mercredi 23 juin 2010

Lac Meech: Avoir raison!

Faut croire que je commence à me faire vieux… Les anniversaires me rappellent de plus en plus de souvenirs. Le 20e anniversaire de l’échec de l’Accord du Lac Meech ne fait pas exception à la règle. Il y a 20 ans, j’écrivais un texte pour le journal étudiant de Polytechnique, Le Polyscope. Cela allait de soi, mon texte s’intitulait, Anticonstitutionnellement.

Bien entendu, il y a 20 ans, mon texte en était un d’étudiant. Donc, un peu impertinent. Entre autres, je m’amusais à proposer un nom plus significatif que, Accord du Lac Meech. Après quelques tentatives les unes plus cyniques que les autres, il me semblait évident que l’Accord inversement proportionnel était plus approprié. Ainsi, ledit accord serait plus représentatif de la réalité puisqu’acceptable aux yeux de tous lorsqu’il ne contiendrait plus rien. D’où, par la beauté des mathématiques, l’Accord infini… Peut-être n’était-ce rien de plus qu’une démonstration que l’ingénierie mène à tout!

Comme vous le savez, on n’arrête pas le progrès. Ce qui explique peut-être que j’ai délaissé les mathématiques au profit du leadership. Je ne sais pas si vous avez déjà eu un intérêt pour les mathématiques, mais si vous lisez ces lignes, les chances sont fortes pour que vous en ayez un pour le leadership. Passons donc aux choses sérieuses si vous le voulez bien.

Encore là, sérieux est un grand mot lorsqu’il est question de leadership. À vrai dire, pour être honnête avec vous, on ne devrait jamais placer les mots sérieux et leadership dans la même phrase. Parce que s’il y a une chose qui ne faut pas faire lorsqu’on veut améliorer son leadership, c’est bien de se prendre au sérieux.

Je sais, là vous êtes sceptique à l’idée de placer sérieux et leadership dans la même phrase. Vous pensez qu’il est possible d’être sérieux et d’avoir du leadership. Oui!, c’est vrai. C’est possible. Il faut toutefois admettre que même si c’est possible, cela ne veut pas dire qu’on n’a pas à éviter de placer sérieux et leadership dans la même phrase. Et là, je parle par expérience. Mais je sais, vous voulez des preuves.

Justement, 20 ans plus tard, l’Accord inversement proportionnel n’est-il pas une preuve qu’il faut éviter de juxtaposer sérieux et leadership? Croyez-vous réellement que ceux qui ont signé ledit accord n’étaient pas sérieux? Bien sûr qu’il l’était! Voyez où cela nous a menés…

Évidemment que vous pouvez m’accuser de jouer avec les mots, et les faits. Je ne m’en cache pas. Si je m’en cachais, soit que je vous prendrais pour des idiots, soit que je ne verrais pas l’incohérence de mon raisonnement. Voilà donc expliqué pourquoi il ne faut pas se prendre trop au sérieux.

Lorsqu’on se prend au sérieux, on agit comme ceux qui ont fait échouer Meech. Lorsqu’on se prend au sérieux on tombe dans les dogmes. On cesse de faire confiance aux autres. On devient fermé aux idées des autres. Lorsqu’on se prend au sérieux, on ne peut espérer avoir du leadership. Parce que comme je vous l’ai dit, il faut éviter de mettre les deux mots dans la même phrase.

Bon!, d'accord. Ça reste entre nous. Le vrai problème lorsqu’on se prend au sérieux, c’est qu’on finit par croire qu'on a raison!


Crédit photo: La Presse Canadienne.


Anticonstitutionnellement (Publié dans le Polyscope du 26 février 1990)
Parler du lac Meech. Je me demande pourquoi je le fais. J’ai l’impression que tout a été dit à ce sujet. C’est pour cette raison que j’ai décidé de faire comme les politiciens. Je cause du lac Meech tout en ne sachant pas quoi dire en rapport à celui-ci, comme les politiciens.

Chaque jour, depuis quelques mois, je peux lire dans les journaux le déroulement de cette partie de balle-molle; i.e. ils se lancent la balle. Si au moins il y avait un frappeur. Mais non. Le lac Meech et les Expos sont très semblables. Ils commencent fort et finissent mal leurs saisons. En parlant de saison, dans un mois, on n’entendra plus parler du lac Meech. Eh oui, dans un mois c’est le printemps. Et au printemps, les lacs coulent. Enfin.

Nos politiciens auraient bien pu se forcer un peu plus, par exemple, forcer comme aux toilettes, afin de trouver un nom plus représentatif de cet accord. Si j’avais eu à donner ce nom, je l’aurais appelé l’accord du lac Titicaca. Comme ça, au moins, il aurait été explicite que cet accord avait la capacité de nous élever à la hauteur, au minimum, du nom qu’il porte. Soit, un tas de merde. Sauf que, lac Titicaca, ne démontre pas aussi bien que peu le faire, lac Meech, notre bilinguisme national. Passons.

Le désaccord… le désaccord du lac Meech, ça me semble pas si mal comme nom… Le désaccord dis-je, me semble assez évident. Comment 13 premiers ministres auraient-ils pu se mettre d’accord sur un principe alors que si on prend un seul de ces politiciens, on réussit, en moins de deux minutes, à le faire se contredire lui-même. Par exemple, monsieur Bourassa, artisan de l’accord en question. Il parle de super-structure, ou quelque chose du genre, alors qu’il est en Europe. À son retour, il nous dit que ses paroles ne servent qu’à rassurer les gens à qui il s’adresse.

Accord pas d’accord, structure pas de structure. Tant qu'à y être, pourquoi ne pas faire comme a dit monsieur Wander Zalm; 12 sociétés distinctes dans un Canada-Unis. Le problème est que Bill a également changé d’avis. Voyez-vous, il a signé cet accord, et comme il n‘a pas signé sur du papier de toilette, il ne peut quand même pas renier sa signature sur un simple coup de tête.

Après la constatation de leur incapacité à s’entendre sur un accord, nos ministres ont parti l’idée d’un accord parallèle. Supposément pour simplifier les choses. L’accord parallèle, pourquoi pas l’accord perpendiculaire? Ou bien, confondu. Ou encore, l’accord inversement proportionnel. Remarquez que ce dernier accord me semble représentatif de la réalité. Effectivement, on aura l’accord de toutes les personnes concernées lorsque cet accord, justement, ne contiendra plus rien. D’où, par sa conclusion, la signature, par les protagonistes en question, de l’accord infini…

Tout me porte à croire que monsieur Bourassa a manqué de jugement dans toute cette aventure. Au lieu de s’acharner à vouloir ratifier cet accord, il aurait dû faire détourner le lac Meech vers nos barrages hydroélectriques. Ceci aurait eu comme conséquence que les Indiens auraient cessé de faire la danse de la pluie et donc, j’aurais pu aller me faire bronzer tout l’été à la plage d’Oka.

Malgré tout, tout n’est peut-être pas perdu dans ce badinage. On peut espérer que ces politiciens ont eu la sagesse de faire rédiger leur… sur du papier recyclage. Ce qui n’est pas évident car, chose surprenante, il n’a pas été question d’environnement dans leurs propos. C’est que lorsqu’on joue dans un merdier, l’environnement doit être un pet, à côté du fessier.

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