dimanche 29 août 2010

Savez-vous déléguer?

Que voulez-vous, c’est le sujet de l’heure! Je parle évidemment de la commission Bastarache et ses têtes d’affiche, l’ex-ministre Marc Bellemare et le premier ministre Jean Charest. Parlant de commission, je vous fais une confidence. En fait, c’est une primeur! Saviez-vous que le premier ministre deviendra bègue très bientôt? Eh oui! Et c’est ainsi qu’il renommera ladite commission afin que rien ne paraisse. Prochainement donc, il ne sera plus question de la commission Bastarache, mais bien de la commission basta basta Bastarache.

Évidemment, on pourrait s’amuser un peu plus encore en tenant compte que le mot rache existe bel et bien. En sylviculture, c’est le trait que l’on fait sur un arbre pour indiquer l’opération à effectuer. Ainsi donc, on pourrait aussi parler de la commission basta rache. Dans le genre, c’est assez de souligner à gros trait tout ce qui entoure les différents procédés obscurs du parti Libéral.

Autre dénomination possible, basta Bastarache. Parce qu’au train où vont les choses, les libéraux atteindront le fond, puis le bas fond du baril dans les sondages. Entre nous, rien de bon pour les partiels qui auront lieu en septembre.

Mais à bien y penser, tout cela est peut-être qu’une autre preuve que tout est dans tout? Ou encore, qu’il suffit de chercher pour trouver… quelque chose à dire! Mais dans le fond, je sais bien que ce qui vous intéresse n’est rien de moins que le leadership! Avez-vous dit leadership?

Évidemment, plusieurs remettent le leadership en question lorsque celui qui est pointé du doigt décide de tout choisir; le sujet, le mandat, le commissaire… Avouez toutefois que c’est beaucoup moins palpitant que mes trilogies entre deux superstitions!

Et le leadership tombe d’un autre cran lorsque le décideur prend la parole dès la première déclaration qui ne lui redore pas le blason. Quoique là, fallait peut-être s’y en attendre? S’en attendre non pas qu’il prenne la parole, mais que son blason soit froissé au passage…

Tout ça peut-être parce que j’ai l’esprit tordu? Pourtant, c’est bel et bien après la sortie du commissaire basta Bastarache concernant les commentaires de l’un concernant les déclarations de l’autre que le mot délégation m’est venu en tête. Ce qui me laisse croire qu’il n’y a rien de tordu entre mes oreilles puisque ça ressemble souvent à ce qui se passe en entreprise…

Il faut toutefois comprendre que la première chose à faire lorsqu’on veut déléguer est de déterminer ce qu’on veut déléguer. Notons au passage que d’autres parlent de ce qui peut être délégué. Bof! L’un et l’autre semblent avoir raison dans le cas qui nous concerne. C’est vrai! Jean Charest a déterminé qu’il voulait une commission d’enquête sur la nomination des juges sachant trop bien qu’une commission d’enquête sur la construction ne pouvait l’être. Ce qui nous fait dire, « 1er point respecté ».

La deuxième règle importante dans la délégation est de bien connaître ses collaborateurs. Encore une fois, notons que d’autres parlent de savoir à qui on délègue. Encore encore une fois, Jean Charest connaît très bien à qui il a délégué si on se fie au propos de Marc Bellemare ou des partis de l’opposition. Ce qui nous fait dire, « 2e point respecté ».

La troisième règle du processus délégationnel serait de fixer les règles du jeu dès le départ. Encore encore encore une fois selon les dires, les avocats du gouvernement s’objectent à ci ou à ça dès qu’une tangente se dessine et qu’elle pointe vers le monde de la construction ou le financement des partis politiques. Autrement dit, en plus d’avoir fixé les règles, on s’assure qu’elles sont respectées. Ce qui nous fait dire, « 3e point respecté ».

Évidemment, déléguer veut dire déléguer. Ou si vous préférez, ça veut dire transmettre, confier un pouvoir à quelqu’un d’autre. Pour que cela se réalise, il faut évidemment respecter la quatrième règle de la délégation soit, le lâcher-prise.

Lâcher-prise, ça ne veut surtout pas dire de commenter ce que fait ou dit l’autre lorsque ça ne fait pas notre affaire. En ce sens, les points de presse de la semaine dernière tant de monsieur Charest que ses acolytes concernant les propos de Marc Bellemare nous font dire, « Ouups! "

Pour les besoins éducatifs, précisons que la dernière règle de la délégation est de faire un bilan une fois le mandat terminé. Cela dit, à regarder se débattre Jean Charest afin de ralentir sa chute dans les sondages, on comprend que le plus difficile dans la délégation, c’est le lâcher-prise. Vous saurez donc à quoi vous en tenir lorsque quelqu’un vous demandera, « Savez-vous déléguer! »


Dessin de JM Ucciani, communication des entreprises et des collectivités: ici
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jeudi 26 août 2010

Êtes-vous objectif?

Le premier septembre prochain deviendra une autre date importante dans l’histoire des États-Unis. Effectivement, ce sera la fin de leur guerre en Irak même si officiellement, George Bush l’avait déclaré en 2003. Je dis la fin de leur guerre parce que malgré les dires de W, la fin de la guerre dans ce pays ne semble pas être pour demain la veille. Pour s’en convaincre, on peut penser aux 14 attentats suicides qui ont eu lieu pas plus tard qu’hier dans la journée. Bilan : 52 personnes tuées et plus de 280 blessés. Vous conviendrez que dans les circonstances, on oubliera le bien connu, "un chausson avec ça".

Le 1er septembre prochain, les forces de combat américaines auront quitté l’Irak, mais il restera tout de même 50 000 soldats sur place. Leur mandat sera de former l’armée irakienne. On peut leur souhaiter bonne chance lorsque d’une part, il est prévu de les rapatrier à la fin de 2011. D’autre part, d’autant plus de chance si on pense que 5 mois après les dernières élections, il n’y a toujours pas de gouvernement dans le pays.

Je me souviens encore de cette journée où encore tout jeune, j’avais demandé pourquoi la guerre? La réponse était trop vraie pour que je veuille l’entendre. "Ne me demande pas pourquoi la guerre si tu ne veux pas t’entendre avec le voisin". Les autres diront qu’on ne peut pas aimer tout le monde. Je suis d'accord, mais est-ce une raison pour leur lancer des bombes au-dessus de la tête?

Il y aurait beaucoup à dire ou redire sur les raisons de la guerre du Golfe. Était-elle fondée? Le danger était-il réel? Pourquoi la communauté internationale ne l’appuyait pas? Y avait-il plus d’intérêts économiques que politiques à défendre? Peut-on la résumer au désir de fiston qui voulait terminer le travail de papa?

Pour plusieurs, la guerre en Irak relève beaucoup plus du dogmatisme que d’une analyse objective des faits. Ça me semble incroyable. Tellement incroyable qu’au début de l’escarmouche, je ne m’opposais pas à la position américaine. Les propos réfractaires à l’attention de Bush me semblaient partisans. J’étais alors convaincu qu’à ce niveau décisionnel, les mécanismes, les procédures, les conseillers bref, tout l’appareil de gouvernance pouvait prévenir les hérésies.

S’il n’y avait qu’une leçon à retenir de la guerre du Golfe, c’est que le pouvoir altère l’objectivité de l’individu. Et il est important de retenir la leçon, car le pouvoir est partout autour de nous, même dans nos organisations. Pour ne pas dire surtout dans nos organisations. Le pouvoir est présent à tous les niveaux organisationnels et les conséquences s’observent tous les jours. L’avez-vous déjà observé?

Des exemples d’hérésie du pouvoir? Un contact qui ne retourne pas les appels malgré les nombreux messages sur son répondeur. Tout de même curieux que lorsqu’on laisse un message sur le répondeur de son patron, comme par magie, le contact rappelle dans les heures suivantes. Il y a aussi le collègue qui ne communique pas l’information à son pair. Encore une fois, pourquoi faut-il passer par un intermédiaire pour obtenir ce qui est requis?

Indéniablement, le pouvoir altère le comportement des individus. Celui qui aspire au leadership doit en être conscient. D’autant plus conscient qu’il monte dans l’échelle hiérarchique des organisations. Parce que plus on monte, plus la barre est haute. Voilà pourquoi il est si important de se le demander : Suis-je objectif?


Liens d’intérêt :
Reportage sur les attentats suicides de Radio-Canada : ici
Article sur les attentats suicides sur 24 Heures : ici
Résumé de la guerre en Irak sur Wikipedia : ici
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dimanche 22 août 2010

Êtes-vous pour ou contre?

Ne me demandez pas pourquoi, lorsque j’entends le mot grève, je pense immédiatement au mot leadership. J’imagine que c’est une déformation professionnelle! Avez-vous dit leadership? Peu importe, j’y ai sérieusement pensé cette semaine. Peut-être en avez-vous également entendu parler? Il était question des mandats de grève tant dans le monde de la construction que de l’aviation. Rien de joyeux sauf peut-être la rime entre ces deux mondes.

Je pense leadership lorsque j’entends le mot grève, car d’un côté, il y en a alors que de l’autre, il en manque. Inutile de se le cacher, il faut du leadership pour mobiliser un groupe de travailleurs à faire la grève. Il faut également l’admettre, c’est le manque de leadership qui mène à la grève. Je ne le dis peut-être pas assez souvent, c’est en connaissant les besoins de l’autre que l’on peut le mobiliser.

Le problème du leadership, ou de la grève, c’est que de part et d’autre, on ne tente pas de satisfaire les mêmes besoins. Le problème, c’est que de part et d’autre, on s’accuse de ne pas être réaliste. Demandes trop élevées d’un côté, offres insuffisantes de l’autre. Cherchez l’erreur! Idéalement, cherchez en vous plaçant dans la peau de l’autre, au lieu de tenter de sauver la vôtre.

Dans la construction, il semble que 140 000 travailleurs seront en grève, entre autres, pour sauver l’acquis de 8000 d’entre eux. Après tout en 2010, ce serait un non-sens qu’un employé soit payé pour neuf heures alors qu’il en travaille huit. Mais là n’est pas le problème. Le problème, c’est celui qui a voulu sauver sa peau en accordant une telle clause lors d’une négociation antérieure. Le problème, c’est qu’un chef syndical ne se fait pas élire pour redonner ce qu’un autre avait gagné avant lui.

Du côté de l’aviation, du moins à plus petite échelle chez Air Transat, l’un des problèmes touche la sous-traitance. Alors que l’entreprise sous-contracte des vols chez ses compétiteurs, les pilotes ont l’impression de ne pas avoir profité de la croissance de l’employeur. Dans les faits, le problème est peut-être que d’un côté, le leadership se mesure à la valeur de l’action en bourse. Alors que de l’autre, le leadership se mesure au nombre de syndiqués protégés.

Lorsque j’entends le mot grève, je ne pense pas seulement au leadership. Je pense également au travail d’équipe. Ce dernier a beau être à la mode, il ne semble pas considérer lorsqu’une convention collective arrive à échéance. On a beau dire que le meilleur d’une organisation se trouve dans l’équipe multidisciplinaire, lorsque vient la grève, on essaie trop souvent de couper la poire en deux. C’est ainsi qu’on laisse tomber le multi afin de mieux se concentrer sur le disciplinaire.

Que dire du sentiment d’appartenance. On a beau en parler et reparler, il semble complètement absent lorsqu’il est question de grève. Comme si tout cessait d’exister à l’heure G. Comme si on passait du connu à l’inconnu au passage du multidisciplinaire au disciplinaire. À croire que l’entreprise est un lieu où se rencontrent les intérêts divergents! Divergences que l’on cacherait sous le tapis pendant trois ans.

Cela semble trop évident. Tout individu qui aspire au leadership devrait normalement être interpellé par la grève. Interpellé, car cette dernière est à la fois le reflet de celui qui en a et celui qui n’en a pas. Et à bien y penser, la question se pose, êtes-vous pour ou contre?

jeudi 19 août 2010

Qui faire monter dans l'autobus?

Vous l’ai-je déjà dit? L’actualité est un jardin d’Ali Baba d’exemples à suivre ou ne pas suivre lorsqu’il est question de leadership. Le dernier en liste prend forme avec le congédiement de Marty Cheliak, le directeur du Programme canadien des armes à feu. Programme soit dit en passant mis en œuvre suite aux nombreuses démarches de la Coalition pour le contrôle des armes. L'une des cofondatrice de cette coalition, Heidi Rathjen, a d'ailleurs fait l’objet d’une chronique sur ce blogue.

Revenons au jardin si vous le voulez bien. Officiellement, Marty Cheliak a été congédié parce qu’il ne répondait pas au critère de bilinguisme relatif à son poste. Dans cette logique, ne me demandez pas pourquoi plusieurs ministres du gouvernement conservateur ne sont pas congédiés. Serait-ce parce qu’eux, malgré leur lacune « molièrienne », ne contreviennent pas à l’idéologie du premier ministre Stephen Harper?

De quoi je me mêle pourrait-on dire, mais rien n'empêche que les partis d’opposition se questionnent sérieusement sur les réels motifs du congédiement de Marty Cheliak étant donné qu’il s’est porté à la défense du registre des armes à feu. N’est-ce pas un curieux hasard que le débat sur ledit registre reprendra dans quelques semaines aux Communes? D’autant plus curieux lorsqu’on pense qu’ouvertement, Stephen Harper se dit en faveur de l’abolition du registre…

Avec la controverse autour du congédiement de Monsieur Cheliak, ce matin dans The Gazette, Mark Kennedy dresse la Black List du gouvernement Harper. Il semble que le nombre d’indésirables augmente avec le temps qui passe. J’avais d’ailleurs fait une étude de cas avec l’une des « Black listé ». Cette dernière était la présidente de la Commission canadienne de la sûreté nucléaire et avait ordonné la fermeture de la centrale nucléaire Chalk River. Signalons au passage que Chalk River sera remis en opération la semaine prochaine après une fermeture de 15 mois. Comme quoi Linda Keen avait peut-être raison…

Je ne pourrais dire si Marty Cheliak a raison ou non, mais son congédiement invite à la réflexion. Il faut d’autant plus réfléchir si on pense leadership. Parce que le leadership, ce n’est pas de s’entourer de gens qui pensent comme nous. Du moins, ce n’est pas ce type de leadership qui est intéressant. Toutefois, il est vrai que certains préfèrent s’entourer de gens qui ne les contrediront pas. Si vous voulez mon avis, ce n’est pas comme ça que l’on construit une équipe gagnante.

C’est d’ailleurs en lisant la chronique de Mark Kennedy que j’ai pensé aux équipes gagnantes. Plus particulièrement, j’ai pensé au livre best-seller Good to Great de Jim Collins. M. Collins explique que les entreprises exceptionnelles sont souvent composées de gens exceptionnels. Selon l’auteur, l’important est d’avoir les bonnes personnes aux bons endroits. Pour ce faire, il explique que parfois, des entreprises embauchent des gens sans même savoir ce qu’elles leur feront faire. En fait, ces entreprises embauchent parce qu’elles savent qu’un candidat exceptionnel fera un travail exceptionnel lorsque viendra le temps de le faire.

Certains aiment s’entourer de gens qui ne les contrediront pas. D’autres préfèrent s’entourer de gens qui remettent les idées en question afin de repousser les limites. C’est en fonction de ceux qui nous entourent que l’on passe de bon à excellent. Comme le dit si bien Jim Collins, pour passer de bon à excellent, il faut avant tout savoir qui faire monter dans l’autobus!

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dimanche 15 août 2010

Êtes-vous éthique?

Il y avait le remaniement du gouvernement Charest mercredi dernier à Québec. La nouvelle a fait les manchettes et l’émission radio La Tribune de Radio-Canada n’a pas fait exception à la règle. Il y a eu le pour, le contre et évidemment, l’analyste, qui sont venus donner leur point de vue. Et comme à l’habitude, les auditeurs ont suivi avec leurs commentaires et suggestions. Personnellement, je trouve qu’il y a plein de gens qui ont de bonnes idées.

Les interventions allaient bon train même si l’animateur a mentionné qu’il y avait peu de monde en attente pour partager leurs opinions sur les ondes. Quelques minutes plus tard, c’est le Dr Yves Lamontagne qui prenait la parole. C’est rare qu’une personnalité publique intervienne lors des lignes ouvertes. L’animateur a mentionné que le président du Collège des médecins voulait intervenir en son nom. Je me suis alors demandé si on peut réellement intervenir publiquement en son nom lorsqu’on occupe la présidence de ci ou de ça.

Dès le début de son intervention, Yves Lamontagne a pris la défense du ministre de la Santé Yves Bolduc. Entre autres, il a mentionné que c’est un très bon médecin. Après les louanges et d’autres encore, il a rapidement dénoncé le parti d’opposition qui aurait selon lui le jeu facile. Aux yeux du Dr Lamontagne, il est facile de poser des questions et soulever des problèmes lorsqu’on n’a pas de solution.

Après une question de l’animateur qui pointait dans une autre direction, le « quidam » a expliqué que la Fédération des médecins spécialistes dénonçait le savoir-faire du ministre parce qu’avant tout, son rôle est de négocier au nom des médecins. Le Docteur Lamontagne a également précisé que ce n’était pas la première fois que le Collège des médecins défendait la compétence du ministre Bolduc.

C’est ainsi que je me suis demandé si un individu occupant un poste officiel peut réellement parler en son nom et par le fait même, ne pas impliquer son rôle public? De plus, l’individu peut-il réellement intervenir en son nom sur un sujet en lien avec son rôle public? N’est-ce pas ce qu’on nomme un conflit d’intérêts ou une apparence de conflit d’intérêts!

La réponse me semble évidente. Il est donc peut-être plus intéressant de se questionner sur ce qui peut pousser l’individu à transgresser les règles éthiques. Dans le cas qui nous concerne, on peut ainsi se demander si le Dr Lamontagne serait tenté par un saut en politique. La question est d’autant plus pertinente que le concerné quittera ses fonctions de président-directeur-général en octobre prochain. Assurément, il n’aura pas de problème à suivre la ligne de parti!

Supposons qu’en prenant position publiquement sur la compétence du ministre Yves Bolduc, Yves Lamontagne se prépare à assumer ses prochaines fonctions. Ceci nous fait alors comprendre qu’un individu peut se mettre en conflit d’intérêts ou en apparence de conflit d’intérêts lorsqu’il tente de rehausser sa valeur professionnelle.

Cela dit, il faut reconnaître que le Dr Lamontagne a peut-être pris la défense du ministre Bolduc pour d’autres raisons. Peut-être le trouve-t-il réellement compétent? Ou encore, peut-être sont-ils amis ? Il faut toutefois admettre que les deux cas sont possibles et c’est assurément de bonnes raisons qui peuvent pousser un individu à se positionner en situation de conflit ou d’apparence de conflit d’intérêts.

On voit donc qu’au-delà de la recherche du bénéfice personnel direct, différentes situations peuvent pousser l’individu en position de conflit ou d’apparence de conflit d’intérêts. Dans un contexte de leadership, il est important d’en prendre conscience. C’est ce qu’on appelle « ouvrir ses horizons ». Et entre nous, il n’y a pas meilleure façon de faire pour être en mesure de répondre adéquatement à la question suivante. Êtes-vous éthique?

dimanche 8 août 2010

Contrôle, pouvoir et territoire

Comme vous le savez fidèle lecteur, j’ai un penchant pour l’ésotérisme. Penchant encore plus penché lorsque l’actualité récidive au gré des alignements de planètes ou se répète pour un amical jamais deux sans trois. Mais pour les sceptiques, parlons d’un curieux hasard puisque dans le dernier Meneur! Le mensuel du leadership, je mentionnais que le fond du problème de ce que vous avez dit, c’est le contrôle. Le contrôle sous toutes ses formes.

Que l’on aime ou non l’idée, le contrôle est omniprésent là, ici et ailleurs. Par exemple ici au Québec, on a le premier ministre qui chérit le contrôle à sa façon. Il suffit de penser à la commission d’enquête sur l’industrie de la construction que la population clame et réclame pour s’en convaincre. D’ailleurs, si on lui demandait de nous parler de contrôle comme il l’a fait de l’environnement en début d’année, après son amusant de Cacouna à Copenhague, on le trouverait probablement moins drôle s’il nous enchaînait un « de Kanesatake au Sud-Liban, le contrôle est une ineptie dont je fais en partie partie. »

En partie partie parce que là à Oka, ne serait-il pas le rôle du gouvernement de mettre fin à ce début de saga entre Norfolk et les Mohawks? N’est-ce pas la responsabilité des gouvernements de gérer ces revendications territoriales? Pour ce qui est de la mise en réserve du terrain revendiqué, pourquoi serait-ce une entreprise privée qui devrait faire les frais d’une revendication ancestrale? Tout ça sous prétexte de couper quelques arbres…

Arbre et revendication ancestrale sont les mots clefs de ce qui se passe ailleurs. Et c’est ainsi que les sceptiques deviennent ésotériques. Oui! Oui!, deviennent ésotérique alors que de l’autre côté de la planète, 3 Libanais et 1 Israélien sont morts parce qu’on a voulu couper un arbre mort. Après l’œil pour œil, dent pour dent, faut croire que nous en sommes à l’arbre pour arbre, mort pour mort. Parce que comme vous le savez, ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle!

Après le préambule, on se demande évidemment pourquoi ces tensions de part et d’autre afin de protéger un territoire? Pour ma part, je n’y vois que du darwinisme. Ou si vous préférez, l’instinct de survie. L’être vivant est conditionné à assurer sa survie. Malheureusement, l’humain, supposément l’espèce la plus évoluée, assure la sienne par l’intimidation et les armes.

Depuis le temps que l’on s’intéresse au leadership, il faut en venir à l’évidence, l’obstacle au leadership est indéniablement le contrôle. Ils sont plusieurs à le rechercher, et ce, pour satisfaire toutes sortes de besoins.

Comme l’actualité nous le montre, certains recherchent le contrôle pour protéger ce qu’ils croient être leur territoire. Comme si un lopin de terre appartenait réellement à quelqu’un, lui ou sa communauté. L’appartenance de ci ou ça à lui ou l’autre n’est pourtant qu’une invention de l’homme. Tout comme les armes d’ailleurs.

D’autres recherchent le contrôle parce qu’il est le reflet du pouvoir. Avoir du pouvoir, c’est être puissant. Ils sont plusieurs à vouloir être puissants. Parce que être puissant, c’est être quelqu’un aux yeux des autres. Pour plusieurs, être puissant, c’est exister. Faut-il alors se demander pourquoi plusieurs veulent du leadership? Serait-ce pour être leader? N’est-ce pas une bien drôle façon d’avoir le sentiment d’exister?

On aime dire qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Mais pour développer le leadership, il faudrait plutôt prendre conscience qu’il n’y a pas de territoire sans pouvoir. Il faudrait en prendre conscience, car tout ça n’est qu’une question de contrôle.

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dimanche 1 août 2010

Gilles Julien: Étirer l'élastique

Faire un lien entre l’actualité et le leadership n’est pas toujours un défi facile à relever. Mais je ne pouvais passer à côté de celui-ci. Remarquez, je n’ai pas vraiment de mérite à m’y attaquer, je suis sensible à la cause sociale depuis de nombreuses années. Cette semaine, c’est donc le cri du cœur du docteur Gilles Julien qui m’amène à mon sujet fétiche! Avez-vous dit leadership?

Évidemment, je ne remets pas en cause le leadership de Gilles Julien. D’ailleurs, je ne crois pas qu’il y en a beaucoup qui doute de ses compétences et accomplissements. D’autant moins qui en doute que le Dr Julien s’implique auprès de ceux qui en ont le plus besoin : les enfants défavorisés. Et comme il le fait de façon exemplaire, les doutes se comptent assurément sur les doigts d’une main; advenant qu’on ait à les compter.

Grâce aux actions du docteur Julien, soulignons que la pédiatrie sociale fait maintenant partie du cursus des Universités McGill et de Montréal. Si ce n’est pas ça avoir du leadership, pouvez-vous me dire ce que c’est!

Dans le cas qui nous concerne, le problème de leadership ne vient pas du côté du Dr Julien. Dans le cas qui nous concerne, le problème de leadership est du côté du gouvernement.

Comment a-t-on pu attendre que l’intéressé ait à faire le tour des salles de nouvelles avant de considérer les besoins financiers de son organisme? D’autant plus surprenant que ce dernier et son fondateur sont pris en exemple au Canada et en Europe!

L’attente avant d’allonger les dollars requis serait-elle une stratégie marketing? Une façon de faire savoir que le gouvernement s’intéresse aux dossiers qui touchent la communauté? Une démonstration de pouvoir et de soumission afin de satisfaire l’ego démesuré d’un fonctionnaire? Ou une démonstration de son manque d’estime personnel?

Pourquoi attendre le dernier tac de l’avant-dernière seconde de la dernière minute de la dernière heure pour prendre une décision? C’est ce que je me demandais mercredi dernier lorsque j’ai entendu le docteur en entrevue à l’émission radio C’est bien meilleur le matin.

Mon questionnement était d’autant plus intense que j’ai été interpellé par le ton de la voix. Tout autant interpellé par l’incompréhension, «Comment peut-on financer la fécondation in vitro alors qu’on n’a rien pour les enfants déjà vivants»? Effectivement, n’est-ce pas une curieuse façon de prioriser les priorités?

Certes, ce n’est pas la première fois qu’un dossier prioritaire ne semble pas prioritaire au sein de l’appareil étatique. Est-ce une raison pour justifier l’attentisme dans le cas qui nous concerne? Que veut-on prouver en tergiversant de la sorte? Veut-on prouver que c’est amusant de jouer avec un élastique? Surtout qu’on peut arrêter de l’étirer juste avant qu’il pète!


Sous un autre angle chers lecteurs, vous venez de lire la 260e chronique de ce blogue. Comme les précédentes, j’espère qu’elle vous a plu. Pour les prochaines semaines, le rythme sera un peu plus estival. À moins d’une inspiration soudaine, je vous reviens donc dimanche prochain. Profitez des dernières semaines de l’été!

Leadershipment vôtre,
Guy-Michel

Crédit photo: Jacques Nadeau, Le Devoir
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