jeudi 20 mai 2010

Êtes-vous puissant?

Il y a quelques semaines, je m’amusais avec l’impuissance. Le contraire de l’impuissance est évidemment la puissance. Et ça, vous devez vous en douter, en tout cas nous les hommes on le sait, c’est agréable d’être puissant. Agréable, mais est-ce que c’est utile lorsque vient le temps de faire preuve de leadership! Avez-vous dit leadership?

La question m’est venue cette semaine alors que les médias parlaient du rapport du vérificateur général de Montréal, Jacques Bergeron. Pour faire simple, le nouveau directeur général de la ville, Louis Roquet, a envoyé une partie du rapport alors que ce dernier était encore sous le sceau de la confidentialité.

C’était prévisible, de retour d’un voyage à l’Exposition universelle de Shanghai, le maire Gérald Tremblay a endossé le geste de son employé. Louis Roquet serait la personne la plus compétente et honnête qu’il connaisse. Désolé pour ses autres connaissances!

Au-delà de la compétence et de l’honnêteté, il y a bien sûr la motivation. Qu’est-ce qui peut bien motiver un directeur général à outrepasser le sceau de la confidentialité? Ou si vous préférez, qu’est-ce qui peut motiver à outrepasser l’interdit?

Louis Rochet a justifié son geste en prétendant que des informations confidentielles allaient être rendues publiques lors de la publication du rapport. La situation pouvait nuire à son fournisseur, en l’occurrence, Telus. Comme le mentionnait un journaliste que j’ai pu lire dans ma revue de presse, n’aurait-il pas été plus sage de communiquer avec le vérificateur général pour lui signaler l’anicroche?

Il y a quelques minutes au radio journal, on annonçait que Jean Charest va renoncer au salaire de 75 000$ que lui versait le parti Libéral. Il y renonce afin que son gouvernement puisse entériner un projet de loi à l’attention des élus. Dorénavant, un élu ne pourra plus recevoir, d’une façon ou d’une autre, un salaire autre que sa rétribution issue de ses fonctions politiques.

La question se pose, qu’est-ce qui motivait le premier ministre à attendre d’avoir le dos contre le mur avant faire une croix sur son complément salarial? Avant son changement de cap, Jean Charest justifiait son sideline en prétendant qu’il lui était nécessaire pour assurer ses obligations familiales.

Dans le cas du directeur général de la ville comme dans le cas du premier ministre, la motivation, selon moi, était avant tout occasionnée par un biais.

Imaginez-vous comme premier salarié de la ville de Montréal. Imaginez-vous à la tête du gouvernement du Québec. Ressentez-vous le vertige? Ressentez-vous le sentiment de puissance? N’est-ce pas qu’on doit être puissant lorsqu’on est LA personne qui détient LE pouvoir? Ô que c’est grisant cette énergie qui transcende le corps.

Plusieurs sont à la recherche du leadership. Plusieurs cherchent des façons de mobiliser les employés. Lorsqu’on regarde les actualités des derniers mois au Québec, on comprend que le contraire de la mobilisation est la démobilisation. Par le fait même, on comprend ce qu’il faut éviter de faire pour démobiliser les autres.

En regardant l’actualité, on comprend indéniablement que pour mobiliser les équipes, il faut avant tout éviter de se croire trop puissant.

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