dimanche 15 novembre 2009

Dumont Taillon Caire: Le Film!

Il avait pris tout le monde par surprise le soir des élections. Personne ne s’attendait à ce qu’il démissionne; ni même les agents du MIB*. De part et d'autre, le niveau d’alerte était subitement passé au code orange. La stupéfaction était présente à l’intérieur comme à l’extérieur de la Matrice. À quoi allait ressembler la suite des choses?


Les années avaient passé et faute de résultats à la hauteur des attentes, Mario n’avait plus la force pour continuer. Même sa machine électorale n’arrivait plus à créer l’engouement nécessaire pour assurer sa progression. Dans de telles circonstances, comment pouvait-il continuer à affronter quotidiennement les combats afin de changer l’ordre établi? Évoluer dans la Matrice est tellement exigeant. Quel coup d’éclat Mario pouvait-il programmer pour mieux résister aux attaques de ses adversaires?

Parce qu’il était l’Élu, Mario était protégé de toutes menaces extérieures par une garde rapprochée. Rien ne devait lui arriver. Personne ne pouvait l’approcher sur de trop longues périodes. Tout était contrôlé autour de lui.

Mario et son entourage évoluaient en vase clos. Ils avaient peur des idées provenant de l’extérieur. Encore plus peur des individus qui auraient pu leur permettre d’élargir leur vision ou d’approfondir leurs idées. En ce sens, plusieurs critiquaient son isolement par ceux dont la mission était de le protéger jusqu’au combat ultime. Une protection qui malheureusement, a fait fuir ceux qui au moment venu, auraient pu prendre sa relève.

La relève, voilà ce que plusieurs n’avaient pas compris: Le programme de Mario était le résultat d’une entente avec le MIB. Il y était stipulé noir sur blanc que rien ne devait subsister de son passage dans la sphère politique. Rien. Aucun début de mouvance de droite ne devait perdurer. Si Mario échouait sa mission, tout devait être effacé de la mémoire collective. Mais comment cela allait-il se faire alors que le stylo à éclair n’était présent que dans le septième art?



Dans la Matrice, on ne sait jamais qui sont nos alliés. Il est tout aussi difficile de savoir qui est contre nous. Dans la Matrice, on ne sait jamais ce qui est vrai. On ne sait pas plus ce qui est faux. Il n’y avait donc rien de mieux qu’une course à la chefferie pour initier le début de la disparition du programme mise en place par Mario. En ce sens, les agents du MIB et de la Matrice avaient bien fait leur travail. Le jour du couronnement, l’illusion fut parfaite.

Faute de stylo à éclair, les agents T et C avaient été mandatés pour tout faire oublier. Le plan était de donner une avance par deux votes à Gilles Taillon aux dépens d’Éric Caire, tout deux agents doubles. Mieux encore, le MIB avait demandé à Infoman d’infecter le processus électoral. Pour réaliser sa mission, Infoman avait utilisé la technique du prête-nom; une technique courante là où circulent les p’tites enveloppes brunes.

Par la suite, les événements se sont accélérés. Comme d’autres l’ont fait avant lui, Taillon s’est accroché à son poste comme une chatte défend ses chatons. Ainsi, il a balayé sous le tapis le fait qu’il n’a eu qu’une voix de majorité pour le poste de l’Élu. Pour mieux régner, il a offert un rôle de sous-fifre à Éric Caire. Ce dernier a évidemment refusé. Cela faisait partie du scénario.

Conditionné à son insu par la Matrice, Gilles Taillon avait une soif insatiable de prendre le contrôle de ce qui devait dorénavant être son parti. Il ne savait rien du MIB qui était déjà à l’œuvre pour que tous oublient la droite.

Quelques semaines plus tard, la contamination orchestrée par la Matrice était à son comble. Taillon voyait une conspiration partout où il posait les pieds. Dans la mouvance des collusions et connivences, il a donc parlé d’irrégularités et de divulgations à la police. Tout ça évidemment, afin de mieux anéantir l’intérêt pour le mouvement initié en 1994 par Néo. Son attitude démontre probablement qu’il ne sait plus s’il est lui-même dans le monde réel ou contrôlé par la Matrice.

Un illustre blogueur l'a déjà dit, l’actualité est une inépuisable leçon de leadership. Les derniers développements à l’ADQ en est une démonstration on ne peut plus éloquente. Le désir d’être au pouvoir stimule les instincts tribaux d’un nombre incalculable de gens. Mais n’en parler surtout pas autour de vous, on vous répondrait qu’on ne voit ça qu’au cinéma. Et cela est bien trop vrai. On ne voit ça que dans le film de la vie.


*MIB : Men in Black
The Matrix

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