dimanche 17 octobre 2010

Instinct de survie

Avec le sous-titre de ce blogue, il me serait difficile de ne pas en parler. Vous en conviendrez avec moi, y a-t-il quelque chose de plus actuel dans l’actualité que le sauvetage des 33 mineurs rescapés après 69 jours d’isolement à 700 mètres sous terre? Je ne sais pas si cela peut être un élément de preuve, mais paraît-il qu’il y avait 2000 journalistes sur place afin de communiquer la bonne nouvelle. Certains ont même été jusqu’à dire qu’après avoir marché sur la lune, l’homme à marcher sur la terre!

C’est parfois à se demander ce qui fait courir les foules. La question est pertinente surtout lorsqu’on pense au nombre de personnes qui meurent tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes soit parce qu’ils n’ont rien à boire, rien à manger ou qu’une bombe leur tombe sur la tête.

Faut-il en comprendre qu’il est intéressant de sauver des vies à condition que l’on puisse y associer un suspense? Si ce n’est pas une question de suspense, en serait-ce une de leadership! Avez-vous dit leadership? L’actualité vue sous l’angle du leadership.

Assurément, il y en a eu du leadership dans la mine de San José tout au long des 69 derniers jours. Et c’est Luis Alberto Urzua qui a été le leader du groupe. C’est lui qui a assuré l’unité au sein du groupe. C’est lui qui a organisé les activités dans les profondeurs. Entre autres, il a rationné les morts-vivants à deux cuillérées de thon et un demi-verre de lait aux deux jours. Ce qui laisse comprendre que parfois, le leadership peut être directif.

En plus du rationnement, Monsieur Urzua a attribué des tâches aux mineurs qui notons-le, sont tous majeurs. Assurément, l’attribution des tâches a contribué à maintenir le moral des assiégés de l’abîme. C’est d’ailleurs ce qui devrait être préconisé dans les organisations. Chaque employé devrait être responsable d’au moins une tâche. Il n’y a rien de plus mobilisant, et ce, peu importe l’individu.

Nous aimons tous avoir la responsabilité de quelque chose. Être responsable, c’est être reconnu par les autres. Et ce n’est pas à négliger, reconnaître l’autre en lui donnant des responsabilités, c’est aussi se donner plus de temps pour voir à autres choses.

Au-delà de la délégation et de la valorisation, ce qui m’interpelle le plus dans la mine de San José est le phénomène de la satisfaction des besoins. Je ne le dirai jamais assez, le leadership prend forme lorsqu’il y a adéquation entre l’objectif à atteindre et la satisfaction des besoins. Et dans ce cas-ci, on comprend que l’objectif et le besoin se résumaient à une chose : sortir vivant de la mine. Jamais adéquation n’aura été si grande.

L’épreuve des mineurs de la mine de San José est indéniablement un exemple de leadership. C’est une démonstration qui permet de comprendre que le leadership n’est pas qu’une question d’écoute et d’empathie. Lorsque les circonstances l’exigent, le leadership peut prendre un ton directif. Un ton qui devient mobilisateur lorsque tous réalisent ce qui les interpelle : leur instinct de survie.
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