dimanche 31 mai 2009

Cancer du sein: Agir avant (3)

Je vous l’avais dit fidèles lecteurs, la vie est parsemée d’étranges phénomènes que parfois, vaut mieux ne pas chercher à comprendre. Jeudi dernier, je mentionnais un curieux alignement des astres pour expliquer l’importance d’agir avant d’arriver à la Chalk River. Mais l’ineptie organisationnelle n’a d’égal que le désir des uns à prendre avantage sur les autres. C’est ainsi que le cancer du sein nous ramène au plus terre-à-terre jamais deux sans trois?

Évidemment, la place qu’occupe actuellement le traitement du cancer du sein pousse tout un chacun à se demander pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas agi avant. Et le ministre de la santé, en l’occurrence le Dr Yves Bolduc, de répondre qu’il n’a pu le faire étant donné qu’il a pris connaissance de l’étude du Dr Gaboury que mercredi dernier.

Aujourd’hui dimanche, tout ça est du passé comme vous le savez trop bien. En conférence de presse cet après-midi, le ministre a annoncé que les données de l’étude ne permettaient pas de conclure au médiatisé taux d’erreur de 20 à 30%. Personnellement, je m’en doutais. Je sais que c’est facile à dire après coup mais je réfléchissais sur les oh! et les ah! alors que je préparais cette chronique avant de prendre connaissance de la dernière sortie du ministre.

Voici mon raisonnement. L’étude parle d’un taux d’erreur allant de 20 à 30%. Pour ce qui est du taux de rémission du cancer du sein, on parle d’un taux de succès de 87%. Bien entendu, je n’ai pas toutes les données mais la règle du pouce me laisse croire qu’il y a une incongruité dans les chiffres. Comment avoir un taux de succès de 87% avec un taux d’erreur de 20 à 30%?

À mes yeux, tout ce qu’on peut conclure de l’étude du Dr Gaboury est que les traitements proposés, l’hormonothérapie ou la protéine HER2, ont peut-être un spectre d’efficacité plus grand qu’on le pense. À moins que l’étude ne soit que du n’importe quoi mais je n’oserais l’affirmer sans avoir plus d'informations pertinentes.

L’incongruité des données, c’est probablement ce qui explique que le gouvernement n’a pas agi plus rapidement lorsqu’il a pris connaissance des données il y a un mois. Car malgré que le ministre a dit qu’il avait pris connaissance de l’étude mercredi dernier, soyez assuré que dans les faits, il a eu la puce à l’oreille en bonne et due forme il y a un mois.

Selon moi, il y a un mois, le ministre a mandaté quelques employés pour faire des vérifications d’usage. Évidemment, le dossier a été classé comme confidentiel et c’est ce qui explique qu’on n’en a rien su. La confidentialité a bien entendu été déclarée afin de ne pas énerver inutilement la population.

Avec les événements des derniers jours, le ministre a recontacté son monde afin qu’ils en arrivent à une conclusion le plus vite possible. Voilà pourquoi le ministre annonçait aujourd’hui – soi-disant 5 jours après avoir pris connaissance des faits – que l’étude ne pouvait supporter ses propres conclusions.

Allons maintenant du côté de la sortie du Dr Barrette. Il faut comprendre que le milieu organisationnel est un lieu de pouvoir et de jeux de pouvoir où les uns tentent d’être plus fins que les autres. Et cela est encore plus vrai dans les organisations publiques et parapubliques. Constamment, on y trouve des luttes de pouvoir dans le cadre de négociation souvent inconnue de la population.

C’est dans ce contexte que s’explique la sortie du Dr Barrette. Bon joueur, dans le sens d’habile, il a bien entendu parlé du manque d’initiatives du gouvernement. Et il en a rajouté en mentionnant qu’il n’hésiterait pas pour entrer dans quelqu’un si cela lui permettait d’améliorer les soins donnés à la population. Mais si vous voulez mon avis, tout ça est ce que j’appelle un gros show. Tout ça est en lien avec les perpétuelles négociations entre le gouvernement et les médecins spécialistes. Rien de mieux qu’un coup dans les mollets pour faire tomber l’adversaire au sol et prendre avantage sur lui.

Dans les entreprises, il y en a plein de gros show. Les uns comme les autres bombent le torse et y vont d’une déclaration aussi incendiaire que possible. L’important, c’est d’attirer l’attention des autres et de tenter d’avoir l’air crédible. Cette semaine, le Dr Barrette a réussi à ce jeu et les médias sont montés dans le bateau. Faut-il s’en surprendre?

Les entreprises crient sur tous les toits qu’ils manquent de leaders. Ça ne me surprend pas. Combien d’allumeurs d’incendie ai-je rencontrés dans ma carrière d’ingénieur? Tout simplement trop. Au point où j’ai compris que je serais plus utile pour les entreprises en leur parlant de leadership. Parce qu’il est clair à mes yeux que de nombreux gestionnaires ne voient absolument rien des jeux de pouvoir présents autour d’eux.

Je ne sais pas si vous le réalisez mais j’adore commenter l’actualité. Je dirais même que l’activité m’amène près du point de la plénitude. Les organisations veulent plus de leaders. Ce n’est pourtant pas compliqué le leadership. Il suffit d’agir avant. Comme je le disais cette semaine, il faut parfois agir avant d’arriver à la rivière. Avec la mini-saga du cancer du sein, on comprend que dans d’autres occasions, il faut agir avant… le gros show!

jeudi 28 mai 2009

Chalk River: Agir avant (2)

Chers lecteurs, vous aurais-je déjà dit que l’alignement des astres est un curieux phénomène? Récurrent quoiqu’aléatoire, l’occurrence du céleste événement occasionne parfois chez l’humain des comportements que l’on pourrait qualifier de paranormaux. À moins qu’il soit plus juste de parler de comportements anormaux. Pour sûr, des comportements à éviter.

Commençons avec le paranormal puisque l’un des éléments qui assure le leadership d’un individu est de ne pas se prendre au sérieux. Remarquez toutefois que de ne pas se prendre au sérieux n’insinue aucunement que l’individu ne peut être sérieux.

Cela étant dit, il faut tenir compte que mardi de cette semaine, je parlais de l’importance d’agir avant d’être rendu à la rivière. Je commentais alors l’attentisme du gouvernement Charest dans le dossier de l’enquête du coroner sur la mort de Freddy Villanueva. Aujourd’hui, deux jours plus tard, on découvre que ladite rivière se nomme Chalk River. N’est-ce pas une évidence que l’étrange est omniprésent?

Du bureau d’où j’écris cette chronique chers lecteurs, je ressens votre scepticisme face à l’enfilade cosmique. Alors pour vous confondre, j’en appelle à votre souvenance et plus particulièrement l’Étude de cas que je vous proposais en janvier 2008. À ce moment antérieur au présent, je vous expliquais en d'autres mots qu’une fois rendu à la rivière, il arrive parfois que l’on préfère mettre à la porte celle qui nous a prévenu qu’il y avait une rivière droit devant. Ceci étant donné que bien souvent, on préfère taire l’existence de la rivière tant que nous n’y sommes rendus. Ce qu’on pourrait qualifier comme étant un déni de la réalité. Ce qui clôt le comportement anormal de l’introduction.

Comme vous le savez trop bien fidèles lecteurs, la réalité finit toujours par nous rattraper. Ce qui nous amène à nous questionner sur l’attentisme du gouvernement, Harper cette fois-ci, dans le dossier de la centrale nucléaire de Chalk River. Pourquoi avoir attendu au lieu d’agir pour assurer l’approvisionnement de matières radioactives des hôpitaux canadiens et de nombreux autres à travers le monde? Bien sûr que je suis au courant qu’Énergie Atomique du Canada a tenté de développer sans succès une nouvelle technologie nucléaire. Je sais aussi que cela fait près de 18 mois que le projet a été abandonné faute de résultats concluants.

Il est normal d’essayer de nouvelles avenues. On n’arrête pas le progrès dit l’adage. Il est également normal de subir des échecs. On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs dit l’autre adage. Dans l’espace-temps, il faut toutefois demeurer vigilant en tant que gestionnaire car la trilogie nous rappelle qu’il n’y a pas de fumée sans feu.

Il y a près de 18 mois, le gouvernement Harper a congédié Linda Keen, alors présidente de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), parce qu’elle refusait d’autoriser le redémarrage de la centrale nucléaire de Chalk River. Hier, Énergie Atomique Canada annonce que la centrale Chalk River restera fermée pour au moins 3 mois.

Évitons le sensationnalisme et précisons que le problème actuel n’est pas le même que celui qui a mené au congédiement de Mme Keen. Toutefois, tous les experts s’entendent pour dire que la centrale, vieille de 50 ans, est due pour être remplacée par une neuve. Qu’a fait le gouvernement depuis les 18 derniers mois afin de prévenir les problèmes d’approvisionnement des hôpitaux? Attentisme et congédiement arbitraire sont bien entendu les comportements à éviter de l’introduction.

Comme le concluant «ceci explique cela» est toujours agréable à entendre, on pourrait dire que cette chronique semble avoir été écrite sous l’influence d’une matière radioactive. Mais n’ayez crainte chers lecteurs, il n’en est rien. Ce paragraphe ne sert qu’à démontrer qu’on n’a pas toujours besoin d’être sérieux en milieu de travail. Et cela est encore plus vrai si vous aspirez exercer du leadership.

Le mot de la fin de cette chronique sérieuse qui ne se prend pas au sérieux sera évidemment de vous rappeler que dans le monde de la gestion, peu importe l’ampleur du problème à affronter, peu importe les coûts qu’il peut occasionner, peu importe les efforts nécessaires pour le résoudre, il est toujours préférable d’agir avant d’arriver, à la Chalk River.

Excusez-la!

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mardi 26 mai 2009

Enquête Villanueva: Agir avant

Hier soir au Téléjournal de Radio-Canada, peut-être avez-vous vu le reportage d’ouverture en rapport à l’enquête du coroner sur la mort de Freddy Villanueva. En résumé, le reportage fait état du démarrage chaotique de l’enquête entre autres parce que la famille et les deux personnes blessées lors de l’événement tragique refusent de participer. Il y a également des groupes de défenses qui ont annoncé qu’ils ne participeraient pas.

Le problème derrière ces refus de collaboration est en lien avec la représentation des partis par des avocats. Les proches de feu Freddy Villanueva et autres personnes impliquées allèguent qu’ils n’ont pas les moyens de se payer des avocats. Ils demandent au gouvernement de leur en payer étant donné que les policiers eux seront représentés par des avocats payés par les deniers publics.

En entrevue avec l’avocat Jean-Claude Hébert, Céline Galipeau demandait pourquoi ces problèmes n’avaient pas été réglés avant le début de l'enquête. D’autant plus que depuis plusieurs semaines, les partis avaient annoncé qu’ils ne participeraient pas s’ils ne pouvaient avoir d’avocats payés par le gouvernement. C’est à ce moment que j’ai pensé leadership! Avez-vous dit leadership?

Combien de fois laisse-t-on trainer les problèmes au sein des entreprises? Attendons d’être rendu à la rivière avant de penser comment nous la traverserons semble parfois être la devise.

Ce qui se passe actuellement dans l’enquête du coroner reflète bien la façon dont on traite certains conflits organisationnels. Souvent, on préfère attendre d’être rendu à la rivière afin de voir comment les uns et les autres réagiront sous la pression ou sous la menace de sanction. Dans le cas qui nous intéresse, le coroner a averti les membres de la famille et les témoins qu’ils pourraient être arrêtés s’ils ne se présentaient pas aux audiences.

Personnellement, je comprends très bien que le dossier est épineux. Indirectement, c’est un débat entre le bien et le mal. De son côté le gouvernement ne veut pas créer de précédent en payant des avocats à ceux qui veulent faire valoir leurs points : les policiers ont abusé de leurs pouvoirs, le profilage racial, etc. De l’autre côté, les gens se sentent lésés et croient que l’intérêt des autorités est de clore le dossier le plus rapidement possible afin de cacher ce qu’ils considèrent être une bévue policière.

À mes yeux, l’actuelle impasse est intéressante car elle démontre l’impact que peut avoir sur le leadership la rencontre de deux visions diamétralement opposées. Lorsque les gens ne sont pas d’accord avec l’approche que préconisent ceux qui ont le pouvoir de décider, le leadership est tout simplement impossible.

Pourquoi avoir attendu demandait Madame Galipeau à Maitre Hébert. Parce que souvent, ceux qui détiennent le pouvoir espèrent gagner leurs points par l’entremise du temps. Souvent, on espère que l’autre parti va abandonner ses positions par résignation ou par peur de représailles. Souvent, on préfère la méthode réactive à la méthode proactive. Souvent, on préfère le contrôle à la collaboration.

Avec une mort d’homme, je comprends très bien que les enjeux sont grands. Il y a les possibilités de poursuite, l’image et la réputation des services de police au sein de la population, l’ordre public, etc. N’empêche pourquoi avoir attendu?

Le démarrage chaotique de l’enquête du coroner est un bel exemple que le pouvoir ne fait pas toujours bon ménage avec le leadership. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’on espère que le temps agira à notre avantage. Il est vrai que parfois le temps nous permet de gagner ce qu’on veut. Toutefois, il est important de comprendre qu’à ce moment, c’est le pouvoir qui gagne au détriment du leadership. Plus important de comprendre est que si l’effet du temps ne fonctionne pas, c’est alors le pouvoir et le leadership qui sont perdants. Parce que le pouvoir sans crédibilité mène au chaos.

Ce qu’il faut retenir de ce début d’enquête chaotique lorsqu’on veut du leadership, c’est que l’attitude réactive n’est pas celle à adopter pour faire avancer un dossier. Lorsqu'on veut du leadership, il faut être proactif. Lorsqu'on veut du leadership, il faut agir avant d’être rendu à la rivière.

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dimanche 24 mai 2009

David St-Jacques: To the moon

Vendredi dernier, alors que j’écrivais sur la SODEC, je vous ai dit que ma chronique dominicale allait vous donner des étoiles. Jamais je n’aurais cru si bien dire. D'ailleurs, au moment où je commence l'écriture de cette chronique, je suis knock-out. Et la raison est bien simple, je viens tout juste de revoir l’entrevue de David St-Jacques avec France Beaudoin à l’émission Bons baisers de France qui était diffusé jeudi dernier. Tout simplement incroyable. Prenez le temps de regarder cette entrevue en mode plein écran. On se retrouve dans 10 minutes.

Je ne sais pas quel effet a sur vous le visionnement de cet extrait d’émission mais si vous ne voyez pas d’étoiles, Houston! We have a problem! Do you mean leadership? Sincèrement, je suis abasourdi tellement Monsieur St-Jacques représente à merveille le modèle du leadership que j’ai développé, Les Forces Leaderiales.

Dans les Forces Leaderiales, on retrouve le concept de la Naturalité; à savoir si un leader est naturel ou non. Je précise que la mesure de la Naturalité se fait sur un continuum. Autrement dit, on peut être plus ou moins un leader naturel dépendamment qui on est et où on se trouve.

Indéniablement, l’astronaute en devenir est un leader naturel. Je dirais même fortement naturel et ce peu importe où il se trouve. Pour ceux qui cherchent à devenir un leader, ai-je besoin de préciser que La Naturalité est grandement reliée à la confiance en soi?

La deuxième composante des Forces Leaderiales est ce que je nomme les Forces Affectivocognitives. J’en ai régulièrement fait référence dernièrement alors que je commentais les sorties publiques de mes deux maires fétiches, messieurs Tremblay et Labeaume. Comme je vous ai fait part dans les semaines passées, le premier est un leader cognitif. Le second est un leader affectif. Indéniablement, monsieur St-Jacques est autant affectif que cognitif. Et ces deux éléments combinés à sa Naturalité est ce qui lui donne sa vivacité d’esprit et son aisance à interagir avec les autres. Vivacité et aisance que l’on constate en regardant son entrevue à Bons Baisers de France.

Dans la quatrième Force Leaderiale, la Classe du leadership, on retrouve ce que j’appelle le leadership désigné. Le leader désigné a de l’influence sur les autres par l’entremise de son expertise. Encore une fois, Monsieur St-Jacques captive les gens par son expertise; après tout, on ne devient pas candidat astronaute en jouant à la pétanque!

Remarquez comme il est stupéfiant de voir les invités du plateau littéralement accrochés aux lèvres du futur homme de l’espace. Pour vous en convaincre, je vous suggère de porter attention aux passages suivants. À 6 :35, le regard de Gregory Charles et l’un des membres des Chick’N Swell par la suite; à 7 :27, tous les invités n’ont d’yeux que pour une personne, devinez laquelle; 7 :37 l’attention de Marina Orsini; 10 :07, encore une fois Gregory Charles captivé.

Dans Le Meneur d’avril 2008, Leadership et hiérarchie – 1re partie, je parlais de l’importance d’être authentique, d’être soi-même, pour avoir du leadership. Également, je mentionnais qu’il ne vaut pas essayer d’épater la galerie, qu’il faut être humble pour avoir de l’influence sur les autres. À 6 :52, Grégory Charles pose la question suivante : «…Est-ce qu’il y a le sentiment de représenter ce qu’il y a de mieux dans l’humanité, dans l’espèce humaine?» Notez la réponse : «Je n’en suis pas encore là. En ce moment, honnêtement, je me sens comme un débutant. Je commence un nouveau métier…» N’est-ce pas une belle démonstration d’humilité? Le gars est ingénieur, docteur en astrophysique, médecin, il parle quatre langues et il se sent comme un débutant. Dois-je ajouter autre chose?

Tout au long de l’entrevue, j’ai adoré le langage non verbal de Monsieur St-Jacques. On perçoit aisément la confiance, la simplicité, la curiosité, l’ouverture d’esprit. En ce sens, j’aime sa réaction lorsqu’il parle de son cheminement après l’annonce de sa nomination. 7 :40 «…La semaine dernière c’était de traverser la semaine des médias…» «Et cette semaine vous allez voir Star Trek (un Chick’N Swell)». Cette réplique a évidemment fait rire les gens présents incluant monsieur St-Jacques. Cette façon de réagir est un exemple à suivre pour les gestionnaires qui se seraient sentis attaqués par une réplique similaire de la part de leurs employés.

J’aurais encore beaucoup de choses à dire de cette entrevue. Mais comme toute bonne chose a une fin, je vais terminer avec l’ambiance sur le plateau. En regardant la vidéo, arrivez-vous à ressentir l’énergie dégagée par l’ensemble des invités? L’admiration portée au futur astronaute est palpable. Lorsqu’une personne se distingue des autres, on devient comme médusé, pantois parce qu’on sait que l’on vit un moment privilégié sinon unique. Regardez bien la réaction des gens, leurs regards, leurs questions afin de mieux ressentir l’ambiance et l’énergie présente.

Du point de vue leadership, je suis conscient que vous n’êtes pas astronaute. Je sais également que comme moi, vous ne le deviendrez pas – sans vouloir vous offusquer. Toutefois, si vous aspirez exercer un leadership mobilisateur et que vous ne savez trop par où commencer, je vous suggère de prendre Monsieur St-Jacques comme modèle. Soyez simple, soyez humble, soyez sympathique et devenez un expert dans votre domaine ou dans l’un de vos loisirs. L’humain est ainsi fait, il admire ceux qui se distinguent des autres.

Au besoin, regardez à nouveau cette entrevue. Observez bien la façon d’être de celui qui aspire passer son cours d’astronaute 101. Prenez conscience de sa simplicité, de sa confiance. Remarquez sa façon de réagir et de répondre aux questions. Oui, prenez-le en modèle et lorsque vous aurez intégré les Forces Leaderiales au même niveau que celui qui rêve toucher les étoiles, c’est à ce moment que votre leadership vous fera chanter… Fly me to the moon…

06 juin 09: La vidéo de Frank Sinatra a été retiré de You Tube pour droits d'auteur. Voici donc une version jazz de la canadienne Diana Krall



Fly me to the moon
Let me play up there with those stars
Let me see what life is like
On Jupiter and Mars
In other words, hold my hand
In other words, darling kiss me

Fill my heart with song
Let me swing for ever more
You are all I long for
All I worship and adore
In other words, please be true
In other words, I love you

Why don’t you fill my heart with song
Let me sing for ever more
Because you are all I worship
All I long for and adore
In other words, please be true
In other words, in other words
I love you

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vendredi 22 mai 2009

SODEC - L'habit et le moine

Hier soir, je participais à l’activité de réseautage organise par l’AEDQ (Affaires et Développement Québécois) qui avait lieu au Musée des Beaux Arts de Montréal. La soirée débutait avec une visite de l’exposition Imagine – La ballade pour la paix de John et Yoko. Très belle exposition soit dit en passant. Très beau retour sur la démarche artistique du couple légendaire et de son implication pour la paix dans le monde. À l’époque j’étais trop jeune pour comprendre les enjeux des changements en cour. Un cours d’histoire accéléré par l’entremise d’une démarche artistique : c’est à voir!

J’étais de retour chez moi vers 21h45. Un petit 15 minutes plus tôt que le Téléjournal. Tout juste le temps de me rafraichir un peu, casser la croûte et oui, trouver le thème de ma prochaine chronique dominicale. Non non, n’essayez pas, je ne vendrai pas la mèche… Comme toujours vous insistez! Mais je ne vous dirai rien… Grrrrr! Je vous préviens, le sujet va vous donner des étoiles.

Ce que j’aime des activités de réseautage, c’est bien entendu la rencontre de nouvelles personnes. Toujours intéressant de voir ce que les autres font. J’ai d’ailleurs fait de très bons contacts. Les activités de réseautage sont aussi une occasion de mieux comprendre les attentes des gens en rapport au leadership. Entre autres, j’aime bien expliquer aux gens que le leadership, ça n’a rien à voir avec le titre qui est écrit sur notre carte d’affaires. Plusieurs aiment l’idée, certains le prennent personnel et sont offusqués.

Dès mes premières chroniques en 2007, j’expliquais qu’il faut faire une distinction entre le leader et le dirigeant. C’est quoi la différence entre le dirigeant et le leader demandez-vous? Le dirigeant, c’est lui qui a un titre sur sa carte d'affaires. C’est lui qui est nommé par l’organisation pour assumer un rôle précis au sein de l’équipe. C’est lui qui assure le bon fonctionnement des processus opérationnels.

Le leader, c’est complètement autre chose. Le leader, c’est celui qui mobilise les gens. C’est celui qu’on a le goût de suivre parce qu’il nous inspire. Parfois, on a le goût de le suivre parce qu’on s’identifie à sa personne. À d’autres moments, on est derrière lui parce qu’il n’a pas peur de dire tout haut ce qu’on pense tout bas.

Comme j’explique souvent à mes interlocuteurs et dans ma conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership, ce n’est pas parce qu’on a un titre sur notre carte d’affaires qu’on est un leader. Attention! Je ne dis pas que vous n’avez pas de leadership dû au fait que vous avez un titre sur votre carte d’affaires. Il est possible que vous en ayez. Il se peut aussi que vous n’en ayez pas.

Si vous êtes l’un de mes lecteurs assidus, je crois que vous comprenez ce que je veux dire. Le leadership, c’est complètement autre chose que d’avoir un titre sur sa carte d'affaires.

Plus encore! Vous pouvez très bien avoir un titre sur votre carte d’affaires et avoir du leadership. Vous pouvez avoir un titre sur votre carte d’affaires. Vous pouvez avoir du leadership. Et les employés peuvent avoir le gout de vous suivre. Mais encore vaut-il aller dans la bonne direction. Encore faut-il avoir les bons objectifs. Encore faut-il avoir les bonnes valeurs.

Les bons objectifs. Les bonnes valeurs. C’est ce qu’il m’est venu en tête hier soir lors du reportage du Téléjournal sur la SODEC. Le PDG de l’organisme, Jean-Guy Chaput, semble avoir eu tendance à peser un peu trop fort sur le crayon selon le vérificateur général. Les dépenses somptueuses de la SODEC, avouez que ça démontre bien que ce n’est pas parce que tu as un titre sur ta carte d’affaires que tu as du leadership. À tout le moins, ça démontre que si tu as du leadership, ça ne veut pas dire que tu vas dans la bonne direction.

Ce n’est pas la première fois que j’aborde le thème. Allez dans la bonne direction, c’est ce que j’appelle l’Orientation du leadership dans le modèle que j'ai développé et que j'utilise avec mes clients. C’est important d’en prendre conscience lorsqu’on aspire à exercer un leadership mobilisateur.

Avec tout ce qui se passe ces temps-ci dans l’actualité, Brian, Henri-Paul, la SHDM et là la SODEC, c’est important de prendre conscience que le leadership, ce n’est pas juste avoir un titre sur sa carte d’affaires. En fait, je dirais que le leadership n’est pas le seul dans son cas. Comme vous le savez trop bien, ce n’est pas l’habit qui fait le moine!

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jeudi 21 mai 2009

CDPQ: C'est quoi le problème?

Encore une fois, je porte trop attention aux médias. Il y a tellement de choses intéressantes dans l’actualité. Brian à Ottawa. Henri-Paul à Québec. Que dire de l’émission radio C’est bien meilleur le matin. J’ai le cerveau en ébullition. Mais je m’en excuse! Ce n’est pas de ma faute. Posez-moi la question autant de fois que vous le voulez. Ce n’est pas de ma faute! C’est à cause des médias.

À la radio hier matin, René Hommier-Roy et son équipe parlaient d’une hypothétique loi concernant l’obligation d’aller voter lors d’élection générale. Il semblerait que ce type de loi existe dans certains États. Dans un pays scandinave par exemple (désolé je n’ai pas noté le nom), certains services publics ne sont offerts qu’aux citoyens qui ont fait leur petit X. Ailleurs dans le monde, c’est une amende qui est imposée.

J’écoutais les arguments de l’équipe radiophonique et j’étais sceptique. Sceptique non pas des propos. Sceptique de cette façon d’aborder le problème du taux de participation des électeurs. À mes yeux, tout cela me semble tellement évident. Si les gens ne vont pas voter, c’est tout simplement parce qu’ils ne sont pas motivés à le faire. Je m’en excuse. Ce n’est pas de ma faute.

Prenons le dossier de la CDPQ, la commission Oliphant, les déboires de la SHDM, est-ce que tout ça donne le goût d’aller voter? Oh! Je sais! Vous allez me dire que oui! Ça donne le goût d’aller mettre tout ce beau monde à la porte. Je suis bien d’accord mais lorsque l’alternative ne donne pas plus confiance, qu’est-ce que tu fais? Personnellement, j’ai l’impression que c’est un peu normal que les gens n’aient pas le goût d’aller voter. Je ne pensais pas que… Je m’excuse! Ce n’est pas de ma faute.

J’étais sceptique hier matin en écoutant la radio parce qu’on a tendance à chercher des solutions pour contourner certains problèmes. Revenons au dossier de la Caisse, j’ai l’impression que nous sommes en train d’oublier un grand pan du scandale. Parce que comme vous le savez trop bien, le problème de la CDPQ n’est pas la perte de 40 milliards de dollars. Le problème de la CDPQ n’est pas la quantité de PCAAs dans le portefeuille. Le problème n’est pas non plus les bonus versés aux gestionnaires. Ni d’ailleurs le fait que Monsieur Rousseau ait quitté avant The Perfect Storm. Non ce n’est pas ça le problème de la CDPQ. Je m’excuse! Ce n’est pas de ma faute.

Le problème de la CDPQ, c’est d’avoir caché les pertes à venir lors des dernières élections. Petites cachoteries qui auront permis au parti Libéral de se faire élire avec une majorité. Le problème de la CDPQ, c’est d’avoir laissé trainer les choses pour ne pas nommer de PDG avant que le pot aux roses ne soit révélé. L’avantage est que pendant ce temps-là, personne ne pouvait rendre des comptes. Le problème de la CDPQ, c’est d’avoir eu une révélation en voyant le CV du prochain PDG. Ce qui a permis d’engager la révélation en ne respectant pas le processus de nomination usuel. Je m’excuse! Ce n’est pas de ma faute

Le problème de la CDPQ, c’est comme imposer aux gens d’aller voter. On ne parle plus du vrai problème. Et c’est important d’en prendre conscience. C’est souvent la même chose dans les entreprises. Souvent, les employés soulèvent des problèmes et les gestionnaires font la sourde oreille. Combien d’employés sont frustrés de ne pas être entendus? Combien d’employés à qui on n’accorde pas d’importance à ce qu’ils ont à dire de l’organisation? Combien d’employés obligés de rafistoler leurs équipements de travail parce que l’argent est dédié à autre chose? Je m’excuse! Ce n’est pas de ma faute.

Est-ce normal que les électeurs n’aient plus le goût d’aller voter? Normal? Non, mais je comprends très bien leur manque de motivation. Est-ce normal que des employés ne soient pas motivés à donner le meilleur d’eux-mêmes? Normal? Non, mais je comprends également leur manque de motivation.

Lorsque les gens ne sont pas motivés à accomplir une tâche, ce n’est pas en les forçant d’une façon ou d’une autre que cela va les inciter à le faire. La meilleure façon de motiver les gens, c’est de se demander, c’est quoi le problème!

Et d’y trouver une vraie solution, évidemment.

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mardi 19 mai 2009

Mécanisme d'un abus de pouvoir

Vous avez sûrement entendu parler de l’événement dans les médias. L’étudiante de 39 ans, mère de deux enfants qui se fait interpeller par les policiers de Laval afin qu’elle pose la main sur la rampe de l’escalier mécanique qu’elle descend. La dame refuse et les policiers réitèrent leur demande. Elle répond qu’elle n’a pas trois mains – elle avait les mains dans le sac qu’elle portait. Elle ajoute également qu’elle ne veut pas attraper de virus sur la rampe malpropre.

Une discussion s’ensuit et devant le refus d’obtempérer de la dame, les policiers lui passent les menottes et l’arrêtent sur-le-champ. Après interrogation, ils lui donnent une contravention de 100$ pour ne pas avoir tenu la rampe et une amende de 320$ pour obstruction au travail d’un policier. Bonjour la police!

Imaginez un instant que la dame ait posé la main sur la rampe tel que demandé. Jamais on n’aurait entendu parler de ce fait divers dans les médias. À moins que derrière cette histoire, il y ait du profilage racial? Ce qui serait alors une tout autre histoire qui nous mènerait loin du leadership. Je ne m’avancerai donc pas sur cette avenue.

Pour mieux comprendre notre sujet fétiche, demandons-nous comment il se fait qu’une citoyenne se retrouve avec 420 $ à payer parce qu’elle n’a pas posé la main sur la rampe d’un escalier mécanique?

Revenons à la base, pourquoi les policiers ont-ils demandé à la dame de mettre la main sur la rampe de l’escalier? Peut-être voulait-il faire une démonstration gratuite de leur pouvoir? Peut-être voulait-il se moquer de cette dame envers qui ils avaient du mépris? Je ne sais trop mais jusqu’à preuve du contraire, c’était tout simplement une demande farfelue sans fondement logique – la majorité des gens ne tient pas la rampe d’escalier.

Pourquoi la dame a-t-elle refusé de poser sa main sur la rampe? Cela va de soi, sûrement parce qu’elle ne voyait pas la pertinence de le faire. De plus, elle avait déjà une main dans son sac, l’autre pour le tenir. Plus encore, elle ne voulait pas attraper de virus. À mes yeux, des raisons pertinentes lorsqu’on nous demande de poser un geste impertinent. Pour autant, on peut se demander si la réaction de la dame était de l’insubordination envers les policiers.

Cette dernière question est intéressante. L’insubordination, c’est parfois ce à quoi on pense dans les organisations. Si vous êtes gestionnaire, j’ai la certitude qu’il vous est arrivé au moins une fois de demander à un employé d’accomplir une tâche et que ce dernier a soit refusé, soit fait la tâche avec peu d’entrain. Vous vous souvenez de votre réaction? Vous vous souvenez de la réaction de votre employé? Plus important, vous souvenez-vous à quoi vous avez pensé? Insubordination?

Que se passe-t-il lorsqu’un employé refuse d’obtempérer? Que se passe-t-il lorsqu’on pense insubordination? Généralement, exactement ce que les policiers ont fait. Une escalade de mots dans le but de montrer qui aura le dernier. Une escalade de mots dans le but de montrer qui a le pouvoir. Une escalade de mots dans le but de montrer qui dit à l’autre ce qu’il doit faire.

Le fait divers de Laval nous montre que l’escalade de mots survient parfois lorsque l’autre ne voit pas la pertinence de faire ce qu’on lui demande. L’escalade de mots survient parfois lorsque l’autre n’accepte pas de se faire dire quoi faire sans justification appropriée. Parfois, l’escalade de mots survient parce que l’autre se sent brimé. Est-ce cela de l’insubordination?

On peut aisément comprendre qu’un policier ne puisse accepter de se faire dire «non» par un citoyen. Un policier représente le pouvoir. On ne peut pas lui dire non. Dans sa propre psyché, un policier ne peut pas se faire dire non car cela lui ferait perdre la face.

Imaginez simplement à quoi pourrait ressembler l’ordre public si les citoyens réagissaient ainsi : «L’espèce de con m’a demandé de me mettre sur le côté avec ma voiture. Je lui ai répondu va donc voir au coin de la rue si j’y suis. Je te dis que je l’ai bouché. Il a baissé les yeux et il est retourné d’où il venait». Tout simplement impensable comme scénario. Pour les policiers de Laval, c’était impensable que la dame n’obtempère pas à leur demande.

Dans les entreprises, les problèmes de leadership sont souvent dus au fait que certains dirigeants ont le même problème que les policiers de Laval. Dans leur psyché, ces dirigeants ne peuvent se faire dire non. Lorsqu’ils s’engagent dans une conversation avec leurs employés, ces dirigeants se doivent d’avoir le dernier mot. C’est dans leur nature d’avoir raison. Pour eux, ne pas avoir le dernier mot déclenche une alerte, chez certains un sentiment de panique. Dans de telles circonstances, quelques-uns viennent rouges de colère. D’autre se mettent à crier et s’agitent dans tous les sens. Évidemment, ce n’est pas la bonne façon de réagir.

On peut comprendre qu’un policier ne puisse accepter de se faire dire non. Bien entendu, cela ne veut pas dire pour autant qu’ils peuvent faire des demandes farfelues ou sans fondement. Pour ce qui est des gestionnaires par contre, en aucun temps une réponse négative ne devrait être perçue comme une atteinte à leur autorité.

Lorsqu’un gestionnaire se fait répondre non, il se doit d’éviter d’entrer dans une escalade de mots. Un gestionnaire n’a pas à avoir raison. Un gestionnaire doit plutôt comprendre les raisons qui incitent son personnel à lui dire non. Parfois, les motivations des employés à dire non sont beaucoup plus pertinentes qu’elles en ont l’air. Souvent, cela n’a juste rien à voir avec l’insubordination.

Le rôle du policier est d'arrêter dépendamment des circonstances. Le rôle du gestionnaire est de comprendre peu importe les circonstances.

Si jamais vous avez des problèmes de leadership, je vous suggère de prendre conscience du mécanisme d’un abus de pouvoir.


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dimanche 17 mai 2009

La Marche 2/3

C’est dans ma nature. Plus les choses vont mal, plus je cherche à comprendre ce qui ne va pas. Je ne semble pas être le seul avec cette façon faire. Par exemple, il y a la commission Oliphant qui tente d’élucider le mystère des petites enveloppes brunes à Ottawa. Ici à Québec, on a la commission parlementaire qui elle veut démystifier les mécanismes qui ont fait perdre près de 40 milliards de dollars à la CDPQ. À Montréal, on a les compteurs d’eau et les péripéties de la SHDM. Pour clore cette introduction, il y a aussi la mise en demeure de la CDPQ afin d’empêcher la publication du livre, La Caisse dans tous ses états, de Mario Pelletier; sujet pour lequel j’ai fait une chronique hier après-midi.

C’est avec ces événements en tête que je regardais les jeunes défilés à la Marche 2/3 organisée chaque année depuis 39 ans par le Club 2/3; cliquez ici pour voir le reportage de Karine Bastien de Radio-Canada. Pour vous mettre dans l’ambiance, je vous ai déniché cette vidéo sur You Tube. La présentation est un peu scénarisée mais ça donne une bonne idée des valeurs véhiculées par ses 15 000 jeunes provenant de partout au Québec.




Entre nous, n’est-ce pas rafraichissant de voir ces jeunes communiquer leur enthousiasme? N’est-ce pas rafraichissant de voir ces jeunes qui s’impliquent pour un monde meilleur? N’est-ce pas merveilleux ce désir de la relève pour un monde plus juste? N’est-ce pas inspirant cette vision du monde où tout un chacun peut avoir accès au minimum pour assurer sa survie, son épanouissement et sa dignité?

Rafraichissant! Merveilleux! Inspirant! À tout le moins, pour ceux qui ont un minimum d’humanité au fond d’eux-mêmes. Qui ne rêve pas d’un peu plus de justice autour de lui et à travers le monde?

D’accord, je vous l’accorde. J’ai le regard un peu biaisé en rapport à ce type d’événement. Tu ne diriges pas un organisme de coopération internationale – Ingénieurs Sans Frontières Québec – pendant 5 ans sans avoir un penchant pour l’aide humanitaire. N’empêche, y a-t-il quelqu’un parmi vous qui se dit : «De la merde! Que les pauvres des pays en développement s’arrangent avec leurs problèmes. S’ils veulent sortir de leur pauvreté, ils n’ont qu’à se lever le matin et aller travailler comme moi je le fais!» Sincèrement, y a-t-il quelqu’un parmi vous qui pense comme ça?

Je tiens pour acquis que non. Je tiens pour acquis qu’on a tous le désir de vivre dans un monde plus juste. Je tiens pour acquis qu’on a tous le désir de vivre dans un milieu favorisant l’épanouissement des uns et des autres.

Comprenons-nous bien, je ne suis pas en train de dire que tout le monde devrait pouvoir se promener en Lamborghini ou avoir son avion privé. Mais que tout le monde puisse avoir accès à l’eau potable, que tout le monde puisse manger ne serait-ce qu’une fois par jour, que tout le monde puisse avoir un toit pour se loger lorsqu’il pleut. Je tiens pour acquis que nous sommes tous d’accord avec ça.

Je tiens pour acquis qu’au fond de nous-mêmes, on se dit qu’il y a de l’injustice sur cette belle grande planète bleue. On a beau présumer qu’on nait tous égaux à la naissance. Nos lois peuvent bien affirmer que tout un chacun a les mêmes droits que l’autre. La réalité est que dépendamment où tu viens au monde, dépendamment de la famille où tu grandis, dépendamment du milieu, dépendamment de l’éducation que tu reçois, les chances d’avoir une maison avec quatre murs et un toit ne sont pas égales pour tous. Cela est vrai au Québec, cela est vrai au Canada et c’est encore plus vrai à travers le monde.

Je regardais le reportage de la Marche 2/3 et en pensant à tout ce qui précède, je me suis demandé quand est-ce que se produit le moment où le désir de justices des jeunes s’estompe pour faire place au regard de l’adulte qui en a plus pour lui et son nombril. Je me posais la question en faisant le parallèle entre les images de la Marche de solidarité des jeunes et les images provenant des commissions, Oliphant à Ottawa et parlementaire sur la CDPQ à Québec.

Avouez qu’il y a un contraste entre les valeurs véhiculées par ses jeunes remplis d’espoir pour un monde plus juste et les valeurs véhiculées par ceux qui tentent de camoufler la vérité par des subterfuges plus songés les uns que les autres. Tout un contraste et j’aimerais bien savoir quand est-ce que le déclic fait basculer nos valeurs entre celles des premiers vers celles des seconds. Vous, vous le savez quand est-ce que le déclic se produit?

Je vous pose la question parce que je pense que c’est important de connaître la réponse lorsqu’il est question de leadership. Vous comprenez? Un individu a plus de chance d’avoir du leadership s’il pense au bien-être des autres au lieu de penser aux stratagèmes pour camoufler ses erreurs.

Je présume votre scepticisme. «Oui mais les employés ne sont jamais contents. Ils veulent tout le temps des augmentations de salaire. Il faut toujours les pousser dans le dos pour qu’ils travaillent, etc.»

Eh oui! j’exagère encore une fois mais oublions les salaires et les petits jeux syndicat/patronat qui alimentent le climat organisationnel pour le meilleur et pour le pire. Au-delà de ces irritants, que faites-vous au jour le jour pour rendre le travail de vos employés plus intéressant? Combien de fois par jour, par semaine (plus facile), par mois (un minimum) les félicitez-vous pour leurs efforts? Pour leur bon travail? Combien de fois prenez-vous le temps d’échanger avec eux sur ce qu’ils font à l’extérieur de l’entreprise?

Comprenons-nous bien, je ne vous suggère pas de faire une Mère Teresa de vous-même. Cela n’est pas nécessaire. Entre le dévouement de cette dame pour soulager la souffrance humaine et ceux qui cherchent les subterfuges pour sauver leurs fesses, il y a une multitude d’actions que vous pouvez poser pour que vos employés sentent que vous avez à cœur leur bien-être, leur épanouissement et leur cheminement professionnel.

Sincèrement, je vous suggère de regarder à nouveau cette vidéo. Elle est inspirante. Et lorsque vous serez convaincu de la pertinence de la vision de ces jeunes remplis d’espoir, demandez-vous comment au quotidien, à votre façon, en fonction de votre entreprise, demandez-vous comment vous pouvez transmettre des valeurs constructives auprès de votre personnel, comme le fait pour les jeunes la Marche 2/3.

Sur ce, bon leadership!

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samedi 16 mai 2009

CDPQ VS l'auteur Mario Pelletier

La saga de la CDPQ se poursuit de plus belle. Hier la Caisse a envoyé une mise en demeure à la maison d’édition Carte Blanche selon Radio-Canada. Pourquoi? Pour que soit retirer des tablettes des libraires le livre de Mario Pelletier, La Caisse dans tous ses états. Madame Hélène Trudel-Tessier, directrice de Carte Blanche avoue avoir été effrayé par la mise en demeure. Je la comprends, la CDPQ et Carte Blanche, c’est David contre Goliath. Dans les circonstances, on a demandé aux libraires d’obéir à la demande de la CDPQ.

Ironiquement, on pourrait dire que The Perfect Storm n’a pas fini de nous écheveler. Vue sous l’angle du leadership, la situation est tout simplement consternante. À défaut d’avoir perdu 40 milliards de dollars, la CDPQ en est rendue à censurer les auteurs. Désolé mais est-ce cela avoir du leadership? Faire peur aux gens? Il me semble que lorsqu’on n’a rien à se reprocher, on n’a pas besoin des tribunaux pour justifier nos actions.

Sincèrement, tout ça n’a plus de bon sens. Il y a des gens qui ont fait des erreurs. C’est clair. Vient un moment donné où il faut arrêter de se cacher derrière toutes sortes de paravents (CDPQ – Paravent de belles paroles). Viens un moment où l’on doit dire les choses telles qu’elles sont.

Oui! On a foiré. On a acheté des PCAAs. On pensait faire le pognon avec ça. Les marchés étaient en folies. On voyait des rendements mirobolants avec ces produits. On avait réussi par les années passées. On voulait réitérer les mêmes performances. D’autant plus qu’on recevait des sacrés beaux bonus lorsque les résultats étaient au rendez-vous. Mais bon, la suite des choses ne s’est pas passée comme on le pensait. Tout s’est écroulé à la bourse. On n’a pas été en mesure de sauver les meubles. Merde! On s’est fait baiser pas à peu près. Le pire c’est que c’est arrivé avec l’argent des fonds de pension des employés de l’état et des contribuables.

Prenez le livre que vous voulez sur le leadership, c’est ce que vous allez y trouver. Il faut de la transparence pour avoir du leadership. Il faut être honnête. Il ne faut pas avoir peur de dire qu’on s’est trompé. C’est comme ça que l’on construit la confiance avec ceux qui devraient normalement nous seconder et nous suivre.

Non ce n’est pas compliqué le leadership. Du moins, ce n’est pas compliqué à lire et à comprendre. Là où ça devient compliqué, c’est dans l’application. Et que c’est difficile d’admettre qu’on s’est trompé. Ce l’est probablement encore plus lorsque de nos actions découlent des pertes de 40 milliards de dollars.

Aujourd’hui, la CDPQ revient sur sa mise en demeure. Elle affirme maintenant qu’elle ne veut pas empêcher la publication du livre de Monsieur Pelletier. Par contre, elle demande qu’il se rétracte sur ce qu’il a dit concernant les états financiers de la CDPQ. En entrevue à Radio-Canada, l’auteur a dit qu’il n’a pas l’intention de se rétracter étant donné qu’il ne parle pas des états financiers dans son livre.

Leadership! Avez-vous dit leadership? Si vous voulez mon avis, évitez de vous mettre dans une situation semblable à celle qui prévaut actuellement à la Caisse de dépôt. Si jamais vous faites une faute monumentale, admettez-le tout simplement. Cela va peut-être vous coûter votre emploi. C’est possible. Mais au moins, vous aurez l’honneur d’avoir été intègre envers vous et les autres.

C’est ça avoir du leadership. C’est être capable de marcher la tête haute non pas pour donner une impression de confiance en soi. C’est être capable de marcher la tête haute parce qu’on est intègre envers soi et ceux qui nous entourent.

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mercredi 13 mai 2009

Croyez-vous au leadership?

Hier je vous parlais du Forum Urgence Leadership qui aura lieu à Montréal le lundi 1er juin comme étant un événement incontournable pour qui s’intéresse au leadership. Aujourd’hui je vous demande si vous croyez au leadership. Cela frôle la contradiction me direz-vous. Pour ma part, je dirais que c’est plus une question de doute. Je l’avoue, j’ai parfois des doutes. En fait, il serait plus juste que je dise que j’ai souvent des doutes. Des doutes encore plus grands lorsque je regarde l’actualité.

J’ai des doutes sur la motivation des gens à vouloir exercer du leadership. J’ai des doutes sur la compétence des organisations à identifier correctement leurs soi-disant leaders. Entre nous, j’ai des doutes sur le réel désir des entreprises à développer le leadership au sein de leur personnel.

Je doute lorsque je prends connaissance que la CDPQ a continué à acheter des PCAAs alors que l’industrie avait émis des signaux d’alarme. J’ai des doutes lorsque je vois un ancien premier ministre dire que son erreur a été de ne pas documenter adéquatement ses tractations alors qu’il recevait plus de 200 000$ dans des enveloppes brunes. J’ai des doutes lorsqu’on annonce le congédiement du PDG de la SOLIM parce qu’on vient de prendre conscience que sa gestion n’est pas conforme aux attentes.

Je doute lorsque j’entends des excuses de la part de ceux qui ont commis des fautes. «Je n’aurai pas dû mettre l’argent dans des coffrets de sûreté. J’aurais dû déclarer plus tôt les montants reçus auprès du ministère du Revenu». «On ne croyait pas que tous les marchés pouvaient s’effondrer en même temps». «Je m’excuse, c’est mon erreur». Je doute lorsque j’entends des excuses car ces dernières sont recevables que dans les cas accidentels. Elles ne sont pas recevables dans les cas intentionnels.

Je doute lorsque je vois qu’il faut une commission d’enquêtes, ou parlementaire, pour tenter de faire la lumière sur les événements. Je doute lorsque j’entends les excuses parce que je me dis que tout aurait pu passer incognito. Je doute lorsque je pense que la petite brèche par laquelle on tente de faire la lumière aurait pu ne jamais s’entrouvrir.

Je doute concernant les attentes que plusieurs ont par rapport au leadership. Je doute lorsque je communique mes connaissances à grande échelle ou ici sur mon blogue. Je doute lorsque je pense que mon expertise pourrait être utilisée à mauvais escient.

Je doute parce que j’aime douter. Le doute permet d’ouvrir nos horizons. Il permet d’entrevoir les différentes avenues et possibilités. Le doute consolide nos idées. Il permet une meilleure compréhension des enjeux. D’une certaine façon, le doute accélère l’apprentissage.

Lorsque vient le temps d’apprendre, il est important de douter. Parce que c’est le doute qui permet d’avancer. Et cela est d’autant plus vrai lorsqu’il est question de leadership. Le doute est salvateur pour le leadership car il permet d’éviter de trop se croire.

C’est dangereux de trop croire en soi parce que lorsque c’est le cas, on en vient à se voir au-dessus des règles et des lois. C’est à ce moment que nos actions dérapent. C’est à ce moment que l’on pense qu’il est normal de recevoir de l’argent comptant et de le mettre dans des coffrets de sûreté à l’abri des regards et des impôts. C’est à ce moment que l’on pense qu’il est impossible que les marchés financiers ne s’effondrent.

Le doute permet de s’arrêter et nous interpelle intérieurement. Le doute nous demande si ce qu’on fait a du sens. À voir l’actualité des derniers jours. On comprend que plusieurs ne doutent pas assez. Plusieurs se croient au-dessus des règles et des lois.

Ce qui se passe dans l’actualité me laisse croire que plusieurs organisations ne doutent pas assez. En découlent de nombreux problèmes. En fait, les organisations rencontrent des problèmes parce qu’elles ne doutent pas du leadership. Plusieurs organisations croient que le leadership est quelque chose de bien. Est-ce toujours le cas?

L’actualité nous donne la réponse. On trouve plus facile de croire au leadership que de douter du réel leadership des gens. Lorsque la brèche s’entrouvre, on fait une quelconque commission pour se rassurer. Une commission qui nous donne l’impression qu’on a la situation en main. Ce qui nous laisse croire qu’on a du leadership.

Bien des problèmes seraient évités si plus de gens doutaient. De nombreuses guerres n’auraient jamais eu lieu si certains avaient eu un minimum de doute dans leur esprit. Des milliers et des millions de gens auraient pu vivre normalement si d’autres s’étaient arrêtés pour prendre conscience que leurs actions n’avaient aucun sens. Des millions et des milliards de dollars ne seraient pas disparus des poches des investisseurs si certains avaient douté de la qualité des PCAAs.

Le doute ouvre l’esprit. Il facilite l’acquisition de nouvelles connaissances. Il permet les échanges avec l’autre qui a un point de vue différent. Le doute est essentiel pour assurer une démarche claire, lucide et mobilisatrice. Alors je vous pose la question : Croyez-vous au leadership?

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mardi 12 mai 2009

Forum Urgence Leadership

Faites-moi confiance fidèles lecteurs, l’événement est un incontournable. Pour qui s’intéresse au leadership évidemment. Là je vous reconnais! À peine vous en ai-je parlé que déjà vous êtes curieux de savoir quand est-ce que ça se passe. Voici donc la date à réserver à votre agenda : lundi, le 1er juin 2009. Un rendez-vous à ne pas manquer. Personnellement je serai sur place. Il me fera plaisir de vous rencontrer lors de cette journée entièrement dédiée au leadership! Avez-vous dit leadership?

Qu’est-ce qu’Urgence Leadership demandez-vous? C’est un programme qui a été lancé par le Journal Les Affaires et la société de gestion de talents Knightsbridge en octobre 2008. À l’époque, j’avais fait une chronique sur le sujet. J’expliquais alors que je n’étais pas surpris que l’on parle d’Urgence Leadership compte tenu des mes propres expériences professionnelles.

Vous doutez de l’expression Urgence Leadership? Pourtant, il suffit de regarder ce qui se passe actuellement avec l’économie à l’échelle de la planète pour comprendre que quelque chose ne va pas. On peut également regarder plus près de nous ici même à Montréal pour constater qu’il y a effectivement un problème de leadership dans nos organisations.

Pourquoi aller au Forum Urgence Leadership? Entre autres pour entendre Ram Charan, une sommité dans le domaine du leadership. Sa présence ici au Québec sera une première. Personnellement, j’ai bien aimé son livre Know-How. Sa conférence devrait être tout aussi brillante.

Bien entendu, il n’y aura pas que Ram Charan lors de cette journée. Je soulignerai la présence de Daniel Gélinas, le collègue du maire Labeaume, qui est derrière les spectacles de McCartney de l’été passé et celui de Sting pour l’été à venir. Sera également présent Larry Smith, personnage mythique dans le monde du football ainsi que de nombreux autres dirigeants de grandes entreprises québécoises.

Pour plus d’information sur le Forum, je vous invite à cliquer sur le logo Urgence Leadership placé en haut de la colonne de droite.

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Culture organisationnelle

Comme près de 1,6 millions – je mentionne le nombre pour me déculpabiliser – de téléspectateurs, j’ai regardé Tout le monde en parle (TMEP) dimanche soir dernier. Un défilement d’invités les uns plus intéressants que les autres. Entre autres, j’ai bien aimé la stupéfaction de Geneviève Borne à l’égard de Jonathan Roy. Je résume sa pensée : «Tu as l’air si calme et si doux, comment peux-tu avoir un tel comportement sur la glace?».

Je crois qu’elle ne pouvait mieux résumer la première impression de la majorité des auditeurs qui regardaient l’émission. À tout le moins, j’ai eu la même impression. Ma stupéfaction entre l’image de Jonathan le gardien est Jonathan le chanteur était d’autant plus grande que j’avais fait une chronique sur son comportement sauvage l’an passé avec ma chronique intitulé Barbarisme.

Comment expliquer un tel clivage de comportement et de personnalité? Plusieurs éléments sont à considérer. Il est important d’en prendre conscience parce qu’ils ont tous leur importance sur le vous savez quoi. Regardons d’un peu plus près deux de ces éléments.

Premier élément, la motivation de l’individu. Jonathan Roy aurait aimé jouer dans la ligue nationale. C’était son rêve, sa passion. Il a toutefois pris conscience qu’il n’avait pas le talent pour aller plus loin que la ligue de hockey junior majeur. «J'ai été chanceux de me trouver une autre passion qui me permette de faire une carrière».

Deuxième élément, la culture organisationnelle. Dans ce cas-ci, la culture organisationnelle propre au monde du hockey. Un monde où lorsque tu n’as pas le talent pour manier la rondelle, tu dois compenser par celui de savoir te battre. Jonathan Roy n’avait pas le premier. Il n’était pas fait pour le deuxième si on tient compte de sa façon d’être à TMEP.

En mars 2008, j’expliquais comment un environnement peut pousser un individu à devenir plus grand que lui-même. Entre autres, je parlais d’empowerment. Hier soir en regardant Tout le monde en parle, j’ai compris que derrière le comportement de Jonathan Roy, il y avait plus que de l’empowerment, il y avait l’énergie du désespoir.

Lorsque Guy A. Lepage lui a demandé si c’est son père qui lui avait dit d’aller se battre, la réponse a été négative. «Je sais que les images montrent ce qu’elles montrent mais c’était ma décision». Bien sûr.

Bien sûr que je comprends que dans une culture organisationnelle comme celle du monde du hockey, lorsque tous les joueurs se battent et que tu vois un signe de la main de ton coach, ton père en l’occurrence, tu comprends ce que tu veux comprendre. En mars 2008, Jonathan Roy a alors compris qu’il devait faire comme tout le monde. Il a compris qu’il devait prouver qu’il a sa place dans ce monde. C’est à ce moment qu’il a traversé la patinoire pour aller prouver ce qu’il avait dans le ventre.

En mars 2008, Jonathan Roy ne se battait pas parce qu’il aime se battre. Il se battait parce qu’il croyait que c’était la façon de pouvoir vivre son rêve – son rêve d’être un joueur de hockey. En mars 2008, Jonathan Roy n’a pas sauté sur Bobby Nadeau par hargne. Il l’a fait par désespoir. Le désespoir du gars qui veut à tout prix devenir un joueur de hockey. Il deviendra peut-être chanteur. Je lui souhaite toutes les chances.

Le passage de Jonathan Roy à Tout le monde en parle démontre toute l’importance d’une culture organisationnelle. Il est important de comprendre que les valeurs qu’une entreprise endosse se reflèteront directement dans sa culture organisationnelle. Culture organisationnelle qui parfois, dénaturent la personnalité de l’individu.

Ça me fait penser au directeur général d’une entreprise où je travaillais – une entreprise d’environ 350 personnes. Même les directeurs avaient endossé le running gag du Just to late alors que le but était le Just in time. «Je me fous où se trouve le fournisseur, arrangez-vous pour qu’il nous livre les pièces. S’il le faut, allez le chercher sur le terrain de golf. Allez sonner chez eux à 11 heures le soir. C’est votre job de fournir les pièces». Mais lorsqu’on lui faisait part des problèmes à venir, il n’entendait rien. Soyez toutefois rassuré, j’étais à l’ingénierie.

Et vous, de quoi est faite votre culture organisationnelle?

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dimanche 10 mai 2009

oVo: Cirque et culture

Avec le battage médiatique entourant le lancement d’OVO, le tout dernier spectacle du Cirque du Soleil, ma chronique dominicale ne peut qu’être en lien avec ce monde imaginaire et bien entendu, la culture. Alors juste pour vous chers lecteurs, je vais faire le contorsionniste... C’est ce qu’on appelle joindre l’utile à l’agréable… Contorsionniste, utile, agréable. Curieux mélange de mots qui sûrement, vous fait demander ce que j’ai en tête. Pour calmer les épicuriens, et rassurer les puritains, commençons avec l’agréable en visionnant un extrait du spectacle en question.




Tout de même fou ce que la jeunesse peut faire! C’est court. C’est bref. C’est intense. Une belle démonstration de dextérité! D’agilité! De coordination! De complicité! De détermination! De confiance en soi! De plaisir au travail! Plus encore, une belle démonstration de travail d’équipe. Exactement ce que plusieurs gestionnaires recherchent dans leur département par l’entremise du leadership! Avez-vous dit leadership?

Ne vous avais-je pas dit que j’allais faire le contorsionniste? Mais quoi! Il faut être tordu un peu pour passer d’un numéro de cirque au leadership. Tordu, contorsionniste… D’accord, d’accord, elle était facile.

Il y a quelque temps, j’apprenais que le Cirque du Soleil reçoit beaucoup plus de CV qu’il a d’emplois à offrir. Et je ne parle pas seulement de CV d’artistes ou d’acrobates. Non non, les ingénieurs, secrétaires, comptables, informaticiennes, dessinatrices, techniciens de toutes sortes bref, nombreux sont-ils à vouloir aller travailler au Cirque du Soleil.

Pourquoi ce tel engouement à aller travailler dans un milieu pour se retrouver dans l’ombre de ceux qui récoltent la gloire avant que le rideau ne tombe? Tout simplement parce que l’humain, peu importe ses origines, peu importe sa formation, peu importe son métier, l’humain, aime réaliser des choses.

L’Homme oui, l’Homme avec un grand H, a le désir de contribuer à quelque chose de plus grand que lui. Il a ce désir parce qu’une fois un projet complété, lorsque les autres poussent des Ha! et des Ho!, il sait qu’une partie de ses efforts ont contribué à ces Ha!, ces Ho!, et les applaudissements qui s’ensuivent. Une fois le projet complété, l’humain aime ressentir le sentiment du devoir accompli. Le sentiment du devoir accompli. Voilà pourquoi ils sont nombreux à vouloir aller travailler au Cirque du Soleil.

Le Cirque du Soleil est sans contredit un pôle d’attraction pour les employés et ce, peu importe leur domaine. Le Cirque attire les meilleurs talents parce que les gens ont le désir de contribuer à quelque chose qui donne un sens à leur vie. Et vous dans votre entreprise, est-ce que les employés ont le sentiment du devoir accompli à la fin de la journée? Est-ce que leur travail donne un sens à leur vie? Que faites-vous pour que vos employés puissent ressentir la satisfaction du travail bien fait?

Si vous voulez attirer les meilleurs talents. Si vous voulez que les employés aient le désir de travailler pour votre entreprise, vous devez donner un sens à ce qu’ils font jour après jour. Pour que vos employés donnent le meilleur d’eux-mêmes. Pour que vos employés soient à la tâche, vous n’avez pas le choix. Vous devez joindre l’utile à l’agréable. En fait, pour que vos employés soient les meilleurs dans leur domaine, vous devez être en mesure de répondre aux questions suivantes:

- Qu’est-ce qui apporte une satisfaction au travail pour l’ensemble de mes employés?
- Que pouvons-nous faire pour qu’ils ressentent le sentiment du devoir accompli à la fin du projet ou à la fin de la semaine?

Comment améliorer la satisfaction des employés dans leurs tâches respectives? Plusieurs avenues s’offrent à vous mais la plus efficace est probablement la confiance. Vos employés trouveront plaisir dans ce qu’ils font lorsqu’ils vous feront confiance. Mieux! Ils seront encore plus efficaces et dédiés à leur travail lorsqu’à votre tour, vous leur ferez confiance. Parce que là où la confiance règne, la peur se dissipe d’elle-même.

À quoi ressemble la confiance? À quoi ressemble la peur qui se dissipe dans une entreprise vous demandez-vous? La confiance tout comme la peur prennent différentes formes mais comme une image vaut mille mots, en voilà un exemple.




Encore une fois court, bref et intense. N’empêche, vous comprenez maintenant qu’avec la confiance, la peur se dissipe. Y a-t-il plus bel exemple de confiance en l’autre? Et vos employés, ont-ils le même niveau de confiance à votre égard? Accepteraient-ils de se lancer dans le vide, sachant que vous ne les retiendrez que par un pied? Et vous, seriez-vous prêt à inverser les rôles avec eux?

Comme je le dis parfois, le leadership, ce n’est pas toujours compliqué. La meilleure façon de le développer, c’est de mettre en place les bons ingrédients entre autres, un bon esprit d’équipe et un climat de confiance, en soi et envers les autres.

L’esprit d’équipe et la confiance en l’autre, non, ce n’est pas toujours compliqué le leadership. Et ces extraits du spectacle OVO ne peuvent mieux démontrer ce qu’il doit être fait pour instaurer une solide culture… organisationnelle.

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vendredi 8 mai 2009

Se FIER avoir

Cela vous est-il déjà arrivé d’écouter les lignes ouvertes à la radio? Pour ma part, j’apprécie particulièrement l’émission publique Maisonneuve en direct. Hier midi, il était question des FIER – Les Fonds d’Investissement Économique Régional. La discussion tournait autour d’irrégularités de fonctionnement soulevé par le Parti Québécois et plus particulièrement François Legault, critique officiel de l’opposition en économie.

Le problème est encore une fois assez simple : allégeance de conflits d’intérêts, détournement des argents des régions vers la grande ville, etc. Bref, la politique au quotidien, la petite politique. Ou la politicaillerie comme on en entend trop souvent. Quoiqu’encore une fois, l’adage semble être de mise : Il n’y a pas de fumée sans feu!

Interviewé par l’animateur Jacques Beauchamp, Monsieur Legault a donné son point de vue. Par la suite, un gestionnaire d’un des FIER est venu dire qu’il respectait les règles et donc il n’avait rien à se reprocher. Évidemment, il n’a pas osé se prononcer sur la pertinence ou non des règles. À suivi un économiste qui a dit des choses et d’autres pour lesquelles je n’ai pas trop porté attention.

Après les trois invités de l’émission, la parole était aux auditeurs. Et c’est là que j’ai pensé leadership. J’ai pensé leadership lorsque j’entendais les hommes d’affaires des régions qui en avaient beaucoup à dire, je paraphrase. Pourquoi est-ce qu’un fonds d’investissement des régions est-il administré par des gens à 600 km des régions? Il y en a plein de gens compétents en région, on n’a pas besoin d’être administré par du monde qui ne comprend pas notre réalité.

Et un autre, c’est quoi l’idée de faire un fonds de 15 millions pour les régions si on dit que 50% du fonds peut-être investi à l’extérieur de la région? Je comprends qu’on peut vouloir assurer un rendement minimum pour les investisseurs – le gouvernement met 2/3 des sommes et l’autre tiers provient d’investisseurs privés – mais s’il n’y a pas assez de projets, qu’on réduise le montant à 8 millions et qu’on investisse au moins 80% dans la région. Me semble que le mot le dit : fonds des régions.

Et combien d’autres commentaires pleins de gros bon sens ai-je pu entendre. Et cela m’a fait penser au temps où je travaillais en entreprise. Sur le plancher de production, j’entendais constamment de bons commentaires. Dans le genre, amenez-les les pièces. On ve les construire les autobus. Dans un environnement juste-à-temps, le running gag était devenu le just-to-late!

Combien de fois ai-je pu voir des gens bien intentionnés avec le désir de bien faire les choses mais frustrés d’être à la merci de décideurs qui s’intéressent plus à leur avenir qu’aux besoins de l’organisation?

Je sais que vous allez probablement penser à l’analogie du gérant d’estrade. Après tout, il y aura toujours des gens insatisfaits. C’est vrai mais pour autant, plusieurs gestionnaires auraient avantage à être plus à l’écoute des gens de la base. C’est incroyable le nombre de bonnes idées que les employés peuvent avoir.

Personnellement, lorsque j’étais ingénieur de production, j’ai toujours été à l’écoute des gens que je devais aider. Et je le faisais parce qu’ils avaient toujours une solution à me proposer. Et la plupart du temps, leurs suggestions étaient pleines de gros bon sens. Le plus beau de l’affaire est que je les écoutais et curieusement lorsque j’avais besoin d’un service, les employés arrêtaient leur travail pour m’aider.

Être à l’écoute. Prenez n’importe lequel livre sur le leadership et je vous garantis que vous allez y trouver ce conseil. Être à l’écoute, c’est la base du leadership. Mais allez savoir pourquoi, plus les gens montent dans la hiérarchie, moins ils sont à l’écoute de la base. Plus les gens montent dans la hiérarchie, plusieurs sont-ils à s’empêtrer dans des histoires à faire dormir debout : C’est parce que le fournisseur… La commande est partie mais on a eu à la modifier et là ce qui est arrivé… Je lui ai dit de faire comme ça mais… Je n’ai rien à me reprocher parce que j’ai suivi la consigne…

Hier en écoutant Maisonneuve à l’écoute, j’ai réalisé que plus ça change, plus c’est pareil. Il y a plein de gens avec de bonnes idées qu’on n’ose pas écouter. On n’ose pas les écouter parce qu’on ne veut surtout pas leur donner le pouvoir que l’on désire garder pour soi. Après tout, la règle est simple : ils n’ont qu’à monter dans la hiérarchie s’ils ne veulent pas se FIER avoir!

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jeudi 7 mai 2009

Patrick Roy chez McDonald

N’ayez crainte gens de Québec, l’ancien As gardien de but n’a pas vendu son équipe qui joue de la rondelle noire afin de mieux alimenter la rondeur de votre tour de taille! Rondeur… rondelle… Bon d’accord ce n’est pas un calembour qui va passer à l’histoire. J’espère toutefois que vous avez apprécié l’usage d’alimenter. Alimenter, manger, McDonald, tour de taille… D’accord, je vais m’en tenir à mon sujet fétiche. Avez-vous dit leadership?

En regardant le 18 heures à TVA hier soir, j’ai tout de suite pensé leadership lorsque j’ai vu Patrick Roy, patates à la main, dans le reportage de José Laganière. Il y a-t-il plus belle démonstration de leadership que ça? L’un des plus grands gardiens de but de la LNH, de surcroit multimillionnaire, en train de servir les quidams d’un McDo? C’est ce qu’on appelle ne pas se prendre pour un autre.

Plusieurs dirigeants, plusieurs universitaires, auraient avantages à apprendre à côtoyer les gens de la base de leur entreprise. Parce que mobiliser les gens, les employés, c’est souvent aussi simple que ça. Observez sa réaction lorsque la caissière lui dit que c’est un ketchup mayo que le client désire : "Hen!... Katchup mayo! Un Big Mac katchup mayo", en revenant sur ses pas. Comme quoi on a beau être millionnaire, on a pas à se prendre pour un autre.

Que dire de la jeune fille à la fin du reportage : "Y est super bon. Oui! Y va revenir. Quand il finit son entraînement avec les Remparts ben on l’engage." Avez-vous remarqué son sourire? Avait-elle l’air déçu de travailler aux côtés de Patrick Roy? Croyez-vous qu’elle ne sera pas motivée d’aller travailler dans les prochains jours? Et lorsque des gens tenteront de la dénigrer parce qu’elle travaille dans un McDo, à quoi va-t-elle penser pour se réconforter selon vous?

Pensez-vous qu’elle va se dire : «Je suis bonne à rien je travaille dans un McDonald»? Ou «Je travaille dans un McDo pour prendre de l’expérience. Ça me fait un peu d’argent de poche. En plus, l’autre jour j’ai travaillé avec Patrick Roy. J’ai même son autographe chez moi. Pis y est super cool. C’est lui qui m’amenait les commandes des clients. Je lui ai dit que le client voulait un Big Mac Ketchup Mayo. Y est retourné en arrière en chercher un.»

Vous voyez le leadership dans ce que je vous parle? Vous vous dites que vos employés ne sont plus des adolescents? Pire! Vous n’êtes pas Patrick Roy. Je sais (à moi que Patrick Roy lise mon blogue)!

Vous n’êtes pas Patrick Roy et moi non plus. Mais je me souviens très bien que lorsque j’étais ingénieur de production, les gens appréciaient que je prenne quelques minutes pour jaser avec eux. Ils appréciaient lorsque je relevais mes manches aux passages pour les aider à la tâche. Parfois, ils m’avertissaient que j’en faisais trop et qu’on risquait d’avoir un grief du syndicat. Ils appréciaient quand même mes efforts pour les aider. Souvent, ils me disaient que j’étais différent des autres. Ce à quoi je leur répondais : "Quoi!?! J’ai deux bras et deux jambes comme tout le monde!"

Dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, soyez attentif aux employés qui ont les deux mains dedans comme on dit. Au passage, lorsque vous en voyez un qui semble avoir de la difficulté dans sa tâche, offrez-lui votre aide. Inversez les rôles et mettez-vous à leur service. Laissez-vous guider par eux. N’ayez pas peur de prendre le rôle de l’élève : …"Pas dans cuillère?"; "Oui oui", "Ah oui!", "Ça va dans cuillère" "Ah OK c’est beau"…

Si Patrick Roy se permet d’être l’élève dans un McDo, qu’est-ce qui vous empêche de faire la même chose dans votre entreprise?

Pardon? Vous avez peur de perdre votre crédibilité? Vous pensez que les employés vont abuser de la situation pour vous ridiculiser? Vous pensez que cela va nuire à votre autorité?

Si c’est réellement ce que vous pensez, jamais je ne pourrais vous aider à améliorer votre leadership. Désolé!

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lundi 4 mai 2009

Paul Potts: Gladwell Outliers?

L’émission Tout Le Monde En Parle débutait hier soir avec le ténor britannique Paul Potts. Au cours de l’entrevue, J.A. Lepage lui a demandé de chanter un extrait de son prochain CD. Alors que je l’écoutais, j’ai pensé encore une fois à Outliers, le livre de Malcolm Gladwell.




Dans son livre, Gladwell explique que le succès relève plus de l’effort que du talent inné. J’ai fait référence de son approche la semaine dernière alors que je parlais du succès qu’a connu Susan Boyle lors de son passage à l’émission Britain Got Talent. Je ne reprendrais donc pas à nouveau tout l’argumentaire de Gladwell.

Je reviens avec Outliers car je n’arrive pas à comprendre les experts qui disent qu’il faut cesser de croire que le leadership est inné. Pour eux, le leadership s’apprend un point c’est tout. Lorsque j’écoutais Monsieur Potts, je me disais que même si je pratiquais 10 000 heures comme le préconise Gladwell dans son livre, jamais je n’arriverais à chanter de l’opéra. Indéniablement, la nature a donné à Paul Potts une caractéristique physique que je n’ai pas et que jamais je n’arriverai à développer. Pourquoi l’aptitude à mobiliser les autres (le leadership) ne pourrait-elle pas être innée comme l’aptitude à chanter ou celle de faire des mathématiques?

Comprenons-nous bien, je ne dis pas que Paul Potts à chanter pour la première fois en juin 2006 alors qu’il a pensé participer au concours 2006-2007 de Britain Got Talent. Il l’a mentionné hier soir à Tout Le Monde En Parle qu’il a commencé à chanter au sein d’une chorale à l’âge de 6 ans. Comme il est né en 1970, cela revient à dire qu’il chante depuis un peu plus de 20 ans (8 mai: Oups! 30 ans). Assurément, il satisfait la règle des 10 000 heures de Gladwell. Pour autant, est-ce qu’on peut dire que tout le monde peut chanter comme lui parce que tout le monde peut apprendre à chanter?

Bien sûr qu’il est possible d’apprendre à exercer du leadership. Pour autant, cela n’exclut pas qu’il y ait des gens qui ont une plus grande facilité que d’autres lorsque vient le temps de mobiliser leur entourage. Bien sûr que l’on peut apprendre à interagir d’une façon plus amicale ou plus civilisée avec les autres. On peut apprendre à être moins bête avec nos employés. On peut apprendre à être plus conciliant ou à impliquer nos collègues dans la prise de décision. On peut apprendre à mieux accepter les idées des autres ou à avoir une plus grande ouverture d’esprit. Certes, on peut tous apprendre tout ça n’empêche, il y a des gens qui savent interagir plus naturellement que les autres avec leur entourage.

Personnellement, je suis sceptique face aux experts qui discréditent l’idée que le leadership puisse être une aptitude innée. En fait, je ne comprends tout simplement pas. Je ne comprends pas que ces experts ne puissent voir la réalité de la vie autour d’eux. Dans tous les domaines, il y a des gens qui se distinguent des autres et pas seulement parce qu’ils ont fait des efforts pour atteindre l’excellence. Je ne comprends vraiment pas pourquoi est-ce que le leadership ferait exception aux lois de la nature.

Paul Potts a gagné en 2007 le concours Britain Got Talent. Cela aurait pu être l’exception qui confirme la règle c.-à-d. oui il a un talent inné mais c’est le seul sur la planète. Cette année en 2009, Susan Boyles a de bonnes chances de gagner à son tour le même concours. Si elle ne le gagne pas, son talent aura tout de même été découvert.

Que Susan Boyle gagne ou non l’édition 2009 de Britain Got Talent, elle aura démontré qu’avoir du talent n’est pas une exception. Ce n’est pas une exception mais pour autant, cela ne veut pas dire que tout le monde a le même talent et que ceux qui se distinguent des autres, se sont ceux qui ont pratiqué 10 000 heures. Pourquoi serait-ce différent avec le leadership? Oui, il y en a des leaders naturels au sein de votre organisation.

Comme je le mentionnais la semaine dernière, le plus important à retenir du livre de Gladwell est que le succès des individus dépend grandement des circonstances de leur vie. Paul Potts était un vendeur de cellulaires. Il a suffi que sa pièce de monnaie tombe du côté face pour qu’il envoie son formulaire d’inscription au concours Britain Got Talent! C’est lui qui a donné cette explication hier soir à Tout Le Monde En Parle.

Et vous, êtes-vous un Outliers?

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Maire Labeaume: Leader affectif

Hier je faisais une chronique sur le maire Tremblay suite à son entrevue au 18 heures de TVA vendredi dernier. Je donnais alors des précisions sur le mode de fonctionnement d’un leader cognitif. Suite au passage du maire Labeaume hier soir à Tout le monde en parle, je vous propose aujourd’hui une chronique sur les leaders affectifs.

Je dois préciser que j’adore les maires Tremblay et Labeaume car ils sont des leaders quasi purs d’une des composantes du modèle des Forces Leaderiales soit les Forces Affectivocognitives. Ils sont d’autant plus intéressants qu’ils sont également des leaders fortement positifs – une autre caractéristique des Forces Leaderiales en l’occurrence, l’Orientation du leadership. Étant tous deux des leaders positifs, MM Tremblay et Labeaume facilitent la compréhension des Forces Affectivocognitives; c’est le principe de l’isolement des variables que préconise la démarche scientifique.

Comme je l’ai expliqué auparavant, le maire Labeaume excelle dans la gestion au quotidien – voir la section archive par thème sous Maire Tremblay – Maire Labeaume. C’est l’une des facettes qui caractérise les leaders affectifs. Ce sont des gens vifs d’esprit qui réagissent du tac au tac à ce qui se passe autour d’eux.

Ajout du 23 mai 2009 : Extrait vidéo sur You Tube






Dès le début de l’entrevue, on a pu voir la force des leaders affectifs dans le feu de l’action. J.A. Lepage demandait au maire s’il avait traité avec la Reine d’Angleterre étant donné qu’il avait signé le chanteur Sting pour l’édition 2009 du Festival d’été de Québec. Le maire répondait qu’il y a plusieurs grands artistes britanniques. À ce moment, J.A. Lepage a mentionné que Paul Potts, assis à côté du maire, était également britannique. Et le maire Labeaume de se tourner vers le ténor "Justement j’ai parlé avec son gérant et il y a peut-être quelque chose à faire. I have talk with your…" en prenant le bras de monsieur Potts. Une belle démonstration de la facilité des affectifs à interagir avec les autres.

Plus tard dans l’entrevue, J.A Lepage demandait au maire de commenter sa façon de faire dans les médias concernant une sortie à l’attention des fonctionnaires de la ville. La réponse de Monsieur Labeaume ne s’est pas fait attendre : "J’ai passé le message. J’espère qu’ils ont compris." Avec un éclat de rire pour clore la discussion.

Hier en parlant du maire Tremblay, j’expliquais que les leaders cognitifs sont souvent déconnectés de leurs équipes. C’est tout le contraire qui se passe avec les leaders affectifs. La complicité du maire Labeaume avec Daniel Gélinas en est une belle démonstration – Monsieur Gélinas est le DG du Festival d’été de Québec. C’est lui également qui a pris à pied levé la direction du 400e de Québec un mois après l’arrivée en poste du maire Labeaume.

Cette complicité a atteint un paroxysme lorsque J.A. Lepage a demandé s’il était possible d’échanger le maire de Québec pour le maire de Montréal – un clin d’œil au monde du hockey alors que Guy Carbonneau était présent. C’est Daniel Gélinas qui a pris la balle au bon : "Il faudrait qu’on négocie, c’est moi son gérant." Le maire Labeaume a poussé un éclat de rire en prenant Daniel Gélinas par l’épaule. Un geste évident de complicité.

La réplique de Monsieur Gélinas était de mise car plus tôt dans l’entrevue, J.A. Lepage avait mentionné que la semaine dernière lors de son passage à l’émission, Jean Leloup avait dit qu’il irait au Festival d’été de Québec si les organisateurs lui donnaient 400 000$ - le même montant que Paul McCartney aurait eu pour son spectacle gratuit. Régis Labeaume a alors répondu qu’il faudrait voir ça et négocier avec son gérant. À quoi J.A. Lepage a répliqué : "Négocions, c’est moi son gérant."

La complicité entre MM Labeaume et Gélinas démontre que la relation entre un leader affectif et son équipe est beaucoup plus proche, chaleureuse amicale et intime si on la compare à celle d’un leader cognitif (le maire Tremblay et les artisans des déboires de la ville de Montréal). Dans une relation mise en place par un leader affectif, on comprend qu’il devient difficile pour les membres de l’équipe de cacher des choses au leader.

Je terminerais cette chronique d’une façon similaire à celle d’hier. Pour exceller dans votre rôle de gestionnaire et pour avoir du leadership auprès des employés et collègues que vous côtoyez, vous devez bien vous connaître. En ce sens, Êtes-vous un leader cognitif ou affectif?


* Pour en savoir plus sur les concepts de leader cognitif/affectif, leader positif/négatif – des composantes du modèle que je nomme les Forces Leaderiales – je vous invite à participer à la présentation de ma conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership. Cette conférence peut être présentée pour des événements corporatifs lors de colloque, séminaire ou en formule lunch & learn. Veuillez communiquer au 514 712-1465 pour plus de détails.

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dimanche 3 mai 2009

Maire Tremblay: Leader cognitif

Vendredi soir au 18 heures de TVA, le maire Tremblay a fait une sortie en règle contre les éditorialistes du journal La Presse. Entre autres, Monsieur le Maire dénonçait Nathalie Collard qui lui demande d’annoncer qu’il ne sollicitera pas un autre mandat afin que des candidats intéressés par la mairie puissent se préparer en vue de l’élection du 2 novembre prochain. "Ce n’est pas un éditorialiste de La Presse qui va décider qui sera le prochain maire de Montréal. C’est le rôle des Montréalaises et des Montréalais de choisir qui va les représenter."

Laissons les politiciens et les journalistes faire leur travail. Il y a mieux à faire de mon point de vue. Mieux à faire sous l’angle du leadership.

La question est pertinente, comment la situation à l’Hôtel de Ville a-t-elle pu dégénérer à ce point? Les scandales se multiplient les uns les autres et plus on creuse le dossier pour faire la lumière, plus le sol semble contaminé. Pour faire un parallèle, je dirais que ce qui se passe à la mairie de Montréal ressemble drôlement au prolongement de l’autoroute 25: tout est sous-évalué par un facteur 10! Sortons l’artillerie lourde.

Ce n’est pas la première fois que je parle du maire Tremblay. À mes yeux, c’est quelqu’un qui a de très bonnes aptitudes pour exercer du leadership. Monsieur Tremblay a à cœur le succès de sa ville. Toutefois, Monsieur le Maire a une faiblesse pour bien performer dans une dynamique leaderiale (interactions entre plusieurs leaders). Sa faiblesse est reliée aux Forces Leaderiales qui le caractérisent. Dans le modèle que j’ai développé, le maire Tremblay est un leader cognitif positif*.

Le problème des leaders cognitifs positifs (jusqu’à preuve du contraire) commence lorsqu’ils rencontrent des leaders affectifs négatifs; ce que sont probablement Zampino et les autres intervenants de la SHDM. Pour faire simple, disons que les leaders cognitifs n’arrivent pas à percevoir les intentions des leaders affectifs. Ceci étant donné que les cognitifs ne sont généralement pas aptes à déceler les intentions des gens qu’ils rencontrent. D’une certaine façon, les cognitifs n’ont pas de sixième sens pour ressentir les autres.

Est-il possible que le maire n’ait rien vu des bourbiers en gestation?
Ce n’est pas la première fois que j’observe des leaders cognitifs interagir avec des leaders affectifs. Ce n’est pas la première fois non plus que je voix des leaders cognitifs positifs et des leaders affectifs négatifs interagir dans le même environnement. En fait, cela se produit dans la majorité des organisations.

Et en ce sens, je ne suis pas surpris d’entendre Monsieur Tremblay dire qu’il ignorait ce qui se passait autour de lui ou que selon lui, tout a été fait selon les règles de l’art. Souvent, le leader cognitif est déconnecté de son équipe. Certes, il est en relation avec ses collègues pour tout ce qui touche les concepts, les idées mais dans les activités au jour le jour, les cognitifs sont souvent dans un autre monde.

Il faut comprendre que le leadership agit par l’entremise de jeux d’influence (ou de pouvoir) qui eux se produisent souvent à la limite du conscient et de l’inconscient. Il n’est donc pas inhabituel que les agissements des leaders affectifs passent inaperçus aux yeux des cognitifs. Pourquoi? Parce que les cognitifs sont trop déconnectés de leurs émotions (affectif). D’une certaine façon, les cognitifs ne sont pas en mesure d’utiliser leur instinct pour juger de ce qui se passe autour d’eux.

Pour exceller dans votre rôle de gestionnaire et pour avoir du leadership auprès des employés et collègues que vous côtoyez, vous devez bien vous connaître. En ce sens, Êtes-vous un leader positif ou négatif? Un leader affectif ou cognitif?


* Pour en savoir plus sur les concepts de leader cognitif/affectif, leader positif/négatif – des composantes du modèle que je nomme les Forces Leaderiales – je vous invite à participer à la présentation de ma conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership. Cette conférence peut être présentée lors d’événements corporatifs tels que colloque, séminaire ou en formule lunch & learn. Veuillez communiquer au 514 712-1465 pour plus de détails.

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samedi 2 mai 2009

Tremblay VS Labeaume part III

Pour faire la promotion des activités estivales qui auront lieu à Québec, le maire Labeaume fait la tournée des grandes villes du Québec et de l’Ontario. Lors de son passage à Montréal, il en a profité pour rencontrer son ami Gérald.

- As-tu vu ma programmation pour l’été prochain?
- Non parle moi dont de ça mon Régis
- Tu sais qu’on va avoir le Cirque du Soleil pour un spectacle de 5 ans?
- Oui j’ai entendu parler de ça. C’est bien mais nous autres on a le siège social.
- Tu sais aussi que le Moulin à images va être de retour également pour 5 ans?
- Oui j’ai entendu parler de ça aussi. Mais tu sais mon Régis, avec l’environnement et la pollution, moi je préfère les moulins à vent!
- Moulin à vent… J’aime bien ton sens de l’humour mon Gérald.
- En plus Gérald, on vient de conclure une entente avec Sting. Ça ça va être presque aussi gros que McCartney l’an passé. Ça va être un gros show!
- Sting! Régis mon ami. Attention à ton français. Ce n’est pas parce que tu es à Montréal que tu peux châtier ta langue. Si tu veux mon avis Sting, y a rien là. Moi aussi je suis sur la corde raide!
- Ok ok j’ai compris ton humour mon Gérald. C’est vrai qu’elle est bonne, Sting sur la corde raide. Ce n’est pas tout à fait ce que je voulais dire mon Gérald.
- Ben tu vois Régis que tu comprends rien, je voulais juste que tu comprennes que moi à Montréal je vais avoir le Festival de l’humour. Tu viens ici pour me faire la leçon avec ton fla-fla de réalisations. Je ne me laisserais pas faire comme ça.
- Gérald ne soit pas susceptible STP. J’essaie juste de t’aider.
- M’aider m’aider je ne vois pas pourquoi tu penses que j’ai besoin d’aide. As-tu fini là de me parler de tes beaux succès?
- On va aussi recevoir Kiss mais là tu vas me dire que je suis grossier. Pourtant je veux juste te faire comprendre la bonne façon de gérer les choses
- Kiss! Franchement Régis, c’est un vieux groupe dépassé ça. Il n’y a rien à comprendre avec ça.
- Gérald, je ne veux pas t’insulter mais il faudrait que tu t’y mettes au plus vite. Kiss mon Gérald Kiss
- KISS! KISS! Reviens-en mon Régis. Un vieux groupe rock des années 70-80.
- Là Gérald tu me cherches. Pas dur à comprendre KISS
- Ben quoi Régis, tu veux que je commence à me déguiser pour ne pas me faire reconnaître sur la rue? Tu sauras que même si j’ai des problèmes, je n’ai pas honte de ce que je fais.
- Tu comprends pas Gérald. KISS, la méthode KISS tu connais? Keep it simple stupid
- Régis, je t’ai dit de faire attention à ta langue tout à l’heure. On parle en français à Montréal. En plus, tu sauras que je ne suis pas stupide même si tout s’écroule autour de moi.
- Je ne veux pas dire que tu es stupide mon Gérald. Mais tout le monde connaît la méthode KISS. Pourquoi tu n’essaierais pas de faire les choses plus simples à Montréal?
- Régis mon ami. Tu sais ce que le blogueur a déjà dit à notre sujet. Moi je suis un cognitif et toi un affectif.
- Ben oui je sais Gérald. Moi j’ai plus de facilité dans le day-to-day et toi t’es plus un gars de concept. Je comprends ça mais aide-toi un peu.
- Chacun ses forces mon Régis. Chacun ses forces.
- De toute façon, Lanthier m’a dit qu’il va faire sa chronique dominicale sur ma relation avec le Journal La Presse. Attendons demain pour mieux comprendre le mode de fonctionnement d’un cognitif.
- Tu peux toujours attendre mon Gérald mais je te jure qu’il faut que tu te mettes à la méthode KISS.
- Régis, reviens-en de ton Kiss. C’est bien beau ils font sauté des feux d’artifice dans leur spectacle mais tu sauras qu’à Montréal, on en a aussi des feux d’artifice avec l’international des Feux Loto-Québec.
- Ok Gérald j’abandonne. Lanthier l’a dit qu’entre un affectif et un cognitif, la communication ne passe pas. Y est hot ce gars-là. Un vrai expert du leadership.

Cliquez ici pour lire Tremblay VS Labeaume part II

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