dimanche 29 novembre 2009

A H1N1: Pas de quoi paniquer

Au début du mois, les médias rapportaient les soubresauts de la campagne de vaccination pour le virus A H1N1. Il était également question des plaintes et complaintes de citoyens à l’égard du gouvernement – comme vous le savez probablement, c’est toujours la faute de ce dernier. Avec les reportages sur les déboires logistiques et organisationnels des autorités, on avait en prime les comportements de quelques compatriotes qui devaient voir dans le A H1N1 un semblant de fin du monde ou allez savoir quoi.

Je ne m’en cacherai pas, ma chronique sur le A H1N1 et la maturité organisationnelle me fait un p’tit v’lours. Comment pourrait-il en être autrement pour un consultant en leadership? Comme je l’expliquais début novembre, les hi! et les ha! des uns et des autres n’étaient nullement justifiés. Nullement justifiés puisque les soubresauts s’expliquaient par d’usuels ajustements propres à tout processus de fabrication.

Après la pluie, le beau temps dit l’adage. Il en est de même avec l’actuelle campagne de vaccination contre la grippe. Après la période de rodage et les ajustements ici et là, tout semble aller sur des roulettes. Au point où l’approvisionnement en vaccin est devenu un fait divers, il en est de même avec les files d’attente. D’ailleurs, dès demain matin, le vaccin sera disponible à l’ensemble de la population du Québec peu importe l’âge, le sexe, alouette – Alouette qui dans un autre registre, a gagné la coupe Grey!

L’ironie du A H1N1 est que maintenant, la capacité du processus de vaccination est plus grande que le désir de la population à se faire vacciner. Peut-être là la preuve que nous sommes d’éternels insatisfaits?


Comme je l’ai mentionné, je ne vois dans la campagne de vaccination qu’un processus de fabrication. Cela me fait penser à l’un de mes premiers emplois. Sans expérience en milieu manufacturier, je m’étais retrouvé ingénieur de production. Évidemment, l’une de mes tâches était d’assister à la réunion de production. Je n’étais pas le seul avec cette responsabilité. Ainsi, tous les matins, tous les joueurs clés de l’organisation se retrouvaient dans une grande salle. Les achats, la qualité, l’ingénierie, les chefs d’équipe, les superviseurs de plancher tous étaient présents pour faire part des obstacles qui risquaient de nuire à la production.

Les réunions étaient dirigées par le directeur général. La formule était dans les règles de l’art. La même que j’ai pu voir par la suite dans d’autres entreprises. Formule très pratique pour coordonner les différents intervenants et s’assurer que l’information circule efficacement et prioritairement.

Quoique nos réunions de production étaient utiles pour se coordonner, plusieurs les redoutaient. Plusieurs s’y rendaient à reculons parce que dès que l’approvisionnement – le nerf de la guerre de la production – n’allait pas comme prévu, le directeur général perdait le sens commun. À ce moment qu’il demandait aux acheteurs de faire en sorte qu’on reçoive les pièces.

"Allez sonner chez votre fournisseur à 10 heures le soir. Allez le chercher sur le terrain de golf s’il le faut. Qu’ils travaillent, le soir, la nuit, la fin de semaine, je m’en fous. Votre rôle est de fournir les pièces. Je l’ai déjà fait alors arrangez-vous pour que les fournisseurs livrent la marchandise."

Comme je le mentionnais au début du mois, je regarde la campagne de vaccination contre le A H1N1 avec une déformation professionnelle. Je connais les rouages d’un processus de fabrication. Je connais les rouages et je sais qu’il s’y glisse inévitablement des imprévues.

Maintenant que tout le monde peut aller se faire vacciner, la morale de cette histoire pour ceux qui aspirent au leadership est que bien souvent, il n’y a pas de quoi paniquer.

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