jeudi 29 octobre 2009

Jean Charest: être à l'écoute

Dans mon temps… Ouucchh! Eh oui!, les anniversaires sont un inéluctable enchaînement qui contribue au souvenir! Mon gong annuel résonnera dans quelque jour. Cela combiné à l’actualité me fait penser au temps où comme mes collègues, je répondais: j’t’ingénieur! J’aimais être j’t’ingénieur. Non pas que je ne le suis plus mais je garde un bon souvenir de ce temps où Walkie-talkie à la main, téléphone de l’autre, je courrais à la rescousse de mon prochain! Que d’adrénaline contribuant au plaisir!

J’aimais être l’ingnégnieur car au-delà du soutien technique que j’offrais aux employés de production, mon rôle me donnait le privilège d’établir des relations souvent amicales, parfois très amicales. Autrement dit, je faisais partie des leurs; les employés horaires s’entend. Dans les circonstances, certains n’hésitaient pas à me confier leur état d’âme parfois concernant leur travail, souvent en regard à l’organisation.

Bien honnêtement, j’en ai entendu de toutes les couleurs. Comme cette fois, ou plus réalistement ces fois, où les temps d’approvisionnement n’avaient pas été considérés dans la mise à jour de l’échéancier de production. Conséquemment, l’ingénierie coupait les coins ronds. Pour ce qui est des bons de commande, ils sortaient des achats avant même que l’ensemble du design soit complété. Oui!, le concurrent engineering était à la mode! Ahaaa!, ce bon vieux temps…

"C’est pareil comme l’autre commande. Y a juste des petits changements à faire!!! Vous êtes capables…" Effectivement qu’on était capable! On était également capable de faire venir des pièces par avion afin de réduire les retards. C’était fou comme il y en avait de l’argent pour réparer les pots cassés. Argent qui faisait pourtant défaut lorsqu’il était temps d’agir pour prévenir. Ce qui m’avait amené à comprendre le concept des organisations réactives et proactives. J’en ai vu plusieurs du premier type, très peu du second. Leadership! Avez-vous dit leadership? Ouuups!

L’entreprise avait beau avoir endossé la philosophie du Just in time. Plusieurs constataient que les décisions «d’en haut» nous menaient au Just to late. Je me souviens encore de cette journée où les retards et les erreurs s’accumulaient. Il était question de mise à pied tellement la situation allait de mal en pis. Et cet employé de me dire le fond de sa pensée : Amenez-les les pièces! On va les construire vos engins. Cette fois-là je dois l’avouer, j’avais été surpris par ce cri du cœur.

Surpris d’entendre le désir de participer au succès alors qu’on a l’impression d’avoir les mains attachées. Surpris de voir le désir de travailler contraint par une intentionnelle déficiente planification.

J’aimais être ingnégnieur. J’aimais l’être peut-être parce que cela me permettait de voir les actions, les intentions, la façon d’être, les valeurs, l’authenticité des uns et les stratégies des autres. D’une certaine façon, probablement que j’aimais être entre l’arbre et l’écorce. Être entre l’arbre et l’écorce peut-être parce que je n’aime pas voir blanc? Peut-être parce que je n’aime pas voir noir?

J’aimais être l’ingnégneur et avec le recul, je réalise que j’ai aimé l’être parce que cela fut mon école pour apprendre et comprendre le leadership. Avez-vous dit leadership?

Lorsque j’étais l’ingnégnieur, j’ai pu observer le gouffre entre ceux qui voient les solutions aux problèmes et ceux qui veulent contrôler l’issue des problèmes. Et je dois avouer que c’est parfois stupéfiant de voir l’incompréhension des uns face à la diversion des autres. Le plus intéressant survient lorsque la situation persiste. À ce moment que l’on voit apparaître le dialogue de sourd et la perte de confiance des uns envers les autres alors que la solution serait si simple.

Que de souvenirs peut faire le son du gong en conjonction avec l’actualité. Remarquez, je ne voulais pas vous importunez avec mes souvenirs d’ingnégnieur. C’est juste que dans les derniers jours, j’ai pu voir dans la population la frustration que j’observais chez ceux que je côtoyais jadis. La même frustration due à un dialogue de sourds duquel s’ensuit une perte de confiance.

Vous m’excuserez si je pense à mes souvenirs en regardant l’actualité. C’est juste que la solution d’aujourd’hui me semble toujours aussi simple que celle d’autrefois. Lorsque j’étais ingnégnieur, il aurait fallu mieux planifier afin d’aller de l’avant. Aujourd’hui, il faudrait simplement planifier une commission d’enquête sur le monde de la construction pour aller de l’avant.

Pourquoi est-ce si difficile d’aller de l’avant? C’était vrai au temps de mes souvenirs. Cela semble l’être encore aujourd’hui. Cela semble difficile à faire pour ceux qui veulent contrôler la solution. Avouez qu’il serait facile d’aller de l’avant si simplement, Jean Charest était capable d’être à l’écoute!

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dimanche 25 octobre 2009

Impact de Montréal: Une équipe!

J’avais l’intention de vous en parler plus tôt mais la politique municipale en a décidé autrement. Je ne peux toutefois continuer à reporter le sujet jusqu’à l’épuisement des aléas car selon moi, la collusion et petits amis seront d’actualité pour encore plusieurs semaines. Et peut-être même plusieurs mois si le premier ministre Charest se décide à mettre sur pied une enquête publique. Mais comme on dit par chez nous ça, c’est une autre histoire.

Je ne vous surprendrai donc pas en disant que j’avais hâte de parler de la victoire de l’Impact de Montréal au championnat de la USL (United Soccer Leagues). En fait, j’avais drôlement hâte car cet été, plus précisément le 15 juillet dernier, j’abordais le problème de La qualité des relations humaines. Faut croire que les dirigeants de l’Impact ont lu ma chronique et compris le message. Yesss!


En juillet et comme je le dis dans ma conférence Le Secret du leadership, lorsque ça va mal dans une organisation, il ne faut pas chercher les solutions dans la technique, les processus ou les méthodes. Lorsque ça va mal dans une entreprise, il faut chercher la solution dans La qualité des relations humaines. Les résultats qu’a connus l’Impact en fin de saison démontrent que c’est exactement ce qu’ont fait les dirigeants du club.

Si on récapitule pour favoriser l’apprentissage, mentionnons dans un premier temps que cette année, l’Impact a connu un très mauvais début de saison. Au point où les contre-performances du club ont mené au congédiement de John Limniatis, l’entraîneur-chef. Il a été remplacé par son adjoint, Marc Dos Santos, qui n’a pas fait mieux dans les semaines qui ont suivi le changement. Je souligne l’enthousiaste présence de ce dernier ce soir à Tout le monde en parle.

Que la léthargie de l’Impact se soit poursuivie sous la gouverne de Dos Santos ne me surprend pas; nombreuses sont les organisations qui n’arrivent pas à déceler l’origine de leurs problèmes. Conséquemment, nombreuses sont les organisations qui ne prennent pas les bonnes décisions lorsque vient le moment d’identifier les problèmes de leadership internes.

Avec Marc Dos Santos, le Club a continué à cumuler les défaites et les revers. Les contre-performances se sont accumulées jusqu’à la mi-juillet. C’est lors d’un match où l'échec pointait à l’horizon que l’élément perturbateur s’est révélé au grand jour. À ce moment que Sandro Grande a pris Mauro Biello à la gorge. Un geste bien entendu inacceptable au sein d’une organisation.

Quelques jours après avoir lu ma chronique (je suppose!), la direction de l’Impact a finalement compris ce qui nuisait à La qualité des relations humaines. Le problème n’était pas l’entraîneur Limniatis comme les dirigeants du club l’avaient cru en début de saison. Le problème était le joueur de centre Sandro Grande qui d’ailleurs, avait été suspendu pour quelques jours par Limniatis plus tôt dans la saison. Après avoir lu ma chronique donc, le club a congédié Grande.

Après le départ de Sandro Grande, la cohésion a commencé à reprendre vie au sein du club. Graduellement, les performances se sont améliorées et ce, jusqu’au début des éliminatoires. Les victoires ont alors garni le palmarès de l’Impact. En fait, le club a gagné toutes les parties des séries éliminatoires.

Avec le recul, il est facile de comprendre qu'après le départ de Grande, les joueurs ont repris graduellement confiance en eux et les autres. Autrement dit, suite au congédiement de Grande, la «chimie» est revenue entre les joueurs de l’Impact. Une fois engagé dans les séries, le mot victoire s’est mis à raisonner dans les médias et assurément dans le vestiaire des joueurs.

Avant le match final, j’ai bien aimé les mots de Dos Santos. Ça ressemblait à ce qui suit: "Nous sommes bien préparés mais le stress, ce n’est qu’une fois sur le terrain que l’on peut le gérer." Il parlait également de confiance. Et c’est justement ce que ça fait La qualité des relations humaines au sein d’une organisation. Ça donne confiance. La confiance des uns envers les autres.

La saison 2009 de l’Impact est un bel exemple comme quoi il ne faut pas chercher les solutions dans la technique, les processus ou les méthodes lorsqu’on observe des problèmes dans une organisation. La saison 2009 de l’Impact démontre que les solutions se trouvent dans La qualité des relations humaines. La saison 2009 de l’Impact démontre que La qualité des relations humaines a une incidence directe sur le succès d’une équipe!

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vendredi 23 octobre 2009

Labonté: Acte de leadership

Dimanche dernier, je mentionnais que les aléas relatifs aux contrats à la ville de Montréal commencent à m’enquiquiner. Mon impression était que ça n’en finit plus de finir. Eh bien!, je m’excuse! Je me suis trompé. J’ai pris connaissance de mon erreur hier soir en regardant l’entrevue de Benoît Labonté à Radio-Canada. Entre nous, n’est-ce pas ce qu’on appelle un rebondissement? À moins qu’il soit plus juste de parler du début du commencement!

Pour ma part, j’ai bien aimé le huis clos car il nous montre on-ne-peut-plus-clairement où en est notre démocratie. Du moins, il démontre que le fonctionnement de nos systèmes de gouvernance est profondément malade. Remarquez, malade pour être polie car le juste mot est probablement perverti. Perverti parce que perversion.

Les révélations de Benoît Labonté laissent croire qu’il y a perversion derrière les « j’ai vérifié les faits », « il a mon entière confiance » ou toute autre louange d’intégrité irréprochable que vous avez entendu lors des derniers jours. Derrière toutes ces belles paroles, il y a perversion. La perversion du pouvoir pour le pouvoir.

Après la diffusion de l’entrevue, n’était-ce pas délectable d’entendre les uns comme les autres tenter de discréditer les propos de Monsieur Labonté? D’autant plus délectable que les tentatives de discrédit étaient un copier/coller des affirmations de droiture qu’utilisait il y a tout juste une semaine, celui devenu paria. Affirmations dans le genre, «Je n’ai jamais rencontré Tony Accurso.», «Je n’ai jamais eu connaissance de ça.» ou encore, «J’ai fait vérifier et tout cela n’est pas fondé.»

Personnellement, je ne sais plus ce qui est vrai. Je ne sais plus ce qui est faux. D’autant plus, ou d’autant moins, que tous affirment avec l’assurance du roc de Gibraltar. Dans les circonstances, avez-vous pensé à quoi pourrait ressembler la tenue d’une enquête publique sur l’industrie de la construction? Pouvez-vous imaginer tout ce que pourrait avoir à dire Tony Accurso s’il lui venait la même idée que Benoît Labonté?

Imaginez la teneur d’une enquête publique si Tony Accurso se disait, « Je vais couler mais vous allez couler avec moi!» ou, «Je ne serais pas le bouc émissaire de toute cette affaire-là. » Imaginez même si cela vous semble inimaginable. Si Tony Accurso prenait la parole dans le cadre d’une enquête publique, il est fort probable que cela n’aurait jamais été aussi vrai, la vengeance est douce au cœur de l’indien.

Certes, plusieurs diront que Monsieur Labonté n’est qu’un gars qui cherche à sauver sa peau. Moi-même je doute qu’il serait passé à table s’il n’y avait pas eu les délateurs masqués et la révélation des numéros de téléphone par Paul Larocque de TVA. N’empêche, ce qu’il faut comprendre de tout ça est qu’un leader n’est pas toujours celui qui a une démarche irréprochable.

Le leader est quelqu’un aux prises avec ses désirs et pulsions. Un leader est quelqu’un qui tente de satisfaire ses besoins d’une façon, parfois d’une autre. Un leader est quelqu’un qui à l’occasion, réalise qu’il est dans l’erreur. C’est à ce moment qu’il peut prendre conscience qu’au lieu de se servir, il serait mieux de tenter de servir.

Servir au lieu de se servir. Lorsque Benoît Labonté a accepté de révéler les dessous du financement des partis politiques, il a choisi de servir au lieu de se servir. Bien sûr qu’il le fait en partie pour refaire sa crédibilité. Toutefois, ce qu’il retirera comme avantage sera bien mince comparé à ce que la communauté gagnera advenant une enquête publique.

Par son geste, Benoît Labonté force la tenue d’une enquête publique. Par son geste, Benoît Labonté a dit ce que tout le monde sait dans la classe politique mais que personne n’ose dire. Par son geste, Benoît Labonté a simplement fait acte de leadership.


À lire également :
Josée Legault (Voix Publique, Voir) : Le syndrome Jean Brault
Katleen Lévesque (Le Devoir) : La mafia est à l’hôtel de ville depuis longtemps
André Pratte (Le blogue de l’édito Cyberpresse) : Perte de confiance totale!

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lundi 19 octobre 2009

Crise de leadership à Montréal

Ce soir à Radio-Canada, je regardais le débat des chefs aspirants à la mairie de Montréal. Un débat qui évidemment, m’a fait penser au leadership. Comment aurait-il pu en être autrement? Surtout après le week-end qui vient tout juste de se terminer. Les postulants ont beau nous parler de leadership, cela ne fait pas d’eux des leaders.

Commençons avec Louise Harel qui affirme avoir agi prestement dès qu’elle a constaté que Benoît Labonté ne pouvait pas aller rétablir sa crédibilité au réseau TVA. Par contre, elle ne mentionne pas que la veille, elle réitérait sa confiance envers son bras droit. «Je suis à ses côtés parce que j’ai confiance en lui.» Comme Gérald Tremblay, elle mentionne avoir agi dès qu’elle a su.

Le problème de Louise Harel et Gérald Tremblay n’est pas d’avoir agi ou non. Le problème est qu’ils ont agi une fois qu’ils n’avaient plus le choix de le faire. Agir parce qu’on est forcé de le faire, ce n’est pas du leadership. Le leader n’agit pas parce qu’il est obligé. Le leader agit parce que son âme et conscience le motive à le faire. Agir parce qu’on voit l’eau bouillir autour de soi, ce n’est pas la façon d’agir du leader. Un leader agit en fonction de ses valeurs et de ses convictions réelles et profondes.

Un autre problème qui affecte actuellement le leadership est le mode «affirmation». Mode dans lequel se retrouvent les candidats à la mairie. Je sais bien que d’une élection à l’autre, de la municipale à la fédérale en passant par la provinciale, c’est toujours la même histoire. Tous semblent avoir la solution infaillible pour la prospérité et tout ce que vous voulez.

Le leader n’est pas celui qui est implacable. Le leader est celui qui est capable d’humilité. Le leader est celui qui est capable d’admettre ses torts, capable d’admettre ses erreurs. Le leader n’est pas celui qui laisse croire qu’il n’a que des solutions à tous les problèmes. Le leader est celui qui admet qu’il n’a pas nécessairement la solution ici maintenant et tout de suite. Le leader est celui qui explique qu’il trouvera une réponse aux problèmes qu’il croise sur son chemin et ce, au meilleur de ses connaissances.

Dans le registre de l’affirmation, que dire de monsieur Tremblay qui ne voyait pas de problème à ramasser 360 000$ lors d’une activité chez Frank Zampino. Celui-là même qui a causé la controverse à la ville de Montréal et qui a dû démissionner de chez son nouvel employeur. De ces 360 000$, que 50 000$ soient déclarés dons anonymes, monsieur Tremblay n’y voit pas de problème non plus. "Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, ce n’est pas illégal. C’est la loi. Que l’on change la loi s’il le faut."

Un leader ne justifie pas ses actions en expliquant qu’il n’a pas contrevenu à la loi. Un leader agit en fonction de règles d’éthique rigoureuses qui le guident dans sa conduite, ses décisions et ses choix.

Lors du point de presse après le débat, un journaliste demandait à Louise Harel si elle avait regardé les livres avant de joindre le parti Vision Montréal. Elle a répondu par l’affirmative en enchainant sur sa politique de divulgation des dons. Pour contourner encore mieux la question, elle a de nouveau interpellé les citoyens à faire des dons afin que la démocratie se porte mieux.

Louise Harel n’est pas la première politicienne à ne pas répondre à une question. Pour autant, cela ne veut pas dire que c’est la bonne façon de faire pour développer le leadership. Le leader n’est pas celui qui se défile face aux responsabilités. Le leader est celui qui répond aux questions que les gens lui posent. Il le fait car il n’a pas peur de perdre sa crédibilité.

Pour terminer, j’aimerais préciser que le leader dont il était question dans cette chronique est bien entendu celui qui agit pour le bien de son entourage. Dans mon modèle du leadership, je qualifie ce leader comme étant positif. Celui dont les actions visent le succès de l’équipe et non seulement son propre succès.

Vous l’avez compris par vous-mêmes, agir comme le leader positif semble être une utopie aux yeux de plusieurs. Vous avez également compris que faire autrement mène directement à une crise de leadership.


À lire sur le même sujet :
Jeanne Corriveau et Marco Bélair-Cirino (Le Devoir): Un débat sous haute tension
Le blogue de l’édito (Cyberpresse): Débat des chefs: Beaucoup d’attaques peu de vision

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dimanche 18 octobre 2009

Benoit Labonté: Fumée sans feu?

Non mais là les amis, baleine! Oui oui baleine! C’est assez! Pensez-vous que j’ai juste ça à faire des chroniques pour mon blogue! J’ai commencé la présente samedi matin. Je l’ai rectifié samedi soir suite aux réactions de l’intimé en rapport aux révélations de Rue Frontenac et de Radio-Canada. Et dimanche matin 10h15, voilà t’y pas qu’il démissionne de Vision Montréal. À noter que le monsieur affirmait n’avoir rien à se reprocher puisque blanc comme neige. Blanc comme neige! Avez-vous dit blanc comme neige?

Récapitulons ou si vous préférez, recyclons! Les faits ou la chronique, c’est selon.

Vendredi soir, il y avait un autre individu mystère au Téléjournal de Radio-Canada. Semble-t-il qu’il y en avait également un à TVA. Je n’ai pas vu ce dernier mais celui de Radio-Canada portait un gros capuchon sur la tête, dans le genre de ceux que les boxeurs arborent avant le combat. Évidemment, l’individu se cachait la tête pour ne pas être reconnu. Sa voix était d’ailleurs remplacée par celle d’un narrateur. Il était là pour nous faire part d’une autre magouille politique. Une de plus! Cette fois-ci, c’est Benoît Labonté qui est en cause. Comme on dit, ça n’en finit plus de finir! En ce dimanche soir, on peut affirmer qu'il en est de même des rebondissements!

Lorsque j’ai vu le capuchonné vendredi soir, j’ai réagi. Cela me semble devenir une habitude que de dénoncer dans l’anonymat. Une fois, deux fois, cela peut aller. Mais là, ça commence à ressembler à un festival. Remarquez, peut-être que le festival de l’enveloppe brune dure depuis des lustres sans que la population, ainsi que l’auteur de ses lignes, n’en ait la moindre idée?

Pour ce qui est des anonymes, ne pourrait-on pas voir le visage de ceux qui ont des choses à dire? Je veux bien croire que les journalistes vérifient leurs sources mais il y a tout de même une limite à dénoncer les autres derrière le masque. À ce que je sache, monsieur Labonté n’est pas membre en règle d’un quelconque groupe illicite. Pourquoi alors cette peur de parler à visage découvert?

Masque ou pas… heuu… oups! Nuage ou pas, le soleil se lève comme il en a l’habitude et samedi ne fait pas exception à la règle. Un habituel samedi qui devient une intéressante journée alors que Benoît Labonté crie à l’odieux de ce qu’il qualifie être une tentative d’assassinat politique! Encore plus intéressant de prendre connaissance qu’il ne sera plus le bras droit de Louise Harel malgré le fait que selon lui, il est victime d’une campagne mensongère.

Pourquoi prendre ces distances si monsieur Labonté n’a rien à se reprocher? Il le fait bien entendu parce qu’il affirme être un joueur d’équipe. Après le leadership, y a-t-il mieux qu’être un joueur d’équipe! Avez-vous dit joueur d’équipe?

Évidemment que Benoît Labonté n’a rien à se reprocher. Il veut juste ne pas nuire à la candidature de Louise Harel. Il ne veut pas nuire à madame Harel qui comme par hasard, fait campagne sur l’inaptitude du maire sortant à contrer les scandales financiers. Tout de même intéressant de constater que les défenseurs de l’intégrité se retrouvent dans le rôle de l’arroseur arrosé!

Mais tout cela n’était qu’un constat puisque comme vous le savez, après samedi, vient dimanche. Ce qui, à bien y penser, est tout à fait normal. Normale puisque c’est le jour du Seigneur. Normale d’aller à la confesse. Normale que Benoît Labonté se confesse à Louise Harel. Confession des p’tites visites au restaurant, des p’tits coups de téléphone ou des p’tites enveloppes brunes? Autrement dit, normale qu’il démissionne de Vision Montréal.

Bon ben c’est ça qui est ça lorsqu’on aime le mot leadership. Certains nous parlent de «nos leaders politiques». Moi personnellement, je n’ai rien contre les «chefs politiques» mais avant d’utiliser l’expression «leaders politiques», faudrait y penser par deux fois.

Si vous voulez mon humble avis, on n’en a pas besoin de leadership si le dessein est de magouiller dans le but de parvenir au pouvoir. J’espère simplement ne pas être le seul à voir les choses comme ça.

Et là vous vous demandez pourquoi je commente l’actualité sous l’angle du leadership. Et bien cela me semble évident puisque c’est ça qui est ça. Il n’y a pas de fumée sans feu!


Sur le même sujet:
Voix publique de Josée Legault (Voir), La malédiction Accurso?
Le blogue de Patrick Lagacé (Cyberpresse), Asphalte: une tête tombe, celle de Benoît Labonté
Le blogue de l’édito (Cyberpresse), Benoît Labonté et les enveloppes brunes, qui dit vrai?
Marco Bélair-Cirino (Le Devoir), Harel expulse Labonté

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vendredi 16 octobre 2009

Bons gestes pour rester un leader

Mon premier est l’article de Nathalie Vallerand publié dans le journal Les Affaires cette semaine, Les bons gestes pour devenir leaders – également sur Urgence Leadership. Mon second est l’émission télé Enquête sur la collusion dans l’industrie de la construction diffusée hier soir à Radio-Canada. Mon troisième est le ministre Raymond Bachand qui réfère le dossier à la police. Mon tout est question de leadership! Avez-vous dit leadership?

Inutile de vous le cacher, l’article de Nathalie Vallerand me laisse sceptique. Il commence ainsi, Voici les bons gestes pour devenir leader. Je résume les points clés :

1- Se trouver un mentor ou plusieurs.
2- Oser davantage
3- Réseauter
4- Traiter les autres avec respect.

Lorsque je lis ce genre d’affirmation concernant le leadership et que je regarde l’actualité, je me reconfirme la pertinence de mon entreprise dans le monde des services-conseils. J’ai toutefois un regret. Lorsque les gens vont prendre conscience de la qualité de mes services et la justesse de ma vision, je ne pourrai pas tous vous servir!

Comme j’aime le dire, on veut des leaders, à condition de garder le contrôle. On veut des leaders, à condition qu’ils fassent ce qu’on leur dit. Autrement dit, c’est bien beau avoir un ou des mentors mais si c’est pour se faire dire de suivre le courant et de ne rien changer à ce qui se fait, on se retrouve avec des scandales gros comme le bras. À vrai dire, des scandales gros comme les gros bras!

Le mois dernier dans Avez-vous dit leadership?, je citais Michel Arsenault de la FTQ : "La FTQ craint une enquête publique. Parce qu’on est présentement dans une crise économique… Si on a une enquête, j’ai peur que ça retarde la mise en marche de ces chantiers-là…" Après le reportage d’Enquête, je comprends mieux.

Je comprends que Monsieur Arsenault a peur d’oser davantage et ainsi demander une commission d’enquête sur le milieu de la construction. Dans le monde de la construction, le mot d’ordre est probablement le suivant: Farme ta yeule!, si tu veux pas avoir la visite des tits n’amis. On repassera pour traiter les autres avec respect.

Que dire de la réponse du Ministre Raymond Bachand alors qu’un journaliste lui parle de commission d’enquête. "Moi ce qui m’importe, c’est les arrestations.", tout en affirmant faire confiance à la police dans ce dossier.

Ce matin à l’émission C’est bien meilleur le matin diffusée à la radio de Radio-Canada, Jean Cournoyer, ancien maire et ancien ministre du travail au gouvernement du Québec est interviewé par Franco Nuovo. Il mentionne qu’une commission d’enquête fait peur au politicien parce tu sais quand elle commence. Mais tu ne sais pas quand elle va finir. Et tu ne sais pas ce qui va se passer pendant. Parce que ça, ça prend toute sorte de bords et tout côté.

Semblerait-il que les compagnies de construction sont de gros donateurs pour les partis politiques. Il n’y a effectivement rien de mieux que le réseautage pour devenir un bon leader!

À vrai dire, il y a peut-être une chose que je n’ai pas comprise avec le leadership. Je n’ai peut-être pas compris que les bons gestes pour devenir leader ne sont pas les bons gestes pour rester un leader!

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mardi 13 octobre 2009

Régis Labeaume lance et compte!

Ne cherchez pas à comprendre, il y a des sujets comme ça. Il y a des sujets qui sont incontournables. Incontournable en particulier ici au Québec. Incontournable plus particulièrement là-bas à Québec! D’ailleurs, l’adage le dit trop bien. Jamais deux sans trois. Quoique pour rester dans le sujet, il serait plus juste de faire référence au tour du chapeau.

Après son 400e, après son Red Bull Crash Ice, après le retour du Moulin à images, après l’arrivée du Cirque du Soleil dans sa ville, le Maire de Québec revient à la charge. Il revient à la charge, pour ne pas dire qu’il revient à fond de train. De toute façon, vaut mieux s’en tenir à la charge parce que le train, oubliez ça.

Évidemment, si vous vous intéressez au leadership, vous devez vous demander comment il fait ce Régis. Oui!, oui!, comment il fait Régis. Parce qu’entre nous, il n’a plus besoin de Labeaume pour qu’on sache qu’on parle de lui.

N’empêche! N’empêche, comment fait-il? Comment fait-il pour mener ses projets? Comment fait-il pour les mener à terme les uns après les autres? Avouez que ça commence à être intrigant!

Comment se fait-il qu’un homme plutôt ordinaire, un homme pas vraiment grand, un homme sans grande manière, un homme sans réel charisme, un homme qui ne fait pas dans la dentelle, un homme fier de ne pas faire dans la dentelle, un homme qui affirme ne pas vouloir faire de politique, un homme disons, plutôt terre-à-terre bref, comment se fait-il que Régis Labeaume accumule les succès les uns après les autres?

Évidemment, si vous êtes un fidèle lecteur, vous connaissez une partie de la réponse. À tout le moins, vous connaissez le début de la réponse. C’est tout simplement que Régis est un leader affectif.

Vous savez également que le leader affectif est celui qui s’intéresse à l’humain plus qu’aux idées. Du moins, plus à l’humain que les grandes idées. En fait, celui qui préfère l’action à la réflexion. Mais plus encore, c’est celui qui est attentif aux autres. Celui qui s’assure d’avoir été bien compris. Celui qui s’assure d’avoir bien compris.

Dernièrement, Régis nous a donné des exemples de sa méthode. En particulier lorsqu’une journaliste insistait pour en savoir plus concernant le retour des Nordiques à Québec. Et lui de répondre qu’il aurait d’autres nouvelles dans les prochains jours. Tout en ajoutant, "Est-ce que ça vous convient?" Rien de mieux que de s’assurer d’un commun accord lorsqu’on veut démontrer notre respect de l’autre.

Autre bel exemple avec l’Infoman national, Jean-René Dufort. Comme tout bon journaliste, ce dernier voulait son scoop. Et Régis de lui répondre. "Venez nous revoir la semaine prochaine. Mes amis de Québec sont là et je ne peux pas vous dire plus que ce que je leur ai dit." Une façon de faire comprendre: «Je vous aime bien mais je vous traite sur le même pied d’égalité que les autres.»

Lorsqu’on regarder aller Régis Labeaume, on comprend que le leadership, ce n’est pas nécessairement compliqué. En regardant Régis Labeaume, le leadership se résume ainsi: «Soyez vous-même, soyez direct. Pas de tataouinage faut que les choses avancent.» ou encore, «Qu’est-ce qu’il faut pour que ça fonctionne?»

Comment se fait-il que Régis Labeaume mène à terme ses projets? Rien de plus simple à comprendre en ce 30e anniversaire de l’entrée des Nordiques dans la LNH. C’est tout simplement qu’il ne s’enfarge pas à la ligne bleue. Surtout, il ne niaise pas avec le puck.

Autrement dit, Régis Labeaume mène ses projets à terme tout simplement parce qu’il lance et compte!

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dimanche 11 octobre 2009

Harper: I need somebody to love!

Dans ma dernière chronique, j’exprimais mes doutes concernant Michael Ignatieff: je ne crois pas qu’il lit mon blogue. Pour ce qui est Stephen Harper par contre, tout me laisse croire qu’il est l’un de mes fidèles lecteurs. Et c’est probablement ce qui explique que dorénavant, tout le monde sait qu’il est un fan accompli des Beatles.


Stephen Harper a bien compris ce dont il était question dans Le Meneur du mois d’avril 2008, Leadership hiérarchique, il n’y a rien de mieux pour développer son leadership que de faire connaître aux autres qui on est réellement. Il est également fort probable qu’il ait aimé le Meneur de décembre 2007, Authentique Noël, et c’est pourquoi il a enlevé son masque pour être un peu plus authentique.

D’accord!, assez d’autopromotion. Quoique je ne le dirais jamais assez. Pour développer son leadership, il n’y a rien de mieux que d’enlever son masque et d’être soi-même. Pour que les autres vous suivent, ne pensez-vous pas qu’il serait justifié qu’ils connaissent réellement qui vous êtes? Réalisez-vous que la confiance que vous aimeriez qu’ils vous accordent est largement tributaire des perceptions qu’ils ont de vous? En tout cas, soyez assuré d’une chose, Stephen Harper l’a compris.

C’est un secret de polichinelle, les perceptions que les uns ont des autres sont souvent plus ou moins fondées. Il est donc à votre avantage d’agir afin de changer ces perceptions par des faits tangibles. Et c’est exactement ce qu’a fait Stephen Harper au Centre national des arts d’Ottawa.

En chantant avec Yo Yo Ma, le premier ministre a voulu démontrer qu’il n’est peut-être pas aussi froid et austère que son apparence le laisse croire. Indéniablement, sa performance a transformé des croyances. Il suffit de voir la réaction des musiciens derrière lui et celle de l’auditoire pour s’en convaincre.

Au début de la vidéo, remarquez les rires de l’auditoire alors qu’on entend des ahum ahum. Aussi, observez le Premier violoniste (le nœud papillon) alors que la foule réagit aux premières paroles de Stephen Harper. Il a beau vouloir garder le décorum du grand orchestre, il ne peut se retenir de rire de bon cœur. Que dire de cette violoniste derrière lui qui elle bat la mesure avec son archet! Et la foule qui se met à applaudir pour suivre le tempo. Tout simplement mémorable.

Un autre moment fort survient au premier refrain alors que Stephen Harper répond "I need somebody to love". C’en est trop pour l’auditoire et cette fois, elle éclate de rire. Stephen Harper acquiesce avec un sourire en coin tout en hochant de la tête comme s’il voulait dire: «Eh oui!» Il semble fier de son coup et je le comprends.

Si vous aspirez au leadership, il est important que vous compreniez tout le sens de cette vidéo. En prenant place derrière le piano, Stephen Harper atténue de nombreux préjugés défavorables à son endroit. En chantant les paroles I need somebody to love, il devient sympathique car il affirme indirectement ce que plusieurs pensent de lui. Comme on dit, faute avouée, faute à demi pardonnée.

Vous comprenez? Lorsqu’il est question de leadership, il n’y a rien de mieux que de faire un pied de nez aux préjugés non fondés. Si vous aspirez au leadership, n’ayez pas peur de montrer aux autres qui se cache derrière le masque du dirigeant qui vous sied si bien.

Allez-y! Foncez! N’ayez pas peur de le dire. Tous les dirigeants ont ce sentiment refoulé au fond d’eux-mêmes. Tous les dirigeants need somebody to love!

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samedi 10 octobre 2009

Ignatieff: Savoir s'entourer

Après La mascarade du cas Coderre qui a permis de tourner la page afin de supposément, aller de l’avant, il y a eu nomination au sein du parti Libéral du Canada. Il fallait s’y attendre, la nature a horreur du vide. Et à bien y penser, voilà peut-être ce qui explique la nomination de Marc Garneau comme représentant de Michael Ignatieff au Québec. Vous me suivez?

Horreur du vide, Marc Garneau? N’est-ce pas qu’elle saute aux yeux? Mais oui! Garneau, astronaute, l’espace, le vide! La nature a horreur du vide. Marc Garneau qui remplace Denis Coderre. Me semble qu’elle est évidente! Michael Ignatieff a pensé que comme astronaute, Marc Garneau saura composer avec le vide laissé par Denis Coderre. Comme je vous l’ai déjà dit, «Tout est dans tout!»

Personnellement, je veux bien croire que ce n’est pas le vide qui fait peur à Marc Garneau. Il faut toutefois l’admettre, ce n’est pas cette compétence qui va l’aider dans ses nouvelles fonctions. Ce dont Marc Garneau a besoin pour satisfaire les exigences de son nouveau mandat, c’est de leadership. Et sur ce point, c’est une tout autre histoire.

Une tout autre histoire qui se répète puisqu’elle me fait penser à mes maires fétiches. Vous vous souvenez d’eux? Messieurs Tremblay et Labeaume? Le cognitif et l’affectif? C’est la même chose avec Messieurs Garneau et Coderre. Le premier est un cognitif, le second un affectif. Et c’est là que le bât blesse pour Michael Ignatieff. Le pire est qu’il blesse plus d’une fois.

Le bât blesse pour Michael Ignatief parce qu’il ne doit pas lire mon blogue! S’il l’avait fait, il aurait compris qu’on ne nomme pas un leader cognitif comme organisateur politique. Pour s’en convaincre, on peut regarder à nouveau ce qui se passe à la ville de Montréal et à la ville de Québec. On s’empêtre à Montréal et on carbure à Québec. Pas dure à comprendre me semble!

Le bât blesse pour Michael Ignatieff lorsqu’il commente les sondages: «L’important est que je me fasse connaître des Canadiens afin qu’ils sachent qui est Micheal Ignatieff.» Exactement ce que disait avant lui Stéphane Dion. Michael Ignatieff attribue la baisse des Libéraux aux campagnes publicitaires des Conservateurs. «Ils m’ont mis dans un cadre qui n’est pas le vrai Michael Ignatieff.» Une vraie réaction d'un cognitif. Très bonne compréhension mais très peu d'actions! L’histoire se répète vous disais-je!

Finalement, le bât blesse pour Michael Ignatieff parce qu’il devrait savoir que la plus grande compétence d’un leader, c’est de savoir s’entourer. Et à ce niveau-là, il aurait dû savoir que bien s’entourer, c’est aller chercher des gens complémentaires à ce que nous sommes.

Pour bâtir une équipe performante, cohérente, productive, gagnante, il ne faut pas aller chercher du monde qui sont comme nous. Il faut aller chercher des individus qui nous apportent les aptitudes et les compétences qu’on n’a pas. Sur ce point, ça blesse fort car MM Ignatieff et Garneau sont deux individus fortement cognitifs.

Leader affectif et leader cognitif, c’est ce dont je parle dans ma conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership. Il me fera plaisir de vous la présenter au sein de votre entreprise afin d’aider vos gestionnaires à devenir de meilleurs leaders. C’est une conférence qui peut très bien convenir dans le cadre d’un lunch & learn. Communiquez avec moi pour connaître mes disponibilités.

D’ici à ce que vous entendiez ma conférence, évitez de faire l’erreur de Michael Ignatieff. Évitez de construire une équipe avec des gens qui n’ont pas de compétences complémentaires aux vôtres. Non ce n’est pas compliqué le leadership, parfois, il suffit de savoir s’entourer!


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dimanche 4 octobre 2009

Le cas Coderre: la mascarade

Je ne vous le cacherai pas fidèles lecteurs, le thème de ma chronique dominicale était décidé depuis l’annonce du passage de Denis Coderre à Tout le monde en parle (TLMEP). Je sais, j’abordais le sujet chaud de l’heure mercredi dernier mais les tractations et déclarations des uns et des autres rendaient la chose incontournable pour ce dimanche.

D’entrée de jeu, je dois vous avouer que je suis encore médusé alors que j’écris ce texte. Oui!, médusé car je m’attendais à une déclaration-choc de l’ancien lieutenant politique libéral du Québec. Ma stupéfaction est due au fait qu’elle n’a pas eu lieu. En place, Monsieur Coderre, fin stratège, a avoué candidement à la caméra que le parti libéral est un grand parti et qu’il faisait toujours confiance en Michael Ignatieff. Fin stratège car mon impression est qu’il a tout simplement voulu éviter l’odieux que les autres aimeraient lui faire porter.

Mercredi dernier, je vous réitérais mes phrases fétiches : «On veut des leaders, à condition de garder le contrôle. On veut des leaders, à condition qu’ils fassent ce qu’on leur dit.» En ce sens, il n’y a pas plus révélateur que les paroles de Michael Ignatieff : «Pour chaque geste que l’on fait, il y a des conséquences. Je suis très clair là-dessus. M. Coderre le sait très bien.»

Si ce n’est pas ça vouloir garder le contrôle ou que les autres fassent ce qu’on leur dit, quelqu’un pourrait-il me donner des cours de lecture S.V.P.?

Voici une autre belle déclaration rapportée par les médias ce dimanche: «L’équipe du Québec c’est vous, et le chef c’est moi.» Y a-t-il plus autoritaire que ça?

Et que dire de ces autres affirmations comme «le moment de tourner la page» ou «l’équipe est plus forte que jamais» ou encore, «Ce qui compte, ce n’est pas ceux qui ne sont pas là. Ce qui compte, c’est qui est là. Et la salle sera pleine de militants, de bénévoles, de candidats, de présidents d’association, c’est ça qui compte.»


Oui on en veut des leaders, à condition qu’ils fassent ce qu’on leur dit! Oui on en veut des leaders, à condition de garder le contrôle! N’est-ce pas ça l’un des enjeux du leadership au sein des organisations? Le contrôle? Le contrôle de ceux qui aimeraient l’avoir?

On a beau dire que LE leader est motivant, fin, gentil, visionnaire, etc., la réalité est que plusieurs sont là avant tout pour être dans la position où leurs idées auront préséance sur celles des autres. Et bien honnêtement, il est là le problème du leadership. Le problème du leadership, il se trouve là où on trouve les uns ou les autres qui recherchent le pouvoir sans vouloir l’avouer.

Lorsqu’on recherche le pouvoir, c’est à ce moment que l’on glisse sous le tapis les problèmes d’unité. C’est à ce moment que l’on affirme qu’il vaut mieux tourner la page. À ce moment que l’on déclare qu’il faut aller de l’avant.

Si jamais il vous arrivait d’avoir en bouche toutes ces belles déclarations, peu importe la raison, peu importe les circonstances, peu importe vos motivations, faites un pas en arrière pour prendre un peu de recul.

Si jamais il vous arrivait d’avoir en bouche toutes ces belles déclarations, faites un pas en arrière pour prendre un peu de recul. Du moins, faites-le si vous croyez au leadership. Faites-le car c’est la meilleure façon de prendre conscience que dans les faits, vous ne vous apprêtez qu’à reproduire une simple mascarade.

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