dimanche 16 décembre 2007

Édition spéciale!

Mesdames Messieurs, en direct de Bali, voici le deuxième festival du leadership. Avez-vous dit leadership? Peut-être pas vous mais eux, oui. Peut-être vais-je finir par le croire que l’environnement au Canada, c’est du leadership. Mais ce n’est pas pour cette semaine. Remarquez que c’est tout de même intrigant, il y a ceux qui « balivernent » sur la protection de l’environnement et le réchauffement des températures alors que nous, de l’autre côté de la planète, on reçoit avec bonheur notre deuxième tempête de neige. Comme quoi on repassera pour le réchauffement, du moins cette année. Et j’ai bien dit on la reçoit avec bonheur cette deuxième tempête. Que voulez-vous, j’adore l’hiver et les sports de glisse depuis que j’ai appris à marcher!

Mais revenons à notre leadership et notre festival. Il y a bien sûr monsieur Baird, le ministre de l’Environnement au fédéral, qui se dit déçu que l’accord de Bali n’ait pas été plus loin dans les engagements des différents pays. Propos tout de même particulier lorsqu’on sait qu’à peu près tout le monde critique le gouvernement Harper sur le dossier de l’environnement. Peut-être voulait-il démontrer qu’il a un joyeux sens de l’humour! Pour notre part, en jouant avec les mots - chose que je déteste faire comme vous le savez - on pourrait dire que monsieur Baird est l’arrosé arroseur.

Dans le plus sérieux, il y a les environnementalistes - dont je ne nommerai personne étant donné que je respecte leur démarche - qui affirment que le Canada a manqué une occasion de faire preuve de leadership dans les discussions à Bali. Bien entendu, monsieur Dion dit à peu près les mêmes choses sauf qu’il utilise un ton plus scandaleux. Un ton scandaleux dans la bouche d’un intellectuel, cela donne ce que ça donne! Finalement, on a la ministre de l’Environnement du Québec, madame Beauchamp qui, elle, mentionne que le Québec a fait preuve de leadership dans ses positions.

Dans la tourmente de Bali, Madame Beauchamp avance que le Québec va se positionner auprès des autres grandes nations en ce qui concerne l’environnement. Oui oui, selon elle, le Québec va exercer du leadership! Elle se dit déçue des propositions du fédéral. Dans les circonstances, elle affirme que le Québec va se distancer du Canada afin de démontrer que nous au Québec, on peut faire preuve de leadership avec l’environnement.

Là où madame Beauchamp se trompe, c’est dans sa compréhension du leadership. En fait, madame Beauchamp confond leadership et participation ou encore, elle confond leadership et contribution ou, leadership et engagement ou, leadership et soutien ou, leadership et adhésion ou, leadership et collaboration ou finalement, leadership et coopération. D’une certaine façon, Madame Beauchamp s’imagine que le fait d’adhérer aux principes de la protection de l’environnement signifie : faire preuve de leadership. Adhérer à ces principes, c’est tout simplement joindre les rangs de ceux qui y croient déjà. Entre joindre les rangs et faire preuve de leadership, il y a un monde! Si j’étais méchant, je dirais que le Québec fait tout simplement suivre la vague. La réalité frappe dur. Nous ne sommes pas des leaders, nous sommes des suiveux!

Ce que madame Beauchamp semble ignorer, c’est que pour faire preuve de leadership, il faut se distinguer des autres. Il faut inspirer son entourage. Il faut donner l’exemple. Il faut agir de façon exemplaire et ainsi, donner le goût d’être imité, d’être dépassé. Faire preuve de leadership, ce n’est pas le fait de contribuer ou de participer ni d’adhérer ou de collaborer. Faire preuve de leadership, c’est agir au-delà des attentes. Faire preuve de leadership, c’est faire plus que ce qui est attendu de nous. Faire preuve de leadership, c’est être un modèle pour les autres.

Regardons les choses plus en détail. Le Canada et le Québec sont loin de faire preuve de leadership. En rapport à l’environnement, au mieux, on participe à la réduction des émanations polluantes, on collabore avec d’autres acteurs, on adhère aux principes généraux du réchauffement de la planète ou on coopère avec d’autres niveaux décisionnels. Cela n’a juste rien à voir avec le leadership même si nos gestes sont salutaires pour l’avenir de notre planète. Dans les faits, on ne fait que suivre les autres. Oui, nous sommes des suiveux!

N’en déplaise à madame Beauchamp, le Québec ne fait pas partie des nations qui ont réduit de façon tangible leur impact sur l’environnement. Nous ne sommes qu’à la remorque des réels leaders de la protection de l’environnement soit, les européens. Par exemple, cela fait plus de dix ans qu’ils n’utilisent plus de sacs de plastique pour transporter leur épicerie. Vous savez, les sacs recyclables dont on entend parler depuis environ 1 an, deux ans maximum. Eh oui, ils les utilisent depuis plus de 10 ans. Une raison de plus pour dire : Ah! Les maudits Français!

Environnement parlant, le seul domaine où le Québec se distingue des autres nations, c’est l’hydroélectricité. Mais comme on le sait tous, cette filière énergétique n’a pas été développée pour l’environnement. Effectivement, personne ne parlait de l’environnement dans les années ’70. On repassera pour le leadership!

Peut-être comprenez-vous mieux pourquoi j’aime dire qu’on a le leadership facile!

NB. : Cet article est effectivement une édition spéciale. Votre hebdomadaire du leadership suit ci-dessous.

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