dimanche 8 février 2009

The show must go on

Serait-ce dû à mon intérêt pour l’astronomie ou, à l’encontre de mes croyances, l’astrologie? Peu importe l’un ou l’autre, allez savoir pourquoi fidèles lecteurs, cette semaine, il y a eu un alignement des planètes. Conséquemment messieurs dames, jour après jour, les nouvelles se sont succédé pour me faire douter. Douter de quoi vous demandez-vous? Évidemment, douter du leadership! Avez-vous dit leadership?

Tout cela a commencé avec Barack Obama. Oui mon Barack! Celui dont j’ai louangé le leadership il y a tout juste deux semaines. «I think I screwed up!». C’est les mots qu’il a eus lorsque Tom Daschle a renoncé au poste de secrétaire à la santé. Obama l’avait soutenu malgré ses irrégularités avec le fisc. Mais avec les déclarations du New York Times sur des millions amassés en conseillant des compagnies d’assurance et des chaînes d’hôpitaux, Daschle a probablement senti la température de l’eau monter. Il en a donc conclu qu’il lui était préférable de ne pas joindre l’équipe d’Obama.




La deuxième planète à s’aligner lors de cette céleste semaine arrive d’outre-mer. N’y allons pas par quatre chemins, «Honnêtement, ce n’est pas trop mon truc!» Sacré Sarko! Tu pourrais nous dire n’importe quoi avec ton sourire machiavélien. Une belle démonstration qu’une fois arrivée à destination, on peut dire ce qu’on pense pour le plus grand plaisir des amis. Ou des cousins? Les deux, ou son contraire! (Voir le reportage)

La troisième planète de l’alignement a de quoi nous endormir. Surtout lorsqu’on entend le président de l’association des anesthésistes en train de faire une analogie entre la vitesse que l’on peut rouler sur l’autoroute et les tâches que ses membres ne peuvent faire pour améliorer le nombre d’opérations réalisées dans les hôpitaux. «Est-ce parce qu’une personne vous dépasse à 160 km/h sur l’autoroute qu’il faut augmenter la limite de vitesse permise?» Euhh!... Pourriez-vous répéter la question? C’est clair, monsieur 1, 2, 3… est contre l’idée d’intervenir simultanément dans deux salles d’opération. Mais lorsque la journaliste lui fait remarquer que cela se pratique dans les urgences, la réponse ne peut être plus claire. «C’est vrai… on est payé pour!» Traduction libre: on aura tous les arguments nécessaires contre le changement tant qu’il n’y aura pas d’argent sur la table! Leadership! Avez-vous dit leadership?

Passons maintenant à la quatrième planète qui, elle, nous provient de l’Ontario. La CVMO (Commission des valeurs mobilières de l’Ontario) a conclu une entente avec des dirigeants et administrateurs de Research In Motion (RIM, l’entreprise derrière le Blackberry). Selon cette entente, les messieurs devront payer 77 M$ en amende pour avoir pratiqué l’antidatage sur des options d’achat d’action de 1996 à 2006. Le plus amusant, c’est lorsque la CVMO explique qu’il ne s’agit pas d’une fraude. Ce ne serait que des irrégularités! Comme quoi il est préférable de s’entendre hors cour lorsqu’on a l’influence nécessaire.

Pour compléter les 5 jours ouvrables, ajoutons une dernière planète avec l’annonce du probable déficit de 38 milliards $ dans le chaud bas de laine des Québécois. Société distincte oblige, la CDPQ (Caisse de Dépôt et Placement du Québec) aura le pire rendement des caisses de retraite. Dommage que Monsieur Rousseau a quitté le bateau il y a quelques mois. Lors de son arrivée à la Caisse, il avait été présenté comme un solide financier qui apporterait de la croissance et du rendement! Aux dernières nouvelles, il semblerait que les têtes vont rouler. Mais comme vous le savez, plus ça change, plus c’est pareil! Alors ne vous demandez pas pourquoi on attend avant de nommer le prochain président à tête de la CDPQ. C’est une évidence. Personne ne veut ternir son cheminement de carrière avec l’un des pires déficits de l’histoire de l’institution. Élémentaire mon cher Watson!

Oui, je l’avoue. Cette semaine, j’ai douté du leadership lorsque j’ai entendu le «I screwed up» de mon cher Obama. J’ai douté mais j’ai pris un peu de recul. Cela m’a permis de comprendre que malgré les bonnes intentions d’un individu, il ne peut être responsable pour ce qu’on fait tous les autres. Cette semaine, j’ai également compris qu’Obama est aux prises avec le même problème que nombre d’organisations : une fois qu’on a identifié un «leader» potentiel, on refuse d’admettre qu’on s’est trompé dans notre décision. Certes, Obama a admis son erreur mais reconnaissons qu’il l’a fait au moment où il n’avait plus le choix de le faire.

Cette semaine, avec l’alignement des planètes et la sortie de Sarko, on doit comprendre que pour plusieurs, l’important, c’est de monter dans la hiérarchie sociale et professionnelle. Parce qu’une fois arrivée dans les échelons supérieurs, on peut dire ce qu’on veut de la façon qu’on veut puisqu’on est alors quasi intouchable. Et de toute façon, ce que les autres pensent de ce qu’on dit, ce n’est plus vraiment important puisqu’on est maintenant puissant. Leadership! Avez-vous dit leadership?

Lorsqu’on prend conscience de l’alignement des planètes, faut-il se surprendre que les organisations peinent à se trouver des leaders? Sincèrement, moi, ça ne me surprend pas. Il ne faut pas se surprendre de la difficulté des organisations à trouver des «leaders» car nombreux sont les experts qui refusent d’admettre ce qui se passe réellement dans les milieux professionnels. Plusieurs refusent d’admettre ce qui se passe parce que malheureusement, comme bien d’autre, plusieurs sont là avant tout pour se servir.

Ceci expliquant cela, si vous cherchez à comprendre le leadership, n’allez pas croire que l’actuel alignement des planètes n’est qu’un événement épisodique. Soyez simplement attentif à ce qui se passe autour de vous et vous constaterez que semaine après semaine, l’histoire se répète. Pourquoi il en est ainsi? Facile à comprendre : Scratch my back, I’ll scratch yours. En fait, semaine après semaine, l’histoire se répète parce que comme vous le savez trop bien, The show must go on!




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