dimanche 26 septembre 2010

Alliance ou influence?

Difficile de ne pas être à la page en parlant de la commission Bastarache. Depuis trois semaines, il en est question dans pratiquement tous les bulletins de nouvelles. Mais qu’on en parle autant, il n’y a là rien de surprenant, c’est notre système démocratique qui est ébranlé par le sujet. Et à écouter les dires de l’un, ou le contraire de l’autre, on se croirait dans l’un de ces pays où les dossiers avancent à coup de pots-de-vin, ou pour l’amour des tits-n’amis.

Le plus désolant dans la commission Bastarache, c’est que plus elle avance, plus elle semble mener nulle part. Seule exception, la tendance qui se dessine sous nos yeux : l’impatience du commissaire qui tente de démontrer qu’il a le plein contrôle des travaux. Jamais sauts d’humeur n’auront été aussi dispendieux sauf peut-être, là où justement, les dossiers avancent aux pots-de-vin, entre tits n’amis!

Après le plus désolant, le plus intéressant au cours de la dernière semaine : les témoignages. Entre autres, celui de Georges Lalande qui est venu donner un nouveau souffle aux propos de l’ancien ministre de la Justice, Marc Bellemare. Un souffle salutaire pour ce dernier après avoir été contredit tant par son ancien attaché de presse, Jacques Tétrault, que son ancien chef de cabinet, Michel Gagnon. Soulignons au passage que ces deux ex gravitent toujours dans le monde libéral.

Un autre fait saillant est le témoignage du ministre délégué aux Transports, Norman MacMillan. Il a admis être intervenu auprès de Marc Bellemare afin d’aider le fils de son organisateur politique qui voulait devenir juge. Fait saillant, ou désolant, parce que selon le ministre, si le fils en question a obtenu le poste convoité, c’est parce qu’il a fait son job de député. Il me semblait pourtant que le travail d’un député était de représenter sa communauté auprès du gouvernement…

Le mot ami serait-il un synonyme de communauté, collectivité et quoi encore! Remarquez, c’est peut-être que le monde politique n’utilise pas les mêmes dictionnaires que la population! Ce qui expliquerait le cynisme de la majorité à l’égard d’une minorité!

Sous un autre angle, peu importe lequel, excepté celui du leadership, on pourrait mentionner au ministre délégué les règles usuelles des concours organisés ici et là. En particulier, la fameuse clause qui exclut…

«...les employés, agents et représentants des organisateurs du concours, de toute compagnie, société, fiducie ou autre entité juridique contrôlée par ou liée à ceux-ci, de leurs agences de publicité et de promotion, des fournisseurs de prix, de matériel et de services liés au présent concours, ainsi que les membres de leur famille immédiate (frères, sœurs, enfants, père, mère), leur conjoint légal ou de fait et toutes les personnes avec lesquelles ces employés, représentants et agents sont domiciliés.»

Selon cette règle de bingo, on comprend que le fils d’un organisateur politique se trouve de facto exclu d’une quelconque nomination quelle qu’elle soit. Mais bon…

En temps normal, on observe le leadership lorsque lui influence l’autre afin que ce dernier s’engage. Un engagement qui se fait alors que l’autre demeure libre de ses idées. En présence d’alliances par contre, il semble que c’est l’autre qui influence lui afin qu’il engage au choix, son fils, son cousin, son voisin, etc. Par le fait même, un engagement qui exige alors que lui devienne dépendant des idées de l’autre, et ce, peu importe les idées.

Voilà donc ce que doit retenir tout gestionnaire qui désire développer une organisation par son leadership : ne pas confondre alliance et influence.

Autre texte sur les alliances, ici
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jeudi 23 septembre 2010

Autorité ou leadership?

Ouff! Oui, ouff!… Ouff!, parce que le projet de loi privé de Candice Hoeppner, le C-391, a été rejeté hier soir aux Communes. Ouff!, parce que le vote a été serré, 153 contre, 151 pour. Ouff!, parce que rien n’était gagné jusqu’à la dernière minute. Il y en a eu des tractations et des jeux de coulisses pour en arriver là. Eh bien entendu, les uns ont accusé les autres de manquer de leadership!

Pour ma part, j’ai encore une fois admiré Le vrai leadership d’Heidi Rathjen qui est intervenue entre autres auprès de Jack Layton du NPD afin qu’il intervienne auprès des députés de son parti. Les tractations et jeux de coulisses ont été nécessaires parce que le NPD n’a pas voulu imposer une ligne de parti pour le vote sur le projet de loi C-391. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains ont dit que Monsieur Layton manquait de leadership. Avez-vous dit leadership?

Ils l’ont dit, mais pas pour les bonnes raisons. Je dirais qu’ils l’ont dit à cause de la confusion. Parce qu’il faut l’admettre, il y a confusion autour du leadership. Et comme vous le savez fidèle lecteur, c’est cette confusion qui explique en grande partie le manque de leadership dans les organisations. Évidemment, comment faire une chose et son contraire!

J’ai donc souri lorsque j’ai entendu les uns et les autres accuser Jack Layton de manquer de leadership. Selon leur dire, Jack Layton manque de vous savez quoi parce qu’il ne voulait pas imposer une ligne de parti pour le projet de loi privée C-391. Regardez bien la chose et son contraire : manquer de leadership, imposer une ligne de parti.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais considéreriez-vous que votre patron a du leadership s’il vous imposait de faire ci au lieu de ça? Croyez-vous que vos employés vous considèrent comme un leader si vous leur imposez quoi faire et ne pas faire? Entre nous, depuis quand considère-t-on comme un leader celui qui impose sa vision aux autres?

Mais je sais, certains vont dire "Guy-Michel, tu n’as rien compris. C’est important le registre des armes à feu. On ne peut pas se permettre de l’abolir. Il faut donc imposer la ligne de parti pour s’assurer que tous les députés votent contre le projet de loi. Il faut du leadership…" Je répète que j’admire le leadership d’Heidi Rathjen, mais cela dit, imposer quelque chose aux autres n’a rien à voir avec le leadership.

J'ai souri parce que je trouve qu’on a le leadership facile. Dès que les actions de l’un ne sont pas à notre goût, le mot leadership se fait entendre. Et y a de quoi sourire, car dans l’absolue, on considère le leader comme quelqu’un à l’écoute des autres. On aime croire que le leader est celui qui est ouvert aux idées de ceux qu’il côtoie. Selon nous, le leader fait preuve d’ouverture. Il n’impose pas ses idées. On peut également dire sans risque de se tromper que le leader est un joueur d’équipe dans nos livres.

Oui!, je souris lorsqu’au moment où il y en a un qui fait preuve d’ouverture tout en n’imposant pas ses idées, on l’accuse d’un manque de leadership. Dans les circonstances, il aurait été plus juste de l’accuser d’un manque d’autorité.

Imposer ses idées aux autres, c’est de l’autorité. Influencer les autres pour qu’ils endossent nos idées, c’est du leadership. À la lumière des faits, Jack Layton manque-t-il vraiment de leadership? Faudrait peut-être commencer par comprendre la nuance entre autorité et leadership!

dimanche 19 septembre 2010

Écoutez ce qu'on vous dit

En voilà une autre comme je les aime. Je parle évidemment de la trilogie qui prend forme avec la présente chronique. Tout de même pas si mal, trois fois en quatre semaines. À croire que j’ai mis les gaz à plein régime. C’est peut-être d’ailleurs ce que tente de faire le gouvernement depuis quelques semaines? Nous convaincre d’y aller à fond les gaz… de schiste. Je vous l’avais pourtant dit, une autre comme je les aime!

Comme plusieurs d’entre vous, les gaz de schiste me laissent perplexe. Perplexe lorsqu’on ne sait pas faire la différence entre Servir ou se servir. Perplexe également lorsqu’on refuse de croire qu’être leader un jour ne veut pas dire leader pour toujours. D’autant plus perplexe lorsqu’on tente de convaincre par tous les moyens. Quoique là, c’est peut-être moi qui ne vois pas que « des Québécois et des Québécoises comme vous tous »**, ça comprend pas vite.

Au-delà des Québécois et Québécoise, il y a tout de même du bon dans les gaz de schiste. Par exemple, on prend le temps de nous expliquer le fonctionnement de l’économie, entre autres, le financement des services. C’est en ce sens que la vice-première ministre Nathalie Normandeau a expliqué que son gouvernement voulait créer de la richesse avec tout le monde sait quoi. Elle a même fait le parallèle entre le sujet du jour et les garderies à 7 dollars. À croire qu’où il y a du bon, il n’y a pas que du bon si on se fie aux commentaires ici et sur le web.

Dans le registre des explications et du fonctionnement de l’économie, on apprenait dans les derniers jours que le gouvernement offrait un congé de redevances. Ainsi avec les gaz de schiste, on ne pourra pas dire que le gouvernement Charest est chiche. Pour les détails, chaque puits foré et opérationnel avant la fin de l’année 2010 pourrait représenter jusqu’à 800 000 $ de profits supplémentaires pour les promoteurs. Avouons que ça, ce n’est pas chiche. Pour vous en convaincre, répétez 10 fois rapidement: chiche schiste!

Une autre information intéressante nous vient encore de la vice-première ministre Normandeau. Elle a mentionné que les gaz de schiste allaient subvenir aux besoins du Québec pour les 100 ou 200 prochaines années. Avouons que c’est tout un potentiel énergétique et une richesse inespérée pour une province qui dépend de la péréquation pour s’offrir des programmes, pas si mal dans les circonstances.

Pensez-y, 100 à 200 ans d’autonomie d’énergie fossile alors que cette énergie dort sous terre depuis 200 millions d’années. Mais lorsqu’on s’arrête pour y penser, on se demande ce qui rebute Madame Normandeau lorsque les citoyens demandent un moratoire d’un an? Serait-ce que le gaz en question sera périmé après 200 000 101 ou 200 000 201 années!?!

Le plus beau de la chose est probablement lorsque Nathalie Normandeau demande aux citoyens d’écouter ce qu’on leur dit. Le plus beau de la chose parce qu’avouons-le, ça fait un peu hautain. Le plus beau de la chose surtout parce c’est par là que passe le leadership. Ou qu’il ne passe pas, comme on peut le constater dans l’opinion publique et les forums de discussions.

Le problème du leadership, c’est lorsqu’on veut faire ce que les autres ne voient pas l’utilité de faire. Le problème, c’est lorsqu’on tente de faire croire aux autres ce qu’ils ne veulent pas croire. Le problème du leadership, c’est aussi lorsqu’on pense détenir une vérité. Croire détenir une vérité est un sérieux problème de leadership parce c’est à partir de ce moment-là que l’on dit aux autres, « Écoutez ce qu’on vous dit! »


Crédit photo : Pedro Ruiz, Le Devoir

** Plus de détails ici
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vendredi 17 septembre 2010

Leader un jour, pas pour toujours

Je vous le dis d’entrée de jeu, je ne le sais pas! Non je ne sais pas qui veut servir ou se servir. Mais une chose est sure, il y a un mystérieux empressement qui coure dans le dossier du gaz de schiste. C’est le cas de le dire, on dirait qu’on a le feu au derrière tellement les tentatives se multiplient pour nous convaincre que cela est juste et bon pour des "Québécois et Québécoises comme vous tous"!... Parce que moi je ne suis pas comme vous tous!?!... Je suppose?

"Des Québécois et Québécoises comme vous tous", c’est ce qu’André Caillé disait à Bécancour lors de la première assemblée publique de l’Association des producteurs de pétrole et de gaz du Québec. Il expliquait alors les conséquences d’un moratoire sur les gaz de schiste. "Et si on fait ça là, faut aller dire à 35 personnes, des Québécois et Québécoises comme vous tous là, vous avez pu de job… C’est ça que c’est… Mais… bon…"

Je vous invite à regarder le Téléjournal du 14 septembre parce qu’au verbatim, il faut ajouter le non verbal pour réellement prendre toute la force du propos. C’est vraiment révélateur du point de vue du leadership! Avez-vous dit leadership? C’est révélateur si on pense à la crise du verglas qui, comme j’en parlais ici 10 ans après, a été mené d’une main de maitre par le même Monsieur Caillé.

Lorsqu’il est question de leadership, il est important de comprendre qu’au-delà de l’individu, le leadership dépend avant tout de l’environnement dans lequel il se trouve. Le leadership dépend des besoins des gens présents dans l’entourage. Il dépend des attentes des uns à l’égard de l’autre qui tente de mobiliser. Le leadership dépend de la capacité à communiquer l’objectif à atteindre. Il dépend également du désir des autres à atteindre cet objectif.

Dans le cas du gaz de schiste, on comprend que la population ne voit pas d’urgence à exploiter le gaz prisonnier du schiste. Le gaz est là depuis des millénaires, pourquoi ne pourrait-on pas le laisser là une ou deux années de plus?

Voilà une autre évidence du leadership, il ne peut se développer si la confiance n’est pas présente. On vous a sûrement déjà dit qu’on ne peut acheter la confiance. D’ailleurs, il semblerait que la confiance n’a de pris. Mais si elle en avait un, avec ce qui se passe avec les gaz de schiste, on comprend qu’elle vaudrait plus que 35 emplois… de Québécois et Québécoises comme vous tous!

Personnellement, cela me fait sourire lorsque je vois le mot leadership dans une offre d’emploi. Je souris lorsque je peux y lire par exemple, leadership confirmé, avoir démontré du leadership, capacité à exercer du leadership, etc.

Cela me fait sourire, car au-delà de l’individu, le leadership est avant tout tributaire de l’environnement, des événements et des circonstances comme le démontre la comparaison entre la gestion de la crise du verglas et la gestion des gaz de schiste par André Caillé.

Alors la prochaine fois que vous serez à la recherche DU leader qui sauvera tel projet ou un autre, n’oubliez pas qu’on peut être leader un jour, mais rien ne garantit qu’on le sera pour toujours!


Crédit photo : Jacques Nadeau, Le Devoir

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dimanche 12 septembre 2010

Religion et leadership

Je commence cette chronique avec certaines craintes. J’ai l’impression de marcher sur des œufs. Effectivement, y a-t-il plus délicat que de parler de religion? Craintif au moment d’écrire ces lignes, mais peut-être plus encore perplexe. Perplexe devant le branle-bas de combat que soulève le projet d’autodafé du pasteur Terry Jones. Perplexe surtout lorsque je regarde les réactions à travers le monde sous l’angle de la religion. Mais vous comprenez que c’est une tout autre histoire sous l’angle du leadership! Avez-vous dit leadership?

Au-delà de mes craintes et ma perplexité, je trouve intéressantes les réactions que soulèvent les propos du pasteur. Intéressantes les réactions, car elles mettent en évidence les mécanismes du leadership. Inutile de le cacher pour qui veut le comprendre, le leadership est à son meilleur derrière les cris de haine et les appels à la vengeance qui fusent ici et là. Je sais que ce n’est pas le leadership qu’on recherche dans les organisations, mais pour comprendre, on se doit d’admettre qu’un chat demeure un chat.

Pour se convaincre qu’il y a bel et bien du leadership dans le dossier qui a fait les manchettes au cours de la dernière semaine, rappelons-nous ce qui en découle : la mobilisation. Le leadership pousse à l’action. Et dans ce cas-ci, il faut l’admettre, dans les réactions à travers le monde, il y a mobilisation et surtout, appelle à l’action. Si ce n’est pas du leadership, qu’est-ce que c’est? Encore une fois, ce n’est pas parce que la mobilisation n’est pas celle que l’on souhaite que ce n’est pas du leadership.

Je rappelle ma définition du leadership; celle qui guide tous mes écrits et recherches sur le sujet. Le leadership est :

L’aptitude à faire faire aux autres ce qu’ils n’auraient pas fait d’eux-mêmes.

Je partage également cette variante que j’ai également toujours en tête :

L’art de faire faire aux autres ce qu’ils n’auraient pas fait normalement.

Suite aux propos du pasteur Terry Jones, on ne peut nier que plusieurs ont fait ce qu’ils n’auraient pas fait normalement. Le projet d’autodafé du coran de Terry Jones a été un élément déclencheur pour de nombreux musulmans et chrétiens. Ce projet a incité les gens à passer à l’action. Ils sont nombreux à s’être mobilisés afin de dénoncer cette façon de protester contre l’ouverture du centre culturel islamique à quelques pâtés de maisons de Ground Zero à New York. À noter que de ce côté-ci de l’Atlantique, ils sont également plusieurs à dénoncer l’ouverture de ce centre culturel.

Ce que je trouve intéressant sous l’angle du leadership, c’est de voir qu’un individu est en mesure de mobiliser directement ou indirectement les uns ou les autres, et ce, peu importe ses motifs, peu importe qu’il soit sain d’esprit ou non, peu importe si son projet est constructif ou non pour la communauté. L’événement est intéressant, car il permet de comprendre que le leadership prend forme à même les besoins, désirs et croyances des individus.

On dit souvent qu’un leader est quelqu’un qui rassemble les gens. Quelqu’un qui propose des projets mobilisateurs pour ceux qui le côtoient. On ne peut nier ces faits, mais pour autant, il ne faut pas croire que par définition le leadership est constructif.

Avec Terry Jones, il faut comprendre que le leadership prend forme avant tout dans les croyances, de toutes formes et origines, des individus. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer cette rencontre de la religion et du leadership.

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jeudi 9 septembre 2010

Un leader qui n'a pas abandonné

Après mes alignements de planètes et autres formules d’ouverture, voilà un drôle de hasard qui n’a rien de drôle. Drôle de hasard parce qu’il y a une semaine jour pour jour, je mentionnais qu'un Vrai leader n’abandonne pas ce qu’il a commencé. Un Vrai leader est quelqu’un qui va jusqu’au bout de ses idées, ses rêves, sa passion. Un hasard qui n’a rien de drôle lorsque je pense à la mort du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et député libéral de Kamouraska-Témiscouata, Claude Béchard. Mes condoléances à la famille et aux proches.

Je ne suis pas un chaud partisan libéral et pas plus partisan péquiste. En fait, je suis plus pour le gros bon sens, mais cela ne semble pas être le lot de la politique, gauche ou droite obligent. Cela dit, la mort du ministre m’interpelle tant du point de vue personnel, professionnel que, bien entendu, du leadership.

Au point de vue personnel, la mort du ministre m’interpelle, car avouons-le, mourir à 41 ans est bien trop tôt. Je suis pourtant conscient qu’à travers la planète, des milliers et des milliers de gens de tout âge meurent pour toutes sortes de raison. À travers la planète, on meurt de soif, de faim, d’un attentat, d’un génocide, d’une guerre et comme ici, de la maladie. Faut croire que ces morts anonymes n'ont aucune mesure avec la mort d’un proche, et ce, qu’il soit plus ou moins proche. Comme quoi plus on connaît, plus la mort donne du sens au non-sens.

Du point de vue professionnel, la mort du député appelle à l’action. Effectivement, l’événement fait prendre conscience, d’ailleurs comme il le disait, qu’il n’y a pas de temps à perdre. Parce qu’on a beau avoir les plus beaux projets en tête, ce n’est que dans l’action qu’ils auront un impact, ne serait-ce que modeste, dans le cheminement de la société. Mais par où commencer? Il y a tant à faire. Encore plus à faire lorsqu’on prend conscience que nous ne décidons pas quand le temps s’arrête.

Sous l’angle du leadership, le décès de Claude Béchard met en lumière l’exemple à suivre. Ainsi, on reconnaît le leader lorsque de part et d'autre, on souligne les traits qui le caractérisent. Certains parlent de son sens de l’humour, son intelligence, sa passion pour la politique. D’autres mentionnent son côté bagarreur, sa répartie aiguisée, son courage. Voilà des traits que l’on observe chez certains types de leader.

Combien de fois l’a-t-on dit? La plus belle mort est celle qui survient lorsqu’on fait ce qu’on aime. Quoique la plus belle mort n’a probablement rien à voir avec celle qui découle d’une dégénérescence. Sans parler de la douleur, physique et psychique, qui associe la mort qui origine d’un cancer.

On ne peut le nier, le ministre Claude Béchard a fait preuve de courage pour affronter la vie, et plus encore la vie politique, telle qu’il l’a fait au cours des derniers mois. Qu’il sût ou non ce qui l’attendait dans les mois puis dans les jours à venir avant son décès, il aura fait ce qui le passionnait jusqu’à la fin. Indéniablement, c’est un leader qui n’a pas abandonné.

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dimanche 5 septembre 2010

Servir ou se servir

Le sujet est d’actualité et je ne pouvais passer à côté. Autrement, on m’aurait accusé de dormir au gaz. Dormir au gaz de schiste, évidemment. Le sujet est d’ailleurs incontournable depuis le nouvel emploi de l’ancien chef de cabinet du ministère du Développement économique. Si on peut appeler ancien chef de cabinet un gars qui démissionne le vendredi pour entrer dans ses nouvelles fonctions le lundi suivant. Vous imaginez! Même pas une p’tite semaine de vacances entre les deux. Ou bien ce n’était pas payant avant ou bien ce l’est beaucoup plus après…

Mais avant de parler du gars, je crois qu’il faut parler des gars. Oui!, les gars. Lui, l’autre, elle, vous et moi. On a beau dire ce qu’on voudra, si on veut que nos voitures avancent, si on veut que nos maisons soient chaudes l’hiver, si on veut que les industries tournent à plein régime pour créer de l’emploi et y travailler, que l’on aime ou non, pollution ou non, il en faut de l’énergie.

Qu’elle soit électrique, bitumineuse, fossile ou gazeuse, il faut bien qu’elle vienne de quelque part cette énergie. On peut bien sûr souhaiter qu’elle vienne de l’autre bout du monde afin de ne pas polluer NOTRE environnement, mais est-ce réaliste? C’est comme vouloir plus de service de l’état tout en payant moins d’impôt. Un moment donné, l’équation ne balance plus. Alors tôt ou tard, comme bien d’autres, nous Québécois auront à faire notre part pour que le pétrole coule à flot dans nos bagnoles. Vroum! Vroum! Vroum!

À noter que le problème que pose le gaz de schiste n’est pas l’exploration ou l’exploitation. Non!, le problème du gaz de schiste en est un de distribution. Distribution non pas dans le sens de comment, mais bien dans le sens de qui. Dans le sens de qui va le distribuer! Qui? Rien de surprenant comme question. C’est l’instinct de survie à son meilleur. Comme on dit, au plus fort la poche. Parce qu’entre nous, le gaz de schiste, il y a de quoi s’en mettre plein les poches. Mais là n’est pas le problème non plus puisqu’on est dans une économie de marché.

Le problème du gaz de schiste, c’est lorsqu’on a l’impression que l’économie de marché risque d’être biaisée. Et c’est là qu’on pense au gars du début. Stéphane Gosselin, dit qu’il a consulté le commissaire à l’éthique du gouvernement pour savoir s’il peut passer de chef de cabinet à directeur général de l’Association des producteurs de pétrole et de gaz du Québec. Je comprends son inquiétude, mais au lieu d’aller voir le commissaire, peut-être aurait-il été plus sage d’utiliser une autre approche. La meilleure que je connaisse, surtout dans les cas d’éthique, est le raisonnement suivant : Si tu as des doutes sur ce que tu fais, c’est que tes doutes sont fondés.

Une autre façon de clarifier le doute pour les gens issus de la politique est de se poser une question : Pourquoi moi? Pourquoi Stéphane Gosselin a-t-il été choisi? Pourquoi lui et pourquoi pas un autre? Parce qu’il a une compétence particulière? Il lit dans les pensées des gens? Ou bien son nouvel employeur a estimé qu’il avait un bon réseau de contacts au sein du gouvernement? Réseau qui évidemment, pourra faire avancer le dossier du gaz de schiste dans les officines gouvernementales.

Je veux bien croire qu’un gars à le droit de gagner sa vie. Je suis même d’accord avec le fait qu’il peut désirer améliorer sa situation financière. Il peut aussi avoir le goût de relever de nouveaux défis. J’admets que pour s’épanouir, il faut changer d’emploi de temps en autre. Mais cela dit, il faut comprendre qu’aller en politique, ce n’est pas juste une job comme une autre.

Aller en politique, c’est se mettre au service de la population. Aller en politique, c’est agir pour le meilleur intérêt de nos concitoyens. Aller en politique, c’est aussi être en contact avec des gens qui ont des intérêts personnels. Des intérêts personnels qui parfois, peuvent aller à l’encontre des intérêts collectifs. Intérêts personnels ou collectifs, c’est un perpétuel débat auquel on est confronté lorsqu’on va en politique.

Lorsqu’on entre en politique, il faut comprendre la différence entre un intérêt personnel et un intérêt collectif. Et lorsqu’on sort de la politique, il faut avoir compris la différence entre servir et se servir.

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jeudi 2 septembre 2010

Un Vrai leader n'abandonne pas

C’est maintenant officiel, depuis hier, les États-Unis se retirent de l’Irak. Il est vrai qu’ils laisseront 50 000 soldats sur place pour la formation de l’armée irakienne, mais tout cela me laisse perplexe. Je suis perplexe parce que par exemple, comme je le mentionnais jeudi dernier, ça ne semble pas être demain la veille la fin des attentats terroristes dans ce coin de pays. Foutre la merde et partir après, ne me dites pas que c’est ça avoir du leadership! Avez-vous dit leadership?

Sincèrement, le retrait des troupes américaines me laisse songeur. Surtout lorsque je pense qu’ici et là, l’un et l’autre s’époumonent à dire que le leader est beau et merveilleux. Peut-être que la solution passe par une redéfinition du beau et merveilleux? Ça serait peut-être plus facile à faire que de mettre de l’ordre dans le merdier qu’ils ont créé!

On a beau parler de leadership, lorsqu’on regarde ce qui se passe en Irak, on comprend qu’il ya un moment à partir duquel les intérêts des uns prennent le dessus sur ceux des autres. Comment peut-on en arriver là? Comment en arriver là surtout lorsqu’on pense qu’en ce moment, il n’y a qu’une seule planète dans tout l’univers sur laquelle peut vivre l’humain. Autrement dit, tôt ou tard, faudra bien trouver une solution. Mais bien sûr, on a encore du temps pour repousser le problème vers l’avant.

Je sais bien que la solution n’est pas facile à trouver avec toutes ces cultures et croyances qui se côtoient, s’entremêlent, se dénigrent ou se dénoncent. Sans parler bien entendu des tyrans qui s’approprient les richesses de leur pays ou tentent de le faire par des génocides au sein de leur population. À croire que le leadership et la nature humaine ne font pas toujours bon ménage.

Lorsque je regarde ce qui se passe en Irak, je me questionne sur les réelles motivations qui ont incité les Américains à attaquer ce pays. Ils disaient vouloir libérer la population de ce dictateur qu’était Saddam Hussein. Il disait vouloir réinstaurer la démocratie. Cela fait 6 mois que les élections ont eu lieu en Irak et le gouvernement n’est toujours pas formé. Avouons que c’est une bien drôle de démocratie que les Américains laissent derrière eux.

Les Américains ont parlé de sécurité nationale pour justifier leur agression. Mais justement pour se protéger, au lieu de lancer des bombes et tuer du monde, ne serait-il pas mieux de prendre conscience du vrai problème? Le vrai problème n’est-il pas la distribution des richesses? Le vrai problème n’est-il pas le contrôle des richesses? Le vrai problème serait-il en lien avec l’éducation?

Il me semble qu’on apprend ça tout jeune, « Tu finis ce que tu commences ». C’est probablement l’une des premières leçons de leadership qu’il est essentiel d’apprendre. Lorsqu’on a compris cette phrase, on sait qu’avant d’entreprendre quoique se soit, on s’assure d’avoir une solution pour chaque étape du projet. Assurément, il n’y avait pas de solution préalable pour l’Irak. Ce qui est bien dommage pour ceux qui ont été forcés de jouer à la loterie de la vie. Cyniquement, meilleure chance la prochaine fois!

C’est une évidence, les Irakiens ne sont pas tous des terroristes. Mais combien sont morts parce que les dirigeants américains croyaient savoir ce qu’est le bien et le mal? Peu importe le nombre, c’est trop. On n’en a peut-être pas conscience ici, mais c’est le devoir du leader d’en prendre conscience. Il est important d’en prendre conscience, car chaque geste que l’on pose à des conséquences.

Les États-Unis quittent l’Irak alors que le pays est encore sens dessus dessous. Ils doivent espérer que les journalistes passeront à autre chose afin que la population n’ait plus connaissance de ce qui se passe là-bas. Ce départ des Américains n’est vraiment pas l’exemple à suivre du point de vue leadership. Parce qu’un Vrai leader n’abandonne pas ce qu’il a commencé.

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