dimanche 25 janvier 2009

Yes we can

Tous les gestionnaires de ce monde, incluant nos politiciens, devraient s’inspirer de Barak Obama. Il est un exemple incarné du leadership. Obama a fait campagne sur le thème du changement dès le début des élections primaires avec le slogan, Yes we can. Tout au long de son parcours vers la présidence, Obama a dit qu’il changerait les choses. Il a parlé entre autres de justice, d’égalité, de pauvreté, de santé, d’éducation, de la fin de la guerre, du retour des «troops», la fin de la dépendance au pétrole et bien entendu d’environnement.

En route vers la présidence, Obama a parlé pour mobiliser les gens. Il a inspiré les habitants des États-Unis et ceux de la planète en avivant l’espoir des uns et des autres "parce qu’il n’y a rien de mal à espérer". En promettant du changement, Obama a inspiré ses concitoyens et c’est ça le rôle d’un leader, inspirer les autres. Yes we can!




Le rôle du leader est d’inspirer. C’est également son rôle de donner l’exemple. À ce niveau, Obama est un modèle à suivre. Dès son entrée en fonction mardi le 20 janvier à midi et une minute, alors que les derniers mots de son assermentation à la présidence cessaient de résonner dans nos oreilles, son équipe transformait le site internet de la Maison Blanche afin d’effacer toutes traces de l’administration Bush. Plus que symbolique, cette reconfiguration numérique représentait le passage de l’intention à l’action. Yes we can!

Après le site internet, Obama a récidivé le soir de son assermentation. Au lieu d'entreprendre sa tournée au bal du premier commandant comme le veut la tradition, il s’est présenté au bal de quartier. Un bal qu’il a lui-même demandé afin que les habitants de la capitale puissent fêter l’ère du changement. Par ce geste, Obama démontrait d’une part sa reconnaissance aux gens qui l’ont supporté. D’autre part, il démontrait qu’il est sérieux dans son désir de changer les façons de faire. Yes we can!

Le rôle du leader est d’inspirer et de donner l’exemple. C’est également son rôle de communiquer les valeurs auxquelles il croit. Tant dans sa campagne à l’investiture de son parti que dans celle à la présidence, Obama a parlé d’un monde meilleur qui répond aux attentes des gens. Ainsi, dès le lendemain de son arrivée en fonction, on l’a vu signer des décrets présidentiels entre autres, pour fermer Guantanamo. Il a posé sa signature en insistant sur la fin de la torture sous l’égide des États-Unis. Cette signature marquait le changement entre les valeurs de son administration et celle de son prédécesseur. Yes we can!

Le rôle du leader est d’inspirer, de donner l’exemple et de communiquer ses valeurs. C’est également son rôle de montrer le chemin à suivre. Obama a mentionné que le changement ne serait pas facile compte tenu du marasme financier aux États-Unis et la conjoncture économique mondiale. Conséquent avec lui-même, Obama a annoncé le gel des salaires d’une centaine d’employés de la Maison Blanche. Par ce geste, il voulait faire comprendre que le changement à venir nécessiterait des efforts et des sacrifices de tout un chacun. Yes we can!

Le rôle du leader est d’inspirer, de donner l’exemple, de communiquer ses valeurs et de montrer le chemin à suivre. C’est également son rôle de donner les directives. En ce sens, Obama a clairement indiqué que l’ère des secrets était terminée. Dorénavant, l’information ne pourra plus être cachée de la population comme a pu le faire son prédécesseur. Également, les lobbyistes seront contraints à des règles strictes dans leurs relations avec son administration. Les fonctionnaires ne sont pas en reste, ils seront soumis à des restrictions selon leurs activités avant leur entrée en poste ou après leur départ. Ces directives étaient nécessaires afin que le fonctionnement de l’État américain concorde avec le changement proposé par Obama. Yes we can!

Inspirer, donner l’exemple, communiquer ses valeurs, montrer le chemin à suivre et donner les directives, voilà en résumé le rôle d’un leader. C’est également le rôle de tout gestionnaire qui occupe un poste décisionnel au sein d’une entreprise ou une organisation. Mais la question demeure, comment faire comme Obama? Curieusement, c’est relativement facile puisque sa méthode se résume à trois mots : Yes we can! Oui nous le pouvons.

Nous pouvons changer les choses. Nous pouvons faire différemment. Nous pouvons aller de l’avant. Nous pouvons réinventer les façons de faire. Nous pouvons repousser les limites. Nous pouvons modifier nos normes, procédures et règlements. Nous pouvons transformer l’organisation. Nous pouvons faire mieux. Nous pouvons être meilleurs. Nous pouvons… à condition d’y croire. Yes we can!




Sur le même sujet :
L’effet Obama au Québec
Gestion du changement

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dimanche 18 janvier 2009

Obstacle au leadership

Il y a deux semaines dans ma chronique intitulée Mission impossible, je m’inspirais de la télésérie Mission antarctique et la guerre Israël/Palestine. Entre autres, je mettais en lumière l’importance que revêt le cheminement intérieur lorsqu’on aspire exercer du leadership. Il y avait un intéressant parallèle à faire entre les explorateurs du Sedna IV et les populations israélienne et palestinienne qui ont eu et qui ont à vivre à proximité les uns des autres. Cette semaine avec les derniers événements et la vague de froid qui nous engourdie les mains et les pieds, je reviens avec le thème glace et guerre.

Commençons avec la glace. J’ai entendu ça il y a quelques jours à la radio. Il y a maintenant un nouveau règlement concernant le port du casque protecteur dans les ligues de hockey junior. Dorénavant, le joueur qui enlève son casque volontairement avant ou pendant une bataille recevra une punition; expulsion du match ou 5 minutes je ne sais trop mais ce n’est pas ce qui est important dans cette chronique. Ce qui importe, c’est la question suivante : Pourquoi une punition parce qu’un joueur enlève son casque protecteur?

L’an passé (ou l’année avant) lors d’une violente bagarre, il y a un joueur qui a enlevé son casque protecteur. Dans l’échauffourée, il a perdu pied, il a glissé et il est tombé la tête sur la glace. Cette chute lui a été fatale et il en est mort. Après l’analyse de l’événement, la ligue de hockey a conclu que pour éviter d’autres morts tragiques du genre, elle allait punir les joueurs qui enlèvent leur casque volontairement avant ou pendant une altercation.

À la radio, le commentateur sportif expliquait qu’à ses yeux, cette décision est ridicule. Selon lui, le problème n’est pas le port du casque ou non. Le problème, ce sont les batailles. De son point de vue, il aurait été préférable d’intervenir à la source du problème et donc, simplement interdire les bagarres. Vous vous doutez probablement que je suis d’accord avec cette réelle solution mais je dois vous avouer que je ne suis pas surpris de la décision de la ligue de hockey. Je ne suis pas surpris parce que l’humain aime la violence. L’humain aime la violence, je sais, vous êtes sceptiques. Allons donc voir ce qu’il y a du côté de la guerre.

Passons la mise en contexte, tout le monde sait ce qui se passe dans la bande de Gaza. Entre autres, tout le monde sait qu’il y a eu de nombreuses victimes civiles. Dans les circonstances, cela va de soi, la communauté internationale a pressé Israël de cesser ses attaques aléatoires qui font d’innocentes victimes. D’autant plus que ces victimes ne peuvent être secourues étant donné qu’Israël bombarde tout ce qui bouge; même les bâtiments de l’ONU n’ont pas été épargnés par les tirs. Pour faire taire les appels au cessez-le-feu, Israël a suggéré une solution : une pause de trois heures chaque jour afin de permettre l’évacuation des blessés.

Trois heures de cessez-le-feu! Avouez que c’est aussi éloquent comme solution que de donner un 5 minutes de punition au lieu d’interdire les bagarres lors d’une joute de hockey.

Trois heures de cessez-le-feu! Belle preuve d’humanité! "Pauvre eux, ils sont blessés. Permettons-leur de se faire secourir afin qu’ils ne souffrent pas trop! Après qu’ils auront été secourus, on recommencera à bombarder. Et si jamais il y avait d’autres innocentes victimes, ne vous en faites pas, il y aura une autre pause demain à la même heure. En passant, évitez dont de vous faire blesser à la reprise des bombardements. Ainsi, vous n’aurez pas à attendre vingt heures pour les secours!"

Trois heures de répit pour l’évacuation des blessés! Pourquoi ne pas avoir arrêté définitivement les bombardements? Pourquoi donner une punition à un joueur qui enlève son casque au lieu d’interdire les bagarres? Comme je vous le disais, tout simplement parce qu’on aime la violence.

Bien sûr, au lieu d’admettre qu’on aime la violence, certains vont avancer que le Hamas est un groupe terroriste ou d’islamistes extrémistes et ci et ça. Moi-même, sans être un expert du Moyen-Orient, je comprends que ce ne sont pas des enfants de choeur. Malgré ce constat, il faut toutefois reconnaître qu’une grande partie de la population palestinienne appuie le Hamas.

Au lieu d’admettre l’appui de la population au Hamas, d’autres vont parler de propagande et encore une fois de ci et de ça. Mais au-delà des ci et des ça, il faut reconnaître qu’il y a un problème de fond à la réalité Israélopalestinienne. Et le problème de fond n’est pas que le Hamas soit des extrémistes ou des propagandistes. Le problème est que deux populations veulent occuper le même territoire. Le problème est qu’une population veut en contraindre une autre. Le problème est qu’une population veut en dominer une autre.

Voilà pourquoi on aime la violence. La violence permet la dominance. On aime dominer. On aime dominer parce qu’on aime être meilleur que les autres. On aime dominer parce qu’on aime être puissant. On aime dominer parce que cela nous permet de posséder.

La glace et la guerre nous font voir pourquoi on n’aime pas résoudre les problèmes à la source. C’est tout simplement parce qu’on aime la violence. On aime la violence parce qu’on aime la dominance. On aime la dominance parce qu’elle est le reflet de notre puissance.

Évidemment, les problèmes de dominance n’aboutissent pas tous à une bousculade sur la glace ou quelques bombes sur la tête. Parce que la dominance ne se retrouve pas seulement sur une patinoire ou à la frontière d’un pays. Elle est souvent présente dans nos organisations sous différentes formes. Elle passe par le harcèlement, l’intimidation, les menaces, la persécution, la provocation, l’abus de pouvoir. Et combien d’autres formes de travers humain?

Lorsqu’on la regarde sous ses différentes formes, c’est à ce moment que l’on comprend que la dominance n’est rien d’autre qu’un obstacle au leadership.
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dimanche 11 janvier 2009

Tremblay VS Labeaume

Comme dirait l’universitaire : Des chercheurs qui cherchent, on en trouve! Mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche! J’ai parfois l’impression que cette expression va comme un gant au leadership. Les gens qui cherchent le leadership, on en trouve. Mais des gens qui exercent du leadership, on en cherche! On veut des leaders, on cherche des leaders! Mais sait-on vraiment ce que l’on veut ou ce que l'on cherche?

La question m’a semblé encore plus pertinente vendredi de cette semaine alors que j’écoutais l’émission radio, C’est Bien Meilleur Le Matin. René Hommier-Roy y parlait politique avec Nathalie Collard. Entre autres, ils discutaient du leadership du maire Labeaume de Québec, et du non leadership du maire Tremblay de Montréal suite à leur apparition à l’émission spéciale de Tout le monde en parle le 31 décembre dernier. Ayant dernièrement vanté le leadership de l’un (400e de Québec), comme de l’autre (Think positive!), j’ai le crayon qui c’est facilement aiguisé à l’écoute des propos diffusés sur les ondes hertziennes.

À vrai dire, les propos de René Hommier-Roy et Nathalie Collard m’ont fait réaliser que la rencontre des maires Tremblay et Labeaume est une belle démonstration de deux types de leader dont je parle dans mon modèle du leadership. Un modèle dois-je préciser que je présente dans ma conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership. Comme le dit si bien l’adage, l’occasion fait le larron. Dans les circonstances, permettez-moi cette pause publicitaire.



Plongeons maintenant dans le vif du sujet et demandons-nous, qu’est-ce qui distingue les maires Tremblay et Labeaume? La principale caractéristique qui les différencie se situe au niveau des canaux de communication; ce que je nomme dans mon modèle, les Forces Affectivocognitives. Pour cette Force Leaderiale, le maire Tremblay a un penchant pour le cognitif alors que le maire Labeaume est plus un affectif. En résumé cela veut dire, vous vous en doutez, que le maire Tremblay est beaucoup plus à l’aise avec les concepts. Pour sa part, le maire Labeaume est quelqu’un qui est plus près de ses émotions (affectif) et donc, beaucoup plus à l’aise dans une discussion à brûle-pourpoint comme c’est souvent le cas à l’émission Tout le monde en parle.

Cognitif ou affectif? Avec ce concept en tête, je vous invite à regarder l’extrait 6 de 8 de l’émission du 31 décembre de Tout le monde en parle; utiliser le lien ci-bas. En particulier, je vous invite à porter attention aux commentaires du maire Tremblay lorsqu’il parle du dossier de la F1 à Montréal ou des violences qui ont eu lieu l'été dernier à Montréal-Nord. Indéniablement, vous remarquerez la profondeur de ses propos. En comparaison, un peu plus loin dans l’entrevue, observez la façon de commenter «la pauvreté dans les villes» par le maire Labeaume. Voyez-vous la différence entre les deux orateurs? C’est l’effet du penchant cognitif. C’est l’impact du cognitif dans la structure des idées et ses effets sur l’attitude et le comportement d’un individu?

Pour voir l’effet du volet affectif, toujours dans l’extrait de Tout le monde en parle, je vous invite à porter attention aux commentaires des maires Labeaume et Tremblay après l’extrait du légendaire but refusé lors du match de hockey Canadien/Nordiques. À ce moment, remarquez-vous que la réaction du maire Labeaume est beaucoup plus affirmée que celle du maire Tremblay? Pourquoi est-ce maintenant au tour du maire Labeaume d’éclipser le maire Tremblay?

Comme mentionné précédemment, être à l’aise dans le feu de l’action, c’est la force de «l’affectif». En contrepartie, la réponse du maire Tremblay a de quoi faire sourire : "Je ne m’attendais pas à me faire poser cette question-là"! Il n’y a pas plus «cognitif» comme réponse. Le «cognitif» est souvent mal à l’aise de parler de ses impressions et de ses sentiments avec des inconnus ou dans un contexte où il ne se sent pas à l’aise. Il est clair que le maire Tremblay n'était pas dans son élément lors de l’enregistrement de l’émission.

Après avoir pris connaissance des Forces Affectivocognitives, on peut se demander si le maire Labeaume est un meilleur leader que le maire Tremblay. Est-ce que le fait d’être plus à l’aise en public fait d’un individu un meilleur leader?

Dans les faits, cela dépend de l’environnement dans lequel l’individu aura à évoluer au jour le jour. Certaines organisations ont besoin d’individus plus «affectif» alors que d’autres ont besoin d’individus plus «cognitif». Par exemple, lequel de l’affectif ou du cognitif a-t-on besoin sur un chantier de construction? Lequel des deux serait le plus approprié dans une entreprise pharmaceutique?

Ce qui est important de ne pas oublier lorsqu’il est question de leadership, c’est que les leaders ont une personnalité. Tout comme les gens qui vont être prêts à les suivre. Et selon le domaine d’activité où les uns comme les autres évoluent, il y a des Forces Leaderiales qui sont souhaitables ou non.

À C’est Bien Meilleur Le Matin, on avançait que la prestance des maires donnait l’impression que le maire Labeaume était le maire de la grande ville et le maire Tremblay celui de la petite ville. Par son tempérament, il est vrai que le maire Labeaume était le candidat idéal pour gérer les activités du 400e de Québec. Le maire Labeaume est un homme de terrain et d’action. Pour ce qui est de Montréal et ses dossiers plus complexes, le maire Tremblay a toutes les aptitudes requises pour mener à terme les défis que sa ville lui propose.

Cela n'est qu'un bref aperçu des Forces Affectivocognitives. Toutefois, une chose est sûre, on ne peut dire qu’un individu a du leadership ou non parce qu’il agit d’une façon ou d’une autre devant une caméra de télévision. Lorsque vient le temps d’évaluer le leadership d’un gestionnaire, il est important de considérer le milieu dans lequel il aura à évoluer. Ce n’est que lorsqu’on a tous les éléments en jeu que l’on peut réellement prétendre faire un duel Tremblay VS Labeaume.

Hyperliens:
C’est bien meilleur le matin : Cliquez ici et choisissez le lien pour l’entrevue à 7h50;
Tout le monde en parle : Cliquez ici. Une fois sur la page vidéo, passez directement à l’extrait 6 de 8.

dimanche 4 janvier 2009

Mission impossible?

Je profite de ce début de chronique pour vous souhaiter l’année de vos rêves! Que vos grandes, et petites, ambitions se réalisent. Et commençons l’année du bon pied – façon de parler – avec deux événements qui ont alimenté mes réflexions au cours des derniers jours. D’un côté, il y a la diffusion de la télésérie que je n’avais pas encore vue, Mission Antarctique : l’aventure humaine. L’autre événement est sans contredit l’interminable guerre Israël/Palestine.

Je sais que cela peut avoir l’air curieux de réfléchir simultanément sur deux événements aussi disparates. Mais ce n’est tout de même pas de ma faute si l’humain est capable du meilleur comme du pire. Cela étant, je dois tout de même avouer que j’aime les antagonismes. Ils nous obligent à faire des prises de conscience.

Entre autres, les antagonismes nous confrontent à nos valeurs. Ils nous poussent à réfléchir sur le chemin que nous avons parcouru. Ils nous proposent de redéfinir celui que nous anticipons faire. Autrement dit, d’où l’on vient, où l’on va. Les antagonismes sont incontournables pour tout individu qui aspire au leadership. Incontournable puisque l’humain n’est à l’abri ni du meilleur, ni du pire.

Mission Antarctique a été pour moi un vif stimulant. Cela va de soi, j’adore l’hiver. J’aime voir le blanc de la neige sur les paysages. Lorsqu’il y a des montagnes, c’est encore mieux! Les images présentées dans la télésérie sont merveilleuses. Oui, c’est beau la nature!

J’ai aimé les paysages de Mission Antarctique mais plus intéressant, c’était les témoignages des aventuriers. Ils nous expliquaient comment ils vivaient tel ou tel autre événement, l’isolement de la civilisation, la proximité avec leurs pairs, le besoin d’intimité, les conciliations nécessaires afin de préserver l’intégrité du groupe, le confinement. Ils étaient unanimes pour dire que leur expérience a été un accélérateur de vie, de maturité.

J’ai aimé la télésérie parce que d’une part, leadership oblige, je m’intéresse grandement à l’humain. D’autre part, les témoignages présentés sont des enseignements en lien au travail d’équipe et au leadership. J’ai particulièrement aimé les propos de Jean Lemire concernant son rôle en tant que chef de mission : «J’avais la responsabilité de ramener tout le monde sain et sauf.», «Je me sens responsable des ruptures amoureuses car la mission se termine seulement lorsque les membres réintègrent leur vie normale». C’est effectivement le rôle du leader de voir au bien-être des gens qui l’accompagnent dans ses projets.

À un autre moment, Jean Lemire explique que le Sedna, par son isolement en Antarctique, est devenu une microsociété où chacun est responsable du bien-être des autres. «On n’a pas le choix de trouver des solutions parce qu’on n’a nulle part d’autre où aller». Personnellement, je me demande pourquoi on ne pourrait pas être responsable du bien-être des autres à l’échelle de la planète. Le Sedna en Antarctique ne pourrait-il pas être un exemple à suivre? Ne pourrait-il pas être le reflet de la terre dans le système solaire? Après tout, ne sommes-nous pas prisonniers de notre grande planète bleue?

Au cours des derniers jours en regardant le Téléjournal, je me demandais s’il ne serait pas possible de présenter Mission Antarctique en Israël et en Palestine. Peut-être que cela pourrait les inspirer à trouver une solution à leur conflit? Peut-être que cela les sensibiliserait à la fragilité de notre Terre et surtout, la fragilité de la vie?

Cela fait depuis 1947, date de création de l’État d’Israël, que le conflit israélo-palestinien perdure. Il est vrai, avec quelques accalmies. Mais d’un côté comme de l’autre, on est là à se battre pour un bout de terre. Je peux accepter les croyances religieuses mais est-ce qu’elles valent réellement la mort des enfants, des femmes et des hommes? Personnellement, je ne le crois pas.

Bien sûr, les enjeux entourant une guerre sont complexes. Mais le sont-ils vraiment? Au-delà de la symbolique religieuse, politique ou territoriale, l’humain alimenterait-il lui-même ses croyances et ses conflits? N’est-ce pas en soi que nous acceptons de croire une chose plutôt qu’une autre? Au contact des autres, n’avons-nous pas le choix de prendre position pour trouver une solution ou de nous battre jusqu’à la mort? Nous avons toujours le choix. Toujours le choix même si certain sont plus faciles, ou difficiles, que d’autres.

À travers le monde, les conflits durent et perdurent parce que certains croient que c’est par la force qu’ils pourront faire valoir leurs idées. D’autres, parce qu’ils détiennent la force, estiment que leurs idées sont meilleures que celles de leurs opposants. Peu importe la position, on est malheureusement qu’à la recherche d’un pouvoir. Malheureusement car plusieurs sont prêts à mourir, ou faire mourir les autres, pour acquérir ce convoité pouvoir. Pourquoi? Pour qui? Pour quoi faire? Peut-être oublions-nous que de toute façon, on est confiné sur notre «grande Sedna»?

À travers le monde, les conflits durent et perdurent parce que plusieurs «leaders» oublient qu’ils ont la responsabilité du bien-être des membres de leur équipe. À travers le monde, plusieurs oublient de concilier leurs besoins et leurs attentes avec ceux et celles des autres. La responsabilité du bien-être des autres, la conciliation avec les autres étaient toutes deux présentes au quotidien sur le Sedna. Pourquoi serait-ce différent sur la «grande Sedna».

La Mission Antarctique et la guerre Israélo-palestinienne sont des événements qui reflètent deux extrêmes sur l’échelle des valeurs. Tout gestionnaire qui aspire exercer du leadership se doit de savoir où il se situe sur cette échelle. Pour ce faire, il n’y a rien de mieux que de faire un cheminement intérieur. Sur le Sedna, ce cheminement se faisait en accéléré.

Si vous acceptez votre mission de leadership…


Ce message s’autodétruira dans 5…, 4…, 3…, 2…


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