dimanche 28 mars 2010

Vos employés s'emmerdent!

Vous m’excuserez pour ce vlan! dans les dents. Mais vous en conviendrez avec moi, quoi de mieux qu’un titre percutant pour attirer l’attention? Parce que depuis le temps qu’on se connaît, vous m’en auriez voulu si j’avais omis de vous parler de cet épineux problème. Et entre nous, ce n’est toujours bien pas de ma faute si vos employés s’emmerdent au travail. Leadership! Avez-vous dit leadership?

Leadership ou pas, si vous n’aimez pas le sujet du jour, inutile de vous en prendre à moi. Après tout, je ne suis que le messager. Le message, lui, provient du sondage de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. Et selon le sondage, « 34 % des travailleurs québécois estiment que leur employeur n’utilise pas pleinement leur potentiel ou leurs compétences ». Toujours selon le sondage, le pourcentage passe à 44 % pour les Montréalais. Ce qui entre nous, n’est vraiment pas loin de la moitié de l’équipe!

Avouez que l’information est intéressante lorsqu’on pense à la pénurie de main-d'œuvre qui va revenir hanter les recruteurs au fur et à mesure que les effets de la récession vont s’atténuer. D’autant plus intéressante lorsqu’on pense que le mot d’ordre au sein des entreprises est motivation, rétention, mobilisation, travail d’équipe, leadership! Encore une fois leadership? Leadership!

Mais l’humain étant ce qu’il est, quoiqu’il serait plus juste de dire dans ce cas-ci, le gestionnaire étant ce qu’il est, certains vont dire que de toute façon, ce 34 % n’est rien d’autre que la mesure des éternels insatisfaits. Ce qui selon moi, est une façon comme une autre de ne pas prendre le taureau par les cornes. Une façon qui vous l’aurez compris, je n’endosse pas.

Mais au-delà du taureau et des insatisfaits, la vraie question est bien entendu de se demander comment se fait-il que 34 % des employés ont le sentiment que leur plein potentiel n’est pas utilisé? Personnellement, je dirais que le problème s’explique en deux mots : confiance et contrôle. Le manque de confiance envers les employés. Le contrôle que l’on veut garder pour soi-même souvent par peur ou par ambition.

J’ai encore souvenance de ce temps en début de carrière, s’en était devenu un running-gag, combien ça coûte? Combien de fois les employés se font dire de ne pas utiliser leur imagination ou de ne pas mettre à profit leur créativité par ce trop bien connu, combien ça coûte? Si je me fie à ce 34 % des statistiques, peut-être plus qu’on le pense!

Pourquoi ne pas faire confiance aux employés lorsqu’ils ont des idées? Pourquoi ne pas leur dire : "Wow! ça me semble intéressant. Je ne suis pas entièrement convaincu, j’ai des réserves, mais si tu y crois, vas-y, essaye-le."

Mon impression est que trop souvent, on n’ose donner notre accord parce qu’on a peur de perdre le contrôle; le contrôle des finances, le contrôle de pouvoir dire oui, de pouvoir dire non, le contrôle qui permet d’être celui qui sait, à moins que ce ne soit que le contrôle de nos propres peurs.

Évidemment, d’autres vont préférer croire que le sondage doit être erroné ou qu’il ne s’applique pas à leur entreprise puisque tout le monde est débordé dans leur département. Cela est fort possible qu’ils soient débordés, mais justement, peut-être le sont-ils à faire les mauvaises choses! Peut-être sont-ils débordés à cause de l’inefficacité des procédures? De la paperasserie? Des façons de faire qu’ils pourraient optimiser en utilisant leur plein potentiel? Mais je sais, combien ça coûte!

La solution pour optimiser le potentiel des employés est selon moi l’implantation de ce que j’appelle, une Culture du leadership; un sujet dont il est question dans le volume 3 de mon infolettre, Le Meneur! Le mensuel du leadership. Une culture du leadership, ça favorise la mise en œuvre des talents de lui, l’autre et chacun. La culture du leadership canalise les efforts vers le bien commun dont entre autres et principalement, le succès de l’organisation.

Avec les départs à la retraite des baby-boomers dans les prochaines années, la pénurie de main-d'œuvre due à la courbe de natalité, la compétitivité de plus en plus grande des économies émergentes, la pression à la hausse pour le coût des matières premières, la protection de l’environnement sans oublier l’arrivée d’un nouveau compétiteur au coin de la rue, il est temps plus que jamais d’agir pour développer une culture du leadership au sein des entreprises.

Il est temps d’agir et de prendre les choses en main. Il est plus que jamais temps d’agir et la meilleure chose à faire, c’est de s’assurer que les employés cessent de s’emmerder!

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