jeudi 19 août 2010

Qui faire monter dans l'autobus?

Vous l’ai-je déjà dit? L’actualité est un jardin d’Ali Baba d’exemples à suivre ou ne pas suivre lorsqu’il est question de leadership. Le dernier en liste prend forme avec le congédiement de Marty Cheliak, le directeur du Programme canadien des armes à feu. Programme soit dit en passant mis en œuvre suite aux nombreuses démarches de la Coalition pour le contrôle des armes. L'une des cofondatrice de cette coalition, Heidi Rathjen, a d'ailleurs fait l’objet d’une chronique sur ce blogue.

Revenons au jardin si vous le voulez bien. Officiellement, Marty Cheliak a été congédié parce qu’il ne répondait pas au critère de bilinguisme relatif à son poste. Dans cette logique, ne me demandez pas pourquoi plusieurs ministres du gouvernement conservateur ne sont pas congédiés. Serait-ce parce qu’eux, malgré leur lacune « molièrienne », ne contreviennent pas à l’idéologie du premier ministre Stephen Harper?

De quoi je me mêle pourrait-on dire, mais rien n'empêche que les partis d’opposition se questionnent sérieusement sur les réels motifs du congédiement de Marty Cheliak étant donné qu’il s’est porté à la défense du registre des armes à feu. N’est-ce pas un curieux hasard que le débat sur ledit registre reprendra dans quelques semaines aux Communes? D’autant plus curieux lorsqu’on pense qu’ouvertement, Stephen Harper se dit en faveur de l’abolition du registre…

Avec la controverse autour du congédiement de Monsieur Cheliak, ce matin dans The Gazette, Mark Kennedy dresse la Black List du gouvernement Harper. Il semble que le nombre d’indésirables augmente avec le temps qui passe. J’avais d’ailleurs fait une étude de cas avec l’une des « Black listé ». Cette dernière était la présidente de la Commission canadienne de la sûreté nucléaire et avait ordonné la fermeture de la centrale nucléaire Chalk River. Signalons au passage que Chalk River sera remis en opération la semaine prochaine après une fermeture de 15 mois. Comme quoi Linda Keen avait peut-être raison…

Je ne pourrais dire si Marty Cheliak a raison ou non, mais son congédiement invite à la réflexion. Il faut d’autant plus réfléchir si on pense leadership. Parce que le leadership, ce n’est pas de s’entourer de gens qui pensent comme nous. Du moins, ce n’est pas ce type de leadership qui est intéressant. Toutefois, il est vrai que certains préfèrent s’entourer de gens qui ne les contrediront pas. Si vous voulez mon avis, ce n’est pas comme ça que l’on construit une équipe gagnante.

C’est d’ailleurs en lisant la chronique de Mark Kennedy que j’ai pensé aux équipes gagnantes. Plus particulièrement, j’ai pensé au livre best-seller Good to Great de Jim Collins. M. Collins explique que les entreprises exceptionnelles sont souvent composées de gens exceptionnels. Selon l’auteur, l’important est d’avoir les bonnes personnes aux bons endroits. Pour ce faire, il explique que parfois, des entreprises embauchent des gens sans même savoir ce qu’elles leur feront faire. En fait, ces entreprises embauchent parce qu’elles savent qu’un candidat exceptionnel fera un travail exceptionnel lorsque viendra le temps de le faire.

Certains aiment s’entourer de gens qui ne les contrediront pas. D’autres préfèrent s’entourer de gens qui remettent les idées en question afin de repousser les limites. C’est en fonction de ceux qui nous entourent que l’on passe de bon à excellent. Comme le dit si bien Jim Collins, pour passer de bon à excellent, il faut avant tout savoir qui faire monter dans l’autobus!

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