dimanche 13 juin 2010

Dominance et leadership

Vous en avez assurément entendu parler. Une désolante histoire s’est produite dimanche dernier : un chien Husky a tué un bébé de 21 jours. Comme quoi la vie est parfois bête et dans ce cas-ci, dans tous les sens du terme. Dès que j’ai eu écho de la nouvelle, j’ai immédiatement pensé à la dominance. Rien de surprenant, le sujet est omniprésent dans mes travaux et réflexions. Le sujet était également au cœur des discussions mardi dernier à Maisonneuve en direct.

À la radio, des experts sont venus expliquer le comportement des chiens, en particulier celui du Husky. Entre autres, que le Husky est un chien de meute qui a l’habitude d’évoluer dans un environnement hiérarchisé. Aussi, le chien ne répond qu’à un maître – il n’y a qu’un seul dominant dans une meute. En son absence, le chien à tendance dominante peut être tenté à s’imposer comme le chef. Considérant cela, pour les intervenants à Maisonneuve en direct, il était clair que le poupon n’aurait jamais dû être laissé seul en présence de chiens.

Il est vrai qu’on ne sait pas encore ce qui s’est passé dimanche dernier. Peut-être ne le saurons-nous jamais? Ce qui est fort probable puisque les animaux ne parlent pas le langage des humains. Cela dit, il faut prendre conscience que la dominance présente chez le Husky l’est tout autant chez de nombreuses espèces végétales et animales. N’en déplaise aux uns ou aux autres, l’humain fait partie du lot.

Lorsqu’on veut développer le leadership, il est important de prendre conscience de la place qu’occupe la dominance dans les rapports entre les individus. Qu’on aime ou non l’idée, la dominance fait partie du monde vivant. La dominance fait partie de l’instinct de survie qui habite tout être vivant. Je vous invite à lire cette chronique pour un autre point de vue sur l’instinct de survie. Ou celle-ci concernant la dominance.

Bien entendu, lorsqu’on parle de leadership, on pense beaucoup plus à la collaboration, au développement des individus, à la mobilisation vers un objectif commun, etc. Il faut toutefois comprendre, ou disons plutôt accepter, que tous ces attributs du leadership prennent forme dans un environnement où la dominance est bel et bien présente. À vrai dire, ces attributs prennent forme lorsqu’on cesse de voir la dominance autour de soi.

Comment peut-on cesser de voir la dominance? Cela semble inconcevable d’avouer qu’à partir d’un certain point, l’inacceptable passerait sous le radar. D’autant plus inconcevable que personne n’aime avouer être sous l’emprise d’un dominant.

Dans les faits, il faut comprendre qu’on cesse de voir la dominance dans deux cas bien précis. D’une part, lorsqu’on s’y résigne. Cela se produit lorsqu’on n’a plus la force de contrer le sentiment de soumission qui nous envahit en présence d’un dominant. D’autre part, lorsque la dominance est acceptable à nos yeux et qu’on l’accepte pleinement.

Le dominant devient leader lorsqu’il utilise son ascendance pour aider l’autre à grandir. C’est à ce moment que les autres aiment le suivre. C’est ce qui produit lorsque le dominant a une confiance exemplaire en lui. Dans le cas contraire, il ne fait que projeter ses peurs sur les autres. À ce moment, qu’il interagit de façon incompréhensible.

Ce qui fait la différence entre le dominant et le leader, c’est le sens moral. En l’absence de ce dernier, la peur s’extériorise et attaque sous différentes formes. En l’absence du sens moral, jamais la dominance ne devient leadership.

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1 commentaire:

  1. Vraiment très intéressant, je retiens surtout cette phrase: Le dominant devient leader lorsqu’il utilise son ascendance pour aider l’autre à grandir.

    Marie-Andrée

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