jeudi 14 octobre 2010

Savez-vous préserver l'héritage?

En voilà un autre comme je les aime. Effectivement, quoi de mieux qu’un gros sujet percutant? Tout le monde en fait ça manchette et ça fait jaser lui, l’autre et le chien qui se branle la queue. Ce qui, avouons-le, est toujours mieux que de branler dans le manche. En passant, c’est également mieux rester à New York pour une réunion de l’ONU que d’aller se faire prendre en photo au Tim Hortons à Oakville. Mais comme vous le savez, chacun ses priorités!

Comme je vous le disais, la nouvelle fait jaser. D’autant plus jaser que c’est la première fois en 60 ans que le Canada n’accède pas au Conseil de sécurité. Mais comme l’a dit le ministre Lawrence Cannon, tout ça est à cause du chef de l’opposition, Michael Ignatieff. Ce dernier aurait dit que le Canada ne méritait pas le siège convoité compte tenu de la politique étrangère du gouvernement Harper. C’est vrai qu’entre un Timbits et Barack Obama, il faut savoir faire ses choix.

Pour ce qui est des choix, il faut admettre que le gouvernement de Stephen Harper en a des particuliers en ce qui a trait aux politiques étrangères. Par exemple après le sucré, on peut penser au salé ou si vous préférez, la dualité du cas d’Omar Khadr. Est-ce nécessaire de rappeler que le Canada a été parmi les premiers pays à adhérer au principe de l’enfant soldat?

On peut également penser à la Convention d’Ottawa qui est entrée en vigueur le 1er mars 1999 et qui interdit l’emploi, le stockage et la production de mines antipersonnel. Ou encore, la place du Canada dans la fondation de l’ONU et de l’OTAN grâce entre autres à l’ancien premier ministre du Canada, Lester B. Pearson. Soulignons que le monde doit également à ce dernier la création des Casques bleus et le concept moderne du maintien de la paix.

Tout le monde a déjà entendu parler de l’histoire des Américains en voyage qui arborent un drapeau canadien sur leur sac à dos. Ce n’est pas d’hier que le Canada est considéré comme un pacificateur, mais comme vous le savez, les temps changent. Dommage que ça ne semble pas être pour le meilleur.

Selon les experts, le Canada n’a pas accédé au Conseil de sécurité des Nations Unies à cause de ses politiques étrangères des dernières années. Ses positions inconditionnelles à l’égard d’Israël au détriment de la Palestine ou la réduction de son aide internationale à l’égard des pays d’Afrique pourraient également expliquer notre exclusion du plus prestigieux cercle de décideurs du monde.

Je ne sais pas si la politique étrangère du pays vous fait une belle jambe ou non. Pour ceux qui aspirent au leadership par contre, ça devrait les faire réfléchir un brin. Avouons qu’il vaut mieux réfléchir que de passer des nuits blanches. Je dis ça comme ça parce que si j’étais dans la peau du premier ministre Harper, me semble que je dormirais moins bien depuis quelques jours.

Non, mais pensez-y… C’est toi le premier ministre et c’est toi le premier à ne pas réussir à obtenir un siège au Conseil de sécurité. Si ce n’est pas ça manquer de leadership, qu’est-ce que c’est? Avez-vous dit leadership? Avouez qu’il y a de quoi passer des nuits blanches. Mais s.v.p., ne me dites pas que c’est Laureen qui va être contente. Il ne doit sûrement pas avoir la tête à ça.

Je sais que la mode est au changement dans les organisations. Les gestionnaires arrivent en poste et avant même qu’ils aient terminé leur premier café, ils pensent à changer les façons de faire. Remarquez, je n’ai rien contre ça. Moi aussi j’en ai fait du changement. Mais les derniers événements au conseil de sécurité nous apportent une importante leçon de leadership : Le changement n’est valable que s’il préserve l’héritage.

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