dimanche 25 novembre 2007

Un soir de blues

Une fois c’est deux ministres assis au bar à siroter une bière…

Juju : Dis-moi dont Ti-Jean, sais-tu pourquoi on appelle ça un garde-du-corps?
Ti-Jean : Non mais j’pense que j’vas l’savoir!
Juju : C’est parce que c’est lui qui mange les coups!
Trruut Tiiiisch!
Ti-Jean : Qui mange les coups… est bonne Juju est bonne…
Ti-Jean : Juju, Juju, sais-tu pourquoi un ministre aurait pu être curé?
Juju : Non mais j’pense que j’vas l’savoir!
Ti-Jean : C’est parce qu’y faut faire ce qui dit, pas ce qui fait…
Trruut Tiiisch!
Juju : J’la comprends pas Ti-Jean…
Ti-Jean : Ben oui Juju… Faites ce que j’dis, pas ce que j’fais…
Juju : Okkkk dans l’genre… Respectez les limites de vitesse parce que moi je dors quand mon chauffeur roule trop vite…
Ti-Jean : J’pensais qu'tu l’aurais pogné plus vite… C’est lui qui mange les coups!
Juju : T’es fou Ti-Jean, T’es fou…
Ti-Jean : Ça Juju, c’est comme le leadership. Tout l’monde sont là à dire qu’un leader doit donner l’exemple…
Juju : Ben trop vrai Ti-Jean, pas besoin d'donner l’exemple…
Juju : Y’ont juste à être ministre!
Trruut Tiiisch!
Ti-Jean : T’es folle Juju, T’es folle…
Juju : Ti-Jean Ti-Jean, sais-tu pourquoi on dit aux gestionnaires de prendre leur part de responsabilités lorsque quequ’chose tourne mal…
Ti-Jean : Non mais j’pense que j’vas l’savoir!
Juju : C’est parce qu’y peuvent pas dormir dans leur bureau!
Trruut Tiiisch!
Ti-Jean : Arrêtes-toi Juju, si fallait qu’un journaliste nous entende…
Juju : Calmes-toi Ti-Jean, les journalistes peuvent ben dirent ce qu’y veulent, on dira que c’est pas not’faute, c’est l’barman qui payait à traite!
Trruut Tiiisch!
Ti-Jean : Dis-moi pas que t’avais bu en plus?
Juju : Ben non Ti-Jean, c’est l’bloggueur qui s’amuse
Leadership! Avez-vous dit leadership?
Ti-Jean : Tu vois ben Juju que le leadership, c’est n’importe quoi...
Ti-Jean : Des règles simples comme prendre sa part de responsabilité, c’est des niaiseries
Ti-Jean : La semaine prochaine, la populasse va avoir oublié tout ça
Ti-Jean : On va congédier l’chauffeur
Ti-Jean : Pis le prochain, on va continuer à y dire de rouler plus vite
Ti-Jean : De toute façon, les journalistes ont d’autres choses à faire
Ti-Jean : Y’on fait le coup à Ti-Guy en 2001...
Ti-Jean : Fait l’compte Juju, dans six ans, on sera pu au pouvoir de toute façon
Juju : Hey toé Ti-Jean t’es fort, t’es mon leader
Juju : Ti-Jean Ti-Jean, une p'tite dernière
Juju : Sais-tu pourquoi un leader mobilise les foules?
Ti-Jean : Non mais j’pense que j’vas l’savoir
Juju : C’est parce qu’y est pas ministre!
Trruut Tiiisch!
Ti-Jean : Juju, Juju, sais-tu pourquoi un leader remercie son monde lorsqu’il réussit
Juju : Non mais j’pense que j’vas l’savoir!
Ti-Jean : C’est parce qu’y est pas ministre!
Trruut Tiiisch!
Juju : Ti-Jean, on l’avait pas conté celle-là
Ti-Jean : Même punch mais j’pense que c’est encore l’bloggueur
Ti-Jean : Y voulait être sûr qu’on l’aille compris
Juju : Y niaise pas avec ça lui le leadership
Ti-Jean : Non pis on y en passera pas une
Juju : Ça c’est sûr, y a l’œil aiguisé
Juju : Pour les autres Ti-Jean, fais-toi s’en pas, j’en ai plein d’bonnes excuses
Ti-Jean : De toute façon l’leadership, c’est pas compliqué
Juju : Quand ça va mal, c’est la faute des autres
Ti-Jean : Pis quand ça va bien, c’est parce qu’on est là!
Trruut Tiiisch!
Juju et Ti-Jean : Nous aut’e on connaît ça l’leadership
Juju et Ti-Jean : Yeepp!

Souriez! Vous croiserez un photo-radar à 200 mètres!

dimanche 18 novembre 2007

Leçon de leadership

Cela s’annonçait comme une semaine peu inspirante côté leadership. J’avais commencé à peaufiner un texte sur la casse étudiante. Eh oui, ils nous reviennent encore une fois avec la sempiternelle question du dégel des droits de scolarité. Remarquez, j’ai déjà été étudiant. Et ceux qui me connaissent le savent, j’aime les débats d’idée. J’aime repousser les limites dans le but d’améliorer le fonctionnement de nos organismes peu importe où je me trouve. Par contre, la bêtise, j’aime moins.

Je crois que l’implication des uns et des autres est nécessaire si on veut évoluer dans un monde qui progresse. Malgré les plaisirs que je trouve dans les échanges verbaux, les actions des étudiants ne me laissent dans la bouche qu’un arrière-goût. À vrai dire, je n’ai pas beaucoup de respect pour ceux qui ne sont capables de faire valoir leurs idées que par la casse ou l’intimidation. Cela est vrai pour les étudiants, cela est vrai pour tous les groupes qui ont plus de bras que de cervelle.

Vraiment, non, je n’étais pas inspiré. Certains appellent cela de la procrastination; je suis passé de l’ordi à la télé. D’autres appellent cela suivre son instinct. Ô quelle joie! De la détermination, de la fougue, de l’inspiration, de la conviction, de la persuasion, de la confiance, de l’émotion, de l’enthousiasme, de l’assurance, de la sincérité, à vrai dire les mots me manquent. De quoi je parle vous demandez-vous? Évidemment, je parle de leadership et plus précisément, je parle du maire de Montréal, Gérald Tremblay.

Il était à « Tout le Monde en Parle » ce dimanche soir. Non je n’ai pas regretté d’être passé de l’ordi à la télé. J’irais même jusqu’à dire "Vive la procrastination!" si c’est cela qui m’envahissait l’esprit. D’autant plus que, comme on dit, une pierre deux coups: j'ai eu la chance d’entendre Grand Corps Malade. Il appelle cela du slam. Quelles paroles inspirantes! Que voulez-vous, j’aime la profondeur.

Ce n’est pas la première fois que j’entends le maire Tremblay. À chaque fois, il nous parle de sa ville, notre ville. Indéniablement, il aime Montréal. C’est son projet à lui de rendre Montréal plus propre, plus belle, plus prospère, plus humaine, plus agréable à vivre, plus… plus tout ce que vous voulez. À condition bien sûr d’y faire votre part.

Voyez-vous, c’est ça le leadership. C’est de croire à un projet. C’est d’avoir une vision. C’est de vouloir changer un contexte, une situation, afin de le rendre meilleur. C’est avoir une détermination afin de contribuer à quelque chose de plus grand que soi. Le leadership, c’est prendre à bras-le-corps un projet et de le chérir, de l’aimer, d’y croire au plus profond de soi et d’inviter les autres à nous aider à faire de ce projet une réalisation concrète.

Finalement, la semaine se termine bien. D’un côté, on a les étudiants qui nous montrent les résultats de la bêtise humaine. De l’autre, on peut s’inspirer de l’utilisation juste des mots et prendre en exemple un leader.

À vous maintenant de faire vos choix.

dimanche 11 novembre 2007

Perspective

Encore une fois cette semaine, juste pour vous, j’ai glané l’actualité pour trouver des exemples d’un autre volet du leadership. Mon plaisir fut à son comble lorsque les planètes s’alignèrent vers l’un de mes adages favoris : mettre les choses en perspective. Eh oui, ça et là, nos personnalités publiques nous ont fait part de leur aptitude à mettre les choses en perspective.

Cela va de soi. Peu importe ce que l’on fait, peu importe où on se trouve, peu importe les gens qui nous entourent ou nous écoutent, il faut avant tout être crédible si on aspire à exercer du leadership. Bien entendu, la crédibilité d’un individu dépend de plusieurs facteurs entre autres, sa capacité à s’exprimer correctement, la qualité de sa relation avec les autres, la confiance que lui accorde son entourage ou encore, son lien hiérarchique auprès de ses pairs. Mais plus important encore, c’est l’aptitude à mettre les choses en perspective qui assure l’émergence d’un leadership fort et mobilisateur.

Les aléas de la semaine nous mènent aux élections scolaires même si les résultats nous laissent indifférents. À vrai dire, c’est le taux de participation qui fait augmenter (ou l’inverse) notre rythme cardiaque. À peine huit pour cent de la population en règle s’est prévalue de son droit de vote à la dernière élection. Vous avez probablement eu écho du débat qui a suivi.

Entrons en matière avec le président de la fédération des commissions scolaires qui a cru à propos de faire un parallèle entre la situation en Afghanistan et le rôle essentiel des commissions scolaires. "En Afghanistan, on se bat pour instaurer une démocratie. Lorsqu’on en a une, il faut la préserver". Comme perspective, je ne pouvais mieux trouver! Comparer la guerre en Afghanistan et la lutte aux extrémistes avec la raison d’être des commissions scolaires, il y a, disons, un pas à ne pas franchir. Mot clé : jugement.

Toujours dans la mouvance des commissions scolaires, on a eu droit à la motion de censure déposée par Mario Dumont, le chef de l’Action démocratique. Pour se justifier, monsieur Dumont a mentionné le manque de sérieux du gouvernement face aux taux de décrochage scolaire chez les jeunes. Selon lui, les commissions scolaires sont devenues une instance inutile dans le système éducationnel et à ses yeux, le manque d’initiative du parti Libéral a assez duré. Dans les circonstances, monsieur Dumont croit à propos de faire tomber le gouvernement. Mot clé : stratégie.

Comme on peut voir dans les deux exemples précédents, notre façon de mettre les choses en perspective peut avoir un grand impact sur la perception des autres à notre égard. D’une part, elle peut démontrer un manque de jugement. D’autre part, elle met en évidence des intentions, sinon des ambitions, personnelles.

Le leadership repose sur une relation de confiance entre un leader et ses proches. L’aptitude à mettre les événements en perspective est l’un des éléments qui nourrit cette confiance. Pour mettre les choses en perspective, il faut certes du jugement et de l’objectivité mais souvent, c’est les stratégies personnelles, avouées ou non, qui minent notre aptitude à mettre correctement en perspective les événements. Lorsqu’on manque de jugement ou d’objectivité, ou lorsque nos stratégies personnelles prennent le dessus sur nos valeurs, ce n’est qu’une question de temps pour que notre leadership tombe à plat.

La prochaine fois que vous aurez à trancher une question litigieuse, assurez-vous de mettre correctement les faits en perspective. Dans votre raisonnement, n’oubliez pas de considérer vos démons intérieurs. Assurez-vous d’être réellement objectif face aux éléments. Soyez certain que vos arguments ne visent pas à protéger vos acquis personnels. Finalement, faites attention aux partis pris qui pourraient biaiser votre jugement.

Lorsque vous serez réellement objectif dans vos mises en perspective, lorsque vous tiendrez compte de tous les tenants et aboutissants dans vos actions, lorsque vous serez intègre face à vous-même et les autres, lorsque vous cesserez d’être stratégique pour satisfaire vos besoins personnels, lorsque vous agirez pour le bien de tous, au meilleur de vos connaissances, à ce moment, votre leadership aura un impact au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Résultats garantis!

dimanche 4 novembre 2007

La bohème

"Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Montmartre en ce temps-là accrochait ses lilas…" Vous connaissez la suite… «La bohème, la bohème, ça ne veut plus rien dire du tout». Il a raison Aznavour mais il n’y a pas que la bohème, il y a aussi le leadership.




Les moins de vingt ans ne peuvent le connaître… Ils en ont certes entendu parler. Ils en ont vu des reportages, ils en ont une idée mais les temps ont changé. Il y a vingt ans, René Lévesque nous quittait.

Vous vous souvenez de ce temps-là? Lévesque, Bourassa, Trudeau… On pouvait être contre l’un, contre l’autre ou l’inverse. Qu’importe, on avait quelque chose pour s’alimenter l’esprit. "On était jeune, on était fou", on avait un idéal. On voulait un pays ou on voulait y rester. "Nous ne cessions d’y croire".

Lévesque, il a marqué l’histoire. Il en avait du leadership. Il en avait du charisme. Déjà vingt ans qu’il est décédé. "…Les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…"

Bourassa et Trudeau aussi en avaient du leadership; à leur façon. J’ai eu la chance de croiser Bourassa à quelques reprises; au CEPSUM (Centre sportif de l’Université de Montréal) alors que j’étudiais à Polytechnique. J’allais nager et faire des longueurs. Il m’arrivait de le croiser dans le vestiaire. On échangeait quelques mots sur les événements. Il prenait les choses en souriant avec une profondeur dans le propos. Il était articulé et sympathique malgré son air de banquier.

"Les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…" ce qu’est le leadership des hommes politiques. Regardez ce qu’on nous propose aujourd’hui. Où sont passés les projets de société, les débats d’idées? La politique, le leadership, la bohème "Ça ne veut plus rien dire du tout".

On nous propose des baisses d’impôts. Les autres se disent contre et crient sur tous les toits l’odieux de la chose. Après, malgré leurs dires, ils s’assurent de ne rien faire tomber, surtout pas le gouvernement. Compréhensible, ils ne sont pas prêts pour les élections. Aujourd’hui, le leadership, souvent ça se limite à se faire réélire!

"Les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…" les souvenirs que nous gardons de Lévesque et les autres. Nous avions de réels leaders en ce temps-là. "Fallait-il que l’on s’aime. Et qu’on aime la vie". On avait des projets de société.

Qu’allons-nous retenir des leaders d’aujourd’hui? Qu’ils ont fait une magouille de 300 000$? Qu’ils ont lapidé les fonds publics dans des histoires de commandites? Qu’ils ont tergiversé dans la vente ou non d’un parc? Tergiversé autour de la construction ou non d’une centrale électrique au gaz ou d’éoliennes? La politique, le leadership, les temps ont changé!

La bohème, il ne faut pas l’oublier… Lorsque vous les quitterez, quels souvenirs vos employés et collègues vont retenir? Les projets que vous leur avez proposés? Les moments où vous les avez inspirés? Votre façon de les inviter à se dépasser? Ou vont-ils simplement se souvenir de vos gnangnans quotidiens?

La bohème, le leadership… "ça ne veut plus rien dire du tout".

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