dimanche 7 novembre 2010

Un jeu demeure un jeu!

Mon week-end ne pouvait mieux commencer! Vendredi soir au Téléjournal de Radio-Canada, il y avait un reportage sur le Maire de Québec. Je n’en avais entendu aucun écho, mais si je résume, disons que la semaine dernière, il était en forme Mon Régis. Je dis Mon Régis parce que je ne peux pas vous le cacher, Régis et Gérald sont mes maires fétiches sous l’angle du leadership. Tous mes écrits s’y rapportant se trouvent ici.

Commençons avec le juteux ou si vous préférez, les déclarations-chocs. En début de semaine, en plein conseil municipal, Mon Régis y a été d’un, « …elle est stupide ta question… » à l’endroit de la conseillère indépendante, Anne Guérette. Un peu plus tard dans la semaine, Mon Régis s’en est pris aux «fonctionnaires incompétents» qui ont travaillé sur le projet d’une voie réservée. Si ce n’est pas ça être en forme, qu’est-ce que c’est?

Évidemment, si ce n’est pas ça être en forme, ce n’est pas non plus du leadership. Du moins, ce n’est pas le comportement qu’on attend d’un leader. Pourtant, j’ai déjà dit que Régis Labeaume est un leader affectif. Ce qui peut donner l’impression au néophyte que c’est à ne rien comprendre. Vous comprenez, si Mon Régis est un leader, pourquoi ne se comporte-t-il pas comme un leader? Ou si vous préférez, il est où son problème?

Ne partons pas en peur, le problème de Régis, c’est qu’il n’a pas pris le temps de lire cette chronique-ci, et conséquemment, celle-là non plus. Je profite donc de l’occasion pour lui suggérer de me lire sur une base régulière. Je profite également de l’occasion pour inviter les Écoles de gestion qui font des études de cas à utiliser mon blogue. Elles y trouveront tout le matériel nécessaire, et bien plus, pour prémunir les futurs loups, faucons, requins et autres, contre le sentiment de puissance. Mon Régis en est l’étalon et on comprend que le sentiment de puissance est dommageable pour le leadership.

Après l’apéritif, passons au plus sérieux. Autrement dit, comme on dit, jamais deux sans trois, et Mon Régis complétait son tour du chapeau en claquant la porte de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Évidemment, Mon Régis a été égale à lui-même, « … Je refuse que M. Gascon parle au nom de la ville de Québec. » Précisons que Marc Gascon est le président de l’UMQ ainsi que le maire de la ville de Saint-Jérôme.

Ce qui turlupine Mon Régis, c’est que le maire de Saint-Jérôme est critiqué pour sa façon de gérer les dossiers d’acquisition de la ville. Par exemple, l’aréna et un centre de loisirs ont été loués à long terme au lieu d’être achetés en bonne et due forme. Le stratagème a permis d’éviter le processus d’appel d’offres. Quelques citoyens pensent que cela aurait permis du favoritisme et peut-être…

Avec tout ce qui se passe et c'est dit dans la dernière année concernant la gestion des fonds publics, le maire Labeaume est convaincu que le monde municipal doit être au-dessus de tout soupçon. En ce sens, il aurait aimé que le maire Gascon se retire de la présidence de l’UMQ le temps que le ministère des Affaires municipales ait complété les vérifications sur les processus de sa ville. L'idée est bonne, la façon discutable...

Dans le trop-plein de Mon Régis, il y aurait aussi le fait que l’UMQ n’a pas ouvert de bureau dans la ville de Québec comme il le demande depuis un certain temps. Mais ne nous enfargeons pas dans les fleurs du tapis, car là n’est pas le plus intéressant. Ce dernier se trouve dans la réaction des maires membres de l’UMQ.

Il est intéressant d’entendre, par exemple le premier vice-président de l’UMQ, dire que les 42 maires du conseil d’administration de l’organisme ont serré les rangs derrière M. Gascon suite à l’annonce du Maire Labeaume. Tout de même curieux, ça me fait penser aux gens de la FTQ qui sortaient dans les médias pour dire qu’on n’a pas besoin d’enquête publique sur l’industrie de la construction. À les écouter, ils n’avaient rien à se reprocher. Sans parler que tout va pour le mieux sur les chantiers au Québec. Tout de même curieux qu’au moment où on s’attendrait à du jugement et du sens critique, on a plutôt tendance à faire comme si de rien n’était…

Cela me fait penser au jeu que l’on pratiquait l’hiver dans la cour d’école. C’était bien avant la Guerre des tuques. Le but du jeu était d’atteindre le haut de la montagne de neige et par la suite, pousser en bas les autres qui tentent de monter. Curieux hasard, seuls ceux qui serraient les coudes pouvaient conserver leur place jusqu'à la fin de la récréation. C’est à ce moment qu’ils se sentaient puissants parmi les autres. Dommage qu’ils n’aient pas tous compris qu’un jeu demeure un jeu!

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jeudi 4 novembre 2010

Les bonnes raisons!

Vous en conviendrez avec moi, c’est un curieux hasard. Effectivement, il y a de cela deux semaines, jour pour jour, je vous parlais d’une histoire à dormir debout. Parlant de hasard et d’histoire, vous avez compris que je vous reviens avec une autre! Mais n’ayez crainte, contrairement à la première, vous pourrez lire la présente dans la position de votre choix. Mais attention, ce n’est pas ce que vous pensez. Eh non! Cette semaine, je vais vous parler d’un autre genre d’histoire. Cette semaine, il sera question non pas d’une histoire à dormir debout, mais bien d’une histoire de gros souS.

Oui messieurs, dames! Une histoire de gros souS avec un grand S parce que vous comprenez, il y aura beaucoup de sou dans l’histoire.

Je ne peux rien vous cacher, vous l’avez compris, je parle de la vente de Potash Corp à BHP Billiton. Remarquez, on devrait dire la non-vente puisque comme vous le savez également, le gouvernement Harper à dit, je paraphrase, « Non, le Canada n’est pas à vendre pour 3900 milliards de souS. »

Je sais, je sais… Je sais bien que Potash Corp n’est pas le Canada, mais c’est en écoutant Le Téléjournal que l’histoire m’est venue en tête. Une histoire qui remonte à plusieurs années. En fait, tout commence alors que j’étais encore jeune, très jeune. Pour être plus précis, ça commence à l’âge où on ne comprend pas grand-chose. À l’époque, je ne comprenais pas pourquoi il y avait une partie des États-Unis qui était à l’autre bout du Canada. On m’avait dit que l’Alaska avait été acheté pour les ressources.

Pourtant, lorsque je regardais la mappe monde, il me semblait plus naturel que le Canada eut acheté l’Alaska. Ça aurait fait un plus beau dessin devais-je me dire dans mon for intérieur? Mais on m’expliquait que le Canada n’avait pas les moyens d’acheter l’Alaska. À l’époque, même si je ne savais pas ce qu’on pouvait acheter avec, disons, 1000 sous, j’étais déçu que mon pays ne soit pas assez riche pour acheter l’Alaska.

On me parlait également des ressources dans le Nord du pays. Ressources dont un jour, le monde aurait besoin. Je n’avais aucune idée de la façon d’utiliser les ressources, mais je me sentais rassuré qu’on ait plein de ressources sous nos pieds. On me disait que le Canada serait riche lorsque tout le monde voudrait nos ressources. « Assé riche pour acheter l'Alaska? »

C’est tout de même amusant un enfant. Ça ne comprend rien de ce qu’on peut faire avec les ressources, mais il est rassuré de savoir qu’il y en a pleins sous ses pieds. C’est comme l’Alaska, j’aurais aimé qu’elle fasse partie du Canada. Je crois que j’aurais été fier de pouvoir dire : « Mon pays c’est le Canada. Dans mon pays, il y a l’Alaska. Il est beau mon pays avec l’Alaska. »

Avouons-le, un enfant, c’est plus qu’amusant. Prenez juste deux minutes pour les écouter parler. Mon père y fait ça… Ma mère, elle travaille là… C’est un peu comme moi et mon Alaska, les enfants ont besoin de s’identifier, ils ont besoin d’être. Ils sont souvent par procuration. Ils se projettent dans l’autre. Les enfants existent à travers plus grand qu’eux. C’est ce que certains appellent, le sentiment d’appartenance. Les enfants existent lorsqu’ils sont fiers.

Les enfants sont fiers d’appartenir à plus grand qu’eux, mais il ne faut pas nier son plaisir. Les adultes aussi aiment ça faire partie du groupe. Les adultes aussi aiment exprimer leur fierté de faire ci ou de faire ça. Du moins, ils ont le goût d’être fiers de dire qu’ils travaillent là et qu’ils font ça. Et c’est ça que les organisations doivent comprendre si elles veulent développer le leadership : les employés n’attendent que l’occasion pour pouvoir être fiers de travailler au sein de l’organisation.

Je pensais à ça hier, les ressources, l'Alaska, alors qu’on parlait de Potash Corp au Téléjournal. Le journaliste expliquait que le gouvernement Harper, partisan du libre-échange et de la libre concurrence, avait probablement rejeté l’offre de BHP Billiton plus pour des fins électoralistes que pour défendre les richesses canadiennes. Et c’est ça le problème du leadership dans les organisations, trop de gestionnaires prennent des décisions, mais pas pour les bonnes raisons.

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dimanche 31 octobre 2010

Comment perdre son temps?

Je ne devrai peut-être pas en parler puisque si la bien connue tendance se maintient, 50 % aimera alors que 50 % n’aimera pas ce texte. Ce qui fait penser au gars qui regarde son verre à moitié vide alors qu’il est à moitié plein. À moins que tout ça ne soit rien d’autre que l’art de tourner en rond? Voilà résumer mon impression lorsque je regarde la cause Nationale sous l’angle du leadership! Avez-vous dit leadership?

Évidemment, il y a du leadership dans le feras-tu feras-tu pas l’indépendance du Québec. Un leadership qui toutefois, on doit l’admettre, est d’une douteuse qualité puisque d’un côté comme de l’autre, rien ne permet de mobiliser la majorité. Faut-il s’en surprendre puisqu’à part d’être contre l’un ou d’être contre l’autre, les discours sur la cause ou non demeurent vides de sens. Peut-être n’est-ce qu’une démonstration que, oui ou non, il y aura toujours des taxes et impôts à payer?

Personnellement, et ce, depuis plusieurs années, je considère La Cause comme n’étant rien de plus qu’une crise d’adolescence. C’est connu, à l’adolescence, il y a recherche de l’affirmation de soi. À l’adolescence, on veut être, on prétend être, on croit comprendre alors que bien souvent, le monde est à découvrir. Ils semblent nombreux à prêcher pour l’indépendance sans pour autant en comprendre les tenants et aboutissants. J’imagine que la sensation est jouissive lorsqu’on l’affirme : «Un Québec au Québécois!», «Un Québec au Québécois!»

Je ne le dirais jamais assez, l’un des problèmes dans l’exercice du leadership, c’est qu’on dit vouloir mobiliser alors que dans les faits, on chercher surtout à contrôler. C’est le même problème dans le cas de la cause Nationale. Tout est question de contrôle. Plus particulièrement, le contrôle du pouvoir.

Pouvoir de dépenser. Pouvoir de décider. Pouvoir de faire ce que l’on veut. Pouvoir de faire le contraire. Et bien entendu, le pouvoir de s’affirmer. «Un Québec au Québécois!», «Un Québec au Québécois!»

Hier, c’était le 15e anniversaire du référendum de 1995. Il serait peut-être important de ne pas perdre de vue qu’à quelques mois près, c’est également le 30e anniversaire du premier référendum. On pourrait également ajouter que se sera bientôt le 45e anniversaire de la rencontre du Mouvement souveraineté-association de René Lévesque et du Ralliement nationale de Gilles Grégoire.

Le problème du leadership dans la cause Nationaliste, c’est peut-être qu’au-delà de l’affirmation de soi, au-delà de l’autonomie, au-delà du pouvoir de décider, on entend rarement parler des réels tenants et aboutissants de la séparation ou non.

Le leadership, celui qui mobilise sur le long terme, repose avant tout sur la transparence. Pour mobiliser les autres, il faut partager le savoir afin que tous puissent comprendre et grandir. On ne mobilise pas les gens en les gardant dans l’ignorance. Le leadership, ce n’est pas qu’un rêve. Encore moins de l’incertitude. Le leadership qui mobilise, celui qui attise les aspirations, repose avant tout sur une vision claire, précise et rassembleuse.

La Cause Nationale contemporaine nous vient d’une époque où la télé couleur n’était encore qu’un rêve et le cellulaire était avant tout un mot issu de la biologie, non de la technologie. Il est surprenant de voir comment le monde à changer alors que la cause Nationale ne semble pas avoir évolué. «Un Québec au Québécois!», «Un Québec au Québécois!»

Peut-être que jadis, La Cause était justifiée? Mais aujourd’hui, faute d’explications tangibles, faute d’une réelle transparence, faute d’une démonstration concrète des tenants et aboutissants, tout cela ressemble à une relique du passé. Ceux qui veulent améliorer leur leadership devraient prendre conscience qu’aujourd’hui, parler d’indépendance, ce n’est guère plus qu’une façon de perdre du temps!
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dimanche 24 octobre 2010

Êtes-vous un traître?

Ce n’est pas un secret pour ceux qui me lisent sur une base régulière. La touche d’ironie dans l’appellation de ce blogue n’est pas le fruit du hasard. Dans ma vision et la compréhension de la chose, je ne me suis jamais caché pour dire que les organisations cherchent des leaders sans réellement savoir ce que cela implique. De là découle mon plaisir à affirmer qu’on veut des leaders, à condition qu’ils fassent ce qu’on leur dit. Ou encore, qu’on veut des leaders, à condition de garder le contrôle.

L’une des causes qui explique le problème de leadership dans les organisations est probablement le taux de popularité du mot et ce qui vient avec. Pas surprenant que tout le monde veuille être reconnu comme étant un vous savez quoi. Pour certains, la meilleure façon d’y parvenir est sûrement de définir la chose en fonction de sa propre expérience. D’où les multiples un leader c’est ci. Un leader c’est ça!

Lorsqu’on pense que le leadership est ci et ça, peut-on réellement s’attendre à mieux que ci ou ça? C’est probablement ce qui explique que dans plusieurs entreprises, on obtient des résultats couci-couça! Remarquez, il ne faut pas s’en faire outre mesure, les organisations n’ont pas toutes besoin d’être redéfini tous les jours.

Au quotidien, je dirais que la majorité des gestionnaires font leur travail honnêtement, au meilleur de leur connaissance. La majorité tente ainsi d’atteindre efficacement les objectifs demandés sans trop d’arrières-pensées. Dans la minorité évidemment, quelques-uns tentent bien sûr d’en tirer quelques avantages personnels. Rien de plus humain…

Lorsqu’on y porte attention, on comprend que le problème du leadership ne se trouve pas dans la majorité, mais bien dans la minorité. Une minorité que les organisations aiment supporter, car c’est parfois à leurs yeux, un gage de performance. Comme l’a si bien dit Jack Welch, ancien PDG de GE, lors du World Business Forum 2010, «Célébrez les gagnants et débarrassez-vous des autres. Ils seront utiles…ailleurs!» Il faut toutefois comprendre que l’ailleurs des uns est l’ici des autres.

Lorsqu’on pense leadership, il faut savoir que dans la minorité se trouvent ceux qui savent cacher leur véritable personnalité. Parmi eux, certains sont simplement des arrivistes. D’autres, des profiteurs dans l’attente. D’autres encore camouflent leurs incompétences par des flatteries que leurs supérieurs aiment entendre. Qui est alors le plus fautif? Finalement, il y a les cas extrêmes. Ceux qui sortent de l’entendement. L’ex-colonel Russel Williams est l’un de ceux-là.

Passons outre les atrocités de l’ex-militaire qui relèvent avant tout du psychopathe. Cela n’a rien à voir avec le leadership. Retenons toutefois que l’individu a gravi les échelons jusqu’au niveau de colonel. Il a conduit des avions militaires, dont celui de la Reine. Il était un symbole de la réussite et il était respecté de son milieu.

Soyez rassuré, Russel Williams n'est pas une démonstration comme quoi les organisations ne comprennent pas le leadership. Comme mentionné, son cas relève plutôt de la santé mentale, la psychiatrie ou la folie. Cela dit, il y a beaucoup à apprendre du cas Williams. Par exemple, les réactions qu’il génère peuvent être similaires à celles que provoquent les gestionnaires de la minorité.

Maintenant que le sordide est connu à la base de Trenton en Ontario, on apprend que parmi ceux qui y habitent, certains ont de la difficulté à dormir. D’autres n’arrivent pas à faire le lien entre le colonel qu’ils ont connu et le criminel qu’il est devenu. Quelques-uns se demandent d’ailleurs comment réconcilier les deux. À plus petite échelle, c’est ce qui se produit lorsqu’un employé se voit mis à pied après avoir donné son 110%. Que dire de l’autre qui a l’impression d’être devenu un inconnu aux yeux de son ex-patron qui a obtenu une promotion?

Le lieutenant-général André Deschamps, Chef d’état major des Forces aériennes l’a très bien résumé, les militaires se sentent trahi par Russel Williams. Un homme qu’ils admiraient encore il y a quelques mois.

Pour développer le leadership, c’est justement ça que les organisations doivent comprendre. Pour développer le leadership, il faut intégrer des gestionnaires qui seront admirables aux yeux des employés. Pour développer le leadership, il faut des gestionnaires qui ne terniront pas l’image et la philosophie de l’organisation.

Pour développer le leadership, les organisations ont besoin de gestionnaires qui sont capables de se poser la question suivante : Suis-je un traître?
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jeudi 21 octobre 2010

Type de démission à éviter

En voilà une autre! Je parle d’une autre histoire à dormir debout. Pour éviter les blessures, je vous suggère donc de la lire assis. Vous conviendrez qu’il vaut mieux dormir debout assis. Du moins, ça fait moins mal lorsqu’on tombe. Parce que vous savez bien que tôt ou tard, on finit toujours par tomber par terre lorsqu’on dort debout. Évidemment, vous comprenez que si on tombe par terre lorsqu’on dort debout, si on dort debout assis, il y a là de quoi tomber en bas de sa chaise! Mais détrompez-vous, ça demeure une histoire à dormir debout!

Mais là, certains m’accuseront d’écrire des introductions à en perdre le nord. Remarquez que perdre le nord est toujours moins pire que de perdre le sens. Surtout lorsqu’il est question d’une histoire. Avouez que c’est mieux de perdre le nord que le sens d’une histoire. Après tout, elle pourrait bien se passer dans le Sud. Mais perdre le sens, c’est comme un Commissariat à l’intégrité du secteur public qui n’a trouvé aucun cas de dénonciations ou de plaintes qui valaient la peine d’être étudié en profondeur. Mais n’allez surtout pas croire que c’est un Commissariat sans histoire!

De que c’est !?! J’avoue qu’avant l’histoire, il est bon de savoir que le Commissariat à l’intégrité du secteur public est un organisme mis sur pied par le gouvernement Harper il y a trois ans. Sa mission est de protéger les fonctionnaires qui dénoncent les actes répréhensibles commis au sein de la fonction publique. Avec tout ce qui se passe dans l’actualité et lorsqu’on sait qu’il se trouve 400 000 employés dans la fonction publique fédérale et qu’il s’y dépense 500 000 000 $ chaque jour, on se dit qu’il doit bien y avoir des p’tites choses à dire de temps en temps…

Et c’est justement là que l’histoire à dormir debout commence ou qu’elle commence à nous faire dormir debout. Imaginez! En trois ans, le commissariat n’a fait aucune évaluation complète d’un dossier. Aucun. Rien. Nenni. Niet Capout. Y a-t-il plus plate que ça? Mais je vous l’avais dit, une histoire à dormir debout.

Évidemment, qui dit dormir dit rêve. Et qui dit rêve dit mauvais rêve. D’autres appelleront ça un cauchemar. Du moins, c’est probablement ce qu’ont vécu les 18 des 22 employés du Commissariat qui ont quitté l’organisme en seulement une année. Y a-t-il quelqu’un d’assez aimable pour me calculer le taux de roulement du personnel! Si le résultat ne vous fait pas tomber en bas de votre chaise, c’est fort probable que vous l’ayez lu debout…

Évidemment, la fonction publique semble être un monde qui a sa propre histoire. Parmi celles-ci, il y a assurément des histoires d’alliances. Assurément d’autres de manigances. Ce qui laisse croire à plusieurs que nous sommes rien d’autre que des cons citoyens. Le problème se trouve évidemment chez la minorité qui le pense et qui se croit au-dessus des bonnes pratiques de gestions. Lorsque 18 de tes 22 employés quittent sur une période d’une année, c’est parce qu’il y a un problème de leadership.

Pour sa part, j’imagine que pour sortir de son mauvais rêve, la commissaire au Commissariat, Christiane Ouimet, a préféré prendre sa retraite lorsqu’il a été dévoilé au grand jour que son bureau faisait l’objet d’une enquête de la vérificatrice générale du Canada. Ce qui laisse croire que lorsqu’on dort debout et qu’on tombe par terre, ça risque de ne pas sentir bon.

La prochaine fois qu’un employé demandera une mutation, pourquoi ne pas prendre le temps de connaître ses motivations? Peut-être y a-t-il des choses à améliorer dans les façons de faire? Une chose est sure, il vaut toujours mieux s’améliorer que de prendre sa retraite alors qu’il reste 4 années à son contrat. C’est ce qu’on peut appeler, un type de démission à éviter!

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dimanche 17 octobre 2010

Instinct de survie

Avec le sous-titre de ce blogue, il me serait difficile de ne pas en parler. Vous en conviendrez avec moi, y a-t-il quelque chose de plus actuel dans l’actualité que le sauvetage des 33 mineurs rescapés après 69 jours d’isolement à 700 mètres sous terre? Je ne sais pas si cela peut être un élément de preuve, mais paraît-il qu’il y avait 2000 journalistes sur place afin de communiquer la bonne nouvelle. Certains ont même été jusqu’à dire qu’après avoir marché sur la lune, l’homme à marcher sur la terre!

C’est parfois à se demander ce qui fait courir les foules. La question est pertinente surtout lorsqu’on pense au nombre de personnes qui meurent tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes soit parce qu’ils n’ont rien à boire, rien à manger ou qu’une bombe leur tombe sur la tête.

Faut-il en comprendre qu’il est intéressant de sauver des vies à condition que l’on puisse y associer un suspense? Si ce n’est pas une question de suspense, en serait-ce une de leadership! Avez-vous dit leadership? L’actualité vue sous l’angle du leadership.

Assurément, il y en a eu du leadership dans la mine de San José tout au long des 69 derniers jours. Et c’est Luis Alberto Urzua qui a été le leader du groupe. C’est lui qui a assuré l’unité au sein du groupe. C’est lui qui a organisé les activités dans les profondeurs. Entre autres, il a rationné les morts-vivants à deux cuillérées de thon et un demi-verre de lait aux deux jours. Ce qui laisse comprendre que parfois, le leadership peut être directif.

En plus du rationnement, Monsieur Urzua a attribué des tâches aux mineurs qui notons-le, sont tous majeurs. Assurément, l’attribution des tâches a contribué à maintenir le moral des assiégés de l’abîme. C’est d’ailleurs ce qui devrait être préconisé dans les organisations. Chaque employé devrait être responsable d’au moins une tâche. Il n’y a rien de plus mobilisant, et ce, peu importe l’individu.

Nous aimons tous avoir la responsabilité de quelque chose. Être responsable, c’est être reconnu par les autres. Et ce n’est pas à négliger, reconnaître l’autre en lui donnant des responsabilités, c’est aussi se donner plus de temps pour voir à autres choses.

Au-delà de la délégation et de la valorisation, ce qui m’interpelle le plus dans la mine de San José est le phénomène de la satisfaction des besoins. Je ne le dirai jamais assez, le leadership prend forme lorsqu’il y a adéquation entre l’objectif à atteindre et la satisfaction des besoins. Et dans ce cas-ci, on comprend que l’objectif et le besoin se résumaient à une chose : sortir vivant de la mine. Jamais adéquation n’aura été si grande.

L’épreuve des mineurs de la mine de San José est indéniablement un exemple de leadership. C’est une démonstration qui permet de comprendre que le leadership n’est pas qu’une question d’écoute et d’empathie. Lorsque les circonstances l’exigent, le leadership peut prendre un ton directif. Un ton qui devient mobilisateur lorsque tous réalisent ce qui les interpelle : leur instinct de survie.
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jeudi 14 octobre 2010

Savez-vous préserver l'héritage?

En voilà un autre comme je les aime. Effectivement, quoi de mieux qu’un gros sujet percutant? Tout le monde en fait ça manchette et ça fait jaser lui, l’autre et le chien qui se branle la queue. Ce qui, avouons-le, est toujours mieux que de branler dans le manche. En passant, c’est également mieux rester à New York pour une réunion de l’ONU que d’aller se faire prendre en photo au Tim Hortons à Oakville. Mais comme vous le savez, chacun ses priorités!

Comme je vous le disais, la nouvelle fait jaser. D’autant plus jaser que c’est la première fois en 60 ans que le Canada n’accède pas au Conseil de sécurité. Mais comme l’a dit le ministre Lawrence Cannon, tout ça est à cause du chef de l’opposition, Michael Ignatieff. Ce dernier aurait dit que le Canada ne méritait pas le siège convoité compte tenu de la politique étrangère du gouvernement Harper. C’est vrai qu’entre un Timbits et Barack Obama, il faut savoir faire ses choix.

Pour ce qui est des choix, il faut admettre que le gouvernement de Stephen Harper en a des particuliers en ce qui a trait aux politiques étrangères. Par exemple après le sucré, on peut penser au salé ou si vous préférez, la dualité du cas d’Omar Khadr. Est-ce nécessaire de rappeler que le Canada a été parmi les premiers pays à adhérer au principe de l’enfant soldat?

On peut également penser à la Convention d’Ottawa qui est entrée en vigueur le 1er mars 1999 et qui interdit l’emploi, le stockage et la production de mines antipersonnel. Ou encore, la place du Canada dans la fondation de l’ONU et de l’OTAN grâce entre autres à l’ancien premier ministre du Canada, Lester B. Pearson. Soulignons que le monde doit également à ce dernier la création des Casques bleus et le concept moderne du maintien de la paix.

Tout le monde a déjà entendu parler de l’histoire des Américains en voyage qui arborent un drapeau canadien sur leur sac à dos. Ce n’est pas d’hier que le Canada est considéré comme un pacificateur, mais comme vous le savez, les temps changent. Dommage que ça ne semble pas être pour le meilleur.

Selon les experts, le Canada n’a pas accédé au Conseil de sécurité des Nations Unies à cause de ses politiques étrangères des dernières années. Ses positions inconditionnelles à l’égard d’Israël au détriment de la Palestine ou la réduction de son aide internationale à l’égard des pays d’Afrique pourraient également expliquer notre exclusion du plus prestigieux cercle de décideurs du monde.

Je ne sais pas si la politique étrangère du pays vous fait une belle jambe ou non. Pour ceux qui aspirent au leadership par contre, ça devrait les faire réfléchir un brin. Avouons qu’il vaut mieux réfléchir que de passer des nuits blanches. Je dis ça comme ça parce que si j’étais dans la peau du premier ministre Harper, me semble que je dormirais moins bien depuis quelques jours.

Non, mais pensez-y… C’est toi le premier ministre et c’est toi le premier à ne pas réussir à obtenir un siège au Conseil de sécurité. Si ce n’est pas ça manquer de leadership, qu’est-ce que c’est? Avez-vous dit leadership? Avouez qu’il y a de quoi passer des nuits blanches. Mais s.v.p., ne me dites pas que c’est Laureen qui va être contente. Il ne doit sûrement pas avoir la tête à ça.

Je sais que la mode est au changement dans les organisations. Les gestionnaires arrivent en poste et avant même qu’ils aient terminé leur premier café, ils pensent à changer les façons de faire. Remarquez, je n’ai rien contre ça. Moi aussi j’en ai fait du changement. Mais les derniers événements au conseil de sécurité nous apportent une importante leçon de leadership : Le changement n’est valable que s’il préserve l’héritage.

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dimanche 10 octobre 2010

À faire et À ne pas faire

C’est les gens de La Pocatière qui sont contents. Je les comprends, la manne vient de leur tomber du ciel. Certains diront ciel bleu. Le bleu de notre drapeau national. Quoiqu’il est bleu et blanc. Ce qui fait penser au blanc des nuages. Dans le contexte, corrigeons et parlons plutôt de la manne qui tombe du ciel bleu nuageux. Après tout, il n’y a rien de mieux que de regarder la réalité en face lorsqu’on veut améliorer son leadership! Avez-vous dit leadership?

Il est pertinent de se demander ce que vous avez dit. Surtout lorsqu’on pense que ça fait 4 ans que l’on tergiverse sur un pied ou sur l’autre dans le métro comme ailleurs. Si c’est ça avoir du leadership, je me retourne de bord et je snooze encore. N’est-ce pas une belle rime pour imager que plusieurs semblent avoir dormi sur le dossier. Ou du moins, ils l’ont traité en l’étant à moitié. N’est-ce pas qu’au réveil, à moitié endormi, on n’est pas très alerte?

Dans le À faire, il y a l’Assemblée nationale qui a adopté le projet de loi 116 en un temps record. Imaginer si les parlementaires pouvaient collaborer ainsi à longueur d’année. Il est fort probable que le CHUM serait déjà dû pour des rénovations de mise à jour. Mais comme vous savez, ce n’est pas demain la veille qu’on va s’y faire soigner. Remarquez, c’est peut-être une nouvelle approche médicinale? Une nouvelle façon de traiter les patients. À attendre de la sorte, plus besoin de somnifère!

Mais revenons au métro puisque ça, ça va et ça vient. Revenons-y surtout parce qu’il y en a plus, À ne pas faire qu’à faire. Comme signer de gré à gré une première entente en affirmant être blindé. Tout de même curieux que 4 ans plus tard, on affirme qu’on n’est pas à l’abri de poursuite. Ceci étant donné que l’on vit dans un monde démocratique où tout le monde est libre de poursuivre lui ou l’autre s’il se sent lésé.

Peut-être une preuve qu’il est préférable d’éviter le discours triomphant lorsqu’il y a des gros sous en jeu et qu’on tente de favoriser l’un au détriment de l’autre?

Il y a le ministre des Transports Sam Hamad qui parle d’une décision dans l’intérêt supérieur du Québec. Ce qu’on pourrait, sans crainte de se tromper, qualifier d’inflation verbale également à classer dans le À ne pas faire. Le genre d’expression qui cherche à donner plus d’importance qu’il ne le faut à une décision quelconque ou une quelconque décision.

Surtout, il ne faut pas oublier qu’on est passé d’une valeur de 3,5 millions par voiture à 2,6 millions. Alors que d’autres parlent pouvoir faire le même travail pour 1,4 million. Pour sa part, le nombre de voitures est passé de 342 à 1053 pour revenir à 500 unités.

Tout cela donne l’impression que l’entreprise espagnole CAF n’aura été dans tout ça, qu’un faire-valoir. Sa présence n’aura été utilisée que pour faire baisser les prix. À moins que le dernier délai n’ait servi qu’aux avocats qui ont fait vérification par-dessus vérification afin d’éviter que le dossier ne ressemble à celui du CHUM. Ce qui expliquerait le retour du nombre de voitures de 1053 à 500.

Dire que certains se pètent les bretelles comme si le ciel n’avait jamais été si bleu à La Pocatière. Sous l’angle du leadership par contre, on comprend que sous le couvert nuageux se cache ce qui est À faire et À ne pas faire.

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vendredi 8 octobre 2010

Intéressant de regarder derrière

Cette semaine, j’ai été très occupé. Entre autres, par un atelier mardi soir à la Jeune Chambre de Commerce de Montréal. Aussi, les deux conférences présentées mercredi et jeudi matin dans le cadre du Salon Emploi Formation qui avait lieu au Palais des congrès de Montréal.

Il y a aussi les élections du Réseau des ingénieurs du Québec (RéseauIQ) où je tente de me faire élire comme administrateur du conseil d’administration. Je profite de l’occasion pour vous dire que si vous connaissez des ingénieurs… Merci à l’avance! ;-)

Autrement dit, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour regarder l’actualité, mais je ne pouvais pas vous laisser tomber sans rien à vous mettre sous la dent. J’ai donc pensé partager avec vous cette vidéo de Steve Jobs.



Personnellement, je crois qu’il est vrai que parfois, on ne sait trop comment ce qu’on fait peut se mettre en application dans la vie de tous les jours. Mais c’est effectivement lorsqu’on regarde derrière que l’on constate les points qui se relient entre eux.
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dimanche 3 octobre 2010

Le problème ou l'image?

Que vous soyez indépendantiste ou fédéraliste, capitaliste ou socialiste, communiste ou je-m’en-foutiste, vous en avez surement entendu parler. Selon Maclean’s, le Québec serait la province la plus corrompue du Canada. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais si ce n’est pas une façon de créer un effet bœuf, certains seront d’accord pour dire que la déclaration ne peut être plus vache.

Mais comme vous le savez, nous ne sommes pas ici pour décrypter les expressions québécoises. Sur ce blogue, c’est du sérieux. Sur ce blogue, on s’intéresse au leadership! Avez-vous dit leadership?

Avouons-le, depuis la déclaration Maclean’s, il n’y a plus de secret sur le comment mobiliser un groupe, il suffit de dire ce qu’une majorité pense et qu’une minorité cache. Mais au-delà de la mobilisation, le plus intéressant est de voir ceux qui ont le plus à cacher se porter à la défense de ceux qui ont le plus à penser. Remarquez, peut-être est-ce là une réaction inconsciente par laquelle le fautif, prit de remords, veut épargner à la majorité les conséquences des actes de la minorité?

Passons les remords qui de toute façon, ne semblent pas faire partie du vocabulaire de la minorité en question et revenons à la mobilisation. Il est important d’y revenir entre autres pour le gestionnaire qui cherche à obtenir de meilleurs résultats. Effectivement, il faut comprendre que même si la majorité d’entre eux pensaient que les travailleurs n’ont pas le cœur à l’ouvrage, il n’y aurait pas d’effet bœuf si on laissait sous-entendre que les employés se trainent les pieds. Cela dit, même en l’absence de l’effet bœuf espéré dans ce cas-ci, tous les concernés seraient d’accord pour encore une fois qualifier la déclaration de vache.

D’accord, laissons les ruminants même si le sujet Maclean’s à de quoi faire ruminer. Que voulez-vous, il y a des jours comme ça! Et ce n’est tout de même pas de ma faute si le sujet laisse croire que je me suis levé du pied droit au lieu du pied gauche, ou l’inverse. Mais c’est ça qui est ça.

N’est-ce pas surprenant de voir lui, l’autre, et son contraire crier sur tous les toits l’odieux de la chose? N’est-ce pas curieux de dénoncer l’autre qui dit ce que tout le monde pense plutôt que penser à faire ce que tout le monde dit? Par exemple, une enquête publique sur le milieu de la construction!

Tout cela laisse perplexe si on se tourne vers ceux qui cherchent à améliorer leur leadership. Perplexe de voir que pour se protéger, on tente de nier l’évidence. Pourtant, ce n’est pas en faisant ce que la majorité dénonce que l’on va la mobiliser. D’autant plus perplexe lorsqu’au lieu de regarder la réalité afin de la corriger, on préfère dénoncer celui qui met à jour ce qu’on nie par des tergiversations et une autre. Ou si vous préférez, l’infini plus un!

La morale de cette histoire amorale lorsqu’on pense leadership c’est qu’il vaut mieux chercher à régler le problème que de dénoncer l’image.

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dimanche 26 septembre 2010

Alliance ou influence?

Difficile de ne pas être à la page en parlant de la commission Bastarache. Depuis trois semaines, il en est question dans pratiquement tous les bulletins de nouvelles. Mais qu’on en parle autant, il n’y a là rien de surprenant, c’est notre système démocratique qui est ébranlé par le sujet. Et à écouter les dires de l’un, ou le contraire de l’autre, on se croirait dans l’un de ces pays où les dossiers avancent à coup de pots-de-vin, ou pour l’amour des tits-n’amis.

Le plus désolant dans la commission Bastarache, c’est que plus elle avance, plus elle semble mener nulle part. Seule exception, la tendance qui se dessine sous nos yeux : l’impatience du commissaire qui tente de démontrer qu’il a le plein contrôle des travaux. Jamais sauts d’humeur n’auront été aussi dispendieux sauf peut-être, là où justement, les dossiers avancent aux pots-de-vin, entre tits n’amis!

Après le plus désolant, le plus intéressant au cours de la dernière semaine : les témoignages. Entre autres, celui de Georges Lalande qui est venu donner un nouveau souffle aux propos de l’ancien ministre de la Justice, Marc Bellemare. Un souffle salutaire pour ce dernier après avoir été contredit tant par son ancien attaché de presse, Jacques Tétrault, que son ancien chef de cabinet, Michel Gagnon. Soulignons au passage que ces deux ex gravitent toujours dans le monde libéral.

Un autre fait saillant est le témoignage du ministre délégué aux Transports, Norman MacMillan. Il a admis être intervenu auprès de Marc Bellemare afin d’aider le fils de son organisateur politique qui voulait devenir juge. Fait saillant, ou désolant, parce que selon le ministre, si le fils en question a obtenu le poste convoité, c’est parce qu’il a fait son job de député. Il me semblait pourtant que le travail d’un député était de représenter sa communauté auprès du gouvernement…

Le mot ami serait-il un synonyme de communauté, collectivité et quoi encore! Remarquez, c’est peut-être que le monde politique n’utilise pas les mêmes dictionnaires que la population! Ce qui expliquerait le cynisme de la majorité à l’égard d’une minorité!

Sous un autre angle, peu importe lequel, excepté celui du leadership, on pourrait mentionner au ministre délégué les règles usuelles des concours organisés ici et là. En particulier, la fameuse clause qui exclut…

«...les employés, agents et représentants des organisateurs du concours, de toute compagnie, société, fiducie ou autre entité juridique contrôlée par ou liée à ceux-ci, de leurs agences de publicité et de promotion, des fournisseurs de prix, de matériel et de services liés au présent concours, ainsi que les membres de leur famille immédiate (frères, sœurs, enfants, père, mère), leur conjoint légal ou de fait et toutes les personnes avec lesquelles ces employés, représentants et agents sont domiciliés.»

Selon cette règle de bingo, on comprend que le fils d’un organisateur politique se trouve de facto exclu d’une quelconque nomination quelle qu’elle soit. Mais bon…

En temps normal, on observe le leadership lorsque lui influence l’autre afin que ce dernier s’engage. Un engagement qui se fait alors que l’autre demeure libre de ses idées. En présence d’alliances par contre, il semble que c’est l’autre qui influence lui afin qu’il engage au choix, son fils, son cousin, son voisin, etc. Par le fait même, un engagement qui exige alors que lui devienne dépendant des idées de l’autre, et ce, peu importe les idées.

Voilà donc ce que doit retenir tout gestionnaire qui désire développer une organisation par son leadership : ne pas confondre alliance et influence.

Autre texte sur les alliances, ici
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jeudi 23 septembre 2010

Autorité ou leadership?

Ouff! Oui, ouff!… Ouff!, parce que le projet de loi privé de Candice Hoeppner, le C-391, a été rejeté hier soir aux Communes. Ouff!, parce que le vote a été serré, 153 contre, 151 pour. Ouff!, parce que rien n’était gagné jusqu’à la dernière minute. Il y en a eu des tractations et des jeux de coulisses pour en arriver là. Eh bien entendu, les uns ont accusé les autres de manquer de leadership!

Pour ma part, j’ai encore une fois admiré Le vrai leadership d’Heidi Rathjen qui est intervenue entre autres auprès de Jack Layton du NPD afin qu’il intervienne auprès des députés de son parti. Les tractations et jeux de coulisses ont été nécessaires parce que le NPD n’a pas voulu imposer une ligne de parti pour le vote sur le projet de loi C-391. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains ont dit que Monsieur Layton manquait de leadership. Avez-vous dit leadership?

Ils l’ont dit, mais pas pour les bonnes raisons. Je dirais qu’ils l’ont dit à cause de la confusion. Parce qu’il faut l’admettre, il y a confusion autour du leadership. Et comme vous le savez fidèle lecteur, c’est cette confusion qui explique en grande partie le manque de leadership dans les organisations. Évidemment, comment faire une chose et son contraire!

J’ai donc souri lorsque j’ai entendu les uns et les autres accuser Jack Layton de manquer de leadership. Selon leur dire, Jack Layton manque de vous savez quoi parce qu’il ne voulait pas imposer une ligne de parti pour le projet de loi privée C-391. Regardez bien la chose et son contraire : manquer de leadership, imposer une ligne de parti.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais considéreriez-vous que votre patron a du leadership s’il vous imposait de faire ci au lieu de ça? Croyez-vous que vos employés vous considèrent comme un leader si vous leur imposez quoi faire et ne pas faire? Entre nous, depuis quand considère-t-on comme un leader celui qui impose sa vision aux autres?

Mais je sais, certains vont dire "Guy-Michel, tu n’as rien compris. C’est important le registre des armes à feu. On ne peut pas se permettre de l’abolir. Il faut donc imposer la ligne de parti pour s’assurer que tous les députés votent contre le projet de loi. Il faut du leadership…" Je répète que j’admire le leadership d’Heidi Rathjen, mais cela dit, imposer quelque chose aux autres n’a rien à voir avec le leadership.

J'ai souri parce que je trouve qu’on a le leadership facile. Dès que les actions de l’un ne sont pas à notre goût, le mot leadership se fait entendre. Et y a de quoi sourire, car dans l’absolue, on considère le leader comme quelqu’un à l’écoute des autres. On aime croire que le leader est celui qui est ouvert aux idées de ceux qu’il côtoie. Selon nous, le leader fait preuve d’ouverture. Il n’impose pas ses idées. On peut également dire sans risque de se tromper que le leader est un joueur d’équipe dans nos livres.

Oui!, je souris lorsqu’au moment où il y en a un qui fait preuve d’ouverture tout en n’imposant pas ses idées, on l’accuse d’un manque de leadership. Dans les circonstances, il aurait été plus juste de l’accuser d’un manque d’autorité.

Imposer ses idées aux autres, c’est de l’autorité. Influencer les autres pour qu’ils endossent nos idées, c’est du leadership. À la lumière des faits, Jack Layton manque-t-il vraiment de leadership? Faudrait peut-être commencer par comprendre la nuance entre autorité et leadership!

dimanche 19 septembre 2010

Écoutez ce qu'on vous dit

En voilà une autre comme je les aime. Je parle évidemment de la trilogie qui prend forme avec la présente chronique. Tout de même pas si mal, trois fois en quatre semaines. À croire que j’ai mis les gaz à plein régime. C’est peut-être d’ailleurs ce que tente de faire le gouvernement depuis quelques semaines? Nous convaincre d’y aller à fond les gaz… de schiste. Je vous l’avais pourtant dit, une autre comme je les aime!

Comme plusieurs d’entre vous, les gaz de schiste me laissent perplexe. Perplexe lorsqu’on ne sait pas faire la différence entre Servir ou se servir. Perplexe également lorsqu’on refuse de croire qu’être leader un jour ne veut pas dire leader pour toujours. D’autant plus perplexe lorsqu’on tente de convaincre par tous les moyens. Quoique là, c’est peut-être moi qui ne vois pas que « des Québécois et des Québécoises comme vous tous »**, ça comprend pas vite.

Au-delà des Québécois et Québécoise, il y a tout de même du bon dans les gaz de schiste. Par exemple, on prend le temps de nous expliquer le fonctionnement de l’économie, entre autres, le financement des services. C’est en ce sens que la vice-première ministre Nathalie Normandeau a expliqué que son gouvernement voulait créer de la richesse avec tout le monde sait quoi. Elle a même fait le parallèle entre le sujet du jour et les garderies à 7 dollars. À croire qu’où il y a du bon, il n’y a pas que du bon si on se fie aux commentaires ici et sur le web.

Dans le registre des explications et du fonctionnement de l’économie, on apprenait dans les derniers jours que le gouvernement offrait un congé de redevances. Ainsi avec les gaz de schiste, on ne pourra pas dire que le gouvernement Charest est chiche. Pour les détails, chaque puits foré et opérationnel avant la fin de l’année 2010 pourrait représenter jusqu’à 800 000 $ de profits supplémentaires pour les promoteurs. Avouons que ça, ce n’est pas chiche. Pour vous en convaincre, répétez 10 fois rapidement: chiche schiste!

Une autre information intéressante nous vient encore de la vice-première ministre Normandeau. Elle a mentionné que les gaz de schiste allaient subvenir aux besoins du Québec pour les 100 ou 200 prochaines années. Avouons que c’est tout un potentiel énergétique et une richesse inespérée pour une province qui dépend de la péréquation pour s’offrir des programmes, pas si mal dans les circonstances.

Pensez-y, 100 à 200 ans d’autonomie d’énergie fossile alors que cette énergie dort sous terre depuis 200 millions d’années. Mais lorsqu’on s’arrête pour y penser, on se demande ce qui rebute Madame Normandeau lorsque les citoyens demandent un moratoire d’un an? Serait-ce que le gaz en question sera périmé après 200 000 101 ou 200 000 201 années!?!

Le plus beau de la chose est probablement lorsque Nathalie Normandeau demande aux citoyens d’écouter ce qu’on leur dit. Le plus beau de la chose parce qu’avouons-le, ça fait un peu hautain. Le plus beau de la chose surtout parce c’est par là que passe le leadership. Ou qu’il ne passe pas, comme on peut le constater dans l’opinion publique et les forums de discussions.

Le problème du leadership, c’est lorsqu’on veut faire ce que les autres ne voient pas l’utilité de faire. Le problème, c’est lorsqu’on tente de faire croire aux autres ce qu’ils ne veulent pas croire. Le problème du leadership, c’est aussi lorsqu’on pense détenir une vérité. Croire détenir une vérité est un sérieux problème de leadership parce c’est à partir de ce moment-là que l’on dit aux autres, « Écoutez ce qu’on vous dit! »


Crédit photo : Pedro Ruiz, Le Devoir

** Plus de détails ici
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vendredi 17 septembre 2010

Leader un jour, pas pour toujours

Je vous le dis d’entrée de jeu, je ne le sais pas! Non je ne sais pas qui veut servir ou se servir. Mais une chose est sure, il y a un mystérieux empressement qui coure dans le dossier du gaz de schiste. C’est le cas de le dire, on dirait qu’on a le feu au derrière tellement les tentatives se multiplient pour nous convaincre que cela est juste et bon pour des "Québécois et Québécoises comme vous tous"!... Parce que moi je ne suis pas comme vous tous!?!... Je suppose?

"Des Québécois et Québécoises comme vous tous", c’est ce qu’André Caillé disait à Bécancour lors de la première assemblée publique de l’Association des producteurs de pétrole et de gaz du Québec. Il expliquait alors les conséquences d’un moratoire sur les gaz de schiste. "Et si on fait ça là, faut aller dire à 35 personnes, des Québécois et Québécoises comme vous tous là, vous avez pu de job… C’est ça que c’est… Mais… bon…"

Je vous invite à regarder le Téléjournal du 14 septembre parce qu’au verbatim, il faut ajouter le non verbal pour réellement prendre toute la force du propos. C’est vraiment révélateur du point de vue du leadership! Avez-vous dit leadership? C’est révélateur si on pense à la crise du verglas qui, comme j’en parlais ici 10 ans après, a été mené d’une main de maitre par le même Monsieur Caillé.

Lorsqu’il est question de leadership, il est important de comprendre qu’au-delà de l’individu, le leadership dépend avant tout de l’environnement dans lequel il se trouve. Le leadership dépend des besoins des gens présents dans l’entourage. Il dépend des attentes des uns à l’égard de l’autre qui tente de mobiliser. Le leadership dépend de la capacité à communiquer l’objectif à atteindre. Il dépend également du désir des autres à atteindre cet objectif.

Dans le cas du gaz de schiste, on comprend que la population ne voit pas d’urgence à exploiter le gaz prisonnier du schiste. Le gaz est là depuis des millénaires, pourquoi ne pourrait-on pas le laisser là une ou deux années de plus?

Voilà une autre évidence du leadership, il ne peut se développer si la confiance n’est pas présente. On vous a sûrement déjà dit qu’on ne peut acheter la confiance. D’ailleurs, il semblerait que la confiance n’a de pris. Mais si elle en avait un, avec ce qui se passe avec les gaz de schiste, on comprend qu’elle vaudrait plus que 35 emplois… de Québécois et Québécoises comme vous tous!

Personnellement, cela me fait sourire lorsque je vois le mot leadership dans une offre d’emploi. Je souris lorsque je peux y lire par exemple, leadership confirmé, avoir démontré du leadership, capacité à exercer du leadership, etc.

Cela me fait sourire, car au-delà de l’individu, le leadership est avant tout tributaire de l’environnement, des événements et des circonstances comme le démontre la comparaison entre la gestion de la crise du verglas et la gestion des gaz de schiste par André Caillé.

Alors la prochaine fois que vous serez à la recherche DU leader qui sauvera tel projet ou un autre, n’oubliez pas qu’on peut être leader un jour, mais rien ne garantit qu’on le sera pour toujours!


Crédit photo : Jacques Nadeau, Le Devoir

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dimanche 12 septembre 2010

Religion et leadership

Je commence cette chronique avec certaines craintes. J’ai l’impression de marcher sur des œufs. Effectivement, y a-t-il plus délicat que de parler de religion? Craintif au moment d’écrire ces lignes, mais peut-être plus encore perplexe. Perplexe devant le branle-bas de combat que soulève le projet d’autodafé du pasteur Terry Jones. Perplexe surtout lorsque je regarde les réactions à travers le monde sous l’angle de la religion. Mais vous comprenez que c’est une tout autre histoire sous l’angle du leadership! Avez-vous dit leadership?

Au-delà de mes craintes et ma perplexité, je trouve intéressantes les réactions que soulèvent les propos du pasteur. Intéressantes les réactions, car elles mettent en évidence les mécanismes du leadership. Inutile de le cacher pour qui veut le comprendre, le leadership est à son meilleur derrière les cris de haine et les appels à la vengeance qui fusent ici et là. Je sais que ce n’est pas le leadership qu’on recherche dans les organisations, mais pour comprendre, on se doit d’admettre qu’un chat demeure un chat.

Pour se convaincre qu’il y a bel et bien du leadership dans le dossier qui a fait les manchettes au cours de la dernière semaine, rappelons-nous ce qui en découle : la mobilisation. Le leadership pousse à l’action. Et dans ce cas-ci, il faut l’admettre, dans les réactions à travers le monde, il y a mobilisation et surtout, appelle à l’action. Si ce n’est pas du leadership, qu’est-ce que c’est? Encore une fois, ce n’est pas parce que la mobilisation n’est pas celle que l’on souhaite que ce n’est pas du leadership.

Je rappelle ma définition du leadership; celle qui guide tous mes écrits et recherches sur le sujet. Le leadership est :

L’aptitude à faire faire aux autres ce qu’ils n’auraient pas fait d’eux-mêmes.

Je partage également cette variante que j’ai également toujours en tête :

L’art de faire faire aux autres ce qu’ils n’auraient pas fait normalement.

Suite aux propos du pasteur Terry Jones, on ne peut nier que plusieurs ont fait ce qu’ils n’auraient pas fait normalement. Le projet d’autodafé du coran de Terry Jones a été un élément déclencheur pour de nombreux musulmans et chrétiens. Ce projet a incité les gens à passer à l’action. Ils sont nombreux à s’être mobilisés afin de dénoncer cette façon de protester contre l’ouverture du centre culturel islamique à quelques pâtés de maisons de Ground Zero à New York. À noter que de ce côté-ci de l’Atlantique, ils sont également plusieurs à dénoncer l’ouverture de ce centre culturel.

Ce que je trouve intéressant sous l’angle du leadership, c’est de voir qu’un individu est en mesure de mobiliser directement ou indirectement les uns ou les autres, et ce, peu importe ses motifs, peu importe qu’il soit sain d’esprit ou non, peu importe si son projet est constructif ou non pour la communauté. L’événement est intéressant, car il permet de comprendre que le leadership prend forme à même les besoins, désirs et croyances des individus.

On dit souvent qu’un leader est quelqu’un qui rassemble les gens. Quelqu’un qui propose des projets mobilisateurs pour ceux qui le côtoient. On ne peut nier ces faits, mais pour autant, il ne faut pas croire que par définition le leadership est constructif.

Avec Terry Jones, il faut comprendre que le leadership prend forme avant tout dans les croyances, de toutes formes et origines, des individus. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer cette rencontre de la religion et du leadership.

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jeudi 9 septembre 2010

Un leader qui n'a pas abandonné

Après mes alignements de planètes et autres formules d’ouverture, voilà un drôle de hasard qui n’a rien de drôle. Drôle de hasard parce qu’il y a une semaine jour pour jour, je mentionnais qu'un Vrai leader n’abandonne pas ce qu’il a commencé. Un Vrai leader est quelqu’un qui va jusqu’au bout de ses idées, ses rêves, sa passion. Un hasard qui n’a rien de drôle lorsque je pense à la mort du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et député libéral de Kamouraska-Témiscouata, Claude Béchard. Mes condoléances à la famille et aux proches.

Je ne suis pas un chaud partisan libéral et pas plus partisan péquiste. En fait, je suis plus pour le gros bon sens, mais cela ne semble pas être le lot de la politique, gauche ou droite obligent. Cela dit, la mort du ministre m’interpelle tant du point de vue personnel, professionnel que, bien entendu, du leadership.

Au point de vue personnel, la mort du ministre m’interpelle, car avouons-le, mourir à 41 ans est bien trop tôt. Je suis pourtant conscient qu’à travers la planète, des milliers et des milliers de gens de tout âge meurent pour toutes sortes de raison. À travers la planète, on meurt de soif, de faim, d’un attentat, d’un génocide, d’une guerre et comme ici, de la maladie. Faut croire que ces morts anonymes n'ont aucune mesure avec la mort d’un proche, et ce, qu’il soit plus ou moins proche. Comme quoi plus on connaît, plus la mort donne du sens au non-sens.

Du point de vue professionnel, la mort du député appelle à l’action. Effectivement, l’événement fait prendre conscience, d’ailleurs comme il le disait, qu’il n’y a pas de temps à perdre. Parce qu’on a beau avoir les plus beaux projets en tête, ce n’est que dans l’action qu’ils auront un impact, ne serait-ce que modeste, dans le cheminement de la société. Mais par où commencer? Il y a tant à faire. Encore plus à faire lorsqu’on prend conscience que nous ne décidons pas quand le temps s’arrête.

Sous l’angle du leadership, le décès de Claude Béchard met en lumière l’exemple à suivre. Ainsi, on reconnaît le leader lorsque de part et d'autre, on souligne les traits qui le caractérisent. Certains parlent de son sens de l’humour, son intelligence, sa passion pour la politique. D’autres mentionnent son côté bagarreur, sa répartie aiguisée, son courage. Voilà des traits que l’on observe chez certains types de leader.

Combien de fois l’a-t-on dit? La plus belle mort est celle qui survient lorsqu’on fait ce qu’on aime. Quoique la plus belle mort n’a probablement rien à voir avec celle qui découle d’une dégénérescence. Sans parler de la douleur, physique et psychique, qui associe la mort qui origine d’un cancer.

On ne peut le nier, le ministre Claude Béchard a fait preuve de courage pour affronter la vie, et plus encore la vie politique, telle qu’il l’a fait au cours des derniers mois. Qu’il sût ou non ce qui l’attendait dans les mois puis dans les jours à venir avant son décès, il aura fait ce qui le passionnait jusqu’à la fin. Indéniablement, c’est un leader qui n’a pas abandonné.

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dimanche 5 septembre 2010

Servir ou se servir

Le sujet est d’actualité et je ne pouvais passer à côté. Autrement, on m’aurait accusé de dormir au gaz. Dormir au gaz de schiste, évidemment. Le sujet est d’ailleurs incontournable depuis le nouvel emploi de l’ancien chef de cabinet du ministère du Développement économique. Si on peut appeler ancien chef de cabinet un gars qui démissionne le vendredi pour entrer dans ses nouvelles fonctions le lundi suivant. Vous imaginez! Même pas une p’tite semaine de vacances entre les deux. Ou bien ce n’était pas payant avant ou bien ce l’est beaucoup plus après…

Mais avant de parler du gars, je crois qu’il faut parler des gars. Oui!, les gars. Lui, l’autre, elle, vous et moi. On a beau dire ce qu’on voudra, si on veut que nos voitures avancent, si on veut que nos maisons soient chaudes l’hiver, si on veut que les industries tournent à plein régime pour créer de l’emploi et y travailler, que l’on aime ou non, pollution ou non, il en faut de l’énergie.

Qu’elle soit électrique, bitumineuse, fossile ou gazeuse, il faut bien qu’elle vienne de quelque part cette énergie. On peut bien sûr souhaiter qu’elle vienne de l’autre bout du monde afin de ne pas polluer NOTRE environnement, mais est-ce réaliste? C’est comme vouloir plus de service de l’état tout en payant moins d’impôt. Un moment donné, l’équation ne balance plus. Alors tôt ou tard, comme bien d’autres, nous Québécois auront à faire notre part pour que le pétrole coule à flot dans nos bagnoles. Vroum! Vroum! Vroum!

À noter que le problème que pose le gaz de schiste n’est pas l’exploration ou l’exploitation. Non!, le problème du gaz de schiste en est un de distribution. Distribution non pas dans le sens de comment, mais bien dans le sens de qui. Dans le sens de qui va le distribuer! Qui? Rien de surprenant comme question. C’est l’instinct de survie à son meilleur. Comme on dit, au plus fort la poche. Parce qu’entre nous, le gaz de schiste, il y a de quoi s’en mettre plein les poches. Mais là n’est pas le problème non plus puisqu’on est dans une économie de marché.

Le problème du gaz de schiste, c’est lorsqu’on a l’impression que l’économie de marché risque d’être biaisée. Et c’est là qu’on pense au gars du début. Stéphane Gosselin, dit qu’il a consulté le commissaire à l’éthique du gouvernement pour savoir s’il peut passer de chef de cabinet à directeur général de l’Association des producteurs de pétrole et de gaz du Québec. Je comprends son inquiétude, mais au lieu d’aller voir le commissaire, peut-être aurait-il été plus sage d’utiliser une autre approche. La meilleure que je connaisse, surtout dans les cas d’éthique, est le raisonnement suivant : Si tu as des doutes sur ce que tu fais, c’est que tes doutes sont fondés.

Une autre façon de clarifier le doute pour les gens issus de la politique est de se poser une question : Pourquoi moi? Pourquoi Stéphane Gosselin a-t-il été choisi? Pourquoi lui et pourquoi pas un autre? Parce qu’il a une compétence particulière? Il lit dans les pensées des gens? Ou bien son nouvel employeur a estimé qu’il avait un bon réseau de contacts au sein du gouvernement? Réseau qui évidemment, pourra faire avancer le dossier du gaz de schiste dans les officines gouvernementales.

Je veux bien croire qu’un gars à le droit de gagner sa vie. Je suis même d’accord avec le fait qu’il peut désirer améliorer sa situation financière. Il peut aussi avoir le goût de relever de nouveaux défis. J’admets que pour s’épanouir, il faut changer d’emploi de temps en autre. Mais cela dit, il faut comprendre qu’aller en politique, ce n’est pas juste une job comme une autre.

Aller en politique, c’est se mettre au service de la population. Aller en politique, c’est agir pour le meilleur intérêt de nos concitoyens. Aller en politique, c’est aussi être en contact avec des gens qui ont des intérêts personnels. Des intérêts personnels qui parfois, peuvent aller à l’encontre des intérêts collectifs. Intérêts personnels ou collectifs, c’est un perpétuel débat auquel on est confronté lorsqu’on va en politique.

Lorsqu’on entre en politique, il faut comprendre la différence entre un intérêt personnel et un intérêt collectif. Et lorsqu’on sort de la politique, il faut avoir compris la différence entre servir et se servir.

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jeudi 2 septembre 2010

Un Vrai leader n'abandonne pas

C’est maintenant officiel, depuis hier, les États-Unis se retirent de l’Irak. Il est vrai qu’ils laisseront 50 000 soldats sur place pour la formation de l’armée irakienne, mais tout cela me laisse perplexe. Je suis perplexe parce que par exemple, comme je le mentionnais jeudi dernier, ça ne semble pas être demain la veille la fin des attentats terroristes dans ce coin de pays. Foutre la merde et partir après, ne me dites pas que c’est ça avoir du leadership! Avez-vous dit leadership?

Sincèrement, le retrait des troupes américaines me laisse songeur. Surtout lorsque je pense qu’ici et là, l’un et l’autre s’époumonent à dire que le leader est beau et merveilleux. Peut-être que la solution passe par une redéfinition du beau et merveilleux? Ça serait peut-être plus facile à faire que de mettre de l’ordre dans le merdier qu’ils ont créé!

On a beau parler de leadership, lorsqu’on regarde ce qui se passe en Irak, on comprend qu’il ya un moment à partir duquel les intérêts des uns prennent le dessus sur ceux des autres. Comment peut-on en arriver là? Comment en arriver là surtout lorsqu’on pense qu’en ce moment, il n’y a qu’une seule planète dans tout l’univers sur laquelle peut vivre l’humain. Autrement dit, tôt ou tard, faudra bien trouver une solution. Mais bien sûr, on a encore du temps pour repousser le problème vers l’avant.

Je sais bien que la solution n’est pas facile à trouver avec toutes ces cultures et croyances qui se côtoient, s’entremêlent, se dénigrent ou se dénoncent. Sans parler bien entendu des tyrans qui s’approprient les richesses de leur pays ou tentent de le faire par des génocides au sein de leur population. À croire que le leadership et la nature humaine ne font pas toujours bon ménage.

Lorsque je regarde ce qui se passe en Irak, je me questionne sur les réelles motivations qui ont incité les Américains à attaquer ce pays. Ils disaient vouloir libérer la population de ce dictateur qu’était Saddam Hussein. Il disait vouloir réinstaurer la démocratie. Cela fait 6 mois que les élections ont eu lieu en Irak et le gouvernement n’est toujours pas formé. Avouons que c’est une bien drôle de démocratie que les Américains laissent derrière eux.

Les Américains ont parlé de sécurité nationale pour justifier leur agression. Mais justement pour se protéger, au lieu de lancer des bombes et tuer du monde, ne serait-il pas mieux de prendre conscience du vrai problème? Le vrai problème n’est-il pas la distribution des richesses? Le vrai problème n’est-il pas le contrôle des richesses? Le vrai problème serait-il en lien avec l’éducation?

Il me semble qu’on apprend ça tout jeune, « Tu finis ce que tu commences ». C’est probablement l’une des premières leçons de leadership qu’il est essentiel d’apprendre. Lorsqu’on a compris cette phrase, on sait qu’avant d’entreprendre quoique se soit, on s’assure d’avoir une solution pour chaque étape du projet. Assurément, il n’y avait pas de solution préalable pour l’Irak. Ce qui est bien dommage pour ceux qui ont été forcés de jouer à la loterie de la vie. Cyniquement, meilleure chance la prochaine fois!

C’est une évidence, les Irakiens ne sont pas tous des terroristes. Mais combien sont morts parce que les dirigeants américains croyaient savoir ce qu’est le bien et le mal? Peu importe le nombre, c’est trop. On n’en a peut-être pas conscience ici, mais c’est le devoir du leader d’en prendre conscience. Il est important d’en prendre conscience, car chaque geste que l’on pose à des conséquences.

Les États-Unis quittent l’Irak alors que le pays est encore sens dessus dessous. Ils doivent espérer que les journalistes passeront à autre chose afin que la population n’ait plus connaissance de ce qui se passe là-bas. Ce départ des Américains n’est vraiment pas l’exemple à suivre du point de vue leadership. Parce qu’un Vrai leader n’abandonne pas ce qu’il a commencé.

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dimanche 29 août 2010

Savez-vous déléguer?

Que voulez-vous, c’est le sujet de l’heure! Je parle évidemment de la commission Bastarache et ses têtes d’affiche, l’ex-ministre Marc Bellemare et le premier ministre Jean Charest. Parlant de commission, je vous fais une confidence. En fait, c’est une primeur! Saviez-vous que le premier ministre deviendra bègue très bientôt? Eh oui! Et c’est ainsi qu’il renommera ladite commission afin que rien ne paraisse. Prochainement donc, il ne sera plus question de la commission Bastarache, mais bien de la commission basta basta Bastarache.

Évidemment, on pourrait s’amuser un peu plus encore en tenant compte que le mot rache existe bel et bien. En sylviculture, c’est le trait que l’on fait sur un arbre pour indiquer l’opération à effectuer. Ainsi donc, on pourrait aussi parler de la commission basta rache. Dans le genre, c’est assez de souligner à gros trait tout ce qui entoure les différents procédés obscurs du parti Libéral.

Autre dénomination possible, basta Bastarache. Parce qu’au train où vont les choses, les libéraux atteindront le fond, puis le bas fond du baril dans les sondages. Entre nous, rien de bon pour les partiels qui auront lieu en septembre.

Mais à bien y penser, tout cela est peut-être qu’une autre preuve que tout est dans tout? Ou encore, qu’il suffit de chercher pour trouver… quelque chose à dire! Mais dans le fond, je sais bien que ce qui vous intéresse n’est rien de moins que le leadership! Avez-vous dit leadership?

Évidemment, plusieurs remettent le leadership en question lorsque celui qui est pointé du doigt décide de tout choisir; le sujet, le mandat, le commissaire… Avouez toutefois que c’est beaucoup moins palpitant que mes trilogies entre deux superstitions!

Et le leadership tombe d’un autre cran lorsque le décideur prend la parole dès la première déclaration qui ne lui redore pas le blason. Quoique là, fallait peut-être s’y en attendre? S’en attendre non pas qu’il prenne la parole, mais que son blason soit froissé au passage…

Tout ça peut-être parce que j’ai l’esprit tordu? Pourtant, c’est bel et bien après la sortie du commissaire basta Bastarache concernant les commentaires de l’un concernant les déclarations de l’autre que le mot délégation m’est venu en tête. Ce qui me laisse croire qu’il n’y a rien de tordu entre mes oreilles puisque ça ressemble souvent à ce qui se passe en entreprise…

Il faut toutefois comprendre que la première chose à faire lorsqu’on veut déléguer est de déterminer ce qu’on veut déléguer. Notons au passage que d’autres parlent de ce qui peut être délégué. Bof! L’un et l’autre semblent avoir raison dans le cas qui nous concerne. C’est vrai! Jean Charest a déterminé qu’il voulait une commission d’enquête sur la nomination des juges sachant trop bien qu’une commission d’enquête sur la construction ne pouvait l’être. Ce qui nous fait dire, « 1er point respecté ».

La deuxième règle importante dans la délégation est de bien connaître ses collaborateurs. Encore une fois, notons que d’autres parlent de savoir à qui on délègue. Encore encore une fois, Jean Charest connaît très bien à qui il a délégué si on se fie au propos de Marc Bellemare ou des partis de l’opposition. Ce qui nous fait dire, « 2e point respecté ».

La troisième règle du processus délégationnel serait de fixer les règles du jeu dès le départ. Encore encore encore une fois selon les dires, les avocats du gouvernement s’objectent à ci ou à ça dès qu’une tangente se dessine et qu’elle pointe vers le monde de la construction ou le financement des partis politiques. Autrement dit, en plus d’avoir fixé les règles, on s’assure qu’elles sont respectées. Ce qui nous fait dire, « 3e point respecté ».

Évidemment, déléguer veut dire déléguer. Ou si vous préférez, ça veut dire transmettre, confier un pouvoir à quelqu’un d’autre. Pour que cela se réalise, il faut évidemment respecter la quatrième règle de la délégation soit, le lâcher-prise.

Lâcher-prise, ça ne veut surtout pas dire de commenter ce que fait ou dit l’autre lorsque ça ne fait pas notre affaire. En ce sens, les points de presse de la semaine dernière tant de monsieur Charest que ses acolytes concernant les propos de Marc Bellemare nous font dire, « Ouups! "

Pour les besoins éducatifs, précisons que la dernière règle de la délégation est de faire un bilan une fois le mandat terminé. Cela dit, à regarder se débattre Jean Charest afin de ralentir sa chute dans les sondages, on comprend que le plus difficile dans la délégation, c’est le lâcher-prise. Vous saurez donc à quoi vous en tenir lorsque quelqu’un vous demandera, « Savez-vous déléguer! »


Dessin de JM Ucciani, communication des entreprises et des collectivités: ici
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jeudi 26 août 2010

Êtes-vous objectif?

Le premier septembre prochain deviendra une autre date importante dans l’histoire des États-Unis. Effectivement, ce sera la fin de leur guerre en Irak même si officiellement, George Bush l’avait déclaré en 2003. Je dis la fin de leur guerre parce que malgré les dires de W, la fin de la guerre dans ce pays ne semble pas être pour demain la veille. Pour s’en convaincre, on peut penser aux 14 attentats suicides qui ont eu lieu pas plus tard qu’hier dans la journée. Bilan : 52 personnes tuées et plus de 280 blessés. Vous conviendrez que dans les circonstances, on oubliera le bien connu, "un chausson avec ça".

Le 1er septembre prochain, les forces de combat américaines auront quitté l’Irak, mais il restera tout de même 50 000 soldats sur place. Leur mandat sera de former l’armée irakienne. On peut leur souhaiter bonne chance lorsque d’une part, il est prévu de les rapatrier à la fin de 2011. D’autre part, d’autant plus de chance si on pense que 5 mois après les dernières élections, il n’y a toujours pas de gouvernement dans le pays.

Je me souviens encore de cette journée où encore tout jeune, j’avais demandé pourquoi la guerre? La réponse était trop vraie pour que je veuille l’entendre. "Ne me demande pas pourquoi la guerre si tu ne veux pas t’entendre avec le voisin". Les autres diront qu’on ne peut pas aimer tout le monde. Je suis d'accord, mais est-ce une raison pour leur lancer des bombes au-dessus de la tête?

Il y aurait beaucoup à dire ou redire sur les raisons de la guerre du Golfe. Était-elle fondée? Le danger était-il réel? Pourquoi la communauté internationale ne l’appuyait pas? Y avait-il plus d’intérêts économiques que politiques à défendre? Peut-on la résumer au désir de fiston qui voulait terminer le travail de papa?

Pour plusieurs, la guerre en Irak relève beaucoup plus du dogmatisme que d’une analyse objective des faits. Ça me semble incroyable. Tellement incroyable qu’au début de l’escarmouche, je ne m’opposais pas à la position américaine. Les propos réfractaires à l’attention de Bush me semblaient partisans. J’étais alors convaincu qu’à ce niveau décisionnel, les mécanismes, les procédures, les conseillers bref, tout l’appareil de gouvernance pouvait prévenir les hérésies.

S’il n’y avait qu’une leçon à retenir de la guerre du Golfe, c’est que le pouvoir altère l’objectivité de l’individu. Et il est important de retenir la leçon, car le pouvoir est partout autour de nous, même dans nos organisations. Pour ne pas dire surtout dans nos organisations. Le pouvoir est présent à tous les niveaux organisationnels et les conséquences s’observent tous les jours. L’avez-vous déjà observé?

Des exemples d’hérésie du pouvoir? Un contact qui ne retourne pas les appels malgré les nombreux messages sur son répondeur. Tout de même curieux que lorsqu’on laisse un message sur le répondeur de son patron, comme par magie, le contact rappelle dans les heures suivantes. Il y a aussi le collègue qui ne communique pas l’information à son pair. Encore une fois, pourquoi faut-il passer par un intermédiaire pour obtenir ce qui est requis?

Indéniablement, le pouvoir altère le comportement des individus. Celui qui aspire au leadership doit en être conscient. D’autant plus conscient qu’il monte dans l’échelle hiérarchique des organisations. Parce que plus on monte, plus la barre est haute. Voilà pourquoi il est si important de se le demander : Suis-je objectif?


Liens d’intérêt :
Reportage sur les attentats suicides de Radio-Canada : ici
Article sur les attentats suicides sur 24 Heures : ici
Résumé de la guerre en Irak sur Wikipedia : ici
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dimanche 22 août 2010

Êtes-vous pour ou contre?

Ne me demandez pas pourquoi, lorsque j’entends le mot grève, je pense immédiatement au mot leadership. J’imagine que c’est une déformation professionnelle! Avez-vous dit leadership? Peu importe, j’y ai sérieusement pensé cette semaine. Peut-être en avez-vous également entendu parler? Il était question des mandats de grève tant dans le monde de la construction que de l’aviation. Rien de joyeux sauf peut-être la rime entre ces deux mondes.

Je pense leadership lorsque j’entends le mot grève, car d’un côté, il y en a alors que de l’autre, il en manque. Inutile de se le cacher, il faut du leadership pour mobiliser un groupe de travailleurs à faire la grève. Il faut également l’admettre, c’est le manque de leadership qui mène à la grève. Je ne le dis peut-être pas assez souvent, c’est en connaissant les besoins de l’autre que l’on peut le mobiliser.

Le problème du leadership, ou de la grève, c’est que de part et d’autre, on ne tente pas de satisfaire les mêmes besoins. Le problème, c’est que de part et d’autre, on s’accuse de ne pas être réaliste. Demandes trop élevées d’un côté, offres insuffisantes de l’autre. Cherchez l’erreur! Idéalement, cherchez en vous plaçant dans la peau de l’autre, au lieu de tenter de sauver la vôtre.

Dans la construction, il semble que 140 000 travailleurs seront en grève, entre autres, pour sauver l’acquis de 8000 d’entre eux. Après tout en 2010, ce serait un non-sens qu’un employé soit payé pour neuf heures alors qu’il en travaille huit. Mais là n’est pas le problème. Le problème, c’est celui qui a voulu sauver sa peau en accordant une telle clause lors d’une négociation antérieure. Le problème, c’est qu’un chef syndical ne se fait pas élire pour redonner ce qu’un autre avait gagné avant lui.

Du côté de l’aviation, du moins à plus petite échelle chez Air Transat, l’un des problèmes touche la sous-traitance. Alors que l’entreprise sous-contracte des vols chez ses compétiteurs, les pilotes ont l’impression de ne pas avoir profité de la croissance de l’employeur. Dans les faits, le problème est peut-être que d’un côté, le leadership se mesure à la valeur de l’action en bourse. Alors que de l’autre, le leadership se mesure au nombre de syndiqués protégés.

Lorsque j’entends le mot grève, je ne pense pas seulement au leadership. Je pense également au travail d’équipe. Ce dernier a beau être à la mode, il ne semble pas considérer lorsqu’une convention collective arrive à échéance. On a beau dire que le meilleur d’une organisation se trouve dans l’équipe multidisciplinaire, lorsque vient la grève, on essaie trop souvent de couper la poire en deux. C’est ainsi qu’on laisse tomber le multi afin de mieux se concentrer sur le disciplinaire.

Que dire du sentiment d’appartenance. On a beau en parler et reparler, il semble complètement absent lorsqu’il est question de grève. Comme si tout cessait d’exister à l’heure G. Comme si on passait du connu à l’inconnu au passage du multidisciplinaire au disciplinaire. À croire que l’entreprise est un lieu où se rencontrent les intérêts divergents! Divergences que l’on cacherait sous le tapis pendant trois ans.

Cela semble trop évident. Tout individu qui aspire au leadership devrait normalement être interpellé par la grève. Interpellé, car cette dernière est à la fois le reflet de celui qui en a et celui qui n’en a pas. Et à bien y penser, la question se pose, êtes-vous pour ou contre?

jeudi 19 août 2010

Qui faire monter dans l'autobus?

Vous l’ai-je déjà dit? L’actualité est un jardin d’Ali Baba d’exemples à suivre ou ne pas suivre lorsqu’il est question de leadership. Le dernier en liste prend forme avec le congédiement de Marty Cheliak, le directeur du Programme canadien des armes à feu. Programme soit dit en passant mis en œuvre suite aux nombreuses démarches de la Coalition pour le contrôle des armes. L'une des cofondatrice de cette coalition, Heidi Rathjen, a d'ailleurs fait l’objet d’une chronique sur ce blogue.

Revenons au jardin si vous le voulez bien. Officiellement, Marty Cheliak a été congédié parce qu’il ne répondait pas au critère de bilinguisme relatif à son poste. Dans cette logique, ne me demandez pas pourquoi plusieurs ministres du gouvernement conservateur ne sont pas congédiés. Serait-ce parce qu’eux, malgré leur lacune « molièrienne », ne contreviennent pas à l’idéologie du premier ministre Stephen Harper?

De quoi je me mêle pourrait-on dire, mais rien n'empêche que les partis d’opposition se questionnent sérieusement sur les réels motifs du congédiement de Marty Cheliak étant donné qu’il s’est porté à la défense du registre des armes à feu. N’est-ce pas un curieux hasard que le débat sur ledit registre reprendra dans quelques semaines aux Communes? D’autant plus curieux lorsqu’on pense qu’ouvertement, Stephen Harper se dit en faveur de l’abolition du registre…

Avec la controverse autour du congédiement de Monsieur Cheliak, ce matin dans The Gazette, Mark Kennedy dresse la Black List du gouvernement Harper. Il semble que le nombre d’indésirables augmente avec le temps qui passe. J’avais d’ailleurs fait une étude de cas avec l’une des « Black listé ». Cette dernière était la présidente de la Commission canadienne de la sûreté nucléaire et avait ordonné la fermeture de la centrale nucléaire Chalk River. Signalons au passage que Chalk River sera remis en opération la semaine prochaine après une fermeture de 15 mois. Comme quoi Linda Keen avait peut-être raison…

Je ne pourrais dire si Marty Cheliak a raison ou non, mais son congédiement invite à la réflexion. Il faut d’autant plus réfléchir si on pense leadership. Parce que le leadership, ce n’est pas de s’entourer de gens qui pensent comme nous. Du moins, ce n’est pas ce type de leadership qui est intéressant. Toutefois, il est vrai que certains préfèrent s’entourer de gens qui ne les contrediront pas. Si vous voulez mon avis, ce n’est pas comme ça que l’on construit une équipe gagnante.

C’est d’ailleurs en lisant la chronique de Mark Kennedy que j’ai pensé aux équipes gagnantes. Plus particulièrement, j’ai pensé au livre best-seller Good to Great de Jim Collins. M. Collins explique que les entreprises exceptionnelles sont souvent composées de gens exceptionnels. Selon l’auteur, l’important est d’avoir les bonnes personnes aux bons endroits. Pour ce faire, il explique que parfois, des entreprises embauchent des gens sans même savoir ce qu’elles leur feront faire. En fait, ces entreprises embauchent parce qu’elles savent qu’un candidat exceptionnel fera un travail exceptionnel lorsque viendra le temps de le faire.

Certains aiment s’entourer de gens qui ne les contrediront pas. D’autres préfèrent s’entourer de gens qui remettent les idées en question afin de repousser les limites. C’est en fonction de ceux qui nous entourent que l’on passe de bon à excellent. Comme le dit si bien Jim Collins, pour passer de bon à excellent, il faut avant tout savoir qui faire monter dans l’autobus!

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dimanche 15 août 2010

Êtes-vous éthique?

Il y avait le remaniement du gouvernement Charest mercredi dernier à Québec. La nouvelle a fait les manchettes et l’émission radio La Tribune de Radio-Canada n’a pas fait exception à la règle. Il y a eu le pour, le contre et évidemment, l’analyste, qui sont venus donner leur point de vue. Et comme à l’habitude, les auditeurs ont suivi avec leurs commentaires et suggestions. Personnellement, je trouve qu’il y a plein de gens qui ont de bonnes idées.

Les interventions allaient bon train même si l’animateur a mentionné qu’il y avait peu de monde en attente pour partager leurs opinions sur les ondes. Quelques minutes plus tard, c’est le Dr Yves Lamontagne qui prenait la parole. C’est rare qu’une personnalité publique intervienne lors des lignes ouvertes. L’animateur a mentionné que le président du Collège des médecins voulait intervenir en son nom. Je me suis alors demandé si on peut réellement intervenir publiquement en son nom lorsqu’on occupe la présidence de ci ou de ça.

Dès le début de son intervention, Yves Lamontagne a pris la défense du ministre de la Santé Yves Bolduc. Entre autres, il a mentionné que c’est un très bon médecin. Après les louanges et d’autres encore, il a rapidement dénoncé le parti d’opposition qui aurait selon lui le jeu facile. Aux yeux du Dr Lamontagne, il est facile de poser des questions et soulever des problèmes lorsqu’on n’a pas de solution.

Après une question de l’animateur qui pointait dans une autre direction, le « quidam » a expliqué que la Fédération des médecins spécialistes dénonçait le savoir-faire du ministre parce qu’avant tout, son rôle est de négocier au nom des médecins. Le Docteur Lamontagne a également précisé que ce n’était pas la première fois que le Collège des médecins défendait la compétence du ministre Bolduc.

C’est ainsi que je me suis demandé si un individu occupant un poste officiel peut réellement parler en son nom et par le fait même, ne pas impliquer son rôle public? De plus, l’individu peut-il réellement intervenir en son nom sur un sujet en lien avec son rôle public? N’est-ce pas ce qu’on nomme un conflit d’intérêts ou une apparence de conflit d’intérêts!

La réponse me semble évidente. Il est donc peut-être plus intéressant de se questionner sur ce qui peut pousser l’individu à transgresser les règles éthiques. Dans le cas qui nous concerne, on peut ainsi se demander si le Dr Lamontagne serait tenté par un saut en politique. La question est d’autant plus pertinente que le concerné quittera ses fonctions de président-directeur-général en octobre prochain. Assurément, il n’aura pas de problème à suivre la ligne de parti!

Supposons qu’en prenant position publiquement sur la compétence du ministre Yves Bolduc, Yves Lamontagne se prépare à assumer ses prochaines fonctions. Ceci nous fait alors comprendre qu’un individu peut se mettre en conflit d’intérêts ou en apparence de conflit d’intérêts lorsqu’il tente de rehausser sa valeur professionnelle.

Cela dit, il faut reconnaître que le Dr Lamontagne a peut-être pris la défense du ministre Bolduc pour d’autres raisons. Peut-être le trouve-t-il réellement compétent? Ou encore, peut-être sont-ils amis ? Il faut toutefois admettre que les deux cas sont possibles et c’est assurément de bonnes raisons qui peuvent pousser un individu à se positionner en situation de conflit ou d’apparence de conflit d’intérêts.

On voit donc qu’au-delà de la recherche du bénéfice personnel direct, différentes situations peuvent pousser l’individu en position de conflit ou d’apparence de conflit d’intérêts. Dans un contexte de leadership, il est important d’en prendre conscience. C’est ce qu’on appelle « ouvrir ses horizons ». Et entre nous, il n’y a pas meilleure façon de faire pour être en mesure de répondre adéquatement à la question suivante. Êtes-vous éthique?