet employé qui explique que le contracteur a fait les travaux d’où la coupure électrique qui elle explique son retard puisque son réveil-matin n’a pas sonné tel que prévu.

Il suffit de regarder les nombreux conflits à travers la planète pour comprendre que la peur de l’autre est omniprésente en chacun de nous. La peur de l’autre est viscéralement implantée dans nos gênes et elle éveille notre suspicion au moindre geste.

Il faut l’admettre, la peur est omniprésente chez l’humain. Une peur qui pousse à constamment se faire valoir. Une peur qui nous conditionne à ne jamais laisser l’autre prendre le dessus. Une peur qui nous fait croire que nous sommes constamment menacés.

Avec une telle peur en nous, faut-il se surprendre de nos difficultés à exercer du leadership?

Constamment on a peur. Est-ce toujours justifié? La réponse se trouve peut-être dans le commentaire de Pierre JC Allard (@21h29, 19 novembre) en réponse à Mario Roy.Il explique qu’en se penchant moins, la tête d’Obama aurait dépassé celle de l’empereur Akihito. Ceci expliquerait cela. La révérence d’Obama n’aurait donc rien à voir avec la soumission. Elle ne serait qu’une question de tailles.

Faut-il se surprendre du manque de leadership dans les organisations? Faut-il s’en surprendre lorsque l’un et l’autre ont peur de se faire avoir. S’en surprendre lorsque l’un ou l’autre a peur de perdre son statut. S’en surprendre lorsque l'un a peur de perdre son rapport de force sur l'autre?

Comme je le dis dans mes conférences, le leadership, c’est en nous que ça commence. La révérence d’Obama en est une belle démonstration. Elle démontre qu’on peut être, sans craindre l’autre. Elle démontre qu’on peut remplacer la peur de l’autre par la confiance en soi.

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vendredi 20 novembre 2009

Avez-vous le goût de le faire?

Commençons cette chronique avec un petit exercice. Prenez un crayon et un bout de papier. Sur le papier, énumérez les aptitudes ou comportements qui caractérisent un leader. Sur le papier, énumérez les aptitudes ou comportements qu’un individu doit maîtriser pour qu’on puisse le qualifier de leader. Facilement vous devriez trouver entre 7 et 10 aptitudes ou comportements caractérisant celui qui a du leadership! Avez-vous dit leadership?

Que vous l’ayez dit ou non, leadership, prenez quelques minutes pour faire l’exercice que je vous propose. Et s’il vous plaît, ne regardez pas sur la feuille du voisin!

Avez-vous fait l’exercice? Si oui, il y a de bonnes chances que vous ayez la fibre du leader. Si non, il est possible que vous soyez plutôt du genre à chercher des réponses sans faire d’efforts. Ce qui vous en conviendrez, n’a rien à voir avec l’attitude d’un leader. Que cela ne tienne, il est encore temps de vous reprendre. Comment faire? Un bout de papier, un crayon…

Maintenant, relisez ce que vous avez écrit. Est-ce que vous retrouvez quelque chose qui ressemble à: Être à l’écoute? Autre chose qui fort probablement se trouve sur votre papier: Impliquer les gens dans la prise de décision. Vous aviez pensé à des aptitudes ou comportements qui s’approchent de: Être à l’écoute ou Impliquer dans la prise de décision?

Être à l’écoute et Impliquer les gens dans la prise de décision sont deux aptitudes que l’on retrouve dans presque tous les livres qui parlent de leadership. Être à l’écoute et Impliquer les gens dans la prise de décision sont le b. a.-ba du leadership. Le minimum comme on dit en bon français. Autrement dit, si vous n’êtes pas capable d’être à l’écoute de vos employés, soyez assuré d’une chose, vous avez des croûtes à manger.

Parlant de croûtes, on peut penser à quelques tranches. Pour sa part, le vérificateur général (VG) du Québec, lui, propose le pain complet au gouvernement Charest. Et le pain complet pas juste parce que ça rime avec Charest.

Parlant de pain, la dernière sortie du VG à l’égard des PPP des CHU – Centre hospitalier universitaire au cas que vous ne le sussiez pas malgré les milliards qu’ils vont engloutir – et des contrats du ministère des Transports n’a rien à voir avec du pain doré. Rien à voir avec le pain doré parce qu’aussi délicieux ce dernier puisse-t-il être pour le palais, les révélations du VG n’ont rien de succulent pour le tympan.

Parlant de succulent, passons au consternant. N’est-il pas consternant de voir le gouvernement repousser du revers de la main l’enquête publique que tous les intervenants de la société demandent et redemandent? Eh bien oui c’est consternant! Tout cela n’a juste pas de bons sens. Comment une vingtaine d’individu peuvent-ils choisir de gouverner plus de 7 millions de personnes sans tenir compte de leurs demandes? Avouez que la perspective laisse à réfléchir. Avouez que la perspective n’a rien à voir avec le leadership!

Ce n’est pas difficile le leadership. Il suffit d’être à l’écoute des gens qui nous entourent. Il suffit de tenir compte de leur point de vue. Il suffit de les impliquer dans la prise de décision. Mais comme je le dis dans ma conférence Le Secret du leadership, on trouve ça difficile le leadership. On trouve ça difficile le leadership parce qu’on a peur.

Oui! Oui! Ça nous fait peur le leadership. Ça nous fait peur de perdre le contrôle. Peur que les révélations nous éclaboussent. Peur que les autres prennent conscience qu’on n’est pas aussi compétent qu’on veut bien le faire croire.

Non ce n’est pas compliqué le leadership. Regardez ce qui est écrit sur votre bout de papier pour vous en convaincre. On les connaît les aptitudes pour avoir du leadership. On les connaît les comportements qu’il faut adopter pour avoir du leadership. On le sait ce qu’il faut faire pour avoir du leadership. Mais alors, il est où le problème du leadership si on sait ce qu’il faut faire?

On le sait ce qu’il faut faire pour avoir du leadership mais lorsqu’on regarde le gouvernement Charest et son refus de lancer une enquête publique sur le milieu de la construction, lorsqu’on regarde le gouvernement Charest et son insistance à poursuivre dans la voie des PPP alors que les millions s’envolent en fumée, lorsqu’on regarde le gouvernement Charest, on comprend que c’est bien beau de savoir ce qu’il faut faire mais l’important, c’est d’avoir le goût de le faire!

Ce n’est pas compliqué le leadership. Regardez sur votre papier, tout est écrit. Regardez sur votre papier et je vous pose la question : Avez-vous le goût de le faire?

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dimanche 15 novembre 2009

Dumont Taillon Caire: Le Film!

Il avait pris tout le monde par surprise le soir des élections. Personne ne s’attendait à ce qu’il démissionne; ni même les agents du MIB*. De part et d'autre, le niveau d’alerte était subitement passé au code orange. La stupéfaction était présente à l’intérieur comme à l’extérieur de la Matrice. À quoi allait ressembler la suite des choses?


Les années avaient passé et faute de résultats à la hauteur des attentes, Mario n’avait plus la force pour continuer. Même sa machine électorale n’arrivait plus à créer l’engouement nécessaire pour assurer sa progression. Dans de telles circonstances, comment pouvait-il continuer à affronter quotidiennement les combats afin de changer l’ordre établi? Évoluer dans la Matrice est tellement exigeant. Quel coup d’éclat Mario pouvait-il programmer pour mieux résister aux attaques de ses adversaires?

Parce qu’il était l’Élu, Mario était protégé de toutes menaces extérieures par une garde rapprochée. Rien ne devait lui arriver. Personne ne pouvait l’approcher sur de trop longues périodes. Tout était contrôlé autour de lui.

Mario et son entourage évoluaient en vase clos. Ils avaient peur des idées provenant de l’extérieur. Encore plus peur des individus qui auraient pu leur permettre d’élargir leur vision ou d’approfondir leurs idées. En ce sens, plusieurs critiquaient son isolement par ceux dont la mission était de le protéger jusqu’au combat ultime. Une protection qui malheureusement, a fait fuir ceux qui au moment venu, auraient pu prendre sa relève.

La relève, voilà ce que plusieurs n’avaient pas compris: Le programme de Mario était le résultat d’une entente avec le MIB. Il y était stipulé noir sur blanc que rien ne devait subsister de son passage dans la sphère politique. Rien. Aucun début de mouvance de droite ne devait perdurer. Si Mario échouait sa mission, tout devait être effacé de la mémoire collective. Mais comment cela allait-il se faire alors que le stylo à éclair n’était présent que dans le septième art?



Dans la Matrice, on ne sait jamais qui sont nos alliés. Il est tout aussi difficile de savoir qui est contre nous. Dans la Matrice, on ne sait jamais ce qui est vrai. On ne sait pas plus ce qui est faux. Il n’y avait donc rien de mieux qu’une course à la chefferie pour initier le début de la disparition du programme mise en place par Mario. En ce sens, les agents du MIB et de la Matrice avaient bien fait leur travail. Le jour du couronnement, l’illusion fut parfaite.

Faute de stylo à éclair, les agents T et C avaient été mandatés pour tout faire oublier. Le plan était de donner une avance par deux votes à Gilles Taillon aux dépens d’Éric Caire, tout deux agents doubles. Mieux encore, le MIB avait demandé à Infoman d’infecter le processus électoral. Pour réaliser sa mission, Infoman avait utilisé la technique du prête-nom; une technique courante là où circulent les p’tites enveloppes brunes.

Par la suite, les événements se sont accélérés. Comme d’autres l’ont fait avant lui, Taillon s’est accroché à son poste comme une chatte défend ses chatons. Ainsi, il a balayé sous le tapis le fait qu’il n’a eu qu’une voix de majorité pour le poste de l’Élu. Pour mieux régner, il a offert un rôle de sous-fifre à Éric Caire. Ce dernier a évidemment refusé. Cela faisait partie du scénario.

Conditionné à son insu par la Matrice, Gilles Taillon avait une soif insatiable de prendre le contrôle de ce qui devait dorénavant être son parti. Il ne savait rien du MIB qui était déjà à l’œuvre pour que tous oublient la droite.

Quelques semaines plus tard, la contamination orchestrée par la Matrice était à son comble. Taillon voyait une conspiration partout où il posait les pieds. Dans la mouvance des collusions et connivences, il a donc parlé d’irrégularités et de divulgations à la police. Tout ça évidemment, afin de mieux anéantir l’intérêt pour le mouvement initié en 1994 par Néo. Son attitude démontre probablement qu’il ne sait plus s’il est lui-même dans le monde réel ou contrôlé par la Matrice.

Un illustre blogueur l'a déjà dit, l’actualité est une inépuisable leçon de leadership. Les derniers développements à l’ADQ en est une démonstration on ne peut plus éloquente. Le désir d’être au pouvoir stimule les instincts tribaux d’un nombre incalculable de gens. Mais n’en parler surtout pas autour de vous, on vous répondrait qu’on ne voit ça qu’au cinéma. Et cela est bien trop vrai. On ne voit ça que dans le film de la vie.


*MIB : Men in Black
The Matrix

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jeudi 12 novembre 2009

Échangeur Turcot: Un pléonasme!

Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé? Je ne sais pas si parfois, tout en regardant l’actualité, vous vous dites en vous-même quelque chose dans le genre : «Non mais ça se peut-tu! Plus amateur que ça, tu fais brûler l’eau au fond du chaudron!» Non mais essayez-le le coup de l’eau dans le fond du chaudron! Vous allez voir que c’est vraiment amateur.

Je ne sais pas. Je ne sais pas si ça vous arrive mais moi personnellement, parfois, après l’eau collée au fond du chaudron, je ne trouve rien de mieux que de croire que c’est intentionnel. Non mais entre nous, ça doit être intentionnel parce que plus amateur que ça, ça se peut pas! Je vous le dis que ça se peut pas l’eau brûlée! Essayez-le si vous me croyez pas.

Non non mais attendez un peu. Intentionnel pas dans le sens de complot. Parce que je n’aimerais pas vous faire croire à une collusion ou une connivence. Surtout que par les temps qui courent, je ne crois pas qu’on ait besoin de la goutte qui fait déborder le vase. D’ailleurs, oubliez le vase. Parce que la goutte, on a les deux pieds dedans. De toute façon, oubliez la collusion ou les connivences, comme on dit, ils en ont plein les bras. À moins que ce soit plein les mains. Mais comme vous le savez, ça, c’est une autre histoire.

D’accord! Supposons qu’on se calme, à ce moment-là, vous arrive-t-il de voir l’expression «C’est le bout du poil du bout de la queue du bout du chien» défiler entre vos deux oreilles? Avouez que lorsqu’on regarde l’actualité, ça peut arriver. Ça peut arriver mais ça ne veut pas dire que t’es pas un bon gars parce que ça défile comme ça. Ça veut juste dire… Ça veut juste dire… Ça veut juste dire…

Au fond, ça veut peut-être juste dire «Quessez que tu veux qu’un gars faize.» Surtout lorsqu’on a l’impression qu’y a plus rien à faire. Dans le sens de plus rien à faire, y sont irrécupérables!

Non mais pensez-y un peu! Irrécupérable en 2010. Ils ne pensent même pas à l’environnement. L’ E N V I R O N N E M E N T en 2 0 1 0 dans un mois et demi. Si tu ne penses pas à ça, c’est clair que t’es irrécupérable.

Après ça on nous parle de leadership. Pensez-y un peu. Le gars travaille pendant une couple d’années. Une couple d’années puis une autre parce que c’est un gros projet. Puis là le gars y dit que son projet est fini. Là y passe son projet à son collègue dans l’autre département parce que lui a fini. Et là qu’est-ce qu’il dit son collègue? Le savez-vous ce qu’il dit?

Là vous pensez qu’il dit «Ton projet n’est pas bon!»? Eh bien non! C’est pas ce qu’il dit. Ce qu’il dit c’est: «T’as pas suivi ton cours à Polytechnique parce que le prof de dessin… Pas le prof de dessein… Le prof de dessin je te dis… Le prof de dessin le disait qu’il faut pas tracer plus de ligne le matin qu’on est capable d’en effacer l’après-midi.»

Là vous le savez ce qu’il dit. Et c’est là que le bout du poil du bout de la queue du bout du chien défile entre vos deux oreilles. Vous me suivez? Mais je le sais comme vous, ce n’est pas pratique comme expression le bout du poil du bout de la queue du bout du chien entre les deux oreilles. On va donc supposer que c’est autre chose.

Puis de toute façon, c’est mieux de supposé autre chose parce ce n’est pas le bout du poil du bout de la queue du bout du chien le problème. Si le BAPE dit au Ministère des Transports que le projet de l’échangeur Turcot n’est pas bon, ce n’est pas à cause du bout du poil du bout de la queue du bout du chien.

Pensez-y un peu. Le gars travaille une couple d’années puis une autre parce que son projet est gros et gros pas à peu près. Mais pendant ce temps-là, il ne prend même pas deux minutes pour parler à son collègue pour lui demander ce qu’il pense de la réfection de l’échangeur Turcot dans le contexte de l’environnement, les changements climatiques, la pénurie de pétrole à venir, la délocalisation des citoyens, etc., etc. Non mais avouez que là c’est le bon moment. Leadership! Avez-vous dit leadership?

Crédit: Roumi Photos

Pourtant, me semble que ce n’est pas compliqué, «Toi qu’est-ce que t’en penses?» Pensez-vous vraiment que l’autre va répondre dans le genre: «Je te le dis pas! C’est une surprise! Je va te la dire après que t’a fini.»

Wow! Méchante surprise mon ami! Aussi surprenant que de faire coller de l’eau dans le fond du chaudron.

Mais y avez-vous pensé? Avez-vous pensé que tout ça aurait pu être évité si quelqu’un quelque part… Et là c’est important, quelqu’un quelque part, pas besoin de l’armée, juste besoin de quelqu’un quelque part… Pensez-y un peu. Vous allez voir que c’est pas compliqué le leadership.

Avez-vous pensé que si quelqu’un quelque part avait demandé à l’autre ce qu’il en pense, tout ça aurait pu être évité si quelqu’un quelque part avait eu une vision articulée des transports de l’avenir.

Supposons que vous y avez pensé. Dans ce cas-là, le savez-vous pourquoi l’échangeur Turcot doit retourner sur la table à dessin? C’est pourtant évident que ce n’est pas à cause du bout du poil du bout de la queue du bout du chien.

Si le projet de l’échangeur Turcot va nous coûter une couple de centaines de millions de dollars de plus, c’est juste parce qu’avoir une vision de l’avenir, c’est pas facile. C’est pas facile parce que fallait y penser, vision de l’avenir, c’est un pléonasme!

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lundi 9 novembre 2009

Mur de Berlin: Entre les lignes

Il y a vingt ans (9 novembre 2009), le mur de Berlin tombait. Il y a vingt ans, j’étudiais à Polytechnique. Il y a vingt ans, mes passe-temps étaient la nage et l’écriture. Je nageais au CEPSUM et j’écrivais dans le journal étudiant, Le Polyscope. Vingt ans plus tard, j’ai encore du plaisir à nager. J’en ai tout autant à écrire.

Souvent je nage les vendredis soir mais ce week-end, j’ai dérogé à mes habitudes pour m’asseoir devant la télé. Je ne suis pourtant pas très télévision. Entre le sport et l’écran cathodique, le choix n’est normalement pas compliqué à faire. Mais ce vendredi, je ne pouvais manquer Une heure sur terre à Radio-Canada. L’ émission était consacrée au 20e anniversaire de la chute du mur. Les longueurs de piscine qui relaxent l’esprit et tonifient le corps pouvaient donc attendre.

Les longueurs pouvaient attendre car il y a vingt ans, la chute du mur m’avait inspiré la Fin d’une aliénation*. Quelques années plus tard, j’ai pris l’avion pour aller fouler le kilomètre du mur préservé. Ce qui m’avait permis de voir entre autres le bonhomme, gros nez, gros yeux, grosse bouche, grosses dents ainsi que d’autres incontournables dont le semblant de Checkpoint Charlie, le Reichstag en reconstruction, et les nombreuses grues affairées dans le No man’s land maintenant transformé.


Les longueurs de piscine pouvaient attendre parce que j’aime prendre connaissance de la façon que les autres vivent l’histoire. Lorsque cela entrecoupe mes questionnements, mes réflexions et mes souvenirs, c’est encore mieux.

Du reportage, j’ai aimé écouter ce gardien du Checkpoint Charlie qui expliquait où il se trouvait et comment c’était déroulé les événements le soir historique. "J’avais assez de munitions pour une guerre mondiale. On est peut-être bien une centaine, ils sont cinq cents milles. Qu’est-ce qu’on fait?... On aurait pu se demander si on allait utiliser des armes. La décision ne s’est pas vraiment prise. Il n’y a pas eu d’ordre. On nous a épargné ça… J’étais dans un état de transe. Un des gardiens c’est fait embrasser et un autre a reçu des fleurs. On aurait dû être morts… Je ne souhaite cela à personne. Je suis littéralement tombé dans le vide. Les autres sont presque tous partis. Mais moi je suis resté à la caserne. Jusqu’à la fin."

Il y a vingt ans, je terminais mon texte en exprimant un souhait: "Espérons qu’à l’avenir, ce peuple ne se laissera plus aliéner". Heureusement, le peuple de l’Allemagne n’a pas reculez en arrière en reconstruisant le mur. On ne peut en dire autant avec le peuple de la terre. Pour preuve, le mur entre Israël et la Palestine. Autre preuve, le mur entre les États-Unis et le Mexique.

Pourquoi les murs? Fondamentalement, la réponse est trop simple. Derrière la réponse, tout ça n’est qu’une question de contrôle. L’humain a une soif aliénante pour le contrôle. Une soif aliénante de pouvoir.

La commémoration du vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin est une belle leçon de leadership. La chute du mur de Berlin nous rappelle que l’humain a un désir insatiable de contrôler les autres. Bien entendu, un désir incompatible avec le leadership.

Plus important, la chute du mur de Berlin doit nous faire prendre conscience que l’humain a de la difficulté à apprendre de l’expérience des autres. Autrement, les autres murs n’auraient pas vu jour. Mais je sais que plusieurs expliqueront parce que ci et parce que ça. Les mêmes parce que ci et parce que ça que l’on retrouve dans nombre d’organisations.

La chute du mur de Berlin est une belle leçon de leadership. Parce que la meilleure façon d’améliorer son leadership, c’est de savoir apprendre de l’expérience des autres. La meilleure façon d’améliorer le leadership, c’est probablement de savoir lire entre les lignes.


* Texte publié le 20 novembre 1989 dans le journal étudiant de L’École Polytechnique de Montréal, Le Polyscope

Fin d’une aliénation
L’Allemagne, vous connaissez? Depuis quelques jours, de quelle Allemagne s’agit-il? De l’Ouest. De l’est. De l’Allemagne unifiée? Ou pour être plus précis, de l’Allemagne réunifiée? À moins que ce ne soit que l’Allemagne temporaire.

Je vais cesser de m’attarder à trouver le nom de cette Allemagne car peu importe le nom que ce double bout de terre aura, le peuple sera toujours aussi stupéfiant. Stupéfiante la réaction de ce peuple. Stupéfiante et encourageante. Encourageant de voir un peuple se libérer d’une aliénation. Non pas que je suis anticommuniste, mais de voir des gens euphoriques, de voir des gens heureux comme des enfants, de voir ce qui semble une victoire d’un peuple aux dépens de son aliénation, alors oui, c’est encourageant.

Vingt-huit ans, ça vous dit quelques choses? En tout cas, c’est plus long que ma propre existence. Imaginez, vingt-huit ans à vivre à côté d’un mur. Non pas le mur de votre chambre, mais le mur de Berlin. Un mur, lequel on vous interdit de franchir. Un mur qui, de jour en jour, ternit le lever du soleil. Un mur qui vous enlève le droit de vous déplacer d'Est en Ouest. Un mur qui, à la longue, vous aliène. Une aliénation qui vous révolte. Tout ça à cause d’un amas de pierres mal agencé. Un amas de pierres qui divise un peuple, une ville, qui divise l’individu. Un individu divisé entre sa patrie et son pays, un individu divisé entre sa liberté et l’autorité.

Et maintenant, imaginez que ce mur devient une banalité. Un mur qui ne devient que matériel après une multitude de manifestations et de pressions. Imaginez un mur que vous franchissez alors qu’il vous en a toujours été interdit. C’est bien assez pour être euphorique.

J’aimerais bien être en Allemagne ces jours-ci. J’aimerais bien voir la réaction de ce peuple en délire. Je suppose que la réaction de ce peuple est bien plus qu’une réaction de joie. Car ce peuple a réussi à faire en un temps record ce que bien peu de gens avaient imaginé comme possibilité.

Tout ceci rendu possible par l’émigration massive d’un peuple. C’est quand même beaucoup, deux cent mille personnes depuis le début de l’année. Et il faut ajouter les manifestations de plus en plus nombreuses. Cet événement est la preuve qu’un peuple dirigera toujours un pays. Il suffit qu’il le réalise pour qu’il réagisse.

J’ai de la difficulté à le croire, mais selon les informations véhiculées, il n’y avait pas de bananes en Allemagne de l’Est. Je suppose que les dirigeants de ce peuple craignaient le retour aux origines des hommes de leurs pays. J’imagine qu’ils craignaient que les gens réapprennent à grimper en mangeant des bananes.

Et maintenant, que va-t-il arriver dans cette fameuse Allemagne. Des élections libres vont avoir lieu? De vilains personnages vont simplement attendre que la pression retombe? Rusé celui qui prédira l’avenir de ce pays. Une chose est sûre cependant, ce peuple sera maintenant moins aliéné. La société qui dirigeait ce peuple a été trop loin dans la manipulation de ce peuple, elle en a perdu le contrôle. Le numéro un est-allemand a dit que le parti avait appris une grande leçon qu’il n’oubliera jamais. Évidemment qu’il n’oubliera jamais. Comment oublier un tel événement? Comment oublier la perte d’un pouvoir abusif qui dure depuis trop longtemps. Espérons qu’à l’avenir, ce peuple ne se laissera plus aliéner.
Guy-Michel Lanthier

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dimanche 8 novembre 2009

Authentique ou stratégique?

Cela fait une semaine que les élections municipales ont eu lieu. Une semaine qui me semble être une éternité. Une éternité parce j’ai l’impression que tout a été oublié. Oublier les compteurs d’eau, oublier le faubourg Contrecoeur, oublier le contrat informatique, oublier les démissions pour manque d’intégrité, oublier qu’à peine 13%* de la population a voté pour le maire, oublié… Une éternité vous disais-je. Une éternité où tout semble avoir été oublié peut-être parce comme je le disais en février, The Show Must go on.

Tout oublié car nous sommes passés à l’Ère du A H1N1. Mais ne paniquez pas, une Ère qui à son tour, devrait se terminer d’ici quelques jours. Oui oui, tout sera terminé avant même qu’on s’en rende compte. L’Ère du A H1N1 sera terminée d’une part parce que le processus de production dont je vous parlais la semaine dernière sera au point. Déjà aujourd’hui (dimanche), les fils d’attente étaient une histoire du passé. The show must go on.

Je sais, c’est très personnel, tout me semble oublié. Certes, il y a eu quelques arrestations mardi dernier le 3 novembre pour les histoires de collusions. Certains croient que cela est justement pour mieux nous faire oublier. Cela doit être comme le verre d’eau avant de se coucher. Ça permet de faire passer la pilule. Peut-être une pilule pour dormir, qui sait?

Faut-il se surprendre que tout semble oublié? Faut-il se surprendre que l’on veuille toujours du neuf à se mettre sous la dent? N’est-ce pas normal que les Ères passent les unes après les autres sauf peut-être celle de l’instantanéité. Constamment, il faut que ça bouge, constamment il faut que ça change. C’est comme dans les organisations, pas le temps de penser avec la mondialisation à nos trousses.

Peut-être est-ce moi qui n’ai pas compris? C’est comme la Caisse de dépôt, plus personne n’en parle. Même si tout le monde, du moins plusieurs, en paye les coûts. The show must go on vous disais-je.

Après ça on se demande comment améliorer son leadership. Peut-être est-ce moi qui n’ai rien compris? Peut-être que le leadership, c’est comme le beurre? Oui oui comme le beurre, l’argent du beurre et le c… de la fermière! Peut-être que le leadership c’est pareil parce qu’on ne peut pas tous les avoir.

Je n’ai peut-être pas compris le leadership. J’ai l’impression que plusieurs on choisit l’argent. Et après on se demande comment améliorer son leadership. Il faudrait peut-être comprendre que lorsqu’on choisit l’argent, très peu sont prêts à nous suivre. À tout le moins, très peu sont prêts à voter pour nous. Mais ça, peut-être qu’on s’en fout.

Peut-être qu’au fond, on s’en fout du leadership. Peut-être qu’au fond, c’est la fermière qui nous intéresse. Je n’ai peut-être rien compris du leadership mais je dois avouer que parfois, j’ai l’impression qu’on nous prend pour la fermière. Bien drôle d’impression car comme citoyen, on semble aimer ça!

Avouez qu’on doit aimer cela si c’est toujours la même chose qui recommence! Mais encore une fois, je crois que c’est moi qui n’ai rien compris. Peut-être que c’est moi qui n’ai pas compris que ce n’est pas le leadership qui nous intéresse.

Parfois, j’ai l’impression qu’on fait semblant de s’intéresser au leadership mais au fond… au fond… ce qui nous intéresse, c’est d’avoir l’air authentique pendant qu’on est stratégique.


* Le maire a obtenu 37% des votes du 35% de la population qui a voté.

Lecture suggérée:
Chronique de Stéphane Laporte: Le maire Charlie Brown

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dimanche 1 novembre 2009

A H1N1: Maturité organisationnelle

Je ne sais pas si vous faites de la fièvre mais les derniers rebondissements sont à rendre malade. Vous avez vu dans les médias les citoyens insatisfaits du déroulement de la campagne de vaccination? L’un qui parle de désorganisation. L’autre trouve qu’il y a un manque d’information. "Personne ne vient nous dire ce qui se passe". Et son voisin d’ajouter qu’ils ont eu le temps de se préparer mais ça ne parait pas.

Que dire de celui qui est parti de l’Outaouais pour se faire vacciner en Montérégie? Et son semblable qui suspecte que les Montréalais sont montés dans le Nord pour profiter de «leurs» doses! N’en rajoutez pas, la cour est pleine! Et S.V.P., calmez-vous avant que l’insécurité fasse place à l’hystérie collective.

Entre nous, vous savez quoi? Il n’y en a pas de problème avec la campagne de vaccination pour le A H1N1.

Toujours entre nous, vous savez quoi? Le problème avec la campagne de vaccination pour le A H1N1 n’est en fait qu’un problème de perception. Le problème avec la campagne de vaccination est un problème d’attentes. Attentes non pas dans le sens d’attendre mais dans le sens d’avoir des attentes envers quelque chose. Et vous savez quoi? Les attentes de la population pour la campagne de vaccination contre le A H1N1, c’est ce qui arrive lorsqu’on augmente de façon indue les amendes pour excès de vitesse!

Là, je suppose que vous vous demandez où est-ce que je veux en venir. Si c’est le cas, je tiens à vous rassurer, vous êtes tout à fait normal. Il est normal de se demander quel est le lien entre les amendes pour excès de vitesse et le désarroi d’une population aux prises avec la peur de mourir. Ouuups!, le mot est un peu fort. Disons aux prises avec la peur d’être malade de la maladie qui peut faire mourir.

Comme vous vous demandez où est-ce que je veux en venir, je vais m’expliquer. Commençons avec la campagne de vaccination. À ce niveau je l’avoue, j’ai peut-être une déformation professionnelle. Que voulez-vous, je suis un ingénieur qui a évolué en milieux manufacturiers. Et confidence d’ingénieur, tout ce que je vois dans la campagne de vaccination, c’est un processus de fabrication. Déformation professionnelle vous disais-je.

Évidemment, si vous avez peur de mourir du A H1N1, vous croyez peut-être que je fabule. Je respecte votre point de vue. Après tout, ce n’est qu’un point de vue. Mais cela n’empêche pas que la campagne de vaccination fait effectivement partie d’un processus de fabrication. Un processus qui commence dans le microscope de l’expert et qui se termine par une aiguille dans un bras, éventuellement le vôtre.


Si vous doutez toujours que la campagne de vaccination soit un processus de fabrication, regardez autour de vous lorsque vous irez vous faire vacciner. Voici à quoi ressemble un processus de fabrication dans le cas qui nous concerne: "Numéro 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94 et 95. Assoyez-vous ici S.V.P. Avez-vous des allergies? Prenez-vous des médicaments? Faites-vous de la fièvre? Relevez votre manche S.V.P. Prenez un grand respire. Vous allez sentir un petit pincement. Voilà c’est terminé. On vous demande de rester 15 minutes dans la salle de repos. Merci bonne fin de journée. Suivant…."

Selon ce que je vois dans les médias, je déduis que la majorité de la population ne sait pas à quoi ça ressemble un processus manufacturier. Je ne crois pas que la majorité de la population sait que lors de la mise en route d’un processus manufacturier, il y a toujours des ajustements à faire. Et les ajustements, ce n’est pas à cause de l’incompétence du gouvernement. C’est juste que c’est comme ça.

Il ne faut pas s’énerver avec la nouvelle donne, la semaine prochaine, il y aura 600 000 doses de vaccin disponibles au lieu d’un million. Eh bien!, vous savez quoi? C’est toujours ce qui se produit dans un processus manufacturier lorsque le client change d’idée. Lorsque ce dernier change d’idée, il faut arrêter la ligne de production et faire quelques ajustements pour tenir compte des changements demandés. Après les ajustements complétés, la ligne de production est remise en marche.

Dans le cas du A H1N1, le gouvernement a demandé des vaccins sans adjuvant le plus tôt possible afin de pouvoir vacciner les femmes enceintes. Le problème est qu’en production, c’est les vaccins avec adjuvant qui étaient fabriqués. Pour répondre à la demande du client, il a donc fallu arrêter la production, faire les changements nécessaires et redémarrer les équipements. C’est ce qui explique que la semaine prochaine, il y aura 600 000 doses au lieu du million prévu initialement.

Bien sûr que l’on peut dire que le gouvernement avait juste à faire son choix plus tôt. Si c’est ce que vous pensez, vous n’avez juste pas compris qu’on parle de la fabrication d’un vaccin pour contrer un virus. Un virus inconnu il y a 1 an. Si vous pensez que le gouvernement aurait dû faire son choix plus tôt, vous n’avez juste pas idée du travail à faire pour identifier un virus et créer un vaccin.

Si vous pensez que le gouvernement… peut-être que vous pensez… Vous vous demandez c’est quoi le lien entre l’hystérie de la campagne de vaccination et les amendes pour excès de vitesse?

En juillet dernier, je mentionnais que je n’étais pas d’accord avec l’augmentation des amendes pour excès de vitesse. D’ailleurs, je ne suis toujours pas d’accord. Mais n’allez pas croire que je ne suis pas d’accord parce que je roule vite en voiture. Je ne suis pas d’accord parce la hausse des amendes n’a rien à voir avec la prévention des accidents. Je ne suis pas d’accord avec la hausse des amendes parce que ce n’est qu’une façon de garnir les coffres du gouvernement.

Je ne suis pas d’accord avec la hausse des amendes parce que ce n’est que de la répression gratuite. Ce n’est qu’une façon de faire peur. Et comme je l’expliquais en juillet dernier, je suis contre la hausse des amendes parce cela n’est qu’une façon de contrôler au lieu d’inciter les gens à devenir confiant et responsable.

En juillet dernier, j’expliquais que ce n’est pas en contrôlant que l’on développe une organisation. Ce n’est pas en contrôlant que l’on favorise l’innovation, la créativité et la responsabilisation. Lorsque je regarde la façon de se comporter des citoyens dans la campagne de vaccination pour le A H1N1, je ne vois que des gens qui ne sont ni confiants, ni responsables.

Lorsque je regarde la campagne de vaccination, je ne vois qu’un processus de fabrication. Lorsque je regarde la campagne de vaccination, je ne vois que des individus immatures et irresponsables dus au fait que dans d'autres circonstances, on ne leur propose que des mesures disciplinaires (des amendes pour excès de vitesse) au lieu de les outiller à devenir confiant et responsable.

La campagne de vaccination pour le A H1N1 est une belle démonstration du niveau de maturité des individus.

Regardez ce qui se passe dans la campagne de vaccination et pensez à ça. Faites un parallèle avec votre milieu de travail. Pensez au type d’organisation que vous voulez développer. Surtout, pensez-y par deux fois avant de multiplier les mesures disciplinaires et autres moyens de contrôle. Pensez-y bien parce que comme le démontre la campagne de vaccination, les mesures disciplinaires ont un impact direct sur la maturité organisationnelle.

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