dimanche 1 août 2010

Gilles Julien: Étirer l'élastique

Faire un lien entre l’actualité et le leadership n’est pas toujours un défi facile à relever. Mais je ne pouvais passer à côté de celui-ci. Remarquez, je n’ai pas vraiment de mérite à m’y attaquer, je suis sensible à la cause sociale depuis de nombreuses années. Cette semaine, c’est donc le cri du cœur du docteur Gilles Julien qui m’amène à mon sujet fétiche! Avez-vous dit leadership?

Évidemment, je ne remets pas en cause le leadership de Gilles Julien. D’ailleurs, je ne crois pas qu’il y en a beaucoup qui doute de ses compétences et accomplissements. D’autant moins qui en doute que le Dr Julien s’implique auprès de ceux qui en ont le plus besoin : les enfants défavorisés. Et comme il le fait de façon exemplaire, les doutes se comptent assurément sur les doigts d’une main; advenant qu’on ait à les compter.

Grâce aux actions du docteur Julien, soulignons que la pédiatrie sociale fait maintenant partie du cursus des Universités McGill et de Montréal. Si ce n’est pas ça avoir du leadership, pouvez-vous me dire ce que c’est!

Dans le cas qui nous concerne, le problème de leadership ne vient pas du côté du Dr Julien. Dans le cas qui nous concerne, le problème de leadership est du côté du gouvernement.

Comment a-t-on pu attendre que l’intéressé ait à faire le tour des salles de nouvelles avant de considérer les besoins financiers de son organisme? D’autant plus surprenant que ce dernier et son fondateur sont pris en exemple au Canada et en Europe!

L’attente avant d’allonger les dollars requis serait-elle une stratégie marketing? Une façon de faire savoir que le gouvernement s’intéresse aux dossiers qui touchent la communauté? Une démonstration de pouvoir et de soumission afin de satisfaire l’ego démesuré d’un fonctionnaire? Ou une démonstration de son manque d’estime personnel?

Pourquoi attendre le dernier tac de l’avant-dernière seconde de la dernière minute de la dernière heure pour prendre une décision? C’est ce que je me demandais mercredi dernier lorsque j’ai entendu le docteur en entrevue à l’émission radio C’est bien meilleur le matin.

Mon questionnement était d’autant plus intense que j’ai été interpellé par le ton de la voix. Tout autant interpellé par l’incompréhension, «Comment peut-on financer la fécondation in vitro alors qu’on n’a rien pour les enfants déjà vivants»? Effectivement, n’est-ce pas une curieuse façon de prioriser les priorités?

Certes, ce n’est pas la première fois qu’un dossier prioritaire ne semble pas prioritaire au sein de l’appareil étatique. Est-ce une raison pour justifier l’attentisme dans le cas qui nous concerne? Que veut-on prouver en tergiversant de la sorte? Veut-on prouver que c’est amusant de jouer avec un élastique? Surtout qu’on peut arrêter de l’étirer juste avant qu’il pète!


Sous un autre angle chers lecteurs, vous venez de lire la 260e chronique de ce blogue. Comme les précédentes, j’espère qu’elle vous a plu. Pour les prochaines semaines, le rythme sera un peu plus estival. À moins d’une inspiration soudaine, je vous reviens donc dimanche prochain. Profitez des dernières semaines de l’été!

Leadershipment vôtre,
Guy-Michel

Crédit photo: Jacques Nadeau, Le Devoir
.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire