jeudi 25 juin 2009

La St-Jean: Bravo Guy A.!

Le spectacle de la St-Jean vient tout juste de se terminer que j’embarque sur l’ordinateur. C’est mon p’tit velours. Oui! Oui!, mon p’tit velours. Il y a un peu plus de 24 heures j’écrivais dans Leadership et patriotisme qu’il ne me restait plus qu’à attendre un peu plus de 24 heures pour voir la teneur de mon analyse. Et bien voilà, je déclare avoir réussi mon examen: le spectacle de la St-Jean de cette année a été différent de celui de l’an dernier. Exactement ce que j’avais prédit.

L’an passé dans Appropriation, je dénonçais le fanatisme sectaire du spectacle de la 24; du 24 juin et non de la caisse de 24 je précise juste au cas. L’an passé, il y avait une mobilisation partisane dirigée contre le gouvernement. Une mobilisation qui ne devrait pas avoir sa place dans une fête qui est supposée rassembler tous les Québécois.

Pour cette année, je savais qu’avec Guy A. Lepage, le pitch serait différent. Et je dois l’avouer, il a été très différent. Plus que ce à quoi je m’attendais. J’en ai été surpris. Je dirais même agréablement surpris. Monsieur Lepage a agi comme un leader se doit de faire. Il a été rassembleur tout en éduquant les gens. Le rôle du leader est de permettre aux gens d’être plus compétents et plus conscients d’eux-mêmes et de leur environnement.

J’ai bien aimé lorsqu’il s’est moqué de Montréal avec ses nids-de-poule. Les plus gros au monde. Aucune autre ville n’en a d'aussi gros. Rien de mieux que de critiquer un symbole d’autorité (ici la ville) pour créer une complicité avec un groupe (ici la foule de 200 000 personnes). Une fois la complicité établie, Guy A. a déclaré aimer Montréal et qu’il ne voudrait pas vivre ailleurs parce qu’on a le Stade olympique, le Cirque du Soleil, le plus gros Festival de Jazz, le Stade olympique… deux fois parce qu’on l’a payé deux fois, etc. Autrement dit, cessons de chialer et apprécions ce qu’on a.

Après avoir vanté Montréal et convaincu la foule que nous étions super bien ici, Guy A. a demandé s’il y avait des gens qui voudraient séparer Montréal du reste du Québec. Il a donc procédé à un sondage à main levée. Je le paraphrase : «Aye! Je ne peux pas croire qu’il y en a qui lève la main. Montréal est la métropole du Québec. Je ne veux pas me séparer Montréal du Rocher Percé et des mouches noirs». C’est ce que j’appelle faire de l’éducation en accéléré.

À un autre moment, Monsieur Lepage a mentionné Stephen Harper. Évidemment que les gens ont chahuté. Et Guy A. de leur dire de ne pas crier chouuu à Stephen Harper. Il a demandé qu’on l’écoute afin qu’il nous fasse part de sa théorie. Selon lui, Stephen Harper est un agent d’infiltration qui fait tout pour que le Canada aille plus mal et ainsi, favoriser les conditions gagnantes ou quelque chose du genre.

Il a même été jusqu’à parler de ses amis anglophones. Ce qui a encore une fois provoqué des chouuu et Guy A. de reprendre la foule à nouveau. Nos amis anglophones, nos amis, ceux qui nous aiment. Comme je disais, de l’éducation en accéléré.

Encore plus éducatif. Il a chanté un bout du bien connu Bonjour la Police des ex-RBO. Encore une fois rien de mieux pour rallier les éléments destructeurs. Une fois l’extrait complété, Guy A. de saluer les policiers en services pour la soirée et qui sont aussi nombreux que les gens dans la foule. Rien de mieux pour déstabiliser une foule et ainsi lui inculquer des valeurs différentes.

Comme dans tout bon spectacle de la St-Jean, il y a eu le discours patriotique. Cette année, c’est Suzanne Clément qui l’a prononcé. Un autre moment qui n’avait rien à voir avec les années passées. Le message ne portait pas sur la souveraineté. Il était plus axé sur l’émancipation. «Le monde nous regarde. Le monde est en nous.» Rien de précis mais des phrases que chacun pouvait interpréter à sa manière.

Je ne sais pas si les spectacles des prochaines années vont garder le même pitch. Si c’est le cas, c’est de bon augure. Si c’est le cas, je crois que le Québec va gagner en maturité. Nous allons cesser d’aliéner la population avec l’idée de l’indépendance. Il n’y a rien de plus aliénant que le sempiternel le Québec au Québécois. En passant à autre chose, nous allons être en mesure d’augmenter le niveau d’éducation collectif.

Je prends un autre moment fort du spectacle. Guy A. de demander si les gens aiment le français. Ai-je besoin de préciser la réponse de la foule? Et il poursuit : «Aimez-vous ça voir votre enfant arriver avec 40 fautes de français dans sa dictée!» Et vlan! Comme on dit. Une autre façon de déstabiliser la foule et de lui faire prendre ses responsabilités.

Hier, je mentionnais que Guy A. Lepage est quelqu’un de lucide et apte à faire la part des choses. Je savais que la propagande serait plus nuancée avec lui. Je le savais que ce serait différent mais je n’aurais jamais cru qu’il irait jusqu’à faire de l’éducation collective.

Personnellement, j’ai grandement apprécié le message rassembleur du spectacle. Il a été question d’ethnies, les Haïtiens, les Grecs, les Italiens, les Vietnamiens et combien d’autres attentions au Québec multiethniques. Je ne sais pas si vous avez eu la chance de le voir? Peut-être que les moments clés se retrouveront sur You Tube? Mais une chose est sûre, c’était une éloquente démonstration de leadership positif. À croire que les instances décisionnelles qui s'occupent de la St-Jean ont changé leur fusil d'épaule. Ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre.

Suite à ce spectacle qui interpelle l’intelligence et la maturité, je ne peux que terminer cette chronique ainsi : Bravo monsieur Lepage!

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1 commentaire:

  1. Allez-voir du côté américain un 4 juillet et vous verrez ce qu'est un vrai patriote. Ici, on se contente de bien peu.

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