dimanche 23 décembre 2007

Poudre aux yeux!

F - i - n - i - ni Fini! Oui s’en est fini de la Gaspésia. Enfin, pour certains. Malheureusement pour d’autres. Mais ce qui devait arriver arriva. C’est une évidence. Lorsque les uns comme les autres font preuve d’incompétences ou souffrent de structurites, lorsque les uns ou les autres jouent aux fier-à-bras, lorsque les uns ou les autres se cachent derrière des paravents pour éviter ci ou ça et bien, tôt ou tard, on se retrouve Gros-Jean comme devant. Voilà! C’est fini! F - i - n - i - ni Fini!

Dans les prochains mois, la Gaspésia va être démantelée pour son équipement qui sera reconstruit au Vietnam. L’acquéreur est en autre intéressé par une machine à papier flambant neuve; exactement, jamais utilisée la machine! C’est ainsi que s’envole, pour 40 M$, une usine qui en vaut 200 au livre. Et là, on ne parle pas des pertes des sous-traitants; 10-15¢ dans le dollar comme c’est souvent le cas.

La Gaspésia, c’était un méandre de jeux de pouvoir. Il faut prendre connaissance du rapport d'enquête pour constater comment l’humain peut parfois être... « Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué! ».

Mais comme vous le savez, ce qui m’intéresse avant tout, c’est le leadership. Et à ce niveau, la Gaspésia est riche de leçons. Ce qui m’émeut le plus, dis-je avec ironie, ce sont les propos d’Henri Massé, ex-président de la FTQ mais président lors des événements. Combien de fois a-t-on pu l’entendre dire : "La Gaspésia, si c’était à refaire, je recommencerais demain matin". Belle leçon de leadership n’est-ce pas?

Leçon de leadership dans le sens : à ne pas faire! L’une des qualités du leader, c’est de savoir reconnaître ses erreurs. Mais cela ne semble pas faire partie de la besace des dirigeants syndicaux. En avez-vous déjà entendu un dire que leurs troupes avaient fait une erreur? Lorsqu’il y a un conflit syndical, une grève ou un lock-out, et qu’il y a du vandalisme, avez-vous déjà entendu un chef syndical ramener ses troupes à l’ordre?

Que se soit les portes de l’Hôtel de Ville à Montréal, des lignes téléphoniques coupées, des saccages de toute sorte, tout ce que les chefs syndicaux trouvent à dire ressemblent à ça : "C’est peut-être un hasard". "Il n’y a rien qui prouve que c’est nos gars qui ont fait ça". "L’employeur n’arrête pas de nous provoquer. Y a toujours ben une limite!". Faudrait peut-être leur demander s’ils croient que c’est le Père-Noël qui apporte nos cadeaux sous l’arbre.

Faire preuve de leadership, ce n’est pas seulement de mobiliser les gens dans une direction : "Let’s go les gars, on va l’avoir l’augmentation. On va leur montrer qu’on est capable. C’est #!@?$$# de boss y vont nous respecter!". Faire preuve de leadership, c’est aussi être capable d’indiquer aux autres ce qui peut être fait et ce qui sort de la limite de l’acceptable.

En toutes circonstances, faire preuve de leadership, c’est garder le contrôle de la situation. Mais ça, plusieurs chefs syndicaux n’y arrivent pas comme on peut le constater lors de conflits de travail. La leçon à retenir de la Gaspésia, c’est la capacité à reconnaître nos propres erreurs et celles des gens que l’on dirige.

Si vous êtes en position de leadership, sachez que vous devez être capable de reconnaître vos erreurs. Et si vous avez peur de perdre votre leadership en reconnaissant les erreurs que les autres font sous votre gouverne alors là, votre leadership, ce n’est que de la poudre aux yeux.

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