dimanche 27 juin 2010

G8 - G20: Qui mène le monde?

On vous l’a sûrement déjà dit, «Ne tirez pas sur le messager.» Inutile donc de me faire part que vous aimez ou n’aimez pas le titre de cette chronique. Ne tirez pas sur le messager puisque je n’y suis pour rien. C’était le thème de La Tribune de Radio-Canada vendredi dernier, Qui mène le monde. Lorsqu’on s’intéresse au leadership, n’est-ce pas intéressant comme question? Au fait, avez-vous dit leadership?

Ai-je besoin de préciser que tout le week-end, je me suis posé la question! Qui mène le monde? Vous, vous l’êtes-vous déjà demandé?

Avouons que c’est intrigant comme question lorsqu’on veut mobiliser lui, l’autre et son collègue. J’ai parfois l’impression qu’il faudrait être un peu plus honnête. On a beau parler de démocratie, d’épanouissement professionnel, de collaboration, d’implication, de délégation, il reste derrière tout ça une forme, ou une autre, d’un quelconque désir de mener le monde. À tout le moins, le désir de mener l’équipe là où on le veut.

Je sais, vous allez me dire que vous avez des objectifs à rencontrer. Tout le monde connaît la chanson des chiffres à fournir trimestre après trimestre.

Mais au-delà des objectifs et des chiffres, on se dit que dans le cadre du G8 ou du G20, c’est évident qu’on n’a pas le choix. Il faut quelqu’un pour qu’il y ait un minimum d’ordre sur la planète. Dans le cadre du G8 ou du G20 donc, il faut quelqu’un pour mener le monde. Mais qui? Là est la question!

Qui? La question est bonne. Peut-être trop bonne!

La question est bonne lorsqu’on pense qu’on ne voudrait surtout pas qu’un quelconque hurluberlu nous plonge du jour au lendemain dans le chaos total. La question est trop bonne lorsqu’on pense que trop souvent au sein des organisations, on refuse d’admettre qu’il y a toujours le désir de mener les autres où bon nous semblent.

Qui mène le monde? N’y a-t-il pas dans la question une forme de crainte? N’y a-t-il pas dans la question une forme de pouvoir? Qui mène le monde? N’y a-t-il pas dans la question le désir de savoir? À qui sommes-nous redevables?

N’est-il pas là le problème de leadership des organisations? Oublierait-on que malgré les beaux programmes et les beaux discours, le désir de mener les autres demeure omniprésent dans nos têtes et les gestes que l’on pose? Faut-il alors se surprendre des difficultés de plusieurs à faire preuve de leadership?

Après tout, si on cherche à savoir qui mène le monde, n’est pas parce qu’on ne veut surtout pas être mené par n’importe qui?

Moi le premier, je n’aimerais pas être mené par quelqu’un qui ne fait pas preuve de considération à mon égard. Je n’aimerais pas être mené par quelqu’un qui ne semble pas savoir où il va. Je n’aimerais pas non plus être mené par quelqu’un qui semble cacher ses réelles intentions.

Cela dit, si jamais vous avez l’impression qu’il manque un petit quelque chose à votre leadership au sein de votre département, pourquoi ne pas vous le demandez, qui mène votre monde?

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mercredi 23 juin 2010

Lac Meech: Avoir raison!

Faut croire que je commence à me faire vieux… Les anniversaires me rappellent de plus en plus de souvenirs. Le 20e anniversaire de l’échec de l’Accord du Lac Meech ne fait pas exception à la règle. Il y a 20 ans, j’écrivais un texte pour le journal étudiant de Polytechnique, Le Polyscope. Cela allait de soi, mon texte s’intitulait, Anticonstitutionnellement.

Bien entendu, il y a 20 ans, mon texte en était un d’étudiant. Donc, un peu impertinent. Entre autres, je m’amusais à proposer un nom plus significatif que, Accord du Lac Meech. Après quelques tentatives les unes plus cyniques que les autres, il me semblait évident que l’Accord inversement proportionnel était plus approprié. Ainsi, ledit accord serait plus représentatif de la réalité puisqu’acceptable aux yeux de tous lorsqu’il ne contiendrait plus rien. D’où, par la beauté des mathématiques, l’Accord infini… Peut-être n’était-ce rien de plus qu’une démonstration que l’ingénierie mène à tout!

Comme vous le savez, on n’arrête pas le progrès. Ce qui explique peut-être que j’ai délaissé les mathématiques au profit du leadership. Je ne sais pas si vous avez déjà eu un intérêt pour les mathématiques, mais si vous lisez ces lignes, les chances sont fortes pour que vous en ayez un pour le leadership. Passons donc aux choses sérieuses si vous le voulez bien.

Encore là, sérieux est un grand mot lorsqu’il est question de leadership. À vrai dire, pour être honnête avec vous, on ne devrait jamais placer les mots sérieux et leadership dans la même phrase. Parce que s’il y a une chose qui ne faut pas faire lorsqu’on veut améliorer son leadership, c’est bien de se prendre au sérieux.

Je sais, là vous êtes sceptique à l’idée de placer sérieux et leadership dans la même phrase. Vous pensez qu’il est possible d’être sérieux et d’avoir du leadership. Oui!, c’est vrai. C’est possible. Il faut toutefois admettre que même si c’est possible, cela ne veut pas dire qu’on n’a pas à éviter de placer sérieux et leadership dans la même phrase. Et là, je parle par expérience. Mais je sais, vous voulez des preuves.

Justement, 20 ans plus tard, l’Accord inversement proportionnel n’est-il pas une preuve qu’il faut éviter de juxtaposer sérieux et leadership? Croyez-vous réellement que ceux qui ont signé ledit accord n’étaient pas sérieux? Bien sûr qu’il l’était! Voyez où cela nous a menés…

Évidemment que vous pouvez m’accuser de jouer avec les mots, et les faits. Je ne m’en cache pas. Si je m’en cachais, soit que je vous prendrais pour des idiots, soit que je ne verrais pas l’incohérence de mon raisonnement. Voilà donc expliqué pourquoi il ne faut pas se prendre trop au sérieux.

Lorsqu’on se prend au sérieux, on agit comme ceux qui ont fait échouer Meech. Lorsqu’on se prend au sérieux on tombe dans les dogmes. On cesse de faire confiance aux autres. On devient fermé aux idées des autres. Lorsqu’on se prend au sérieux, on ne peut espérer avoir du leadership. Parce que comme je vous l’ai dit, il faut éviter de mettre les deux mots dans la même phrase.

Bon!, d'accord. Ça reste entre nous. Le vrai problème lorsqu’on se prend au sérieux, c’est qu’on finit par croire qu'on a raison!


Crédit photo: La Presse Canadienne.


Anticonstitutionnellement (Publié dans le Polyscope du 26 février 1990)
Parler du lac Meech. Je me demande pourquoi je le fais. J’ai l’impression que tout a été dit à ce sujet. C’est pour cette raison que j’ai décidé de faire comme les politiciens. Je cause du lac Meech tout en ne sachant pas quoi dire en rapport à celui-ci, comme les politiciens.

Chaque jour, depuis quelques mois, je peux lire dans les journaux le déroulement de cette partie de balle-molle; i.e. ils se lancent la balle. Si au moins il y avait un frappeur. Mais non. Le lac Meech et les Expos sont très semblables. Ils commencent fort et finissent mal leurs saisons. En parlant de saison, dans un mois, on n’entendra plus parler du lac Meech. Eh oui, dans un mois c’est le printemps. Et au printemps, les lacs coulent. Enfin.

Nos politiciens auraient bien pu se forcer un peu plus, par exemple, forcer comme aux toilettes, afin de trouver un nom plus représentatif de cet accord. Si j’avais eu à donner ce nom, je l’aurais appelé l’accord du lac Titicaca. Comme ça, au moins, il aurait été explicite que cet accord avait la capacité de nous élever à la hauteur, au minimum, du nom qu’il porte. Soit, un tas de merde. Sauf que, lac Titicaca, ne démontre pas aussi bien que peu le faire, lac Meech, notre bilinguisme national. Passons.

Le désaccord… le désaccord du lac Meech, ça me semble pas si mal comme nom… Le désaccord dis-je, me semble assez évident. Comment 13 premiers ministres auraient-ils pu se mettre d’accord sur un principe alors que si on prend un seul de ces politiciens, on réussit, en moins de deux minutes, à le faire se contredire lui-même. Par exemple, monsieur Bourassa, artisan de l’accord en question. Il parle de super-structure, ou quelque chose du genre, alors qu’il est en Europe. À son retour, il nous dit que ses paroles ne servent qu’à rassurer les gens à qui il s’adresse.

Accord pas d’accord, structure pas de structure. Tant qu'à y être, pourquoi ne pas faire comme a dit monsieur Wander Zalm; 12 sociétés distinctes dans un Canada-Unis. Le problème est que Bill a également changé d’avis. Voyez-vous, il a signé cet accord, et comme il n‘a pas signé sur du papier de toilette, il ne peut quand même pas renier sa signature sur un simple coup de tête.

Après la constatation de leur incapacité à s’entendre sur un accord, nos ministres ont parti l’idée d’un accord parallèle. Supposément pour simplifier les choses. L’accord parallèle, pourquoi pas l’accord perpendiculaire? Ou bien, confondu. Ou encore, l’accord inversement proportionnel. Remarquez que ce dernier accord me semble représentatif de la réalité. Effectivement, on aura l’accord de toutes les personnes concernées lorsque cet accord, justement, ne contiendra plus rien. D’où, par sa conclusion, la signature, par les protagonistes en question, de l’accord infini…

Tout me porte à croire que monsieur Bourassa a manqué de jugement dans toute cette aventure. Au lieu de s’acharner à vouloir ratifier cet accord, il aurait dû faire détourner le lac Meech vers nos barrages hydroélectriques. Ceci aurait eu comme conséquence que les Indiens auraient cessé de faire la danse de la pluie et donc, j’aurais pu aller me faire bronzer tout l’été à la plage d’Oka.

Malgré tout, tout n’est peut-être pas perdu dans ce badinage. On peut espérer que ces politiciens ont eu la sagesse de faire rédiger leur… sur du papier recyclage. Ce qui n’est pas évident car, chose surprenante, il n’a pas été question d’environnement dans leurs propos. C’est que lorsqu’on joue dans un merdier, l’environnement doit être un pet, à côté du fessier.

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dimanche 20 juin 2010

Old Harry: Pouvoir et Leadership

C’était une journée d’été. Le soleil était resplendissant. On jouait au ballon chasseur dans la rue. Et tout à coup, sans raison évidente, le chien du voisin s’est mis à courir après sa queue. On était jeune et pour ma part, je croyais que ce n’était qu’une expression, courir après sa queue. Ça nous amusait de voir Fido (nom fictif!) tournoyer encore et encore. Était-il devenu fou? Il semblait courir de plus en plus vite. Peut-être avait-il l’impression qu’il se rapprochait du but et qu’en y mettant plus d’effort, il y parviendrait?

Est-ce par plaisir qu’un chien court après sa queue? Est-ce par plaisir qu’une souris court dans sa roue? Au moins, nous les humains, lorsqu’on court sur le tapis roulant, c’est soit pour la forme, soit pour maigrir. Quoique depuis quelques années, plusieurs courent pour la forme et pour maigrir. Voilà peut-être l’avantage de la malbouffe; on sait pourquoi on court!

Laissons courir et supposons maintenant une soirée brumeuse. La visibilité n’est que de 3 mètres tellement le brouillard est dense. Nous sommes dans une voiture sur une route parfaite. Autrement dit, il n’y a pas d’arbre, ni courbe, ni enfant, ni autre voiture sur le même chemin. Aucun danger aucun obstacle, on peut donc rouler à la vitesse que l’on veut.

Bon, il n’y a jamais rien de parfait. Supposons donc qu’il y a un obstacle quelque part devant la voiture. Un seul. En fait, il y a un mur. Il est supposément assez loin. Mais on ne sait pas exactement où. On peut donc circuler sans problème pendant un certain temps. On sait toutefois que tôt ou tard, on y arrivera. Mais quand?

C’est vous qui êtes au volant de la voiture. Tous les passagers à bord vous font confiance. Considérant ce qui précède, comment aller vous conduire? À quelle vitesse? Allez-vous mettre la pédale au plancher et rouler à toute allure? Ou conduire prudemment à vitesse réduite?

Je présume votre réponse: vous allez conduire à vitesse réduite. Par contre, si je vous dis qu’il y a d’autres voitures sur d’autres chemins similaires. Et que plus vous avancez, plus votre voiture devient luxueuse. Plus vous prenez les devants sur les autres, plus votre voiture devient confortable. Un confort qui souvent est superflu, mais pourquoi s’en priver puisqu’il est disponible?

N’oubliez pas le brouillard qui réduit la visibilité à 3 mètres, mais considérant les autres voitures, le confort et le luxe, à quelle vitesse allez-vous maintenant rouler?

Lorsque j’entends parler du gisement pétrolier Old Harry situé dans le Golfe St-Laurent à proximité des Îles de la Madeleine, j’ai l’impression que l’humain est comme le chien qui court après sa queue. Lorsqu’il est question de développement économique, j’ai parfois l’impression que l’humain pense qu’il faut courir de plus en plus vite. Le problème est que contrairement au chien qui court en rond, l’humain court dans le brouillard.

Lorsqu’on parle de Old Harry alors que le pétrole coule à flot dans le Golfe du Mexique et que la marée noire s’étend, je me dis que le problème, c’est qu’on fait fi du mur caché par le brouillard parce qu’on veut être devant les autres. On veut être devant les autres pour le confort, le luxe, le superflu et surtout, il ne faut pas se le cacher, pour le pouvoir. Mais c’est tabou le pouvoir, on préfère parler de leadership. Avez-vous dit leadership?


À voir: Reportage de Daniel Thibeault sur Radio-Canada.ca

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jeudi 17 juin 2010

Défi Meilleurs Employeurs

Ce mardi matin, j’étais à la Conférence Défi Meilleurs Employeurs comme je le mentionnais cette semaine dans mon infolettre. Ce fut une intéressante matinée. Les conférenciers ont partagé avec sincérité les pratiques qui contribuent à leur excellence. De mon humble avis, vous devriez mettre l’événement à votre agenda pour l’an prochain si la mobilisation vous tient à cœur. Et si vous aimez relever les défis, pourquoi ne pas vous inscrire à la prochaine édition du Défi?

Justement, pourquoi s’inscrire au Défi Meilleurs Employeurs (DME)? Selon l’un des conférenciers, le DME est une alternative au Kaizen ou autre programme d’amélioration. Une alternative avec un avantage non négligeable, une visibilité médiatique grandement prisée. Un avantage non négligeable lorsqu’on sait que l’inversion de la pyramide des âges accentuera les difficultés de recrutement de la relève.

Un bon conférencier a généralement quelques phrases qui interpellent l’esprit. En voici une que j’ai notée : «Un cerveau qui ne sait pas où il va est un cerveau anxieux. »

N’est-ce pas une belle façon d’expliquer l’importance de communiquer la vision de l’organisation auprès du personnel?

Pour Lucie Dumas, directrice générale du Centre de réadaptation Estrie, la résistance au changement est avant tout une lacune communicationnelle. Si vos employés ne savent pas ce qui va leur arriver, ils seront nécessairement anxieux. Conséquemment, il est fort probablement qu’ils donnent l’impression de résister à ce que vous avez en tête.

Comme mentionné dans mon infolettre, les conférenciers provenaient, sans surprise, du Centre de réadaptation Estrie. Il y avait aussi des représentants d’Alimentation Couche-Tard, Cisco et Xerox. Parmi toutes ces entreprises, ce qui est intéressant à mes yeux, c’est que chacune d’elles avait des objectifs clairement définis. Fondamentalement, ces entreprises croyaient profondément à des valeurs précises autour desquelles l’organisation devait évoluer. Quelles sont ces valeurs au sein de votre entreprise?

Voici une autre phrase que j’ai bien aimée : «Attention aux gens qui veulent être conformes.» Selon Martine Normand de Xerox, ceux qui veulent être conforme ne remettent jamais les choses en question. Ceux qui veulent être conformes ne cherchent pas à améliorer les façons de faire. Ceux qui veulent être conformes ne voient pas les opportunités de changement. Avec ceux qui veulent être conformes, c’est le statu quo. Dans une économie où tout accélère, avez-vous opté pour le statu quo?

Jamais deux sans trois, dit le dicton : «Le profit, c’est le gap entre une job et l’engagement».

Voilà selon moi une bonne raison de réfléchir aux valeurs que l’on veut mettre de l’avant au sein d’une entreprise. Dans ce cas-ci bien entendu, des valeurs inspirantes pour le personnel. Des valeurs, bien entendu, qui favorisent l’engagement. Des valeurs qui donnent le goût de se dépasser. Celles qui démontrent l’honnêteté et l’humilité des dirigeants à l’égard des employés. C’est également ce dont nous a fait part Lucie Dumas lors de sa présentation.

Je ne sais pas ce que vous faites dans votre entreprise pour assurer son bon fonctionnement. Mais si vous cherchez à mobiliser tout en améliorant le sentiment de fierté et d'appartenance, je crois que vous devriez penser au Défi Meilleurs Employeurs.


À lire également :
- L’approche CISCO
- La recette gagnante d’Alimentation Couche-Tard
- Les lunchs du président de Teknika HBA
- Le pesant d’or de Proximédia

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dimanche 13 juin 2010

Dominance et leadership

Vous en avez assurément entendu parler. Une désolante histoire s’est produite dimanche dernier : un chien Husky a tué un bébé de 21 jours. Comme quoi la vie est parfois bête et dans ce cas-ci, dans tous les sens du terme. Dès que j’ai eu écho de la nouvelle, j’ai immédiatement pensé à la dominance. Rien de surprenant, le sujet est omniprésent dans mes travaux et réflexions. Le sujet était également au cœur des discussions mardi dernier à Maisonneuve en direct.

À la radio, des experts sont venus expliquer le comportement des chiens, en particulier celui du Husky. Entre autres, que le Husky est un chien de meute qui a l’habitude d’évoluer dans un environnement hiérarchisé. Aussi, le chien ne répond qu’à un maître – il n’y a qu’un seul dominant dans une meute. En son absence, le chien à tendance dominante peut être tenté à s’imposer comme le chef. Considérant cela, pour les intervenants à Maisonneuve en direct, il était clair que le poupon n’aurait jamais dû être laissé seul en présence de chiens.

Il est vrai qu’on ne sait pas encore ce qui s’est passé dimanche dernier. Peut-être ne le saurons-nous jamais? Ce qui est fort probable puisque les animaux ne parlent pas le langage des humains. Cela dit, il faut prendre conscience que la dominance présente chez le Husky l’est tout autant chez de nombreuses espèces végétales et animales. N’en déplaise aux uns ou aux autres, l’humain fait partie du lot.

Lorsqu’on veut développer le leadership, il est important de prendre conscience de la place qu’occupe la dominance dans les rapports entre les individus. Qu’on aime ou non l’idée, la dominance fait partie du monde vivant. La dominance fait partie de l’instinct de survie qui habite tout être vivant. Je vous invite à lire cette chronique pour un autre point de vue sur l’instinct de survie. Ou celle-ci concernant la dominance.

Bien entendu, lorsqu’on parle de leadership, on pense beaucoup plus à la collaboration, au développement des individus, à la mobilisation vers un objectif commun, etc. Il faut toutefois comprendre, ou disons plutôt accepter, que tous ces attributs du leadership prennent forme dans un environnement où la dominance est bel et bien présente. À vrai dire, ces attributs prennent forme lorsqu’on cesse de voir la dominance autour de soi.

Comment peut-on cesser de voir la dominance? Cela semble inconcevable d’avouer qu’à partir d’un certain point, l’inacceptable passerait sous le radar. D’autant plus inconcevable que personne n’aime avouer être sous l’emprise d’un dominant.

Dans les faits, il faut comprendre qu’on cesse de voir la dominance dans deux cas bien précis. D’une part, lorsqu’on s’y résigne. Cela se produit lorsqu’on n’a plus la force de contrer le sentiment de soumission qui nous envahit en présence d’un dominant. D’autre part, lorsque la dominance est acceptable à nos yeux et qu’on l’accepte pleinement.

Le dominant devient leader lorsqu’il utilise son ascendance pour aider l’autre à grandir. C’est à ce moment que les autres aiment le suivre. C’est ce qui produit lorsque le dominant a une confiance exemplaire en lui. Dans le cas contraire, il ne fait que projeter ses peurs sur les autres. À ce moment, qu’il interagit de façon incompréhensible.

Ce qui fait la différence entre le dominant et le leader, c’est le sens moral. En l’absence de ce dernier, la peur s’extériorise et attaque sous différentes formes. En l’absence du sens moral, jamais la dominance ne devient leadership.

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jeudi 10 juin 2010

Comment évolue votre leadership?

Dans le monde d’aujourd’hui, un gestionnaire ne peut survivre bien longtemps s’il n’a pas de leadership. Par mes conférences et surtout mon coaching, c’est exactement en ce sens que j’interviens. J’aide les gens à devenir de meilleurs leaders. J’aide les gens à faire évoluer leur leadership dans la bonne direction. Inutile de jouer à l’autruche, il est effectivement possible que le leadership évolue dans la mauvaise direction.

Dans ma conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership et en coaching, je fais référence au modèle du leadership que j'ai développé, Les Forces Leaderiales. On retrouve dans ce modèle le leader affectif et le leader cognitif. Dans l’actualité, et pour nos besoins d’apprentissage, on retrouve l’un et l’autre par l’entremise des maires Régis Labeaume (affectif) et Gérald Tremblay (cognitif). Vous trouverez plus d’info sur affectif VS cognitif ici.

Cette semaine, à leur façon, Régis et Gérald nous ont montré comment le leadership peut évoluer lorsqu’on est un leader affectif ou un leader cognitif. En ce sens, cette semaine, Régis a sauté les plombs au contact de Danielle Roy-Marinelli, mairesse de Lévis. Pour sa part, Gérald a encore une fois démontré qu’il est le dernier informé avec l’histoire sur la location de policiers à la Place Dupuis.

Malgré les excuses qu’il a adressées aujourd’hui, le cas du maire Labeaume est intéressant, car plus le temps passe, plus il devient impénitent. Rien de surprenant, plus le temps passe, plus le naturel des gens s’extériorise au grand jour. Et cela est encore plus vrai lorsqu’on se sent puissant. Cliquez ici pour en savoir plus sur le phénomène de puissance.

Le leader affectif est un bon candidat au sentiment de puissance. Ceci étant donné que l’affectif est quelqu’un qui est en contact avec ses pulsions. Ce qui inclut, ses pulsions primaires. Cette semaine, le maire Labeaume nous a montré où mène le mélange, pulsion primaire VS sentiment de puissance. Ce mélange mène directement vers un dérapage ou si vous préférez, directement vers un comportement qui nuit au leadership.

Pour sa part, le maire Tremblay nous a fait une autre démonstration des obstacles que doit surmonter le leader cognitif : savoir ce qui se passe au sein de l’organisation. Rien de surprenant que le maire Tremblay n’était pas informé; le leader cognitif n’est pas le candidat idéal pour gérer les activités opérationnelles.

Personnellement, si j’avais travaillé en coaching avec le maire Labeaume, j’aurais travaillé sur ses valeurs et ses besoins d’affirmation. Le maire Labeaume, comme la majorité des affectifs, c’est quelqu’un qui a besoin d’être. C’est quelqu’un qui a besoin d’exister. Et dans le monde vivant, exister, cela se fait souvent au détriment des autres. Pour être de bons leaders, les affectifs doivent apprendre à contrôler leurs pulsions.

Pour sa part, en tant que leader cognitif, le défi du maire Tremblay est tout autre. Le défi du leader cognitif, c’est d’être en contact avec ceux qui l’entourent. Le leader cognitif a de la difficulté à communiquer sa vision des opérations. En coaching avec le maire Tremblay, j’aurais mis l’emphase sur des exercices relationnels. Le maire Tremblay doit apprendre à être plus proche de son équipe. Il doit améliorer ses contacts humains. Il doit apprendre à «connecter» avec les gens.

Et vous? Êtes-vous un leader affectif ou un leader cognitif? Et en ce sens, comment évolue votre leadership?

dimanche 6 juin 2010

Marc Dos Santos: Leader naturel

Jeudi dernier avait lieu le 2e Forum Urgence Leadership. Au début du mois de mai, je vous avais suggéré de mettre l’événement à votre agenda dans le texte d’introduction de mon infolettre*, Le Meneur! Je ne sais pas si vous avez suivi mon conseil? Dans le texte en question, je vous faisais part de mon impatience à écouter Marc Dos Santos, l’entraîneur-chef de l’Impact de Montréal. Petite confidence, mon impatience a été comblée!

Dès son arrivée sur scène, Dos Santos a charmé l’auditoire. Il nous a expliqué que normalement, il parle devant un petit groupe, une vingtaine de joueurs dans un vestiaire, une conversation quasi intime. Il se disait intimidé par le nombre de participants au Forum. "Vous êtes beaucoup. C’est grand, c’est très grand." Voilà l’un des attributs d’un leader, l’humilité!

En parlant de son impression face à l’auditoire, Marc Dos Santos nous a indirectement fait part qu’il est comme lui, moi et l’autre. Affirmer être comme les autres, c’est une façon d’inviter à la confiance. Confiance qui se développera, bien entendu, dans un contexte de sincérité.

Plus tard dans sa présentation, alors qu’il exprimait son opinion, l’entraineur-chef de l’Impact de Montréal prenait soin de nuancer ses propos tout en précisant que la formule était bonne pour lui et qu’elle pouvait peut-être s’appliquer dans un contexte d’affaires. Ainsi, il exprimait le doute et faisait appel au jugement de l’auditoire. Le doute rend humain. J’en ai déjà parlé ici.

Un leader qui exprime ses doutes sur un sujet ou un autre démontre par le fait même sa confiance en lui. C’est lorsqu’on est conscient de soi que l’on cesse d’avoir peur d’être soi-même. Être soi-même, c’est accepté qu’il n’y a pas de certitude. Un leader n’a pas besoin de certitude, ni de la vérité pour croire en ses aptitudes.

Lorsqu’on atteint un niveau suffisant de confiance en soi, on prend alors conscience qu’on n’a pas besoin du lien hiérarchique pour diriger. C’est généralement à partir de ce moment-là que les autres savent qu’ils peuvent nous faire confiance.

À d’autres moments, Dos Santos exprimait son opinion de façon claire et précise. Il nous partageait alors sa vision du leadership. Ses positions tranchées nous indiquaient la direction qu’il propose. Souvent, il complétait son idée en précisant qu’il ne voulait pas qu’on interprète mal ses propos. Il faisait alors appel à l’humour pour communiquer ses convictions et points de vue

C’est une autre caractéristique du leader : l’aptitude à partager ses idées en utilisant le bon canal de communication, le bon style et le bon ton. À ce niveau, Marc Dos Santos excelle. Il mélange à bonne dose la confiance, l’humour, la détermination, le détachement, la rigueur, le questionnement, la discipline et combien d’autres subtilités propres au communicateur accompli.

J’avais de grandes attentes pour le point marquant du 2e Forum Urgence Leadership. Dès que j’avais pris connaissance du programme de la journée, je savais déjà la question que je poserais à l’entraineur-chef. Rien de surprenant, l’Impact de Montréal était au cœur de mes billets ici et .

L’an passé dans mes écrits, j’avais omis de préciser un fait important. Une omission due à ma méconnaissance du sport au ballon rond. Faute avouée, faute à moitié pardonnée dit le dicton. C’est ce que me permet de corriger le 2e Forum Urgence Leadership: Marc Dos Santos est un leader naturel!


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jeudi 3 juin 2010

D'Honorable à déplorable!

«…Transworld, Northern, Eastern, Airbus pis Pan American!... Mais ché pu où chu rendu… Puis j’ai fait une chute, une crisse de chute en parachute…», dixit, Robert Charlebois*. Comme dirait l’autre, vaut mieux en rire! Quoique je l’avoue, ce n’est pas drôle. Ce n’est pas drôle lorsque les déclarations d’un Honorable se font qualifier d’absurde par un commissaire, en l’occurrence, le commissaire Jeffrey Oliphant. Si ce n’est pas ça une chute, c’est parce que tu as un très bon parachute!

Quoiqu’on puisse en dire, un parachute, si c’est bon pour le gars, on ne peut en dire autant pour le leadership. En fait, ce qui n’est pas bon avec le leadership, ce n’est pas le parachute, non! Le problème, c’est les amis qui ne font pas de cas du parachute. Le problème, c’est qu’ils sont trop nombreux à faire semblant de ne pas le voir dépasser ici et là de la bouche de celui qui parle. Le problème, c’est qu’un moment donné, la langue s’entremêle dans le cordage. Façon de parler.

C’est tout de même curieux parce que j’en parlais dernièrement dans La loi du silence. Vient un moment donné où les amis ont peur de parler. Comme s’ils ne voulaient pas perdre de contrats. Comme s’ils ne voulaient pas perdre d’opportunité d’affaires. Ça c’est des belles valeurs à inculquer à la relève genre: rentre dans le moule mon jeune pis toi aussi un jour tu vas en faire du cash. Mais en attendant, tu la fermes et tu regardes comment ça marche.

C’est drôle, moi personnellement, la façon de faire de Brian Mulroney m’horripile au plus haut point. Dire, «On ne m’a pas posé la bonne question.», me semble que ce n’est pas le genre de valeur que je veux laisser aux générations qui vont me suivre. Dans un cas semblable, un «Pose pas de question si tu ne veux pas de menterie.», doit s’équivaloir.

C’est tout aussi curieux parce que j’en parlais également dans Êtes-vous puissant. Vient un moment donné où tu te crois tout permis. Ça ne peut pas être plus vrai ici au Canada. Lorsque c’est toi le premier ministre, tu dois te sentir puissant pas à peu près. Il n’en faut pas beaucoup plus pour que tu tombes de l’autre côté de la clôture. Tu dois te dire, «personne ne va me soupçonner, c’est moi le premier ministre.»

C’est vrai que tu dois te sentir puissant. C’est toi qui as la cote de sécurité la plus haute. Lorsque tu es premier ministre, tu peux tout savoir ce qui a à savoir dans le pays. Ça va de soi que si tu n’es pas assez solide, vient un moment donné que tu dois te sentir au-dessus de tout ça.

Il semblerait que Brian à Ottawa était comme ti-Jean ici à Québec. Tous les deux avaient des problèmes pour maintenir leur rythme de vie. Faudrait peut-être les envoyer faire un projet de coopération internationale. Question de leur réaligner le train de vie. Ils verraient bien qu’un train de vie, c’est très relatif. Et que bien souvent, le superflu n’est effectivement rien de plus que du superflu.

Je tiens à préciser. Je n’ai rien contre les trains de vie. Ils sont chanceux ceux qui ont la grosse maison, la grosse voiture, les voyages à n’en plus finir et les soupers avec les bouteilles de vin à 50, 100 ou 500$. Je n’ai rien contre l’argent que l’on mérite. Mais de cacher de l’argent au fisc, d’accepter de l’argent comptant dans les chambres d’hôtel, demander un dédommagement au gouvernement pour atteinte à la réputation tout en cachant des faits à nouveau, non! Ça!, c’est inacceptable.

C’est tout autant inacceptable les gens qui devraient prendre leur distance, mais qu’ils ne le feront pas. Inacceptable qu’ils ne le fassent pas afin de préserver leurs liens d’affaires ou ne pas nuire à l’obtention hypothétique de futurs contrats. Inacceptable qu’ils refusent de voir la différence entre honorable et déplorable!


* Les paroles de la chanson Lindberg de Robert Charlebois ici

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