dimanche 26 septembre 2010

Alliance ou influence?

Difficile de ne pas être à la page en parlant de la commission Bastarache. Depuis trois semaines, il en est question dans pratiquement tous les bulletins de nouvelles. Mais qu’on en parle autant, il n’y a là rien de surprenant, c’est notre système démocratique qui est ébranlé par le sujet. Et à écouter les dires de l’un, ou le contraire de l’autre, on se croirait dans l’un de ces pays où les dossiers avancent à coup de pots-de-vin, ou pour l’amour des tits-n’amis.

Le plus désolant dans la commission Bastarache, c’est que plus elle avance, plus elle semble mener nulle part. Seule exception, la tendance qui se dessine sous nos yeux : l’impatience du commissaire qui tente de démontrer qu’il a le plein contrôle des travaux. Jamais sauts d’humeur n’auront été aussi dispendieux sauf peut-être, là où justement, les dossiers avancent aux pots-de-vin, entre tits n’amis!

Après le plus désolant, le plus intéressant au cours de la dernière semaine : les témoignages. Entre autres, celui de Georges Lalande qui est venu donner un nouveau souffle aux propos de l’ancien ministre de la Justice, Marc Bellemare. Un souffle salutaire pour ce dernier après avoir été contredit tant par son ancien attaché de presse, Jacques Tétrault, que son ancien chef de cabinet, Michel Gagnon. Soulignons au passage que ces deux ex gravitent toujours dans le monde libéral.

Un autre fait saillant est le témoignage du ministre délégué aux Transports, Norman MacMillan. Il a admis être intervenu auprès de Marc Bellemare afin d’aider le fils de son organisateur politique qui voulait devenir juge. Fait saillant, ou désolant, parce que selon le ministre, si le fils en question a obtenu le poste convoité, c’est parce qu’il a fait son job de député. Il me semblait pourtant que le travail d’un député était de représenter sa communauté auprès du gouvernement…

Le mot ami serait-il un synonyme de communauté, collectivité et quoi encore! Remarquez, c’est peut-être que le monde politique n’utilise pas les mêmes dictionnaires que la population! Ce qui expliquerait le cynisme de la majorité à l’égard d’une minorité!

Sous un autre angle, peu importe lequel, excepté celui du leadership, on pourrait mentionner au ministre délégué les règles usuelles des concours organisés ici et là. En particulier, la fameuse clause qui exclut…

«...les employés, agents et représentants des organisateurs du concours, de toute compagnie, société, fiducie ou autre entité juridique contrôlée par ou liée à ceux-ci, de leurs agences de publicité et de promotion, des fournisseurs de prix, de matériel et de services liés au présent concours, ainsi que les membres de leur famille immédiate (frères, sœurs, enfants, père, mère), leur conjoint légal ou de fait et toutes les personnes avec lesquelles ces employés, représentants et agents sont domiciliés.»

Selon cette règle de bingo, on comprend que le fils d’un organisateur politique se trouve de facto exclu d’une quelconque nomination quelle qu’elle soit. Mais bon…

En temps normal, on observe le leadership lorsque lui influence l’autre afin que ce dernier s’engage. Un engagement qui se fait alors que l’autre demeure libre de ses idées. En présence d’alliances par contre, il semble que c’est l’autre qui influence lui afin qu’il engage au choix, son fils, son cousin, son voisin, etc. Par le fait même, un engagement qui exige alors que lui devienne dépendant des idées de l’autre, et ce, peu importe les idées.

Voilà donc ce que doit retenir tout gestionnaire qui désire développer une organisation par son leadership : ne pas confondre alliance et influence.

Autre texte sur les alliances, ici
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