dimanche 28 mars 2010

Vos employés s'emmerdent!

Vous m’excuserez pour ce vlan! dans les dents. Mais vous en conviendrez avec moi, quoi de mieux qu’un titre percutant pour attirer l’attention? Parce que depuis le temps qu’on se connaît, vous m’en auriez voulu si j’avais omis de vous parler de cet épineux problème. Et entre nous, ce n’est toujours bien pas de ma faute si vos employés s’emmerdent au travail. Leadership! Avez-vous dit leadership?

Leadership ou pas, si vous n’aimez pas le sujet du jour, inutile de vous en prendre à moi. Après tout, je ne suis que le messager. Le message, lui, provient du sondage de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. Et selon le sondage, « 34 % des travailleurs québécois estiment que leur employeur n’utilise pas pleinement leur potentiel ou leurs compétences ». Toujours selon le sondage, le pourcentage passe à 44 % pour les Montréalais. Ce qui entre nous, n’est vraiment pas loin de la moitié de l’équipe!

Avouez que l’information est intéressante lorsqu’on pense à la pénurie de main-d'œuvre qui va revenir hanter les recruteurs au fur et à mesure que les effets de la récession vont s’atténuer. D’autant plus intéressante lorsqu’on pense que le mot d’ordre au sein des entreprises est motivation, rétention, mobilisation, travail d’équipe, leadership! Encore une fois leadership? Leadership!

Mais l’humain étant ce qu’il est, quoiqu’il serait plus juste de dire dans ce cas-ci, le gestionnaire étant ce qu’il est, certains vont dire que de toute façon, ce 34 % n’est rien d’autre que la mesure des éternels insatisfaits. Ce qui selon moi, est une façon comme une autre de ne pas prendre le taureau par les cornes. Une façon qui vous l’aurez compris, je n’endosse pas.

Mais au-delà du taureau et des insatisfaits, la vraie question est bien entendu de se demander comment se fait-il que 34 % des employés ont le sentiment que leur plein potentiel n’est pas utilisé? Personnellement, je dirais que le problème s’explique en deux mots : confiance et contrôle. Le manque de confiance envers les employés. Le contrôle que l’on veut garder pour soi-même souvent par peur ou par ambition.

J’ai encore souvenance de ce temps en début de carrière, s’en était devenu un running-gag, combien ça coûte? Combien de fois les employés se font dire de ne pas utiliser leur imagination ou de ne pas mettre à profit leur créativité par ce trop bien connu, combien ça coûte? Si je me fie à ce 34 % des statistiques, peut-être plus qu’on le pense!

Pourquoi ne pas faire confiance aux employés lorsqu’ils ont des idées? Pourquoi ne pas leur dire : "Wow! ça me semble intéressant. Je ne suis pas entièrement convaincu, j’ai des réserves, mais si tu y crois, vas-y, essaye-le."

Mon impression est que trop souvent, on n’ose donner notre accord parce qu’on a peur de perdre le contrôle; le contrôle des finances, le contrôle de pouvoir dire oui, de pouvoir dire non, le contrôle qui permet d’être celui qui sait, à moins que ce ne soit que le contrôle de nos propres peurs.

Évidemment, d’autres vont préférer croire que le sondage doit être erroné ou qu’il ne s’applique pas à leur entreprise puisque tout le monde est débordé dans leur département. Cela est fort possible qu’ils soient débordés, mais justement, peut-être le sont-ils à faire les mauvaises choses! Peut-être sont-ils débordés à cause de l’inefficacité des procédures? De la paperasserie? Des façons de faire qu’ils pourraient optimiser en utilisant leur plein potentiel? Mais je sais, combien ça coûte!

La solution pour optimiser le potentiel des employés est selon moi l’implantation de ce que j’appelle, une Culture du leadership; un sujet dont il est question dans le volume 3 de mon infolettre, Le Meneur! Le mensuel du leadership. Une culture du leadership, ça favorise la mise en œuvre des talents de lui, l’autre et chacun. La culture du leadership canalise les efforts vers le bien commun dont entre autres et principalement, le succès de l’organisation.

Avec les départs à la retraite des baby-boomers dans les prochaines années, la pénurie de main-d'œuvre due à la courbe de natalité, la compétitivité de plus en plus grande des économies émergentes, la pression à la hausse pour le coût des matières premières, la protection de l’environnement sans oublier l’arrivée d’un nouveau compétiteur au coin de la rue, il est temps plus que jamais d’agir pour développer une culture du leadership au sein des entreprises.

Il est temps d’agir et de prendre les choses en main. Il est plus que jamais temps d’agir et la meilleure chose à faire, c’est de s’assurer que les employés cessent de s’emmerder!

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mardi 23 mars 2010

Obama: Leader positif

Voilà une autre belle leçon de leadership: les résultats du vote sur le système de santé dimanche soir à la Chambre des représentants. Une autre belle leçon parce qu’elle a tout pour nous rendre perplexes. D’autant plus perplexe lorsqu’on pense que le leader est celui qui mobilise tout le monde. Tout autant perplexe lorsqu’on croit que le leader est quelqu’un qui est à l’écoute des autres. Perplexe, car on peut se demander si le résultat du vote – 219 pour, 212 contre – est tributaire ou non du leadership! Avez-vous dit leadership?

Avouez qu’avec seulement 7 voix de majorité, le résultat du vote semble être gagné beaucoup plus par la peau des fesses que par un quelconque leadership confirmé. Et avec toutes les manifestations contre le projet de réforme du système de santé proposé par Barack Obama, on se dit qu’en ce qui à trait à l’écoute de la population, nos politiciens ici même au Canada peuvent en faire tout autant. Perplexe donc parce qu’à bien y penser, on serait loin de la leçon de leadership.

Malgré les apparences, malgré la faible majorité dans le résultat du vote, malgré les nombreuses manifestations contre le projet de loi, comment peut-on admettre que Barack Obama a fait preuve de leadership?

Je sais qu’il est tentant de répondre qu’Obama a fait preuve de leadership parce que le projet de loi est historique. Ou encore, qu’il a fait preuve de leadership parce que plusieurs présidents avant lui ont tenté la même chose, mais qu’ils ont échoué. Le dernier à avoir tenté d’implémenter la réforme sans succès est d’ailleurs Bill Clinton. Cela dit, ce n’est pas le fait historique qui explique qu’Obama a agi comme un leader dans le cadre de la réforme du système de santé.

La raison qui explique notre impression de leadership de la part du premier président noir des États-Unis, c’est ce que j’appelle l’Orientation du leadership. Avec son projet de réforme de la santé, Obama a agi comme un leader positif.

Le leader positif, c’est celui qui agit pour le bien commun. Le leader positif prend des décisions pour le bien-être du groupe. Le leader positif est au service des autres. Il n’est pas là pour se servir. Et c’est exactement ce que fait Obama avec le projet de loi qui crée autant l’espoir que la controverse actuellement aux États-Unis.

Plusieurs admirent le courage d’Obama pour avoir maintenue sa ligne directrice afin que 35 millions d’Américains puissent acquérir une assurance-maladie. Mais ce qui est encore plus admirable, c’est qu’il l'a maintenu au détriment de sa réélection dans un peu plus de deux ans. Son geste est courageux parce qu’il a mis de côté ses ambitions personnelles afin de faire ce pour quoi il a été élu : Servir la population.

La question est maintenant de savoir comment devient-on un leader positif. C’est relativement facile. Il faut simplement faire abstraction de ses propres désirs et besoins. Le leader positif fait abstraction de lui-même afin de mieux servir les gens qu’il dessert.

Nous sommes plusieurs à espérer que nos politiciens québécois et canadiens puissent avoir cette même capacité d’abstraction. Et vous dans votre milieu, êtes-vous celui qui pense plus souvent à sa promotion au lieu de penser au bon fonctionnement de l’équipe? Autrement dit, êtes-vous un leader négatif ou un leader positif?


Je présente le concept de leader positif et de leader négatif dans ma conférence Les Pouvoirs d'influence du leadership. Communiquez au 514.712.1465 pour plus d'informations.

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dimanche 21 mars 2010

Quatre temps pour le changement

Comme vous le savez fidèles lecteurs, le leadership est au changement ce que le changement est à la résistance au changement. Ou si vous préférez, le changement est à la résistance au changement ce que la résistance au changement est aux employés. Et ça, on le sait parce que la résistance au changement des employés, on en parle dans les livres sur le leadership! Avez-vous dit leadership?

Évidemment, lorsqu’il est question de résistance au changement et de leadership, il est également question de zone de confort, de place occupée, de différentes formes de crainte comme par exemple, celle de perdre son emploi ou d’avoir à réapprendre le ci et le ça de son travail, etc. Mais est-ce réellement ça le problème de la résistance au changement et du leadership?

Contrairement à ce que l’on dit, le problème du leadership et du changement pourrait-il en être un de désir? Parfois par exemple, le désir de contraindre l’autre. Le désir de le contraindre à nos idées. Le désir de lui imposer notre façon de faire afin d’obtenir ce que l’on veut. Ou ce que l’on veut de lui.

Je sais, vous avez le goût de me dire que je n’ai rien compris ou que je ne comprends rien. Parce que le leadership, justement, c’est de proposer à l’autre. Le leadership, c’est d’inspirer. Le leadership, c’est de motiver afin que de beaux projets se réalisent. Ça, je le sais.

On le sait mais justement, si c’est écrit dans les livres le leadership et la résistance au changement, pourquoi en parle-t-on autant en espérant le développer? Pourquoi en parle-t-on autant en espérant l’améliorer? Serait-ce possible qu’on en parle autant parce qu’on pense parler de la bonne chose, mais que ce ne soit pas le cas? Serait-ce possible qu’on en parle autant parce qu’on pense savoir ce qu’il faut alors que l’autre ne le saurait pas?

Si vous avez des problèmes de leadership, êtes-vous réellement certains que c’est juste à cause de la fameuse résistance au changement?

Voilà ce que je me demandais suite à la dernière rencontre du Quartette pour la paix au Proche-Orient. Comme vous le savez, le Quartette, c’est les États-Unis, la Russie, l’Union européenne et l’ONU. La paix au Proche-Orient, c’est la fin du conflit entre Israël et la Palestine. Une paix qui de mon point de vue, n’est pas au début de son commencement des balbutiements de ses pourparlers.

Bien sûr qu’à brûle-pourpoint lors d’une question au hasard, on souhaite la création d’un État palestinien. Qui ne voudrait pas que chacun puisse avoir son petit lopin de terre? D’ailleurs à mes yeux, cela serait tout à fait souhaitable. Mais au-delà du souhait, qu’en est-il vraiment? Au-delà du souhait, il faudrait peut-être agir?

Certes, il y a le gouvernement israélien qui agit. Mais agit-il de la bonne façon? Les Palestiniens par leurs réactions nous font entendre que non. Le Quartette n’est pas non plus d’accord avec les méthodes utilisées. Alors dans les circonstances, pourquoi poursuivre la colonisation des territoires palestiniens?

Si on se fie à la logique du leadership, tout ce qui se passe au Moyen-Orient ne serait que de la résistance au changement! Mais dans les faits, de l’extérieur, on sait bien qu’au fond, tout ça n’est que le désir de l’un de contraindre l’autre à une vision qu’il rejette? Rejet qui d’ailleurs, est vrai dans un sens comme dans l’autre.

Lorsqu’on regarde ce qui se passe au Moyen-Orient, on comprend que le problème de la mise en œuvre du leadership n’est pas nécessairement une question de résistance au changement. Avec ce qui se passe au Moyen-Orient, on comprend que le problème du leadership est parfois plus une question de désir que de peur. Si cela est vrai à l’autre bout du monde, pourquoi ne pourrait-il en être de même ici autour de nous?

La prochaine fois que vous aurez l’impression que votre leadership est à plat. Pourquoi ne pas tenir compte de ce qui se passe au Moyen-Orient? Qui sait, peut-être cela vous aidera-t-il à mieux faire face à la musique? Évidemment, la musique du changement.

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vendredi 19 mars 2010

Croyez-vous ce que vous dites?

Croyez-le ou non, j’ai pour vous une petite trouvaille. Je dirais même plus pour paraphraser le frère de l’autre. J’ai pour vous une petite trouvaille qui pourrait vous être utile dans les moments inattendus. Vous savez, une trouvaille dans le genre on ne sait jamais ça pourrait être utile. Après tout, il est toujours pratique d’avoir dans sa poche arrière une petite phrase pour atténuer les anicroches impromptues. Qui plus est lorsqu’il est question de leadership! Avez-vous dit leadership?

La prochaine fois que vous serez dans une situation particulière avec une autre personne ou un groupe, essayez la phrase suivante. Vous verrez, tout va bien se passer par la suite. En tout cas, c’est supposé aller bien après que vous ayez exprimé la phrase dont je vous parle.

D’accord je l’avoue, je ne l’ai jamais essayé, la phrase. Mais c’est quelqu’un de bien placé qui l’a mentionné alors selon moi, ça devrait aller. Pourquoi est-ce que j’en douterais? Lorsqu’on est bien placé, c’est parce qu’on dit des choses intelligentes. En tout cas, c’est ce que j’ai toujours cru. Pourquoi est-ce que je commencerais à en douter aujourd’hui?

Non, mais c’est vrai ça. Pourquoi faudrait-il tout le temps douter de ce que les gens ont à dire? Pouvez-vous bien me dire d’où ça vient ça cette méfiance face à ce que les autres nous racontent? En tout cas moi, je comprends les gens qui après un certain temps, en ont assez des doutes à l’égard de ce qu’ils ont à dire. Et c’est dans ces moments-là que la fameuse phrase devient utile.

Bon je sais, là vous commencez à vous impatienter. Vous regardez le nombre de paragraphes que vous avez eu à lire jusqu’ici, bientôt 5, et une autre phrase que celle dont je vous parle vous trotte dans la tête. La phrase en question, celle qui vous trotte dans la tête, pas celle dont je vous parle, c’est la suivante : "Y vas-tu finir par la dire sa phrase!"


Et bien c’est justement dans des cas comme ça que la phrase dont je vous parle, pas celle qui vous trotte dans la tête, vous sera utile. Cela dit, il est important de remarquer que la phrase qui vous trotte dans la tête peut laisser croire à une forme d’impatience. Et selon le ton utilisé pour la dire, cela peut ressembler à ce que d’autres considèrent être de l’agressivité.

Justement!, lorsque le ton devient agressif, il faut penser à ce qui se trouve dans votre poche arrière. À ce moment-là qu’on dit à l’autre, "Je vais t’égrainer la mâchoire pour te décrâner". Avouez qu’il n’y a pas mieux pour calmer le jeu! En tout cas, c’est le président de la FTQ qui l’a dit en conférence de presse hier à la sortie de sa rencontre avec le ministre du Travail, Sam Hamad.

Selon le Président, quelqu’un de bien placé comme je vous le disais, donc inutile de douter de ses intentions, selon le Président disais-je, ce n’est pas parce qu’on dit, "Je vais t’égrainer la mâchoire pour te décrâner" que c’est de la violence. Selon lui, c’est juste une façon de parler!

Je ne sais pas pour vous, mais moi lorsque j’entends des choses comme ça, je me dis que si je ne comprends pas, c’est probablement parce que je ne sais pas planter des clous! Ce qui en passant, n’a rien à voir avec les choux. Quoique parfois, on aimerait bien que ceux qui cognent sur les clous se souviennent de l'époque des choux.


Trêve de comptines, j’ai sérieusement des doutes sur les affirmations de Michel Arsenault lorsque je pense leadership. Et encore plus de doutes lorsqu’il dit que face à ce qui se passe sur la Côte-Nord, faudrait que les gens apprennent à respirer par le nez.

Voyez-vous, le problème du leadership, du moins une partie du problème, c’est parce qu’on pense que si des gens nous suivent, ça doit être parce qu’on a raison. Et le problème du leadership commence justement lorsqu’on pense qu’on a raison. Parce que lorsqu’on pense qu’on a raison, certains en viennent à croire qu’ils peuvent dire n’importe quoi.

Et là je sais qu’elle est la phrase qui vous trotte dans la tête. Là vous vous demandez ce qu’il faut faire lorsqu’on pense avoir raison et qu’on veut éviter de dire n’importe quoi. Eh bien savez quoi? Je ne vous ferai pas languir une autre fois. Lorsque vous pensez avoir raison, la meilleure façon d’éviter de dire n’importe quoi, c’est de croire ce que vous dites!

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dimanche 14 mars 2010

Répétez après moi: Tout va bien!

Après les ingénieurs, c’était au tour du local 791 de la FTQ-Construction à être sur la sellette de l’émission Enquête de Radio-Canada. Dans les circonstances, je me suis encore une fois transformé en couch potatoes. Transformation qui bien honnêtement, j’aurais due éviter de faire car comme vous le savez, le couch potating, ce n’est pas bon pour la santé. Évidemment, sportif à mes heures, je ne parle pas de la santé de mon tour de taille.

Non!, moi, Chantiers minés, c’est par des haut-le-cœur que ça a joué sur ma santé. Haut-le-cœur encore plus hauts lorsque je les juxtapose au leadership! Avez-vous dit leadership?

Vous serez probablement d’accord avec moi. Ces excellents reportages sont à nous rendre malade. Lorsqu’on les regarde, on a l’impression qu’on est les dindons de la farce. Farce qui évidemment, ne donne pas le goût de rire. À moins de rire jaune.

Vraiment pas de quoi rire lorsqu’on entend le Président de la FTQ qui parle des taux de pénétration de la FTQ-Construction sur la Rive-Nord. Des taux qui vont de 75% à 95% selon les corps de métier. Ainsi donc, il est tout à fait normal que ce soit les gars de la FTQ qui travaillent sur les chantiers puisqu’ils sont majoritaires.

Pour ce qui est des taux de pénétration auprès des travailleurs, le Président explique que s’ils sont si élevés, c’est parce que la FTQ-Construction fait une bonne job. Et le voilà reparti pour énumérer ce que fait la centrale pour ses travailleurs : formation, représentation, etc.


Non il n’y a pas de quoi rire lorsque des gens qui s’affichent comme les défenseurs des droits de lui et de l’autre n’arrivent plus à voir qu’à trop protéger, on tombe dans la démesure. En tout cas moi personnellement, je n’aimerais pas vivre dans un environnement où 95% des gens adhèrent à la même idéologie. Sous d’autres toits, on appelle ça une dictature.

Vous comprendrez que dans le monde de la construction, les employés sont libres d’adhérer à un syndicat ou un autre. Mais lorsque vient le temps de voter, lorsque tu sais que c’est le syndicat qui fait le placement des travailleurs sur les chantiers, est-il est préférable d’être avec la majorité? Il me semble que c’est assez facile à comprendre lorsque tu as l’hypothèque à payer et trois enfants à faire vivre.

Le tout est moins drôle lorsque Monsieur le Président dénonce les reportages prétextant qu’il s’y trouve que des gens qui parlent à visage caché. Là, peut-être n’a-t-il pas vu les mêmes reportages que la majorité? Parce qu’il me semble qu’il y a plus de monde qui parle ouvertement qu’il y a de gens qui parlent anonymement. Remarquez que le problème, c’est peut-être la mise à jour des mathématiques? J’ai la vague impression qu’il y a des chiffres plus faciles à additionner que d’autres!

Paraît-il que l’amour rend aveugle. Après avoir vu le reportage du journaliste Christian Latreille, je crois qu’on peut en dire autant du pouvoir. Et cela est encore plus vrai lorsque devant l’évidence, un Président nous répond qu’on n’a pas besoin d’enquête publique sur le monde de la construction. À part lui et Jean Charest, reste-t-il encore des gens à ne pas avoir compris que pour avoir du leadership, il faut Être à l’écoute?

Une chose devient indéniable avec le monde de la construction au Québec. Un leader, ce n’est pas nécessairement quelqu’un qui fait des choses fantastiques comme c’est écrit dans la majorité des livres. Un leader, c’est parfois quelqu’un qui abuse de son influence pour satisfaire ses propres besoins. Il est important d’en prendre conscience lorsqu’on veut développer une organisation performante.

Avec les reportages de l’émission Enquête, on comprend que le leadership peut mobiliser de petits groupes pour satisfaire des besoins ou avantages personnels; c’est ce que j’appelle du leadership négatif. Avec les reportages, on comprend également que le leadership négatif cesse de mobiliser les autres lorsque notre dernier argument est de répéter, que tout va bien!


Plus d’informations:
Allégation contre la FTQ Construction, Radio-Canada: Les réactions fusent
Katleen Lévesque, Le Devoir: Mandat d'arrêt contre l'ex-d.g. de la FTQ-Construction
Denis Lessard, La Presse: La FTQ est intouchable
Yves Boisvert, La Presse: Ça sent la commission
Dossier complet, Cyberpresse: Collusion dans la construction

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mardi 9 mars 2010

Droits et Démocratie

Voilà une autre histoire comme je les aime. Une histoire qui bien entendu, n’a rien à voir avec celle à dormir debout! Une histoire juteuse, malicieuse, pernicieuse. Une histoire évidemment pleine de manigances et d’insinuations. Une histoire avec quelques rebondissements, mais comme vous le savez, rarement les bons, ni d’ailleurs ceux que l’on souhaite. À bien y penser, une histoire que certains préfèrent généralement laisser au portillon ou cacher sous le tapis.

L’histoire dont je vous parle est bien entendu celle de celui dont on parle dans des cas similaires. Vous savez, celui qui peut cogner sur les clous? Quoique ces derniers ont belle et bien une tête, il semble avoir plus de plaisir à frapper sur celles des autres. Il est question évidemment du cordonnier mal chaussé! Et je m’arrête ici car autrement, on risque de tomber dans l'histoire tirée par les cheveux.

Avouez que c’est tout de même incroyable. Un organisme qui ne peut appliquer à l’interne ce qu’il propose de faire à l’externe. Comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas demain la veille que la nature humaine cessera de me surprendre. Il faut l’admettre la nature humaine est une bien drôle de nature. Et cela est peut-être encore plus vrai lorsqu’il est question de leadership! Avez-vous dit leadership?

Quelqu’un peut-il me dire comment un organisme fédéral qui fait la promotion de la démocratie de par le monde peut-il congédier cavalièrement trois de ses employés? Comment peut-on congédier des employés qui dénoncent des pratiques douteuses à l’interne? Comment peut-on faire la promotion de la démocratie tout en dérogeant à ses règles? Avouez que des histoires comme ça, on en veut tous les jours!

Après ça, on se demande comment il se fait qu’il soit si difficile d’exercer du leadership. Poser la question, c’est y répondre. À quoi ça sert de connaître de grande théorie si on ne peut les mettre en application? Ou si vous préférez, à quoi ça sert de savoir ce qu’il faut faire si on n’a pas le goût de le faire? Comme je vous le disais, poser la question, c’est y répondre.

Je ne le dirai jamais assez, «On veut des leaders, à condition de garder le contrôle. On veut des leaders, à condition qu’ils fassent ce qu’on leur dit!» Et le congédiement des employés de l’organisme fédéral Droits et Démocratie en est un bel exemple

Mais pourquoi est-ce si difficile d’avoir du leadership? Comme je viens de le mentionner, c’est parce qu’en général, on veut avoir le contrôle. Le leadership est difficile pour nombre de gestionnaires parce qu’ils sont contraints à obtenir des résultats. À vrai dire, il leur est difficile d’exercer du leadership parce qu’ils ont les yeux obnubilés par les résultats.

Que se passe-t-il lorsqu’on voit le mot RÉSULTAT dans nos céréales le matin? Graduellement, on en vient qu’à avoir une seule chose en tête : PODC, PODC, PODC – Planifier, Organiser, Diriger, Contrôler. Et plus on y pense, plus on en vient à penser que l’important, c’est le C – contrôler. Et c’est ce qui explique le manque de leadership dans les organisations.

Le contrôle, c’est tout le contraire du leadership. Parce que le contrôle contraint, éteint, étouffe l’enthousiasme. Lorsqu’on étouffe l’enthousiasme au sein d’une organisation, graduellement, le désir de réussir se dissipe sans qu’on ne s’en rende compte.

La prochaine fois que vous aurez l’impression qu’il manque de leadership autour de vous, ne faites pas comme le cordonnier mal chaussé. Rangez votre marteau. Oh! je sais, ce ne sera pas une question de droit, mais ce sera fort probablement un cas de démocratie.


À lire sur le sujet :
Anciens présidents de Droits et démocratie : lettre ouverte
Agnès Gruda, La Presse : Droits et Démocratie, trois cadres congédiés

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dimanche 7 mars 2010

Enquête publique et ingénierie

Jeudi soir dernier, j’ai écouté l’émission Enquête à Radio-Canada. Comment aurait-il pu en être autrement? Comment un ingénieur aurait-il pu faire autrement? Comment un ingénieur qui s’intéresse au leadership aurait-il pu faire autre chose que regarder le reportage, Ingénieurs sous haute surveillance?

J’ai regardé le reportage et avant d’écrire cette chronique, j’ai lu les commentaires sur le site Internet de l’émission. Des commentaires de gens outrés des pratiques du monde de la construction. D’autres outrés des façons de faire de certaines firmes d’ingénieurs qui œuvrent dans le domaine. Et des ingénieurs outrés du reportage.

Par exemple, un de mes confrères accusait le journaliste de salir l’honnête profession d’ingénieur. Ce à quoi je réponds qu’une profession n’est pas en soi honnête ou malhonnête. C’est l’individu qu’il l’est ou non. Malgré ce que certains croient au sein de la profession, les ingénieurs ne sont pas plus ou moins honnêtes que les autres citoyens.

Du point de vue leadership, je dois avouer que j’ai été sceptique de voir l’extrait d’entrevue de la présidente de l’association des firmes de génie-conseil. Elle ne semblait pas à l’aise de répondre avec aplomb aux questions du journaliste.

Pourquoi cet acharnement à défendre l’indéfendable? Pourquoi jouer à l’autruche? À tout le moins, pourquoi ne pas admettre qu’il y a peut-être des problèmes dans l’industrie? Si les ingénieurs n’ont rien à se reprocher, pourquoi ne pas demander haut et fort une enquête publique pour que la lumière soit faite?

Garnotte, Le Devoir

À mon grand bonheur, l’Ordre des ingénieurs s’est prononcé en faveur d’une enquête publique par l’entremise de sa présidente, Maud Cohen. Encore une fois, je la félicite pour cette prise de décision. Ce n’est pas en tentant de cacher la poussière sous le tapis que les ingénieurs vont gagner la confiance de la population. Une confiance essentielle, car le travail de l’ingénieur a un impact non négligeable sur le fonctionnement de la société et notre qualité de vie.

Avec ce qui se passe dans le monde de la construction et du génie, on comprend que le leadership n’a rien à voir avec le fait de réaliser ou non de beaux et grands projets. Le leadership, ça dépend des valeurs que l’on endosse. Ça dépend du courage que l’on a à défendre des idées et des principes. Le leadership, ça dépend surtout de l’éthique de l’individu et de sa capacité à résister aux pressions indues de son milieu.

Comme je le dis dans ma nouvelle conférence Simplement Leadership!, le leadership, c’est construire et non pas démolir. Le leadership, c’est aller de l’avant. Ne reste donc plus qu’à espérer qu’une enquête publique sera exigée par l’ensemble des ingénieurs incluant bien entendu, les firmes de génie-conseil.

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jeudi 4 mars 2010

Simplement Leadership!

Ça fait un bout de temps qu’il a été question d’un alignement de planètes ou un autre quelconque phénomène céleste sur ce blogue. Pas surprenant donc que le bien connu, Chassez le naturel, il revient au galop soit de la partie. Ou si vous préférez, pas surprenant que le discours du trône à Ottawa ait lieu le jour que je lançais ma nouvelle conférence, Simplement Leadership! Avez-vous dit leadership? Non, Simplement Leadership!

Non!, rien de surprenant puisque Simplement Leadership! aborde le b.a. ba de la chose. Je veux dire, le b.a. ba du leadership. Par exemple, qu’il est important de savoir pourquoi on en veut. Pour épater la galerie? Obtenir une augmentation de salaire? Ou mobiliser nos collègues ou employés dans un nouveau projet?

Au-delà de savoir pourquoi on veut du leadership, il faut également se connaître. Entre autres, connaître nos valeurs. Connaître les balises qui guident nos choix et décisions. Etc.

Si on ne peut répondre à ces questions, pourquoi les autres auraient-ils le goût de nous suivre? Me semble que ce n’est pas compliqué à comprendre.

Dans Simplement Leadership!, j’invite les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes là où ils se trouvent. Je leur suggère de faire partie de ceux qui construisent au lieu d’être parmi ceux qui démolissent. Après tout, si on veut un monde meilleur, il faut bien que chacun fasse sa contribution. Et quant à moi, peu importe si la contribution est petite, grande ou moyenne. Pourvu que l’on contribue à ce que les choses aillent de l’avant et non pas qu’on retourne en arrière.

Hier après ma conférence au Salon Emploi Formation, plusieurs sont venus me faire part de leur appréciation ou me remercier. Ai-je besoin d’ajouter que c’est très agréable de voir les sourires des gens qui ont apprécié les propos? En tout cas, ça donne l’impression d’une part, qu’un message a passé. D’autre part et peut-être plus important, que le message était le bon.

Hier après ma présentation, j’étais satisfait. J’étais fier du travail accompli. Je me sentais bien. Je suis revenu chez moi tout juste quelques minutes avant l’heure à laquelle je quitte normalement pour aller faire mes longueurs à la piscine. Ce fut donc un in and out. Après l’entrainement, j’ai soupé en regardant le bulletin de nouvelles de fin de soirée. Et c’est là que l’alignement de planètes a eu lieu. Aux dires des journalistes, entre autres, le discours du trône ne justifiait pas la prorogation de la chambre des communes tant décriée en janvier.

Évidemment que c’était écrit dans le ciel que la prorogation n’était qu’une tactique politique. Tiens tiens… écrit dans le ciel, alignement de planètes… Oups!, je m’égare…

Tout en regardant le bulletin de nouvelles, je pensais aux gens qui étaient venus me donner la main après ma présentation. Je pensais à eux tout en me disant que ce n’est pourtant pas difficile le leadership. Je n’invente rien. Tout le monde sait que la politique est avant tout partisane. Tout le monde sait que les décisions sont souvent prises dans le but de servir le parti avant de servir la population.

Je n’invente rien, mais pourquoi le leadership est-il absent des organisations? Pourquoi en parle-t-on autant? Il n’y a rien de compliqué dans le leadership. Comme je le dis souvent, on le sait ce qu’il faut faire. Mais est-ce qu’on a le goût de le faire?

En regardant la télé, je pensais aux gens qui sont venus à ma rencontre parce qu’ils m’ont confirmé que mon message est le bon. Les gens veulent vivre dans un monde harmonieux. Ils veulent avoir la chance de s’accomplir. Ils veulent réaliser des projets en lesquels ils croient. Je pensais à eux et je me disais, Simplement Leadership!
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