dimanche 22 novembre 2009

Barack Obama: Confiance en soi

En avez-vous entendu parler? La controverse soulevée par la révérence de Barack Obama à l’endroit de l’empereur Akihito. Pour ma part, j’en ai pris connaissance vendredi dernier alors que je surfais le cyberespace. Et bien honnêtement, je n’ai pu faire autrement que de me questionner sur l’événement après mon passage sur le Blogue de l’édito de Cyberpresse.ca. Mario Roy y posait la question suivante : Ne croyez-vous pas que Barack Obama a été juste un peu trop «fin»?


La photo de Barack Obama et de l’empereur Akihito a soulevé les passions aux États-Unis. Certains compatriotes du Président avancent qu’il n’a pas à se soumettre à un empereur; incluant faut-il comprendre celui du Japon. D’autres y voient une démonstration de savoir-vivre et de respect. Pour ma part, vous devez vous en douter, je n’y vois que du leadership! Avez-vous dit leadership?

Peut-on être fin, pas assez fin, juste assez fin, trop fin, un peu trop fin, excessivement fin ou son contraire, insuffisamment fin, pas fin? Comme si être ou ne pas être fin n’était qu’au fond, une monnaie d’échange. Comme si être fin ne dépendait pas de soi, nos valeurs, notre regard sur la vie mais bien de l’autre. On ne serait pas fin pour l’autre parce que c’est notre attitude face à la vie. On serait fin dépendamment de l’autre, en fonction de l’autre. Fascinant!

Fascinante cette croyance qui nous pousserait à être. Fascinante cette croyance qui nous pousserait à agir en fonction de l’autre. Nos actions dépendraient-elles non pas de ce que nous sommes mais bien de ce que l’autre nous invite à devenir? Devenir ce qu’on n’est pas, parfois à notre insu. Être ce qu’on n’est pas souvent par peur d’être ce qu’on n’aimerait pas devenir!

Vendredi dernier, je le mentionnais dans Avez-vous le goût de le faire. Trop souvent on trouve cela difficile le leadership à cause de la peur. Ça nous fait peur le leadership. Trop souvent on a peur de perdre le contrôle. C’est justement cette peur qu’expriment ceux qui protestent contre la révérence d’Obama en présence d’Akihido. Compte tenu de cette peur, le président des États-Unis ne devrait pas se soumettre à l’empereur d’un autre pays.

Voilà le problème du leadership! La peur de faire confiance à l’autre. La peur de se faire avoir par l’autre. La peur de se faire flouer. N’est-elle pas omniprésente cette peur? Mais est-elle justifiée?

Certes, il y a ce représentant qui tente de nous vendre ce dont on n’a pas besoin. Et l’autre de nous vanter les qualités de son logiciel en tentant de nous en mettre plein la vue. Et cet employé qui explique que le contracteur a fait les travaux d’où la coupure électrique qui elle explique son retard puisque son réveil-matin n’a pas sonné tel que prévu.

Il suffit de regarder les nombreux conflits à travers la planète pour comprendre que la peur de l’autre est omniprésente en chacun de nous. La peur de l’autre est viscéralement implantée dans nos gênes et elle éveille notre suspicion au moindre geste.

Il faut l’admettre, la peur est omniprésente chez l’humain. Une peur qui pousse à constamment se faire valoir. Une peur qui nous conditionne à ne jamais laisser l’autre prendre le dessus. Une peur qui nous fait croire que nous sommes constamment menacés.

Avec une telle peur en nous, faut-il se surprendre de nos difficultés à exercer du leadership?

Constamment on a peur. Est-ce toujours justifié? La réponse se trouve peut-être dans le commentaire de Pierre JC Allard (@21h29, 19 novembre) en réponse à Mario Roy.Il explique qu’en se penchant moins, la tête d’Obama aurait dépassé celle de l’empereur Akihito. Ceci expliquerait cela. La révérence d’Obama n’aurait donc rien à voir avec la soumission. Elle ne serait qu’une question de tailles.

Faut-il se surprendre du manque de leadership dans les organisations? Faut-il s’en surprendre lorsque l’un et l’autre ont peur de se faire avoir. S’en surprendre lorsque l’un ou l’autre a peur de perdre son statut. S’en surprendre lorsque l'un a peur de perdre son rapport de force sur l'autre?

Comme je le dis dans mes conférences, le leadership, c’est en nous que ça commence. La révérence d’Obama en est une belle démonstration. Elle démontre qu’on peut être, sans craindre l’autre. Elle démontre qu’on peut remplacer la peur de l’autre par la confiance en soi.

.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire