dimanche 27 juillet 2008

Jugement

Roum dum dum wa la dou c'est le temps des vacances. Roum dum dum wa la dou… Eh oui!, c’est le temps des vacances comme le dit si bien Pierre Lalonde. Malgré cette période tant attendue par plusieurs, certains trouvent le moyen de gâcher leur vie ou celles des autres. Les accidents routiers, ça vous dit quelque chose? Ils sembleraient que cette année, c’est pire que par le passé. Que voulez-vous, les gens roulent trop vite!

Dire que le gouvernement avait annoncé des mesures pour contrer la vitesse au volant. Je ne devrais peut-être pas en parler… Vous savez, la hausse du coût des contraventions pour contrer la vitesse, ce n’est que de la poudre aux yeux. Si si, un baume sur les plais des familles éprouvées qui ont perdu un ou des êtres chers. Je profite du moment pour leur offrir mes sincères sympathies. Et je m’excuse à l’avance si elles n’aiment pas mon blogue cette semaine. J’espère simplement qu’elles ne le prendront pas personnel, c’est le leadership qui m’intéresse.

Le problème des accidents de la route, c’est que les gestionnaires de l’état manquent le coche en haussant les primes pour excès de vitesse. Bien sûr que ça fait de belles manchettes pour les médias de voir une opération radar et montrer comme les voitures roulent vite. Avouez que nous sommes garnement lorsqu’on file à 120, 130 ou 140 km/h sur l’autoroute. Ô les vilains papas, mononcles et autres citoyens qui filent à vive allure. Allez hop, une petite contravention à 900 $ pour leur rappeler que la vitesse tue!

Pour ce qui est des contraventions, elles n’auront aucun effet notable sur les accidents mortels. Parce que les cons qui tuent ou se tuent en voiture ne se feront pas prendre dans un lucratif piège à tickets. Les cons qui tuent leur blonde ou la petite famille qui roule paisiblement en sens inverse n’agissent pas à l’heure de pointe ou le samedi après-midi. Non, eux, c’est à trois heures du matin qu’ils roulent vite. Le problème, c’est qu’il n’y a pas d’opération radar à cette heure de la nuit; ça ne serait pas rentable de le faire!

Certains vont dire que j’exagère mais la répression que l’on fait pour réduire le nombre d’accidents va à l’encontre de l’innovation, de la créativité et de la responsabilisation des gens. Comme société, nous sommes en train de scléroser notre aptitude à réfléchir et prendre les bonnes décisions. D’une certaine façon, on applique des solutions aux mauvais problèmes. On force les citoyens à suivre ridiculement des lois inefficaces, appliquées sans discernement, qui ne donnent pas les résultats escomptés. Pendant qu’on réprimande les conducteurs réfléchis, des irresponsables et incompétents se croient plus fins que les autres en essayant d’épater la galerie à trois heures du matin. On laisse aller ces derniers car cela serait trop dispendieux de les prendre en flagrant délit.

Dans quelques années, on se demandera pourquoi les gens ne prennent plus d’initiative dans notre société. On sera surpris de constater que nos industries n’innovent plus. Il n’y aura pourtant rien de surprenant, leur personnel aura perdu sa créativité et le goût du risque. C’est ce qui se produit lorsque les lois vont à l’encontre du gros bon sens.

Arrêter quelqu’un qui roule à 140 km/h sur une autoroute libre de voitures, c’est tout simplement de la répression aliénante. Comprenez-moi, je ne parle pas de ceux qui roulent à 140 km/h à l’heure de pointe sur l’autoroute métropolitaine à Montréal. Je parle de celui qui fait Montréal – Québec à 10 heures le soir. Sincèrement, je n’en vois pas de problème à rouler 140 km/h si les conditions le permettent. Et c’est là toute la nuance de mon propos : lorsque les conditions le permettent. Il faut savoir utiliser son jugement en voiture comme en toute autre chose. Mais ce n’est pas en faisant de lucratifs pièges à tickets qu’on va inciter les gens à agir avec discernement.

Je ne veux pas faire de la récupération mais les derniers classements mondiaux ont démontré que le Canada commence à perdre du terrain en ce qui a trait à l’innovation et à la productivité. Ne vous en faites pas, ce n’est qu’un début. C’est un fait connu en psychologie, la réprobation atténue la créativité et le développement du plein potentiel des individus. Les contraventions à mononcle Gérard sur l’autoroute, ça ne fait que conditionner les citoyens à se méfier de leurs compétences.

Il y a la mondialisation qui frappe de plein fouet notre économie. Nous avons besoin d’innovation pour faire face à la compétition internationale. Nous avons besoin de gens qui prennent des initiatives. Nous avons besoin de personnel créatif afin de trouver des idées originales. Nous avons besoins d’employés qui osent sortir des sentiers battus pour découvrir de nouvelles avenues pour nos produits. Que fait-on pour faire face aux défis de demain? On multiplie les lois et règlements pour mieux contrôler au lieu d’inciter les gens à devenir confiant et responsable.

Remarquez, je n’ai rien contre les lois qui s’adressent à la source des problèmes. Mais celles qui ne servent qu’à donner bonne conscience, cela va à l’encontre du développement du plein potentiel des individus et du leadership. C’est la même chose en entreprise, si vous devez innover pour faire face à la mondialisation, évitez la réprobation arbitraire où le bon sens n’est pas valorisé. Encore mieux, assurez-vous que vos employés évoluent dans un milieu stimulant afin qu’ils puissent mettre en valeur leurs compétences et surtout, leur jugement.

dimanche 20 juillet 2008

Dualité

L’actualité est provocante depuis quelques semaines. Après la nomination d’Henry Morgentaler pour l’Ordre du Canada, voilà qu’elle m’amène à parler d’Omar Khadr; un cas extrême tout comme l’était celui de Morgentaler en ce qui concerne les valeurs. Ce qui pour nous chers lecteurs, est un avantage. Effectivement, les cas extrêmes nous permettent de valider la véracité et l’intégrité de nos schèmes de pensée. Cette semaine donc, on s’intéresse à la relation entre l’humain et le système, la relation entre le gestionnaire et l’organisation.

On ne peut trouver meilleure situation que le cas Khadr pour prendre conscience des dilemmes auxquelles un gestionnaire peut être confronté. Une confrontation entre les valeurs de l’individu et celles de l’organisation qu’il représente.

Par organisation, je fais référence à la personne morale, la structure institutionnelle, qui est autonome par rapport aux lois, aux règlements, et idéalement, indépendante face aux individus qui assurent son fonctionnement. Dans le cas Khadr, l’organisation, c’est le Canada et son système étatique au sens large soit, les lois et les institutions. Pour ce qui est des valeurs de l’organisation, elles se retrouvent principalement dans la charte des droits et libertés ainsi que tous les règlements relatifs à la démocratie que l’on connaît.

Pour ce qui est du gestionnaire de l’organisation, c’est évidemment le parti au pouvoir et ses représentants. Actuellement, c’est donc le premier ministre Stephan Harper et son équipe qui sont les gestionnaires et dans une moindre mesure, les députés. On connaît les valeurs que préconise Monsieur Harper. Ce n’est un secret pour personne, lui et son gouvernement ont une approche qui est qualifiée de droite. Par exemple, dès le début de son mandat, il voulait modifier les lois afin que les jeunes contrevenants (moins de 18 ans) puissent être condamnés à des peines plus sévères – entendre des peines adultes.

Comme vous le savez, Omar Khadr a été capturé en 2002 à l’âge de 15 ans lors d’un combat armé contre des militaires américains. Après avoir été soigné de ses blessures et quelques interrogatoires, il a été transféré à la maintenant célèbre prison de Guantanamo sur l’île de Cuba. Il est aujourd’hui âgé de 21 ans.

Selon les lois canadiennes et internationales, Omar Khadr est un enfant-soldat. Ce qui veut dire que c’est un jeune individu qui a été entrainé à prendre les armes par des adultes et ce, contre son gré. Les valeurs de l’organisation – le Canada, et d’ailleurs l’ONU – considèrent qu’un enfant-soldat n’a pas la maturité nécessaire pour comprendre son rôle, ses actions et les conséquences qui en découlent lorsqu’il est impliqué dans un conflit armé. Dit simplement, les valeurs de l’organisation demandent que les adultes considèrent les enfants-soldats comme étant des individus qui ont besoin d’aide et non pas des individus à être jugés comme des criminels par les autorités.

Soyons juste en mentionnant que les activités de la famille Khadr n’aident en rien le jeune Omar à sortir de Guantanamo. Le père a été tué au Pakistan alors qu’au même moment, l’un de ses frères était blessé au point qu’il est maintenant paralysé des membres inférieurs. Son autre frère a été arrêté pour suspicion de terrorisme à Kaboul. Et sa sœur qui a déclaré que si Omar a tué un soldat américain, c’est une bonne chose! Bref, une famille atypique. C’est de famille mais c’est indirectement la définition d’un enfant-soldat : un enfant qui a été endoctriné à prendre les armes contre son gré ou à l’encontre de son aptitude à comprendre de lui-même le monde qui l’entoure.

Malgré les démarches de plusieurs personnes qui demandent au Canada d’intervenir pour aider son citoyen – Khadr – à sortir de Guantanamo, les gestionnaires canadiens répondent que leurs homologues américains le traitent selon les lois internationales. Ce qui n’est pas le cas, les États-Unis considèrent Khadr comme un terroriste et non un enfant-soldat en fonction de son âge lorsqu’il a été fait prisonnier.

Lorsque Khadr est arrivé à Guantanamo, c’est le parti libéral qui était au pouvoir et ils ont laissé aller les choses. Peut-être parce qu’ils n’avaient pas eu le temps de comprendre correctement la situation. Depuis, le dossier s’est clarifié et la communauté internationale est d’accord pour admettre que Khadr n’est qu’un enfant-soldat.

Aujourd’hui, compte tenu de la philosophie de droite du parti conservateur, faut-il se surprendre que le Canada refuse de se porter à la défense de Khadr? L’inaction du gouvernement Harper se comprend aisément. Ses valeurs (juger les jeunes contrevenants comme des adultes) et celles de l’organisation (aider les enfants-soldats) sont diamétralement opposées.

Du point de vue leadership, on constate qu’il y a une importante faille dans la position du gouvernement Harper. Lui et son équipe agissent à l’encontre des valeurs de l’État. D’une certaine façon, Harper brime le désir de l’État – exprimé par nos lois – de venir en aide à son citoyen. En fait, le gouvernement Harper agit contrairement aux valeurs inscrites dans les lois qui reflètent les valeurs canadiennes et internationales. Pourtant, Omar Khadr a besoin d’aide pour se libérer de l’endoctrinement qu’il a subi au sein de sa famille.

Là où le bât blesse et ce qui nous intéresse dans l’affaire Khadr, c’est lorsque le gestionnaire (actuellement le gouvernement Harper) cesse d’endosser les valeurs de l’organisation (le Canada) et ainsi, n’assure plus le bon fonctionnement des règles et procédures de ladite organisation. À ce moment, le gestionnaire contrevient à son rôle premier qui est d’assurer le fonctionnement de l’organisation en fonction des balises (lois, règlements, procédures, etc.) qu’elle lui donne.

Par chance, rares sont les gestionnaires qui ont à faire face à des situations aussi complexes que le cas Khadr. Toutefois, des enjeux similaires se retrouvent dans toutes organisations structurées et considérées comme étant une personne morale.

Tôt ou tard, toutes organisations confrontent ses gestionnaires à prendre des décisions où les valeurs de l’un ne sont pas nécessairement en accord avec les valeurs de l’autre. C’est à ce moment que les dirigeants doivent être aptes à faire la distinction entre leurs valeurs personnelles et celles de l’organisation qu’ils représentent. C’est à ce moment que les gestionnaires doivent accepter qu’ils sont là que pour faire fonctionner l’organisation et non pour y faire régner leur propre vision du monde. Tout gestionnaire qui a le désir de mobiliser les autres par son leadership doit apprendre à faire face à cette dualité.

Souvenez-vous, ce n’est pas parce qu’on nous suit qu’on va nécessairement dans la bonne direction!
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dimanche 13 juillet 2008

Darwinien

Il en avait des idées mon ami Charlie. L’une de ses plus loufoques a été de concevoir la vie comme une longue évolution où les individus s’adaptent à leur environnement. Selon sa théorie, le but ultime du monde vivant est de se reproduire afin d’assurer la survie de l’espèce. Sincèrement, je ne sais vraiment pas comment il en est arrivé à cette conclusion. C’est vrai que moi et Charlie, nous ne sommes pas de la même génération. Il ne devait pas y avoir de Nintendo sur le Beagle pour avoir le temps d’inventer des théories du genre. Mes contemporains seront d’accord avec moi, la reproduction peut servir à autre chose que d’assurer la survie d’une espèce. Par exemple, ça permet d’avoir le sourire le mercredi matin lorsqu’on arrive au bureau. Mais bon, on ne s’étendra pas… sur le sujet.

Évidemment, lorsqu’on pousse un peu plus loin l’idée première de Charlie, on comprend que pour se reproduire, le mâle a besoin de femelles. Bien sûr, ce n’est un secret pour personne. Et comme dans la nature il n’y a pas de règles sociales comme on les connaît nous les humains, alors les mâles assurent la survie de l’espèce en essayant de se reproduire le plus souvent possible! Je sais, vous êtes curieux de savoir comment ils s’y prennent petits coquins vous êtes!

La technique est quand même assez simple. Les mâles n’ont qu’à définir leur territoire et le protéger des intrus. Évidemment, ils laissent les femelles venir à eux, si vous voyez ce que je veux dire. Pour ce qui est des autres mâles qui pourraient être tenté de… et bien le mâle à qui appartient le territoire les chasse jusqu’à ce qu’il rencontre plus fort que lui. Ça n’a l’air de rien, mais avouez que la nature est quand même bien faite!

Il n’était pas si bête ce Charlie. Son idée, il a appelé ça la théorie de l’évolution. Elle s’appliquerait à tout ce qui est vivant. J’imagine que c’est la raison pour laquelle les chiens du quartier jappent lorsque quelqu’un passe dans la ruelle. Ils doivent vouloir protéger leur territoire. Ils ne comprennent sûrement pas que c’est à cela que servent les clôtures que leurs maîtres ont installées. Lorsqu’ils font leur petite marche de santé, pourquoi pissent-ils sur toutes les bornes-fontaines qu’ils croisent? Et bien, encore une fois, ils ne font que délimiter leur territoire. Sacré Charlie, tu en avais de ces idées!

Nous les humains, on n’a pas à uriner un peu partout pour dire aux autres que tel ou tel autre espace nous appartient. On a inventé les cadastres, délimité les territoires et posé les frontières. Évidemment, un moment donné, on c’est aperçu que sur le terrain du voisin, il y avait des choses qui pouvaient aider à notre survie par exemple… je ne sais trop, mettons, des minéraux, de l’or, du cuivre, du fer, du pétrole, des trucs du genre.

On se comprend, dans la nature, c’est plus simple. Lorsqu’un mâle voit une belle femelle, il va voir l’autre mâle et règle cela avec quelques coups de griffe, deux trois morsures ou un tiraillage de panache. Chez l’humain, j’imagine que ça a commencé en se lançant des roches. Après, il y a eu les combats d’épée et le corps à corps. Par la suite, ça a été le mousquet qui lui fut remplacé par le fusil. Les canons ont suivi et nous en sommes arrivés aux missiles. Charlie parlait de la théorie de l’évolution. En tout cas, moi, j’ai l’impression que les choses n’évoluent pas toutes à la même vitesse.

Cette semaine, il y a eu l’Iran qui a fait une petite démonstration avec ses missiles balistiques. Rien de vraiment sérieux. Un peu comme le chien du voisin qui jappe pour avertir le passant de faire attention au territoire qu’il défend. Rien de vraiment sérieux mais on sait tous que la situation est tendue dans ce coin du monde. Tout cela à cause d’une divergence de valeurs et de religion ainsi qu’une grande réserve de pétrole. On est plusieurs à convoiter ce précieux liquide qui assure notre survie au sens large du terme, ce qu’on pourrait appeler, ici en occident, notre qualité de vie.

Ah! Charlie, tu m’épates avec ta théorie de l’évolution. On a beau avoir envoyé l’homme sur la lune. On explore le système solaire et la planète Mars avec nos satellites et petits robots téléguidés. On invente des nanobidules qui vont bientôt parcourir le corps humain pour nous guérir des maladies aujourd’hui mortelles. Mais on se comporte encore comme de vulgaires petits primates qui tentent par tous les moyens d’assurer leur survie.

Tu vois Charlie, nos gestionnaires ont les plus beaux diplômes, ils peuvent venir des plus grandes universités, ils réalisent d’incroyables projets, leur esprit déborde d’imagination, mais ils trouvent difficile de mobiliser leurs employés. Je sais que tu comprends pourquoi il en est ainsi. Tu comprends que nous sommes prisonniers de ta théorie de l’évolution. On essaie d’être plus fin que les autres, on défend un je ne sais trop, on tente d’avoir l’air plus intelligent, plus fort, plus ci, plus ça. Tu comprends Charlie? On a de la difficulté avec notre leadership parce dans le fond, on se comporte comme de simples êtres darwiniens.

dimanche 6 juillet 2008

Détermination

Si vous êtes l’un de mes lecteurs assidus, sûrement avez-vous remarqué que le leadership est un curieux phénomène. Et cette semaine, il l’est encore plus car l’actualité nous fait prendre conscience qu’on le veut, on le recherche, on aimerait le maîtriser alors qu’en réalité, il nous fait peur. Oui, bien souvent, on a peur du leadership et des leaders. Qui l’eut cru?

Avez-vous déjà eu à vivre un changement en milieu professionnel? Que vous en ayez été le maître d’œuvre, ou parmi ceux qui ont eu à le vivre, vous avez pu observer ou ressentir la peur. Effectivement, dans le changement, il y a de la peur – de l’inconnu, de perdre son emploi, ses responsabilités, son rôle dans l’organisation bref, toutes les raisons sont bonnes pour avoir peur lorsque les choses changent autour de nous.

Je sais, vous avez le goût de me dire que ce dont je parle, c’est la peur du changement et non la peur du leadership. Je comprends votre réaction mais vous serez d’accord avec moi, il n’y a point de changement sans leadership. Dans un milieu stagnant, un milieu où les gestionnaires n’exercent pas de leadership, il n’y a pas de changement. Et par conséquent, il n’y a pas de peur. Donc, ce n’est pas du changement dont on a peur, on a peur du leadership! Avez-vous dit peur du leadership?

Vous croyez que tout cela n’est que de la sémantique? D’accord, je vous sens prêt pour un exemple plus corsé.

Cette semaine, vous avez sûrement eu connaissance que le Dr Henri Morgentaler a été nommé pour recevoir l’Ordre du Canada. Bravo! Il a été un pionnier ici même. Si les femmes du pays peuvent aujourd’hui se faire avorter dans des conditions cliniques idéales, dans des conditions sans risques pour leur santé et bien, c’est grâce à lui.

Le Dr Morgentaler a été accusé, jugé, acquitté, jugé à nouveau, emprisonné, libéré, rejugé, etc. L’une de ses cliniques a fait l’objet d’une attaque à la bombe. Sans parler qu’il a été calomnié, décrié, critiqué, dénigré et j’en passe.

Le Dr Henri Morgentaler a fait du changement, à l’échelle du pays. Il a changé nos mentalités. Il s’est battu en tenant à bout de bras la cause qu’il croyait juste. Il a affronté la loi, défié la justice, persisté à dire haut et fort ce qui au début, personne n’osait faire à la vue de tous, des avortements.

Morgentaler, ce n’est pas qu’un docteur, c’est aussi un leader. Un grand leader! Il est de la trempe de ceux qui font avancer la société. De ceux qui brisent les paradigmes afin de nous faire apprécier la clairière cachée par la forêt. Morgentaler est quelqu’un qui a fait preuve de leadership dans sa mission. Et vous en conviendrez, son leadership et ses actions faisaient peur à bien des gens.

Morgentaler croyait à sa cause. Il avait confiance en sa vision. À mes yeux, il mérite l’honneur que lui fera la gouverneure générale dans quelques jours. C’est quelqu’un qui a fait évoluer les mentalités. Il a permis aux Canadiens de s’affranchir de leurs idées préconçues afin d’accéder à un autre niveau de respect de la femme et de ses choix.

Maintenant, vous comprenez que le leadership fait peur. C’est vrai, il ne fait pas toujours peur. D’ailleurs, il n’est pas toujours engagé dans les grandes causes. Mais il est bon de prendre conscience qu’il arrive que les voix s’élèvent en sa présence. C’est rassurant de le savoir, ça donne une balise. Lorsqu’on entend les hi! et les ha! protester autour de nous, il est bon de savoir que c’est une réaction parfois normale. Cela ne veut pas dire qu’on a raison pour autant. À l'occasion, il faut apporter quelques correctifs à notre démarche. Mais si on croit réellement à la cause que l’on veut défendre. Si nous sommes convaincus que c’est le bon chemin à suivre. Alors il faut faire comme Henri Morgentaler. Il faut faire preuve de détermination.

Bon courage!
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