jeudi 3 juin 2010

D'Honorable à déplorable!

«…Transworld, Northern, Eastern, Airbus pis Pan American!... Mais ché pu où chu rendu… Puis j’ai fait une chute, une crisse de chute en parachute…», dixit, Robert Charlebois*. Comme dirait l’autre, vaut mieux en rire! Quoique je l’avoue, ce n’est pas drôle. Ce n’est pas drôle lorsque les déclarations d’un Honorable se font qualifier d’absurde par un commissaire, en l’occurrence, le commissaire Jeffrey Oliphant. Si ce n’est pas ça une chute, c’est parce que tu as un très bon parachute!

Quoiqu’on puisse en dire, un parachute, si c’est bon pour le gars, on ne peut en dire autant pour le leadership. En fait, ce qui n’est pas bon avec le leadership, ce n’est pas le parachute, non! Le problème, c’est les amis qui ne font pas de cas du parachute. Le problème, c’est qu’ils sont trop nombreux à faire semblant de ne pas le voir dépasser ici et là de la bouche de celui qui parle. Le problème, c’est qu’un moment donné, la langue s’entremêle dans le cordage. Façon de parler.

C’est tout de même curieux parce que j’en parlais dernièrement dans La loi du silence. Vient un moment donné où les amis ont peur de parler. Comme s’ils ne voulaient pas perdre de contrats. Comme s’ils ne voulaient pas perdre d’opportunité d’affaires. Ça c’est des belles valeurs à inculquer à la relève genre: rentre dans le moule mon jeune pis toi aussi un jour tu vas en faire du cash. Mais en attendant, tu la fermes et tu regardes comment ça marche.

C’est drôle, moi personnellement, la façon de faire de Brian Mulroney m’horripile au plus haut point. Dire, «On ne m’a pas posé la bonne question.», me semble que ce n’est pas le genre de valeur que je veux laisser aux générations qui vont me suivre. Dans un cas semblable, un «Pose pas de question si tu ne veux pas de menterie.», doit s’équivaloir.

C’est tout aussi curieux parce que j’en parlais également dans Êtes-vous puissant. Vient un moment donné où tu te crois tout permis. Ça ne peut pas être plus vrai ici au Canada. Lorsque c’est toi le premier ministre, tu dois te sentir puissant pas à peu près. Il n’en faut pas beaucoup plus pour que tu tombes de l’autre côté de la clôture. Tu dois te dire, «personne ne va me soupçonner, c’est moi le premier ministre.»

C’est vrai que tu dois te sentir puissant. C’est toi qui as la cote de sécurité la plus haute. Lorsque tu es premier ministre, tu peux tout savoir ce qui a à savoir dans le pays. Ça va de soi que si tu n’es pas assez solide, vient un moment donné que tu dois te sentir au-dessus de tout ça.

Il semblerait que Brian à Ottawa était comme ti-Jean ici à Québec. Tous les deux avaient des problèmes pour maintenir leur rythme de vie. Faudrait peut-être les envoyer faire un projet de coopération internationale. Question de leur réaligner le train de vie. Ils verraient bien qu’un train de vie, c’est très relatif. Et que bien souvent, le superflu n’est effectivement rien de plus que du superflu.

Je tiens à préciser. Je n’ai rien contre les trains de vie. Ils sont chanceux ceux qui ont la grosse maison, la grosse voiture, les voyages à n’en plus finir et les soupers avec les bouteilles de vin à 50, 100 ou 500$. Je n’ai rien contre l’argent que l’on mérite. Mais de cacher de l’argent au fisc, d’accepter de l’argent comptant dans les chambres d’hôtel, demander un dédommagement au gouvernement pour atteinte à la réputation tout en cachant des faits à nouveau, non! Ça!, c’est inacceptable.

C’est tout autant inacceptable les gens qui devraient prendre leur distance, mais qu’ils ne le feront pas. Inacceptable qu’ils ne le fassent pas afin de préserver leurs liens d’affaires ou ne pas nuire à l’obtention hypothétique de futurs contrats. Inacceptable qu’ils refusent de voir la différence entre honorable et déplorable!


* Les paroles de la chanson Lindberg de Robert Charlebois ici

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