jeudi 27 mai 2010

Êtes-vous convaincant?

Dimanche dernier, persuadé de la pertinence du Jamais deux sans trois, je vous faisais part de la fin de la série «Êtes-vous». Faut croire que les adages sont le terroir des rebondissements insoupçonnés. Pour preuve, le Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini que revendique le valeureux cardinal Marc Ouellet qui revient à la charge pour préciser le fond de sa pensée.

C’est donc hier soir que j’ai subi une dislocation de la mâchoire alors que j’écoutais le Téléjournal (@19:01 min. du segment 1) de Radio-Canada. Tout cela pour recentrer la controverse autour de ses propos concernant l’interdiction de l’avortement, et ce, même dans les cas de viol.

«J’ai condamné personne parce que, il faut voir le cas dans son ensemble et j’ai rappelé que c’est seulement Dieu qui connaît toutes les circonstances d’une décision morale et c’est lui qui est le juge.», Marc Ouellet.

Comme je le mentionnais la semaine dernière, certains croient en un Dieu, d’autres croient en d’autres choses. Quant à moi, je crois bien que quoiqu’on croit, les cinq milliards d’habitants de cette planète terre demeureront pour toujours, les maîtres et les victimes de leurs actions. En ce sens, les propos du cardinal semblent formulés beaucoup plus pour les victimes que pour les maîtres.

Je ne cacherai pas que je n'ai pas énormément d’atome crochu avec le fait religieux. Pour autant, avec certaines réserves, je n’ai rien contre les religions. Je dirais même que je suis même d’accord avec quelques-uns de leurs messages. Par exemple, je suis pour la paix dans le monde. Je suis pour l’entraide entre les uns et les autres. Je ne vois pas non plus la pertinence d’agresser les autres simplement pour exprimer une autorité gratuite. Etc. Oui!, les religions apportent une belle philosophie de vie.

Mais! Oui!, mais! Parce que, comme vous le savez, même dans les meilleures organisations, il y a toujours un mais. J’émets un mais à l’égard de la religion lorsqu’on commence à dire que c’est Dieu ci ou Dieu ça. Dieu!, être suprême. Dieu!, qui juge le bien et le mal! Allons donc! Aussi bien dire que la terre est plate!

Voyez-vous, moi, je n’ai rien contre Dieu. Je n’ai rien contre Dieu comme je n’ai rien contre la religion. Dieu me va si c’est pour apporter une philosophie de vie. Dieu me va tant qu’il s’en tient à insuffler des valeurs nobles de respect de l’autre. Dieu me va si en respectant l’autre, il me respecte tout autant.

Respecter l’autre, c’est avant tout respecter ses idées. C’est respecter son aptitude à penser. C’est respecter sa capacité à réfléchir. Respecter l’autre, c’est l’aider à grandir. C’est l’aider à devenir meilleur. C’est l’aider à découvrir son plein potentiel afin qu’il puisse s’épanouir comme une fleur au printemps.

Respecter l’autre, c’est lui donner de l’information pertinente et vérifiable. Respecter l’autre, ce n’est pas de raconter n’importe quoi. Respecter l’autre, ce n’est pas de lui raconter des histoires qui n’ont aucun lien avec la vie réelle. Respecter l’autre, ce n’est surtout pas de lui faire peur avec l’idée qu’un être supérieur pourrait le juger d’une façon ou d’une autre. Respecter l’autre, c’est la base du leadership.

Comme je le mentionnais dimanche dernier, le problème du leadership, c’est parfois d’être convaincu. Et ce problème devient encore plus sérieux lorsqu’on cesse de respecter l’autre. Car c’est à ce moment qu’on utilise tous les moyens, pour être convaincant.


Crédit photo: NASA/CXC/SAO/P.Slane, et al. (Détails de la main du dieu ici)

.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire