dimanche 7 mars 2010

Enquête publique et ingénierie

Jeudi soir dernier, j’ai écouté l’émission Enquête à Radio-Canada. Comment aurait-il pu en être autrement? Comment un ingénieur aurait-il pu faire autrement? Comment un ingénieur qui s’intéresse au leadership aurait-il pu faire autre chose que regarder le reportage, Ingénieurs sous haute surveillance?

J’ai regardé le reportage et avant d’écrire cette chronique, j’ai lu les commentaires sur le site Internet de l’émission. Des commentaires de gens outrés des pratiques du monde de la construction. D’autres outrés des façons de faire de certaines firmes d’ingénieurs qui œuvrent dans le domaine. Et des ingénieurs outrés du reportage.

Par exemple, un de mes confrères accusait le journaliste de salir l’honnête profession d’ingénieur. Ce à quoi je réponds qu’une profession n’est pas en soi honnête ou malhonnête. C’est l’individu qu’il l’est ou non. Malgré ce que certains croient au sein de la profession, les ingénieurs ne sont pas plus ou moins honnêtes que les autres citoyens.

Du point de vue leadership, je dois avouer que j’ai été sceptique de voir l’extrait d’entrevue de la présidente de l’association des firmes de génie-conseil. Elle ne semblait pas à l’aise de répondre avec aplomb aux questions du journaliste.

Pourquoi cet acharnement à défendre l’indéfendable? Pourquoi jouer à l’autruche? À tout le moins, pourquoi ne pas admettre qu’il y a peut-être des problèmes dans l’industrie? Si les ingénieurs n’ont rien à se reprocher, pourquoi ne pas demander haut et fort une enquête publique pour que la lumière soit faite?

Garnotte, Le Devoir

À mon grand bonheur, l’Ordre des ingénieurs s’est prononcé en faveur d’une enquête publique par l’entremise de sa présidente, Maud Cohen. Encore une fois, je la félicite pour cette prise de décision. Ce n’est pas en tentant de cacher la poussière sous le tapis que les ingénieurs vont gagner la confiance de la population. Une confiance essentielle, car le travail de l’ingénieur a un impact non négligeable sur le fonctionnement de la société et notre qualité de vie.

Avec ce qui se passe dans le monde de la construction et du génie, on comprend que le leadership n’a rien à voir avec le fait de réaliser ou non de beaux et grands projets. Le leadership, ça dépend des valeurs que l’on endosse. Ça dépend du courage que l’on a à défendre des idées et des principes. Le leadership, ça dépend surtout de l’éthique de l’individu et de sa capacité à résister aux pressions indues de son milieu.

Comme je le dis dans ma nouvelle conférence Simplement Leadership!, le leadership, c’est construire et non pas démolir. Le leadership, c’est aller de l’avant. Ne reste donc plus qu’à espérer qu’une enquête publique sera exigée par l’ensemble des ingénieurs incluant bien entendu, les firmes de génie-conseil.

.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire