dimanche 4 octobre 2009

Le cas Coderre: la mascarade

Je ne vous le cacherai pas fidèles lecteurs, le thème de ma chronique dominicale était décidé depuis l’annonce du passage de Denis Coderre à Tout le monde en parle (TLMEP). Je sais, j’abordais le sujet chaud de l’heure mercredi dernier mais les tractations et déclarations des uns et des autres rendaient la chose incontournable pour ce dimanche.

D’entrée de jeu, je dois vous avouer que je suis encore médusé alors que j’écris ce texte. Oui!, médusé car je m’attendais à une déclaration-choc de l’ancien lieutenant politique libéral du Québec. Ma stupéfaction est due au fait qu’elle n’a pas eu lieu. En place, Monsieur Coderre, fin stratège, a avoué candidement à la caméra que le parti libéral est un grand parti et qu’il faisait toujours confiance en Michael Ignatieff. Fin stratège car mon impression est qu’il a tout simplement voulu éviter l’odieux que les autres aimeraient lui faire porter.

Mercredi dernier, je vous réitérais mes phrases fétiches : «On veut des leaders, à condition de garder le contrôle. On veut des leaders, à condition qu’ils fassent ce qu’on leur dit.» En ce sens, il n’y a pas plus révélateur que les paroles de Michael Ignatieff : «Pour chaque geste que l’on fait, il y a des conséquences. Je suis très clair là-dessus. M. Coderre le sait très bien.»

Si ce n’est pas ça vouloir garder le contrôle ou que les autres fassent ce qu’on leur dit, quelqu’un pourrait-il me donner des cours de lecture S.V.P.?

Voici une autre belle déclaration rapportée par les médias ce dimanche: «L’équipe du Québec c’est vous, et le chef c’est moi.» Y a-t-il plus autoritaire que ça?

Et que dire de ces autres affirmations comme «le moment de tourner la page» ou «l’équipe est plus forte que jamais» ou encore, «Ce qui compte, ce n’est pas ceux qui ne sont pas là. Ce qui compte, c’est qui est là. Et la salle sera pleine de militants, de bénévoles, de candidats, de présidents d’association, c’est ça qui compte.»


Oui on en veut des leaders, à condition qu’ils fassent ce qu’on leur dit! Oui on en veut des leaders, à condition de garder le contrôle! N’est-ce pas ça l’un des enjeux du leadership au sein des organisations? Le contrôle? Le contrôle de ceux qui aimeraient l’avoir?

On a beau dire que LE leader est motivant, fin, gentil, visionnaire, etc., la réalité est que plusieurs sont là avant tout pour être dans la position où leurs idées auront préséance sur celles des autres. Et bien honnêtement, il est là le problème du leadership. Le problème du leadership, il se trouve là où on trouve les uns ou les autres qui recherchent le pouvoir sans vouloir l’avouer.

Lorsqu’on recherche le pouvoir, c’est à ce moment que l’on glisse sous le tapis les problèmes d’unité. C’est à ce moment que l’on affirme qu’il vaut mieux tourner la page. À ce moment que l’on déclare qu’il faut aller de l’avant.

Si jamais il vous arrivait d’avoir en bouche toutes ces belles déclarations, peu importe la raison, peu importe les circonstances, peu importe vos motivations, faites un pas en arrière pour prendre un peu de recul.

Si jamais il vous arrivait d’avoir en bouche toutes ces belles déclarations, faites un pas en arrière pour prendre un peu de recul. Du moins, faites-le si vous croyez au leadership. Faites-le car c’est la meilleure façon de prendre conscience que dans les faits, vous ne vous apprêtez qu’à reproduire une simple mascarade.

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