dimanche 30 novembre 2008

Par la barbichette

Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette. Le premier qui rira aura une tapette! Vous souvenez-vous de cette rigolote comptine? Elle m’est revenue en tête cette semaine et ça ne me semble pas être un hasard! N’est-ce pas l’image d’un concours de barbichette qui vous vient en tête lorsque vous regardez nos dévoués politiciens?

Commençons avec le débat des chefs qui avait lieu à l’Assemblée nationale mardi dernier. Délectable moment si vous voulez mon avis. Cela fait longtemps que j’avais vu un événement aussi captivant du point de vue politique. À ma souvenance, jamais je n’avais pu observer autant d’énergie de la part de nos prétendants. Les échanges étaient dynamiques et enflammés.

Et que dire de leurs joutes de barbichettes! Vous les avez remarquées? Avez-vous vu les petits sourires en coin de l’un ou de l’autre alors qu’ils étaient contraints au silence par l’animateur? Pendant que leurs adversaires tentaient de démontrer que leur programme ou leurs actions n’avaient aucun sens, on percevait les vaines tentatives de camoufler un rictus sur le visage des aspirants. Tant Mme Marois, MM Dumont ou Charest ont eu leurs petits moments où j’aurais bien aimé être dans leur tête pour savoir ce qu’ils pensaient:

- Tu parles d’un bon orateur toi…
- Je n’ai rien à dire sur ce sujet là, quelle diversion pourrais-je faire?
- Garde un air sérieux, vaut pas que ça paraisse qu’il m’a déculotté sur ce dossier…

- Encore une fois il a trouvé une faille dans mon programme...
- Oups! faut pas que je me mette à rire… de quoi je vais avoir l’air…

- J’aimerais ça avoir son éloquence, elle connaît bien le sujet…
- Zut! Va encore falloir que je fasse semblant de répondre à sa question…

- Non mais franchement, où est-ce qu’il s’en va avec son idée…
- Il est drôlement incroyable mais faut pas que je rie. Faut pas que je rie.

- Qu’est-ce que je pourrais bien répondre pour contourner sa question…
- Où est-ce qu’elle pointe la caméra que je rie sans que ça paraisse…

- Je l’ai eu! Je l’ai eu! Il commence à sourire…
- Viens ici toi que je te donne une tapette…

Par la suite, la semaine semblait se terminer avec quelques petites joutes de barbichette par conférences de presse interposées. Il nous cache des choses… Vous n’êtes pas digne d’être premier ministre… Comment peut-il nous mentir… Il n’est pas responsable… etc., etc.

Mais coup de théâtre! Se sentant mis de côté, nos politiciens fédéraux ont trouvé une façon pour se faire une place dans l’actualité. Et ils ont mis le paquet : la conférence de presse de Stef H, le retour de Ed, les négociations avec Johnny, la stratégie à utiliser pour mettre Stef D sur la tablette… L’écoute électronique qui présume un complot… Un chausson avec ça? Tout y est pour le canevas d’un polar!

À croire que l’Assemblée nationale et le Parlement se font concurrence pour savoir qui aura les meilleures cotes d’écoute. Ça bien beau être la semaine des BBM mais vaudrait qu’en même pas exagérer les amis! Maintenant, attendez le prochain bulletin de nouvelles où on va entendre : «Les leaders politiques… Oui oui les leaders se sont rencontrés afin de…»

Jouer à la barbichette!?! Oui messieurs dames, nos politiciens sont des accros de la comptine. Dans les circonstances, prenant mon courage à deux mains, je n’ai pas hésité à faire des recherches pour éviter que l’on tombe dans le cynisme à l’égard de la chose politique. Le croirez-vous? J’ai trouvé LA solution à la crise politique actuelle: LA machine à argent! Avec, pour assurer la reprise, une ambiance festive qui j’en suis persuadé, vous donnera le goût d’aller voter mardi prochain!



N’est-ce pas qu’elle est joyeuse cette vidéo? Personnellement, je préfère voir des gens qui s’amusent à ne pas se prendre au sérieux plutôt que de voir des gens qui se prennent au sérieux en s’amusant, à nos dépens!

Lecteurs assidus vous le savez, j’ai l’habitude de terminer mes chroniques avec une petite réflexion. Mais cette semaine, compte tenu des circonstances que je trouve inacceptables dans un pays où l’abondance nous fait oublier que d’autres meurent faute d’eau potable, je vous propose autre chose. Je vous propose de ne pas vous prendre au sérieux!

Êtes-vous prêt à relever ce défi? Pour le vérifier, je vous ai concocté un petit sondage maison que vous trouverez juste ici à votre droite.*

Eh oui, un petit sondage maison comme réchauffement en vue du grand jour! Vous avez le choix entre les Verts, les Jaunes ou les Rouges en fonction de votre appréciation de la vidéo ou des figurants. Et comme c’est gratuit, vous pouvez la regarder à nouveau si vous n’êtes pas certain de votre choix!

Pour ce qui est de la chanson qui vous reviendra en tête dans les prochains jours, je ne suis nullement responsable de vos pensées. Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette!


* : Le sondage prend fin le 14 décembre prochain.

dimanche 23 novembre 2008

Roy! Roy! Roy! Patrick Roy!

Vous êtes à la tête de l’une des entreprises québécoises la plus admirée par la population. Dernièrement, vous avez embauché un ancien collaborateur pour lui donner un important poste de gestion au sein de l’organisation. Quelques mois après son arrivée, un conflit de personnalités se développe entre l’un de vos meilleurs employés et votre nouveau gestionnaire, son supérieur immédiat.

Au début, vous pensez que ce conflit va se régler de lui-même. Mais contrairement à vos attentes, la situation empire de jour en jour. Lors d’une journée d’intense activité, la tension éclate entre les deux protagonistes. Cela ne pouvait arriver à un pire moment, les caméras de télévision sont présentes lors de l’événement.

Selon ce qu’on peut voir sur les images captées, on comprend très bien que votre nouveau gestionnaire a décidé que c’est aujourd’hui qu’il allait mettre l’employé au pas. Dans les circonstances, on aurait pu croire que ce dernier allait adopter un comportement de soumission comme il est normal de l’observer dans une relation hiérarchique usuelle. Mais après avoir échangé un regard de totale insatisfaction avec son supérieur, l’employé passe devant vous et vous dit: C’est mon dernier jour de travail ici!

Sur le coup, vous ne pensez pas aux deux importants prix que cet employé vous a permis de gagner. Vous ne pensez pas non plus aux différentes distinctions qu’il a reçues de la part de l’industrie. Toutefois, vous savez que vous devez agir rapidement. La situation ne peut être tolérée plus longtemps car dorénavant, toute la population est consciente du conflit à l’intérieur de votre entreprise. Et que dire des conséquences de cet événement sur la crédibilité de votre gestionnaire auprès des autres membres du personnel?

Quelques jours plus tard, vous avez pris votre décision. Les médias annoncent que l’employé en question sera envoyé chez votre compétiteur. Il y a de fortes chances qu’après avoir fait votre choix et pour vous convaincre que c’est le bon, vous ne cessez de vous répéter la phrase que tout directeur des ressources humaines imbu de lui-même clame à qui veut bien l’entendre: il n’y a personne d’irremplaçable dans une entreprise!

Vous connaissez la suite de l’histoire. Patrick Roy a gagné deux autres Coupes Stanley avec l’Avalanche du Colorado; l’ultime objectif d’une équipe de hockey professionnel. Pendant ce temps, le Canadien de Montréal a fait la traversée du désert pendant laquelle il n’arrivait même pas à se qualifier pour la première ronde des séries éliminatoires. Cherchez l’erreur!

Bien entendu, l’échange de Patrick Roy pour des joueurs de second ordre a sans contredit été une erreur. Il serait donc impensable de ne pas regarder de plus près cet événement afin de mieux comprendre comment une entreprise en arrive à se départir de l’un de ses meilleurs employés. Scrutons plus en détail ce qui s’est passé en décembre 1995 afin de mettre en lumière deux importants obstacles au leadership au sein des organisations.

Dans un premier temps, il faut admettre que Patrick Roy est un leader. Il suffit de prendre connaissance des louanges qu’en font ses anciens collègues pour s’en convaincre. Plusieurs parlent de son énergie, son perfectionnisme pour atteindre l’excellence, sa détermination, sa passion inébranlable pour ce qu’il entreprend, etc. Tout le monde reconnaît Patrick Roy comme un gagnant. Il est de la trempe de ceux que les gens admirent pour ce qu’il est et ce qu’il fait.

Indéniablement, Patrick Roy est un leader. C’est également un humain et en ce sens, il n’est pas parfait. À quelques reprises, il a eu des comportements dignes d’un petit garnement. Ce qui démontre que le chemin du leadership est en fait un chemin parsemé d’embuches. Autrement dit, pour devenir un leader exemplaire, il faut apprendre à se connaître soi-même afin d’être en mesure de canaliser ses pulsions.

Apprendre à se maîtriser. Tout être humain doit faire ce cheminement. Dès le jeune âge, c’est à ça que sert une grande partie de l’éducation que l’on reçoit : apprendre à se maîtriser afin d’être socialement acceptable. Évidemment, avec le temps, la majorité d'entre nous arrive à canaliser ses pulsions. Si ce n’était le cas, je n’ose imaginer à quoi ressemblerait la vie en société.

Toutefois, le cheminement de Patrick Roy nous démontre que ce n’est pas facile d’avoir le contrôle de soi. Et encore moins lorsqu’on a de l’énergie et de la fougue à revendre. Ajouter à cela l’attention que les autres vous accordent, l’argent et le prestige pour comprendre que tôt ou tard, il y a un fort risque de dérapage lorsqu’on a un énorme pouvoir d’influence sur les autres.

Il est important de reconnaître que ce n’est pas facile de devenir un leader exemplaire. Il faut du temps pour apprendre à maîtriser nos pulsions. Il faut travailler sur soi-même par l’introspection afin de mieux se connaître. Il faut également un milieu qui est prêt à soutenir le leader à travers les obstacles qu’il rencontre dans son cheminement. Il faut que le milieu lui donne toutes les chances afin qu’il puisse se développer à son plein potentiel.

Voilà donc expliquer en quelques lignes le premier obstacle à l’émergence du leadership dans les organisations. On comprend donc que cet obstacle se trouve au sein de l’individu en qui sommeille un leader.

Pour sa part, le second obstacle se trouve du côté de l’organisation elle-même. Tout de même curieux n’est-ce pas? Comme tout le monde sait, les entreprises sont à la recherche de leaders. Comment pourraient-elles être un obstacle au leadership? En ce sens, il est important de comprendre que curieusement, autant les entreprises recherchent des leaders, autant elles en ont peur!

Pourquoi le leadership fait peur dans les entreprises? Tout simplement parce que bien souvent, les leaders ne sont pas les gestionnaires eux-mêmes. Bien souvent, c’est les employés qui ont du leadership sur leurs collègues. Vous comprenez que tout cela n’est pas sans conséquence. Pour contrer son manque de leadership dans de telles circonstances, un gestionnaire va généralement utiliser son pouvoir d’autorité pour tenter de mobiliser son personnel.

Bien entendu, l’autorité n’est pas la bonne méthode à utiliser pour mobiliser une équipe comme tout le monde sait. Et ce l’est encore moins pour mobiliser un leader. C’est toutefois ce qui explique que le leadership fait peur. Les gestionnaires sont généralement dépourvus face à un leader naturel comme l’était Patrick Roy au sein du Canadien. Les gestionnaires ont peur des leaders naturels car ces derniers échappent à leur contrôle.

Pour bien comprendre cette peur, on peut se demander pourquoi on a laissé Patrick Roy dans les buts alors qu’il demandait d’en être retiré après avoir été incapable d’arrêter la rondelle de l’adversaire à 9 reprises. La réponse est simple. Tout simplement parce qu’un gestionnaire voulait démontrer que c’est lui qui avait le pouvoir au sein de l’équipe.

Il faut le reconnaître, Patrick Roy est un bel exemple d’un leader qui échappe au contrôle de son supérieur. C’est également un bel exemple qui explique le manque de leadership dans les organisations. Le Canadien de Montréal a envoyé Roy au Colorado afin de préserver le pouvoir d’autorité d’un gestionnaire qui n’arrivait pas à canaliser l’énergie du leader naturel présent dans son équipe.

C’est un paradoxe quasi inexplicable. Les entreprises trouvent difficile de trouver des leaders et de développer le leadership organisationnel. Pourtant, lorsqu’elles ont des leaders au sein de leur organisation, elles ne trouvent rien de mieux que de les congédier pour préserver leur pouvoir d’autorité!

Rares sont les entreprises qui rencontreront un leader avec la détermination, la fougue et la compétence de Patrick Roy. Pour autant, cet événement démontre clairement les enjeux présents au sein des organisations. Plusieurs gestionnaires utilisent leur pouvoir d’autorité pour contrer le leadership des leaders qu’ils côtoient. Comme je le dis parfois : «On veut des leaders, à condition qu’ils fassent ce qu’on leur dit. On veut des leaders, à condition de garder le contrôle!».

Je ne sais pas quel type de problème vous rencontrez dans votre entreprise. Mais la prochaine fois que vous aurez l’impression qu’ils manquent de leadership dans votre entourage, prenez donc deux minutes pour penser à la dernière fois que vous avez congédié un Patrick Roy!

dimanche 16 novembre 2008

400e de Québec

Voilà!, la fête est finie à Québec. Le moulin à images, McCartney, notre Céline nationale, le spectacle du Cirque du Soleil et combien d’autres moins médiatisés mais tout aussi intéressants. Tout ça est fini. Ah oui, il reste, semblerait-il, la fête de fin d’année que le maire Labeaume a promis. À suivre…

Personnellement, je n’ai pas participé aux festivités alors mon but n’est pas de vous dire que c’était bien ou qu’on aurait du faire ci au lieu de ça. Non, je parle du 400e car j’ai le goût de vous parler du Maire Labeaume. À mes yeux, c’est quelqu’un qui a du leadership et je crois que plusieurs auraient avantages à le prendre en exemple.

Vous avez sûrement déjà entendu dire qu’un gestionnaire qui arrive dans de nouvelles fonctions ne doit pas prendre de grosses décisions avant 3 mois? Qu’a fait le maire Labeaume? Élu le 3 décembre 2007, il congédia le directeur général des Fêtes du 400e le 2 janvier 2008. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais c’est ce qu’on appelle être vite sur le piton en bon québécois. J’avoue que le geste était risqué car les enjeux étaient très grands. Mais comme l’adage le dit si bien : on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs. Heureusement pour Monsieur Labeaume, la suite des choses a démontré que sa décision était la bonne. Chapeau Monsieur le Maire!

Personnellement, ce que j’aime du maire Labeaume, c’est son franc parlé. C’est quelqu’un qui n’a pas la langue de bois. Il dit ce qu’il pense et il pense ce qu’il dit. Il l’avoue lui-même, «je n’ai pas le discours des politiciens et j’espère que je n’aurais pas à l’avoir dans le futur». Pour ma part, je dirais que Monsieur Labeaume est un gars pratico-pratique. Si vous voulez mon avis, plusieurs gestionnaires devraient s’en inspirer.

Comment arrive-t-on au style pratico-pratique? Bien entendu dans un premier, il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs. De toute façon, des erreurs, on est sûr d’en faire. Ce qui est important, c’est d’avoir une bonne moyenne au bâton. Donc, plus vite on passe à l’action, plus vite on peut apprendre de nos erreurs. Conséquemment, plus vite on apprend à faire moins d’erreurs! Évidemment, il faut un minimum de compétence mais cela est une autre histoire. Tenons pour acquis qu’elle est acquise!

Pour ce qui est d’éviter la langue de bois, cela est selon moi un curieux mélange de confiance en soi et d’un grand intérêt pour l’action. Bien entendu, la confiance en soi dont je parle n’est pas celle des grands parleurs qui ont toujours de bonnes excuses ou de bonnes raisons pour justifier les oui mais, si peut-être ou en attendant le rapport.

Je parle de la confiance de ceux qui n’ont pas peur de se mettre la tête sur le billot si vous me permettez l’expression. La confiance de ceux qui prennent action ou qui n’ont pas peur de dire ce qu’ils pensent. La confiance de ceux qui savent ce dont ils sont capables de faire. La confiance de ceux qui préfèrent agir plutôt que d’endormir les autres avec leurs paroles.

Personnellement, j’ai une préférence pour les gens d’action. J’ai une préférence pour ceux qui n’ont pas besoin de 52 études et 43 rapports pour prendre une décision. J’ai une préférence pour ceux qui n’ont pas besoin de prendre deux heures pour expliquer comment faire le tour du quadrilatère. Autrement dit, j’aime bien les gens qui ont le tempérament du Maire Labeaume.

Bravo pour les fêtes du 400e!

lundi 10 novembre 2008

L'Effet Obama au Québec?

Lecteurs, lectrices, électeurs, électrices! J’avoue que cette fois-ci, il m’aurait été difficile de vous surprendre avec mon sujet hebdomadaire. Sans contredit, la victoire de Barack Obama aux élections présidentielles américaines est l’événement de la semaine. Y a-t-il plus belle démonstration de leadership que cette victoire faisant désormais partie de l’histoire? Partout à travers le monde on parle d’Obama. Tout simplement mémorable!

Bien entendu, l’engouement est également présent ici au Québec. Et avec le déclenchement des élections provinciales cette semaine, certains ont voulu en prendre avantage. C’est ainsi qu’on a pu entendre Mario Dumont se proclamer l’Obama québécois. Pour sa part, Pauline Marois a parlé du vent de changement chez nos voisins du Sud qui pourrait franchir la frontière.

Avec l’ampleur du phénomène Obama chez nos voisins et à travers le monde, il est intéressant de se demander si les dires de nos aspirants premiers ministres sont réalistes. Essayons donc de mieux comprendre la Barackomanie planétaire.

À tout seigneur tout honneur, Barack Obama est un orateur hors pair. Il a le sens de la répartie. Il sait communiquer aux foules. Indéniablement, c’est quelqu’un qui est capable de ressentir l’énergie d’un groupe. Il est capable de se mettre au diapason des rassemblements afin de communier ses idées et ainsi créer l’adhésion. Son langage non verbal fait preuve d’une assurance confirmée. Ses mouvements sont d’une telle élégance qu’ils donnent confiance à son auditoire. Irréfutablement, Barack Obama fait partie d’une classe à part. Mais est-ce suffisant pour expliquer la Barackomanie?

Ce qui est surprenant dans la vague Obamienne, c’est l’adhésion de la population au projet de changement qui est proposé. Je dis surprenant car comme tout le monde sait, en général, les gens se cachent sous leur bureau lorsqu’ils entendent le mot changement. Pourquoi alors la population des États-Unis c’est-elle enflammée autour de l’idée de changement proposé par Obama?

En février, alors que l’engouement prenait forme, j’ai fait un blogue intitulé Gestion du changement. J’expliquais alors que la population adhérait aux idées d’Obama parce que dans le changement qu’il proposait, il y avait de l’espoir. Avec un peu de recul, je comprends que cet espoir est en réponse à l’actuel désespoir de la population américaine. Désespoir, le mot peut sembler démesuré mais dans l’inconscient collectif, la population américaine est effectivement anesthésiée par une forme de désespoir.

De quoi est fait le désespoir américain? C’est un amalgame de la crise financière dont le tumulte approche le paroxysme. L’embourbement du pays dans la guerre du golf et l’autre en Afghanistan. La peur de la prochaine attaque terroriste symbolisée par les mesures de sécurité omniprésentes et de plus en plus contraignantes. Sans oublier la perte de confiance de la population envers Georges W. Bush.

C’est important de le reconnaître, Barack Obama a gagné l’accès à la présidence parce que le changement qu’il proposait était ce dont la population américaine désirait. Barack Obama a gagné l’élection américaine parce qu’il a éveillé l’espoir chez ses concitoyens. Il a incarné le renouveau grâce à ses talents de communicateur exemplaires. Barack Obama sera le prochain président des États-Unis parce qu’il y a une complémentarité entre sa personne et les besoins démesurés d’une population. Barack Obama fera dorénavant partie de l’histoire parce que rares sont les moments où un Homme peut répondre favorablement à la détresse d’une population qui désire se reprendre en main.

Aurons-nous une Barackomanie ici au Québec? Certes, nous avons des entreprises qui en arrachent et d’autres qui ferment leurs portes faute de marché. Mais cela n’est en rien comparable à ce qui se passe chez voisins du Sud. Nous n’avons pas été attaqués de façon historique par le terrorisme. Nous n’avons pas des milliers de compatriotes morts dans des guerres que nous avons initiées sans savoir réellement les conséquences qui en découleraient. Et nous n’avons pas non plus un marché financier qui s’effondre tout comme la valeur de nos maisons.

Ici au Québec, nous n’aurons pas notre Obamanie parce qu’il n’y a pas de vent de changement dans l’air. Nos politiciens se chamaillent sur un déficit ou non selon la façon qu’ils alignent les chiffres. Ils s’accusent d’être un menteur ou d’être un con. Les uns comme les autres lancent des idées qui relèvent de la petite gestion quotidienne et tentent de nous faire croire que cela va changer nos vies. D’autres avancent que l’ère de la Révolution tranquille a fait son temps et que nous sommes prêts à passer à autre chose. Pour autant, ils n’ont rien de mieux à proposer que les sempiternels oui mais moi vous et nous.

Ici au Québec, nous ne sommes pas sous l’anesthésie d’un désespoir comme nos voisins du Sud. Nous n’avons pas de problèmes qui nous pousseraient à espérer un changement salutaire. Nous n’avons pas d’orateurs hors pair qui savent se mettre au diapason de la population. Ici au Québec, on a que quelques taloches à se donner parce qu’un candidat a été mis de côté dans une circonscription. Ce qui avouons-le, n’est en rien comparable à la prestance de Barack Obama.

En fait, ici au Québec, on n’a rien qui ressemble de près ou de loin à ce qui se passe chez nos voisins du Sud. C’est dommage, mais lorsqu’on se comporte comme de vulgaires paroissiens, on ne peut réalistement espérer voir poindre le crépuscule d’une petite lueur d’un semblant d’Effet Obama.

dimanche 2 novembre 2008

Tout est relatif – Le Blogue

Bonjour chers lecteurs, lectrices, navigateurs, navigatrices, webteurs, webtrices. Comme vous le savez probablement, c’est la fin du dossier « Tout est relatif » du mensuel du leadership que l’auteur de ses lignes dénomme Le Meneur! Certains disent que l’occasion fait le larron et c’est ce qui explique que cette semaine, mon blogue et mon infolettre joignent leurs forces pour illustrer par des faits tangibles que, « Tout est relatif ». Joindre leurs forces, le mot est faible. Il me semble que, comme je l’ai déjà dit, que la totale de la relativité serait plus appropriée. Vous êtes sceptiques? Voyez ce que je vous ai préparé cette semaine…

Commençons avec notre ex-Gouverneur générale, la sympathique tchique tchique, Madame Thibault. Tchique tchique, vous la pigez? – anciennement la publicité d’une quelconque carte de crédit dois-je préciser pour ceux qui aiment les traits gras au crayon rouge. Avouez qu’avec 700 000$ de dépenses personnelles sur le dos des contribuables, notre ex-Gouverneur devait avoir la gâchette facile sur la tchique tchique. Une gâchette probablement comparable à l’un de mes héros d’enfance qui lui disait-on, était plus vite que son ombre.

En commission parlementaire, Madame Thibault a expliqué que ses dépenses étaient tout à fait justifiées. Ce que j’ai particulièrement aimé dans ses déclarations, c’est lorsqu’elle dit que si elle voyait une personne de son âge devant une commission parlementaire, elle dirait : « Pauvre vieille ». Pour ce qui est de la vieille, c’est elle qui l’a dit. Quant à la pauvre, on n’a plus les pauvres qu’on avait. Pour paraphraser un autre de nos héros d’enfance, "je dirais même plus", on peut se demander ce qu’il lui faut pour être riche!

Mais revenons à cette « Pauvre vieille ». Avouez que c’est une belle façon d’appeler la sympathie des gens. Je ne devrais probablement pas en parler mais avec une telle déclaration, on peut croire qu’à l’époque, Madame Thibault a dû se dire, qui donc osera accuser une personne handicapée d’avoir abusé des fonds publics! Mais comme vous le savez, « Tout est relatif ».

Maintenant, il semblerait que le déclenchement des élections provinciales ici au Québec est imminent. Dans les circonstances, on retrouve les partis d’opposition qui accuse le gouvernement. Entre autres, on l’accuse de penser à son avenir et non à l’avenir des Québécois alors qu’une crise financière se transforme graduellement en crise économique. De son côté, le gouvernement accuse l’opposition qui refuse de s’engager à ne pas le renverser dans les prochains mois. Que c’est beau la démocratie! Eh oui chers partisans, partisanes, lecteurs, lectrices, électeurs, électrices, le pouvoir nous rend on ne peut plus subjectifs et notre regard sur les événements ne peut être plus transparent qu’un « Tout est relatif ».

Et que dire du gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger, qui parle des jambes maigrichonnes du probable futur Président des États-Unis. Dans une ultime tentative pour faire pencher la balance en faveur du républicain McCain, l’ex-monsieur muscle propose de faire faire quelques exercices pour biceps afin de muscler les petits bras décharnés du démocrate Obama. Tout en restant dans la testostérone et les stéroïdes, Schwarzi mentionne que Barack pourrait également mettre un peu de viande autour de ses idées. Tout ça, évidemment, pour le plus grand plaisir des partisans républicains de l’Ohio. N’est-ce pas une autre belle démonstration que « Tout est relatif »?

Comme mentionné les semaines dernières, Le journal Les Affaires a lancé le programme Urgence Leadership. Je suis entièrement d’accord avec cette idée d’urgence autour du leadership. C’est d’ailleurs ce qui a motivé la mise sur pied de mon entreprise où j’offre des réflexions sur le leadership par l’entremise de conférences, mon infolettre Le Meneur! et ce blogue.

Pourquoi y a-t-il Urgence Leadership? Parce que nombreux sommes-nous à aimer l’expression « Tout est relatif ». D’accord, peut-être ne l’aimons-nous pas mot à mot mais à l’usage, avouez qu’elle nous est aussi utile que pour d’autres, la tchique tchique.

Lecteurs, lectrices, webteurs, webtrices, leaders, leadrices, il faut se rendre à l’évidence, il n’est pas rare que notre regard sur les événements embellisse nos faits et gestes à notre avantage. Qui n’a jamais fait un peu de propagande pour se valoriser aux yeux des autres? Qui n’a jamais omis quelques détails afin de ne pas compromettre sa crédibilité? Qui n’a jamais joué sur les mots dans le but de mettre en valeurs ses idées?

Je ne sais pas qui, mais avouez que l’actualité de la semaine est un belle exemple que l’expression « Tout est relatif » fait partie intégrante de notre quotidien. Ainsi, la prochaine fois que vous aurez l’impression que votre leadership bat de l’aile, pour vous sortir de cette impasse, rappelez-vous ce bref moment d’anthologie : « Tout est relatif » - Le blogue!