dimanche 14 mars 2010

Répétez après moi: Tout va bien!

Après les ingénieurs, c’était au tour du local 791 de la FTQ-Construction à être sur la sellette de l’émission Enquête de Radio-Canada. Dans les circonstances, je me suis encore une fois transformé en couch potatoes. Transformation qui bien honnêtement, j’aurais due éviter de faire car comme vous le savez, le couch potating, ce n’est pas bon pour la santé. Évidemment, sportif à mes heures, je ne parle pas de la santé de mon tour de taille.

Non!, moi, Chantiers minés, c’est par des haut-le-cœur que ça a joué sur ma santé. Haut-le-cœur encore plus hauts lorsque je les juxtapose au leadership! Avez-vous dit leadership?

Vous serez probablement d’accord avec moi. Ces excellents reportages sont à nous rendre malade. Lorsqu’on les regarde, on a l’impression qu’on est les dindons de la farce. Farce qui évidemment, ne donne pas le goût de rire. À moins de rire jaune.

Vraiment pas de quoi rire lorsqu’on entend le Président de la FTQ qui parle des taux de pénétration de la FTQ-Construction sur la Rive-Nord. Des taux qui vont de 75% à 95% selon les corps de métier. Ainsi donc, il est tout à fait normal que ce soit les gars de la FTQ qui travaillent sur les chantiers puisqu’ils sont majoritaires.

Pour ce qui est des taux de pénétration auprès des travailleurs, le Président explique que s’ils sont si élevés, c’est parce que la FTQ-Construction fait une bonne job. Et le voilà reparti pour énumérer ce que fait la centrale pour ses travailleurs : formation, représentation, etc.


Non il n’y a pas de quoi rire lorsque des gens qui s’affichent comme les défenseurs des droits de lui et de l’autre n’arrivent plus à voir qu’à trop protéger, on tombe dans la démesure. En tout cas moi personnellement, je n’aimerais pas vivre dans un environnement où 95% des gens adhèrent à la même idéologie. Sous d’autres toits, on appelle ça une dictature.

Vous comprendrez que dans le monde de la construction, les employés sont libres d’adhérer à un syndicat ou un autre. Mais lorsque vient le temps de voter, lorsque tu sais que c’est le syndicat qui fait le placement des travailleurs sur les chantiers, est-il est préférable d’être avec la majorité? Il me semble que c’est assez facile à comprendre lorsque tu as l’hypothèque à payer et trois enfants à faire vivre.

Le tout est moins drôle lorsque Monsieur le Président dénonce les reportages prétextant qu’il s’y trouve que des gens qui parlent à visage caché. Là, peut-être n’a-t-il pas vu les mêmes reportages que la majorité? Parce qu’il me semble qu’il y a plus de monde qui parle ouvertement qu’il y a de gens qui parlent anonymement. Remarquez que le problème, c’est peut-être la mise à jour des mathématiques? J’ai la vague impression qu’il y a des chiffres plus faciles à additionner que d’autres!

Paraît-il que l’amour rend aveugle. Après avoir vu le reportage du journaliste Christian Latreille, je crois qu’on peut en dire autant du pouvoir. Et cela est encore plus vrai lorsque devant l’évidence, un Président nous répond qu’on n’a pas besoin d’enquête publique sur le monde de la construction. À part lui et Jean Charest, reste-t-il encore des gens à ne pas avoir compris que pour avoir du leadership, il faut Être à l’écoute?

Une chose devient indéniable avec le monde de la construction au Québec. Un leader, ce n’est pas nécessairement quelqu’un qui fait des choses fantastiques comme c’est écrit dans la majorité des livres. Un leader, c’est parfois quelqu’un qui abuse de son influence pour satisfaire ses propres besoins. Il est important d’en prendre conscience lorsqu’on veut développer une organisation performante.

Avec les reportages de l’émission Enquête, on comprend que le leadership peut mobiliser de petits groupes pour satisfaire des besoins ou avantages personnels; c’est ce que j’appelle du leadership négatif. Avec les reportages, on comprend également que le leadership négatif cesse de mobiliser les autres lorsque notre dernier argument est de répéter, que tout va bien!


Plus d’informations:
Allégation contre la FTQ Construction, Radio-Canada: Les réactions fusent
Katleen Lévesque, Le Devoir: Mandat d'arrêt contre l'ex-d.g. de la FTQ-Construction
Denis Lessard, La Presse: La FTQ est intouchable
Yves Boisvert, La Presse: Ça sent la commission
Dossier complet, Cyberpresse: Collusion dans la construction

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