jeudi 29 juillet 2010

Étude de cas #2

Mise en contexte
Vous faites partie du gouvernement d’un pays d’un peu plus de 30 millions de personnes. Vous êtes le ministre de l’Industrie. La planification du prochain recensement de la population est en cours. Encore cette année, un questionnaire court et un questionnaire long seront envoyés à la population. Certains de vos collègues croient que la collecte de l’information porte atteinte à la vie privée.

Être ministre, c’est aussi être gestionnaire. Vous êtes sensible à l’efficacité organisationnelle. En ce sens, vous cherchez à améliorer les performances du processus de recensement. Comme tout bon gestionnaire moderne, vous êtes également sensible aux propos de vos collègues concernant la vie privée des citoyens.

Après quelques semaines de discussion, votre gouvernement prend position. Dorénavant, il ne sera plus obligatoire de répondre au questionnaire long pour les citoyens préalablement choisis comme cela se faisait par le passé. Toutefois, le questionnaire long sera envoyé en plus grand nombre. Ainsi, les citoyens seront libres de répondre au questionnaire long ou au questionnaire court selon leur choix.


Mise en situation
L’annonce de la décision de votre gouvernement crée des réactions de la part des partis d’opposition, les médias et chez les membres des gouvernements provinciaux. Comme ministre responsable du dossier, c’est à vous que revient la responsabilité de répondre aux questions et de défendre la position de vos collègues.

En point de presse, vous expliquez que les changements apportés visent avant tout le respect de la vie privée des citoyens. Aussi, vous mentionnez que c’est contre les valeurs du gouvernement que de forcer les citoyens à répondre au questionnaire long sous peine d’emprisonnement.

Vous ajoutez que vos collègues ont reçu des plaintes de contribuables qui ne voulaient pas répondre au questionnaire long. Un collègue vient d’ailleurs à votre rescousse en racontant qu’il a eu à conseiller un citoyen qui lui demandait quoi faire devant les menaces répétées des statisticiens. Votre collègue lui a alors dit qu’il n’avait pas le choix de compléter le formulaire sans quoi, il risquait la prison.

Quelques jours plus tard, les réactions ne semblent pas sur le point de s’arrêter. Vous êtes même convoqué à une séance du comité permanent de l’industrie. Vous revenez donc à la charge pour défendre la position de votre gouvernement. Vous expliquez alors que les changements apportés sont en accord avec une recommandation du bureau des statistiques.

Après quelques rumeurs concernant la réelle position du bureau des statistiques, son directeur démissionne en affirmant qu’il n’a jamais endossé la position de votre gouvernement. Il explique sa démission par le fait qu’il ne se sent plus en position pour assumer ses responsabilités.

D’autres statisticiens affirment que les données recueillies par un questionnaire volontaire remettent en question la continuité des statistiques cumulées lors des derniers recensements. Cela représente une perte de crédibilité pour le pays qui jusqu’à maintenant, jouissait d’une réputation enviable concernant les statistiques populationnelles.

Malgré la controverse, votre gouvernement garde le cap convaincu qu’il est d’avoir fait le bon choix. Pour votre part, vous affirmez que vous ne reviendrez pas sur votre décision. Mais vous vous dites ouvert à discuter pour faire taire les critiques.


Travaux pratiques
Dans un premier temps, vous devez préciser les motifs qui ont justifié les changements proposés par votre gouvernement. Par exemple, en quoi la vie privée est-elle compromise? À combien se chiffre le nombre de citoyens emprisonné suite à un refus de répondre au questionnaire long? Quelles sont la fidélité et la pertinence des analyses à partir de données volontaires et aléatoires.

Par la suite, expliquez la stratégie de communication que vous avez préconisée pour répondre aux questions soulevées par les médias, les membres de l’opposition ainsi que toutes les voix qui s’opposent au changement. Précisez pourquoi vous avez affirmé que les dirigeants du bureau des statistiques appuyaient votre gouvernement.

Aussi, faites une liste d’arguments qui minimiseront l’impact de la démission du directeur du bureau des statistiques. Vous devez également décrire les motivations de votre gouvernement à maintenir sa position malgré les critiques de toute part. Complétez en expliquant pourquoi un gestionnaire ne doit jamais revenir sur une décision qu’il a annoncée.

Finalement, justifier vos positions sous l’angle du leadership! Avez-vous dit leadership?

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dimanche 25 juillet 2010

Manipulation ou persuasion?

Peu importe le milieu, l’organisation ou le département, tôt ou tard, on se retrouve devant des choix à faire. Tôt ou tard, on doit prendre des décisions, mais avant de le faire, on consulte lui, l’autre, collaborateurs et collègues. Évidemment, chacun d’eux a leur propre personnalité. Certains sont terre-à-terre. D’autres vont directement aux faits. Et bien entendu, quelques-uns tentent de nous convaincre de faire ci au lieu de ça.

Lorsque la responsabilité de décider nous incombe, on pèse et soupèse ce que l’un a dit ou n’a pas dit. Lorsque l’on doit faire un choix, et ce, peu importe le choix, il faut être conscient que derrière ce que l’un a dit ou pas dit, se cache souvent une intention. Pour s’en convaincre, on peut penser à «Prêcher pour sa paroisse». Certains appellent cela des enjeux. Enjeux que plusieurs défendent par des convictions, d’autres par la persuasion. Persuasion qui parfois, prend des airs de manipulation.

Des manipulateurs, il y en a dans tous les milieux. Peu importe ce que l’on fait, il faut apprendre à les découvrir et surtout, s’en prémunir. Mais comment faire? Comment identifier ceux qui tentent de nous faire croire ci alors qu’ils pensent ça? Cela va de soi, il faut connaître les techniques utilisées.

Évidemment, connaître c’est bien, mais pour apprendre, le voir, c’est mieux! C’est exactement ce que je me suis dit lundi soir dernier à l’écoute du Téléjournal de Radio-Canada. C’est en regardant le reportage d’Yvan Côté que j’ai vu l’exercice d’apprentissage que je vous propose de regarder dès maintenant en cliquant sur reportage.


La communication
Commençons par la base. Tous les communicateurs le savent, les mots ne comptent que pour 7 % dans la transmission du message. C’est le ton utilisé (38 %) et le langage non verbal (55 %) qui composent plus de 90 % de l’information transmise à notre (nos) interlocuteur(s). Avec ces données en tête, imaginez l’impact du ton et du non verbal lorsqu’on veut persuader, ou manipuler!


Ton et non verbal
Évidemment, la communication n’est pas que persuasion ou manipulation. Parfois, la communication cherche à clarifier des faits. En mode clarification, le ton et le non verbal sont tout aussi importants.

Dans le reportage d’Yvan Côté, on voit justement en action la communication en mode clarification, persuasion et manipulation. En ce sens, je vous invite à regarder cet extrait video 1 pour voir comment Vincent Lacroix et l’interrogateur (Monsieur Roussel) utilisent le ton et le langage non verbal soit pour clarifier, persuader ou manipuler.

Personnellement, j’aime lorsque Monsieur Roussel fait aller ses mains dans un va-et-vient pour symboliser l’écart entre les états financiers d’Octan et ceux de Northen Trust. Intéressant également lorsqu’il se touche le torse pour signifier «votre propre système». J’aime également le ton de Vincent Lacroix à la fin de la vidéo, "Vous posez une excellente question Monsieur Roussel."


Technique de manipulation
Comme mentionné, j’aime la fin de la vidéo précédente. C’est une puissante technique de manipulation. Au lieu de répondre à la question de son vis-à-vis, Vincent Lacroix le félicite de sa question.

En félicitant l’autre, on le déstabilise tout en changeant le sujet en cours. L’autre est déstabilisé, car au lieu d’une contre-attaque, il reçoit des éloges.


Technique de persuasion
Pour persuader l’autre, le manipulateur va pousser à l’extrême ses arguments. Parfois, il va soutenir sa position en affirmant quelque chose qu’il sait impossible. Dans ce type de situation, il utilisera également le non verbal.

Dans la première partie de cet extrait vidéo 2, remarquez la tape sur la table de Vincent Lacroix alors qu’il affirme qu’il referait la même chose même si la peine de mort était de nouveau en vigueur au Canada. Ce qu’il tente ici, c’est de convaincre son interlocuteur qu’il (Lacroix) a pris les bonnes décisions au temps de Norbourg ou qu’il ne regrette rien...


Que pensez-vous de la communication?
Il y a beaucoup à dire sur le verbal et le non verbal présent dans les vidéos ci-dessus. J’aimerais savoir ce que vous en pensez. Qu’observez-vous? Qu’en pensez-vous (du point de vue communication.)? Je vous invite à en discuter sur LinkedIn. Personnellement, j’interviendrai principalement dans ce groupe.


Autres liens sur Radio-Canada.ca
Dossier Lacroix devant la caméra, ici
Téléjournal du lundi 19 juillet 2010, ici
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jeudi 22 juillet 2010

Claude Meunier: Tiens-toi!

Comme plusieurs, je n’ai pas manqué beaucoup d’épisode de La Petite Vie. Faut-il se surprendre que l’émission détienne le record d’audience au Québec? Faut-il également se surprendre de l’hommage rendu à Claude Meunier lundi dernier dans le cadre du Festival Juste pour rire? Indéniablement, la contribution de l’auteur est un jalon pour l’humour québécois.


Par son style, par son regard sur la vie, par son écriture, par sa façon de présenter les choses, Claude Meunier est devenu un leader dans son domaine. C’est ce que j’appelle un leader désigné dans mon modèle du leadership. J’ai parlé du leader désigné l’an passé ici. Le leader désigné est celui qui détient une expertise. Quelle est la vôtre?

On pourrait même dire, quelles sont les vôtres. Quelles sont vos expertises? Dans quels domaines excellez-vous? Faites l’exercice. Énumérez les champs d’activités dans lesquels vous détenez un bon niveau de connaissance, un bon niveau de maitrise.

Claude Meunier a différentes expertises. Bien entendu, avant toute chose, il maîtrise l’humour absurde, et ce, sous toutes ses facettes. Il maîtrise son art indéniablement par l’écriture. Il a le sens du punch. Il sait comment surprendre son auditoire par l’invraisemblable. Claude Meunier est également un comédien. C’est un acteur. C’est un expert de la communication. Il sait comment faire passer un message.

Cela dit, pourquoi connaître nos expertises? Parce que le leadership repose sur la confiance en soi. Et personnellement, je connais que deux façons pour développer la confiance en soi. Dans un premier temps, il faut avant tout se connaître. Dans un deuxième temps, il faut passer à l’action. C’est dans l’action qu’on apprend à se faire confiance et que l’expertise se développe.

Claude Meunier nous enseigne à quoi peut ressembler la mise en action de l’expertise. Dans son domaine, l’humour, il a touché le cinéma, les séries télévisées et le théâtre. Sans contredit, il est sorti de sa zone de confort avec, il est vrai, parfois plus, parfois moins, de succès. Mais c’est tout à son honneur. Celui qui ne risque rien n’arrive à rien.

C’est indéniable, pour aller plus loin, pour découvrir de nouvelles façons de faire, il faut prendre des chances. Quelles sont les chances que vous avez prises dernièrement? Quand êtes-vous sorti de votre zone de confort?

Il n’y a pas cent cinquante-six mille façons de développer le leadership désigné. Il faut avant tout développer son expertise. D’ailleurs pour ce développement, il n’y a rien de mieux que de s’adonner à ce qu’on aime profondément. On devient expert lorsqu’on s’amuse dans ce qu’on fait. Lorsqu’on aime ce qu’on fait, on peut mettre du temps et encore du temps afin de devenir reconnu dans son domaine.

Une fois l’expertise développée, il faut pousser plus loin notre niveau de compétence. C’est à ce moment qu’à l’instar de Claude Meunier, il faut prendre des chances afin d’expérimenter de nouvelles approches. Il faut explorer de nouveaux horizons afin de découvrir de nouvelles opportunités.

Certes, il est possible que d’essayer de nouvelles façons de faire ne soit pas garant du succès espérer au premier coup. Est-ce que cela veut dire qu’on n’a pas de leadership? Est-ce que cela veut dire qu’on ne maîtrise pas notre expertise?

Pour développer notre expertise et notre leadership, on n’a pas le choix, on doit sortir de notre zone de confort. Et qu’importe ce que diront les leaders négatifs pour dénigrer nos tentatives pour aller de l’avant. Il est toujours possible de leur répondre, Tiens-toi!

dimanche 18 juillet 2010

C'est quoi manquer de leadership?

C’est un fait, lui et l’autre ont souvent à dire et redire lorsqu’on apprend que Pierre a fait ci, Jean a fait ça et que Jacques n’a fait ni ci, ni ça ou le contraire. Et les arguments semblent d’autant plus abondants lorsqu’il est question du système de santé. Omettons le CHUM et ceux du genre, mais pensons aux urgences où plus rien ne semble urgent. Que penser des familles sans médecin de famille! À croire qu’il est légitime de dire et redire, mais comment en sommes-nous arrivés là?

Pour un gars qui s’intéresse au leadership, le sujet me semble au cœur de la solution. D’ailleurs, l’une d’elles me trotte dans la tête depuis quelque temps. Elle est revenue me titiller l’esprit mercredi dernier alors que je regardais le Téléjournal de Radio-Canada. Il était question des super-infirmières, ou pour ceux qui préfèrent, les infirmières praticiennes. Cliquez ici pour voir la source de mon titillement.

À l’écoute du reportage, il n’y a qu’un mot qui me vient en tête, «C’est quoi le problème!» Je sais, c’est plus qu’un mot, mais est-ce que ça change le problème pour autant? C’est quoi le problème surtout que les intervenantes du reportage ont l’air de savoir de quoi elles parlent? À tout le moins, elles ont le bon vocabulaire. En un mot je résumerais ainsi, «collaboration».

Je vous l’avais dit, en un mot! Me semble que ce n’est pas compliqué, collaborer. Évidemment, pour collaborer, il faut savoir qui fait quoi. Ainsi, on évite de se marcher sur les pieds.

Entre deux orteils donc, Isabelle Milette, infirmière praticienne à l’Hôpital de Montréal pour enfants, résume bien la situation : "Le médecin est en charge de l’unité. Moi je suis en charge de mes patients. Le médecin, c’est lui qui en bout de ligne, a la responsabilité des soins qui sont donnés à ce patient-là." Claire comme ça, que faut-il de plus pour collaborer?

Selon Gyslaine Desrosiers, présidente de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), l’Association des infirmières du Canada a sorti un dossier sur les infirmières praticiennes. Ces dernières favoriseraient la réduction des listes d’attente, la réduction du temps de prise en charge, etc. De plus, ces infirmières peuvent faire des actes médicaux ainsi que prescrire des médicaments. Il serait incontestable que leur présence améliore le système de santé…

Un fait intéressant, les super-infirmières sont reconnues depuis 30 ans aux États-Unis et depuis 10 ans en Ontario où on en compte 1261. Elles sont 105 à Terre-Neuve et 42 dans les Territoires du Nord-Ouest et Nunavut. Au Québec, seulement 34 super-infirmières sont reconnues depuis 2003. Comme mentionné dans le reportage, comment expliquer un tel décalage alors qu’un million de Québécois sont sans médecin de famille? En un mot, «C’est quoi le problème!»

Comme le dit la présidente de l’OIIQ, le problème est peut-être le Collège des médecins qui ne veut pas partager la médecine à n’importe quel prix et avec n’importe qui…

Évidemment, pas facile de collaborer dans un tel contexte. Encore moins évident comme l’explique Yves Lamontagne, PDG du Collège des médecins. "Au début, il y a des choses qui font peur. On va dire qu’est-ce qu’à va venir faire ici? Mon pouvoir? etc. Mais une fois qu’on s’est compris l’un et l’autre, ça va très bien."

«Mon pouvoir», ne serait-ce pas ça ce qui nuit à la collaboration? La peur de perdre le pouvoir que l’on détient?

Bien sûr, il y a l’envers de la médaille. Comme gestionnaire, on veut des faits. Ceux du CIRANO semblent donner un bon portrait de la situation, cliquez ici pour le rapport ou ici pour un résumé sous formes graphiques.

Au début, j’écrivais qu’une solution me trotte dans la tête depuis quelque temps. Faits ou pas, j’ai pour mon dire que les mieux placés pour trouver la solution à un problème donné sont ceux qui ont à lui faire face jour après jour. Autrement dit, laissons les intervenants s’organiser entre eux dans un cadre collaboratif. D’ailleurs, à écouter le reportage, chacun semble prêt à le faire. Et selon moi, ils ont toutes les chances de réussir, car ils ont le bon langage pour collaborer.

Bien entendu, il est difficile de collaborer lorsqu’on a peur de perdre son pouvoir. Et c’est peut-être ça le problème du leadership, ceux qui existent par l’entremise du pouvoir qu’ils détiennent. Avec la peur de perdre son pouvoir, vaut-il la peine de se le demander, c’est quoi manquer de leadership!

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jeudi 15 juillet 2010

Êtes-vous libre de décider?

Si je demande ce que fait un plus un, qu’allez-vous répondre? Évidemment, les p’tits comiques vont répondre trois. Vraiment drôle! Mais si je vous dis un plus un plus un plus un ainsi de suite à chaque seconde, ça fait combien ? Là!, les p’tits comiques forts en math vont répondre que ça fait soixante. Si j’ajoute un plus un plus un plus un pendant soixante secondes et soixante minutes, là ça fait combien? Et après 24 heures, ça fait combien ? Multiplions maintenant par 7 jours, combien? Remultiplions par 12 semaines pour les forts en math, combien?

Avec une calculatrice, la réponse est facile à trouver, 7 257 600* barils de pétrole. Eh oui! Un plus un plus un plus un plus un pendant 60 secondes, pendant 60 minutes, pendant 24 heures, pendant 7 jours, pendant 12 semaines donne le nombre de barils de pétrole qui se sont échappés depuis que la plate-forme de forage Deepwater Horizons a explosé le 20 avril dernier. Pour les curieux, 7 257 600 barils, c’est 1,15 milliard de litres.

Fort en math ou pas, 7 257 600 barils de pétrole, compté un après l’autre pendant qu’ils s’écoulent dans le Golfe du Mexique, ça laisse bouche bée! Oui bouche bée même si la fuite semble bouchée et espérons-le, pour de bon. Quoique pour de bon ou pas, l’impact environnemental de cette catastrophe se fera ressentir pour des années et des années encore.

Pour ma part, il me semble que lorsqu’on pense à l’impact environnemental, on se dit qu’il faut absolument éviter une autre catastrophe du genre. Il me semble qu’on se dit, il faut comprendre ce qui s’est passé afin que ne se reproduise ce qui détruit la faune, la flore sans oublier, bien entendu, le gagne-pain de milliers et de milliers de gens. Il me semble que c’est le gros bon sens.

Je ne sais pas ce que vous pensez du gros bon sens, mais je peux vous dire qu’il y en a pour qui le gros bon sens ne fait pas de sens. Quoique peut-être, le gros bon sens aurait-il un autre sens à leurs yeux? C’est possible. C’est possible par exemple aux yeux des Louisianais.

Pour les Louisianais, le pétrole fait partie intégrante de leur économie. Pour eux, le pétrole, c’est un gagne-pain. Un gagne-pain comme la pêche pour d’autres. Plus intéressant est que pétrole ou pêche, les uns comme les autres s’opposent au moratoire de 6 mois imposé par Barak Obama. Moratoire pour suspendre les forages en eau profonde. Autrement dit, aux yeux des Louisianais, le gros bon sens, c’est que The show must go on.

Le show, c’est ce qui motive le gouverneur républicain de la Louisiane, Bobby Jindal, qui demande le retrait du moratoire. Pour lui, comme les Louisianais, l’environnement, ça ne semble pas important. Du moins, pas aussi important que le pétrole. À moins que pour lui, comme tous républicains, l’important soit l’argent des compagnies pétrolières qui finance les campagnes électorales. Financement qui, contrairement au Québec où on l’obtient par des subterfuges ou prête-noms, n’est interdit d’aucune façon et ce, sans aucune limite.

Lorsque je regarde ce qui se passe en Louisiane, j’ai l’impression que la série Éthique et leadership de mon infolettre Le Meneur! n’a pas de fin. En fait, lorsque je regarde l’impact de la marée noire sur la flore et la faune, je me demande ce qui motive réellement le gouverneur de la Louisiane.

Est-il motivé à protéger l’environnement? Est-il motivé à répondre aux demandes de ses électeurs? Ou est-il motivé à satisfaire les demandes des compagnies pétrolières? Au fond, le gouverneur de la Louisiane serait-il motivé à protéger l’environnement? Ou serait-il plus motivé à agir de façon à augmenter ses chances d’être réélu?

Lorsqu’on regarde les choix qui se présentent au gouverneur de la Louisiane et qu’on aspire au leadership, on peut se demander s'il est réellement libre de décider!


* Selon les autorités américaines, le puits perd entre 35 000 et 60 000 barils de pétrole par jour. Des sources indépendantes parlent de 100 000 barils par jour. Un baril par seconde équivaut à 86 400 barils par jour, un compromis entre les estimations des autorités américaines et indépendantes.
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dimanche 11 juillet 2010

Sexe et leadership

Je ne sais pas si c’est mieux que mes adages ou superstitieuse boutades, genre, jamais 2 sans 3?** N’empêche que cette semaine, c’est de fil en aiguille que mon sujet dominical a pris forme. Le fil aligna le chas lors du Téléjournal de 22 heures mercredi dernier alors qu’il était question du premier gala du Festival Juste Pour Rire, le gala Morissette – Mercier. Dans le reportage, il y avait des images de « danseuses nues » qui étaient supposément les invités de Jean-François Mercier.

Dans la mise en scène, l’idée derrière les aguicheuses était de faire contraste avec l’approche glamour que Louis Morissette voulait donner au Gala. J’ai bien dit mise en scène, car dans les faits, la soirée se voulait provocante… Alors que l’aiguille se faufilait, je me suis demandé si on avait besoin d’effeuilleuses pour être provocant?

Alors que j’effectuais une revue de presse pour en savoir plus sur ledit gala, j’ai été attiré par un teaser : Lady Gaga et placement publicitaire (ou quelque chose du genre). J’ai cliqué sur le lien parce que j’avais cru lire Lady Gala (Juste Pour Rire!?!) et le placement publicitaire… Les gars!, tous pareils...


En visionnant la vidéo, j’ai convenu de la pertinence d’une chronique et par le fait même, l’évidence du titre. D’autant plus évident que je venais de compléter la série Éthique et Leadership de mon infolettre Le Meneur! Autrement dit, j’avais encore frais à la mémoire mes réflexions sur les besoins, les désirs, la perversion des besoins, etc.

Je n’avais encore rien de précis comme idée directrice ni d’ailleurs au moment où j’écris cette ligne. Toutefois, j’avais et j’ai en tête le futur de notre société – Oui!, je sais. C’est gros comme idée et un peu idéaliste, mais bon – et la responsabilité que nous avons tous, à notre façon, en fonction de nos moyens, afin que ce futur soit le plus harmonieux et le plus agréable à vivre pour les générations futures.

Ne me demandez pas pourquoi l’intérêt de ce lègue aux générations futures, cela me préoccupe depuis mon retour aux études il y a près de 25 ans. C’est d’ailleurs cet intérêt qui explique mon passage à la présidence d’Ingénieurs Sans Frontières Québec pour une période de 5 ans quelques années après avoir gradué.

C’est toujours cette même préoccupation qui me motive avec mon actuelle entreprise. Mon but est d’aider les organisations à devenir plus performante et ainsi, créer de la richesse au sein de la communauté. Autrement dit, c’est ma façon de contribuer au futur de la société au bénéfice des générations actuelles et futures.

Assez parlé de moi, mes idées, mon cheminement... comprenez toutefois que cela fait partie du processus créatif que je voulais partager avec vous. De fil en aiguille, j’avais le goût de partager le processus question de transparence. En poussant plus loin cette dernière, je dois vous avouer que je ne sais pas exactement où tracer la ligne à suivre.

Je parle évidemment de la ligne à suivre en lien avec la nudité, la sexualité, l’usage d’images explicites pour… pour… pourquoi au juste?

Crédit photo: David Lachapelle, Rolling Stones magazine

Bien honnêtement, je ne sais pas où doit se tracer la ligne, car comme plusieurs, j’aime les images aguichantes. Comme plusieurs, sinon la majorité, j’ai des fantasmes. Et tout ce qui précède me laisse croire que la ligne doit probablement être tracée à la limite du nécessaire. Ce qui mène à la question suivante, la nudité est-elle toujours nécessaire? Est-elle toujours nécessaire pour répondre au besoin? Est-elle nécessaire pour être provocant? Est-elle nécessaire pour faire vendre des vidéos, des spectacles d’humour ou un bulletin de nouvelles?

Pour reprendre l’idée maitresse de la série Éthique et leadership de mon infolettre, la nudité, la sexualité seraient-elles qu’une simple perversion du besoin?

Lorsqu’on pense à ceci. Lorsqu’on pense à cela. En fait, lorsqu’on veut être un leader, il faut être conscient qu’avec le leadership, vient des responsabilités. Lorsqu’on veut être leader, l’une des responsabilités est de s’assurer de ne pas pervertir les besoins des autres. Il faut en être conscient si notre but est de vendre aux autres. Du moins, il faut en être conscient si on ne veut pas tomber dans la facilité.

Lorsqu’on veut du leadership, il faut comprendre que le leadership n’est qu’un pouvoir d’influence d’un individu sur les autres. Dans le cas qui nous concerne, on comprend que les humoristes et les chanteurs ont beaucoup d’influence auprès de nombreuses personnes. Tout comme d’ailleurs un bulletin de nouvelles. Lorsqu’on a beaucoup d’influence sur beaucoup de gens, il faut comprendre que la responsabilité, c’est le futur de la société.

Autrement dit, lorsqu’on veut être leader, il faut s’avoir où se trace la ligne qui assurera le futur de la société. Entre autres, il faut savoir où se trace la ligne entre le sexe et le leadership.


** Chasser le naturel, il revient au galop! J’ai terminé d’écrire ce texte samedi matin autour de 11h30. Qu’entends-je au bulletin radio de 12h00? Que l’American Association for Nude Recration lance un appel à tous pour battre le record Guiness du plus grand nombre de personnes se baignant nues en Amérique du Nord. Que voulez-vous, tout est dans tout!

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jeudi 8 juillet 2010

Êtes-vous professionnel?

Vous comprendrez que je ne vous dirai pas dans quel groupe ni d’ailleurs pour quelle discussion. Dernièrement, sur LinkedIn, un participant me disait que la politique et les politiciens n’avaient rien à voir avec le leadership. Selon lui, seul compte le leadership d’entreprise et le fait d’être un bon leader en entreprise. Depuis le temps que j’utilise la politique pour sensibiliser le lecteur aux différentes manifestations de mon sujet fétiche, vous comprendrez également que je n’ai pas cru bon répondre au commentaire.

Cela dit, vous ne serez pas surpris que je vous parle de la dernière élection partielle dans le comté de Vachon. Pour la mise en contexte, mentionnons que c’est Martine Ouellet du Parti québécois qui a remporté la victoire avec 59,15% des voix. Pour sa part, Simon-Pierre Diamond du Parti libéral est arrivé deuxième avec 24,34 % des votes. Le tout, alors que le taux de participation a été de 29,26%.

La politique étant ce qu’elle est, il y a évidemment eu les traditionnels discours après le bien connu « si la tendance se maintient ». Et comme le veut la tradition du gagnant et du perdant, le premier ministre Jean Charest a minimisé les résultats et la victoire du PQ. Pour sa part, la chef de l’opposition Pauline Marois a parlé d’un message clair de la population à l’égard des politiques et décisions du gouvernement.

Que dire des propos des uns et des autres sous l’angle de la politique? Que les verres solaires, du moins les bleus ou les rouges, perturbent les perceptions ou déforment la réalité? Que le pire n’est jamais aussi pire qu’on le pense alors que la victoire est toujours plus grande qu’on le dit? Bah!, inutile de cogiter là-dessus. La bonne réponse se trouve probablement au fond de la poche d’un « spin doctor »!

Mais que dire des propos des uns, et des autres, sous l’angle du leadership! Avez-vous dit leadership? À moins que vous ayez dit qu’il manque de leadership? Oui!, oui!, il manque de leadership. N’est-ce pas ce que certains disent lorsqu’il voit un collègue se diriger directement dans le mur? Que dire de leurs propos alors qu’il serait pertinent de souligner l’effort de celui qui nous fait tourner la tête du côté opposé à sa présence!

Évidemment, le problème des modestes succès des autres ou de leurs révélateurs échecs, c’est le crédit qu’on n’ose accorder ou le crédit qu’on préfère s’attribuer. Problème qui bien souvent, amplifie par l’entremise des alliances. D’autres fois, c’est les affinités qui gonflent ou dégonflent les faits et gestes de l’autre.

Alliances ou affinités que certains aiment entretenir afin de mieux discréditer. Tout serait pourtant plus simple si comme plusieurs, certains pouvaient simplement accepter que lui s’adonne au macramé alors que l’autre voyage à l’étranger.

Lorsque l’un n’accepte pas que l’autre fait ce qu’il ne fait, on observe souvent l’effet des verres solaires. À ce moment que le succès n’en est pas un ou que l’échec devient victoire. À ce moment qu’en milieu de travail, on observe le besoin de souligner à grands traits les limites de son territoire. Et gare à ceux qui s’aventurent au-delà des limites. Ils risquent d’être les prochains à se faire discréditer qu’ils ont fait ci ou qu’ils n’ont pas fait ça.

Lorsqu’on veut du leadership, on ne peut constamment diminuer ce que fait l’autre tout en enjolivant ce qu’on fait. Lorsqu’on veut du leadership, il faut être capable de donner à César ce qui appartient à César. Lorsqu’on veut du leadership, il faut être capable de faire la distinction entre les affinités et les réelles contributions de l’autre. Lorsqu’on veut du leadership, il faut être capable d’aller au-delà de l’individu et ce qu’il fait.

Lorsqu’on veut du leadership, on ne peut évaluer l’autre en fonction de nos alliances ou de nos affinités. C’est ça être professionnel!

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dimanche 4 juillet 2010

Mgr Marc Ouellet: Le bon candidat

Il y a quelques semaines le cardinal Marc Ouellet me faisait écrire ceci et cela. Ne vous demandez donc pas pourquoi je suis superstitieux. Ce n’est tout de même pas de ma faute si le Vatican l’a nommé préfet de la Congrégation des évêques! C’est d’ailleurs à se demander si tout cela n’est pas en lien avec la terre qui a tremblé sous nos pieds exactement 7 jours plus tôt. Mais oui!, mais oui!... Jamais deux sans trois, 7 jours plus tôt, 777… D’accord, parlons leadership! Avez-vous dit leadership?

Superstitieux ou non, dès que j’ai entendu la nouvelle, celle concernant le cardinal, pas celle de la secousse, j’ai immédiatement pensé à la culture organisationnelle. Rien de surprenant, car la meilleure façon de développer cette dernière n’est-il pas de nommer ceux qui l’endossent?

Cela fait du sens, nommer à des postes clés ceux qui endossent la culture organisationnelle. Effectivement, cela fait plein de bon sens. Dans mes réflexions par contre, j’ai réalisé que le problème de la culture organisationnelle n’est peut-être pas ce que l’on croit. Le problème, c’est peut-être que trop souvent, il n’y en a pas de culture organisationnelle là où il en faudrait. Et lorsqu’il y en a une, elle n’est généralement pas officielle…

J’ai encore en mémoire cette entreprise où je travaillais en début de carrière. Il y avait une belle synergie dans le département. Chacun s’entraidait dans la bonne humeur. Cela a duré quelque temps. En fait, cela a duré jusqu’au moment où, croissance oblige, une restructuration a eu lieu. À ce moment que de nouvelles personnes ont été nommées dans la hiérarchie. À ce moment que plusieurs ont perdu leur entrain au travail. Cherchez l’erreur!

L’erreur, c’est que trop souvent, on nomme des gens qui ne cadrent pas avec la synergie existante. Dans mes souvenirs, alors que le personnel était autonome et s’entraidait, la nouvelle équipe voulait coordonner – ordonner ? – le travail et surtout, le contrôler à sa façon.

C’est probablement l’un des plus grands problèmes des organisations, le désir de contrôler des gestionnaires. Désir de contrôler alors que bien souvent, ils ne voient pas ce qui va bien! Mais n’allez surtout pas leur dire, ils seront alors convaincus que vous n’avez rien compris.

Comme je l’ai déjà mentionné dans mes chroniques précédentes, je ne suis pas un chaud partisan du fait religieux. Cela dit, je dois tout de même admettre que le Vatican a fait le bon choix en nommant le cardinal Marc Ouellet à la tête de la Congrégation des évêques. Le bon choix, car ceux qui s’adonnent à la chose, religieuse évidemment, admirent celui que les groupes de femmes réprouvent. Je comprends ces dernières.

Pour développer une culture organisationnelle forte, il faut des gens qui, avant tout, croient aux valeurs qui la supportent. Il faut des gens qui n’ont pas peur de se prononcer haut et fort en faveur des procédures, consignes et code de conduite préconisés par l’organisation. C’est la meilleure façon de mobiliser ceux qui endossent le type d’environnement que l’organisation propose. En ce sens, il faut admettre qu’avant même d’être promu, le nouveau préfet n’y a pas été avec le dos de la main morte comme dirait l’autre.

Pour développer une culture organisationnelle cohérente et mobilisatrice pour l’ensemble du personnel, il faut des gestionnaires qui parlent au nom de l’organisation tout en étant en accord avec la base. C’est probablement considérant ceci qui explique cela que Benoit XVI a nommé Mgr Ouellet à la tête de la Congrégation des évêques.

En résumé, pour développer une culture organisationnelle forte, il faut avant tout choisir le bon candidat!


À consulter sur Radio-Canada.ca :
L’analyse d’Alain Crevier, animateur à Second regard;
Dossier complet, ici.

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