dimanche 23 septembre 2007

Tête ou coeur?

Imaginez, personne n’a parlé de leadership suite aux élections partielles qui ont eu lieu lundi dernier. Il est vrai que les résultats ont été, d’une certaine façon, contre nature. Il serait tout de même difficile de ne pas revenir sur la suite des choses.

Trop c’est trop je dirais. Trop de courbettes pour faire croire qu’on n’a pas perdu pied. Trop d’explications vides de sens qui ne servent qu’à en mettre plein la vue. Trop de récupérations où on bombe le torse. Trop de justifications pour donner l’impression d’un quelconque contrôle de la situation. Trop de paroles qui ne servent qu’à dire une chose et son contraire. Trop d’interprétations de résultats pour tenter de sauver la face. Trop c’est trop, point.

Bien entendu, c’est parfois impressionnant de voir quelqu’un faire une dissertation sur un rien. Mais si c’est votre façon d’interagir avec vos employés, si c’est votre façon de justifier vos décisions, je vous assure que ce n’est qu’une question de temps pour que votre leadership tombe à plat. Et si cela perdure plus longtemps, je peux vous assurer que ce n’est pas votre leadership mais bien une contrainte, une dépendance, une forme de domination ou tout simplement le manque d’alternatives qui peut l’expliquer. Si votre leadership perdure et que vous avez tout de même du succès, demandez-vous ce que vous pourriez accomplir si vous étiez tout simplement sincère.

Parlant de sincérité, il y a eu un député du parti libéral qui a mentionné que Stéphane Dion était le chef du parti et que dans le cadre d’un gouvernement minoritaire, ce n’était pas le temps de lui faire la guerre. "Il est là, on va travailler avec. Après les élections, on verra". Ça ne peut être plus clair. Passer au suivant comme je vous disais la semaine dernière.

Toujours dans la sincérité, il y a eu cette entrevue de Dominique Poirier avec ce même Stéphane Dion. Wow! Quelle entrevue! Rarement voit-on un politicien tenter de faire comprendre qu’il a compris. Rare de voir quelqu’un dire qu’il a compris qu’il doit changer mais qu’il ne l’avait pas fait jusqu’à maintenant. "Je dois accepter de faire ce que je n’ai pas osé faire jusqu’à maintenant". Ses paroles se passent de commentaire.

Ce que monsieur Dion a compris s’explique assez simplement. Tout le monde le crie sur les toits et ce n’est un secret pour personne, Stéphane Dion est un intellectuel, un homme d’idées, un homme de tête. Pour un politicien, ce n’est pas mal en soi. Mais le leadership, celui qui mobilise les gens, celui qui encense les foules, c’est par le cœur qu’il passe. Comme je dis dans ma conférence Leadership et paradigmes, Monsieur Dion doit sortir de sa tête pour entrer dans son cœur.

Être dans son cœur, c’est vivre le moment présent. Ressentir nos émotions, au fur et à mesure qu’elles prennent place en nous et interagir en fonction de celles-ci. Ce n’est pas toujours facile de vivre le moment présent. Ce n’est pas facile pour les politiciens ni pour les gestionnaires. Mais pour mobiliser les gens, pour motiver nos employés, il est essentiel d’interagir avec eux au niveau des émotions et non froidement au niveau des idées.

Monsieur Dion a compris ce qu’il devait faire. Ce n’est pas un mince défi. Cela va lui demander de grands efforts. Le simple fait d’en parler le rend nerveux. On pouvait le noter à la télé. Son verre d’eau était à portée de main et à quelques reprises, on pouvait sentir sa gorge serrée. On verra dans les prochains mois s’il va surmonter cet obstacle, dans tous les sens du mot. Cet obstacle entre lui et les électeurs. Cet obstacle entre sa future élection comme premier ministre ou chef déchu du parti libéral.

La semaine dernière, je vous parlais d’un petit quelque chose… Et vous, êtes-vous plus dans votre tête ou dans votre cœur?

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