dimanche 27 juin 2010

G8 - G20: Qui mène le monde?

On vous l’a sûrement déjà dit, «Ne tirez pas sur le messager.» Inutile donc de me faire part que vous aimez ou n’aimez pas le titre de cette chronique. Ne tirez pas sur le messager puisque je n’y suis pour rien. C’était le thème de La Tribune de Radio-Canada vendredi dernier, Qui mène le monde. Lorsqu’on s’intéresse au leadership, n’est-ce pas intéressant comme question? Au fait, avez-vous dit leadership?

Ai-je besoin de préciser que tout le week-end, je me suis posé la question! Qui mène le monde? Vous, vous l’êtes-vous déjà demandé?

Avouons que c’est intrigant comme question lorsqu’on veut mobiliser lui, l’autre et son collègue. J’ai parfois l’impression qu’il faudrait être un peu plus honnête. On a beau parler de démocratie, d’épanouissement professionnel, de collaboration, d’implication, de délégation, il reste derrière tout ça une forme, ou une autre, d’un quelconque désir de mener le monde. À tout le moins, le désir de mener l’équipe là où on le veut.

Je sais, vous allez me dire que vous avez des objectifs à rencontrer. Tout le monde connaît la chanson des chiffres à fournir trimestre après trimestre.

Mais au-delà des objectifs et des chiffres, on se dit que dans le cadre du G8 ou du G20, c’est évident qu’on n’a pas le choix. Il faut quelqu’un pour qu’il y ait un minimum d’ordre sur la planète. Dans le cadre du G8 ou du G20 donc, il faut quelqu’un pour mener le monde. Mais qui? Là est la question!

Qui? La question est bonne. Peut-être trop bonne!

La question est bonne lorsqu’on pense qu’on ne voudrait surtout pas qu’un quelconque hurluberlu nous plonge du jour au lendemain dans le chaos total. La question est trop bonne lorsqu’on pense que trop souvent au sein des organisations, on refuse d’admettre qu’il y a toujours le désir de mener les autres où bon nous semblent.

Qui mène le monde? N’y a-t-il pas dans la question une forme de crainte? N’y a-t-il pas dans la question une forme de pouvoir? Qui mène le monde? N’y a-t-il pas dans la question le désir de savoir? À qui sommes-nous redevables?

N’est-il pas là le problème de leadership des organisations? Oublierait-on que malgré les beaux programmes et les beaux discours, le désir de mener les autres demeure omniprésent dans nos têtes et les gestes que l’on pose? Faut-il alors se surprendre des difficultés de plusieurs à faire preuve de leadership?

Après tout, si on cherche à savoir qui mène le monde, n’est pas parce qu’on ne veut surtout pas être mené par n’importe qui?

Moi le premier, je n’aimerais pas être mené par quelqu’un qui ne fait pas preuve de considération à mon égard. Je n’aimerais pas être mené par quelqu’un qui ne semble pas savoir où il va. Je n’aimerais pas non plus être mené par quelqu’un qui semble cacher ses réelles intentions.

Cela dit, si jamais vous avez l’impression qu’il manque un petit quelque chose à votre leadership au sein de votre département, pourquoi ne pas vous le demandez, qui mène votre monde?

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