mercredi 30 septembre 2009

Coderre: Le biais du leadership

Avant d’entreprendre cette chronique, je surfais sur le site Urgence Leadership du journal Les Affaires. Je regardais quelques vidéos où il était question de leadership. Encore une fois, comme c’est souvent le cas dans les livres sur le sujet, il y avait de nombreux superlatifs pour LE leader. Est-ce nécessaire de préciser que les superlatifs n’ont souvent rien à voir avec la réalité des organisations?

Quoi de mieux pour s’en convaincre qu’un exemple! D’autant plus que l’actualité nous le sert sur un plateau d’argent. À moins qu’il soit plus juste de dire qu’il (l’exemple) déambule comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Oui!, je crois que le magasin de porcelaine est plus représentatif que le plateau d’argent. Euuh!...

Non non ne vous y trompez pas, je mets l’emphase sur la porcelaine et non pas... De quoi est-il question vous demandez-vous… N’est-ce pas que la démission de Denis Coderre du poste de lieutenant libéral du Québec a fait tout un fracas! Fracas… porcelaine… Coderre… vous me suivez?

Crédit photo: Ryan Remiorz/Canadian Press

Avouez que la démission du futur-aspirant-chef est intéressante sous l’angle du leadership. Intéressante car d’une part, on ne peut nier que Denis Coderre a du leadership au sein du parti Libéral du moins, jusqu’à tout récemment – jusqu’à sa démission en fait. Intéressante démission d’autre part car elle démontre qu’un leader n’est pas nécessairement (ou toujours) un être vertueux alors qu’il place les intérêts de l’organisation avant ses propres intérêts.

En politique, mettre les intérêts de l’organisation avant les intérêts personnels, on repassera. Mais que cela plaise ou non aux encenseurs du leader et du leadership, l’actualité, et dans ce cas-ci la démission de monsieur Coderre, est tout simplement le reflet de la vraie vie au sein des entreprises; la vraie vie qui, elle, est différente de la théorie qu’on retrouve dans les livres.

Lorsqu’il est question de leadership, moi personnellement, c’est la vraie vie qui m’intéresse. La démission de Denis Coderre est intéressante parce qu’elle met en lumière tout le volet humain de l’individu qui a du leadership. On le comprend aisément, Denis Coderre avait de l’ambition. Peut-être même un peu trop. C’était lui le lieutenant libéral du Québec et il voulait que ça fonctionne à sa façon.

Je ne suis pas psychologue mais il est facile de comprendre que monsieur Coderre a peut-être abusé de son rôle au sein du parti. Il était l’organisateur et il a peut-être un peu trop organisé. En ce sens, il y a eu des critiques à son égard. Les gens trouvaient qu’il en menait un peu trop large. La cerise sur le Sundae est bien entendu la confrontation entre lui et Martin Cochon pour savoir qui allait être le candidat dans le comté d’Outremont. Avec en conclusion, la démission que tout le monde connaît.

Évidemment, certains voudront arguer que Denis Coderre n’est pas un leader. Et c’est justement ça le problème du leadership dans les organisations. Le problème est que nous sommes à la recherche DU leader parfait. Le leader dévouer pour les autres et qui sert au lieu de se servir. C’est dommage mais ce leader n’existe que dans les livres et les théories.

Remarquez, cela ne veut pas dire qu’en tant qu’individu, on ne peut pas faire des efforts pour devenir un meilleur serviteur en contrôlant nos pulsions et ainsi moins se servir. D'ailleurs, c’est l'un de mes services en coaching. J’aide mes clients à mieux comprendre leurs motivations ainsi que leur environnement afin qu’ils puissent devenir l'individu que les autres ont réellement le goût de suivre.

Denis Coderre est le modèle idéal du leader qu’on retrouve dans les organisations. Le modèle du leader qui mobilise les autres. Celui qui travaille avec acharnement pour que les dossiers avancent. Celui qui se dévoue pour que l’équipe soit compétitive et qu’elle gagne face aux adversaires. Le leader qui pense également à son avenir et qui parfois, essaie de tirer profit de ce qu’il fait. Le leader qui a des rivalités avec certains de ses collègues. Le leader qui maladroitement, dépasse les limites de son mandat.

Le parti Libéral est également un modèle qui aide à comprendre le leadership. Le modèle de l’organisation typique. L’organisation à la recherche de leaders. Celle qui probablement, se plaint du manque de leadership dans ses rangs. Celle qui aime le leadership des individus mais qui après un certain temps, réalise que le leadership est parfois menaçant pour le contrôle que l’on veut garder pour soi.

Comme j’aime le dire : «On veut des leaders, à condition qu’ils fassent ce qu’on leur dit. On veut des leaders, à condition de garder le contrôle.» Denis Coderre est un bel exemple de ma phrase fétiche et il ne faut pas se mettre la tête dans le sable. Nous avons de grandes attentes envers le leadership. Les organisations sont à la recherche de celui qui apportera le succès et la croissance. Sommes-nous réalistes?

Dans le monde des affaires, on idéalise le leadership. On met tous nos espoirs dans l’individu, celui qui on l’espère, générera le succès. Notre vision du leadership est malheureusement erronée et cela explique les nombreux problèmes de leadership présents dans les organisations. En ce sens, la démission de Denis Coderre est une excellente démonstration. La démonstration qui met en évidence le biais du leadership.

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dimanche 27 septembre 2009

Avez-vous dit leadership?

Peut-être l’avez-vous expérimenté par le passé? Peut-être cela fait-il partie de votre quotidien? Peut-être est-ce tout nouveau comme situation, ou relation? Mais peu importe que ce soit l’un, l’autre ou qui sait, peut-être l’un et l’autre. Peu importe vous dis-je car il est fort probable que vous en soyez conscient. Il y a, ici et là, d’agréables moments.

D’agréables moments qui nous poussent à prononcer quelques mots. Des mots qu’on n’ose prononcer trop souvent. Des mots pour lesquels on attend le juste moment, le moment propice, le moment opportun, pour les partager. Lorsque ce moment arrive, souvent alors qu’on ne s’y attend pas, on ne sait trop comment réagir. On ne sait trop comment le dire. On ne sait trop si c’est trop tôt alors qu’on espère qu’il ne sera jamais trop tard.

Déjà un peu plus de deux ans que ça dure. Oui! oui! Déjà plus de deux ans que je partage avec vous mes idées. Déjà plus de deux ans que je partage avec vous ce que j’observe de l’actualité. Peut-être une preuve que le temps passe trop vite? Je ne sais trop. Je ne sais trop comment le dire. Je ne sais trop si c’est trop tôt mais je ne crois pas qu’il soit trop tard.

Jamais trop tard? Ou jamais trop tôt! Sûrement pas en ces mots que nous en parlerait madame Thibault ou pour les intimes, Ma’m Thibault! C’est-y beau C’est-y beau C’est-y beau le disco! Mais laissons de côté l’ironie des souvenirs car j’ose croire que l’ex-lieutenante-gouverneure n’a pas la tête à se faire aller les bras comme un oiseau. Ou de sauter comme un crapaud. Ni d’y aller d’un tango.

Quoi dire lorsque la représentante de la reine parle de services rendus et de dévouement pour expliquer ses dépenses peut-être injustifiées? Quoi dire alors que devant la justice, il sera entre autres question d’abus de confiance, de production de faux document et de mensonges? Peut-être simplement la preuve qu’il n’y a pas que les agréables moments qui nous poussent à prononcer quelques mots?

Jamais trop tôt? Ou jamais trop tard pour dépenser les milliards. Ou pour faire une enquête publique. Au TVA 17 heures vendredi dernier, Pierre Bruneau demandait à Michel Arsenault s’il ne serait pas pertinent de faire une enquête publique sur le monde de la construction compte tenu des 40 milliards $ d’investissement à venir pour revamper les infrastructures du Québec. "La FTQ craint une enquête publique. Parce qu’on est présentement dans une crise économique… Si on a une enquête, j’ai peur que ça retarde la mise en marche de ces chantiers-là…"

Évidemment que ce n’est pas le temps de retarder la mise en marche de lucratif chantier. Ça ne vaut pas la peine de savoir s’il y a infiltration ou non du monde interlope dans le secteur de la construction. Vaut mieux y aller de statistiques de rendement pour justifier les rentables investissements. Et ce, sans même remettre en doute la réelle provenance de ses exceptionnels rendements. Peut-être simplement la preuve qu’il y a aussi de dérangeants moments qui nous poussent à prononcer quelques mots?

Parlant de moments dérangeants, c’est le maire Tremblay qui semblait l’être lors d’un point de presse. Il était question de frais de déplacement, de lunettes et de décorations d’Halloween. Voici un extrait de l’article d’Éric Clément de La Presse:

«J'ai tellement honte, honnêtement, qu'on s'attaque à une paire de lunettes!» a dit le maire. La Presse a voulu savoir pourquoi M. Tremblay n'avait pas acheté lui-même ses lunettes. «Ça, ça ne vous regarde pas, a-t-il dit. Si les seuls arguments que vous avez pour une campagne électorale, c'est de parler d'un remboursement de lunettes alors que cela fait huit ans que je contribue à la Ville de Montréal... Je n'ai jamais pris un per diem. Je n'ai jamais dépensé un sou. Ce n'est pas la Ville de Montréal qui a payé mes lunettes,
c'est ma formation politique.»


Comme je le mentionnais mercredi dernier, le maire Tremblay semble dépassé par le dossier des compteurs d’eau. Comme les autres, il semble l’être tout autant par les questions qui touchent son intégrité. Peut-être la preuve qu’il y a également de compromettants moments qui nous poussent à prononcer quelques mots.

Je ne sais trop si c’est trop tôt. Je ne sais trop si c’est trop tard. Mais je pense à ces mots lorsque l’actualité m’offre en rafale des événements où les uns et les autres semblent là avant tout pour sauver leur peau ou celle de l’organisation. Trop tôt? Trop tard? Mais après deux ans, peut-être est-ce le juste moment? Le moment propice? Ou le moment opportun puisqu’il n’y a que ces mots qui me viennent en tête: Avez-vous dit leadership?

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jeudi 24 septembre 2009

Ingrid Betancourt: En nous

Je ne sais pas si vous l’avez vu mais si ce n’est le cas, prenez 20 minutes pour le faire. Vous n’avez qu’à cliquez ici *. L’entrevue réalisée à Radio-Canada par Céline Galipeau avec Ingrid Betancourt est un moment fort. Un moment d’intenses émotions. Un moment d’espoir. Un moment rempli de leçons de vie. Un moment rempli de leçons de leadership.

De mon point de vue, toute l’entrevue est mémorable. Entre autres, j’ai bien aimé lorsque Madame Betancourt mentionne qu’à ses yeux, sa captivité devait avoir une raison particulière. "Un jour je sortirai et je serai un meilleur être humain. Meilleure mère, meilleure fille, meilleure sœur, meilleure amie, meilleure… mieux." Et Céline Galipeau de lui demander si elle avait réussi. "Bien sûr que non… Évidemment non! C’est une quête constante."

Que vous aimiez ou non, c’est la même chose avec le leadership. C’est une quête constante. On peut toujours être un meilleur leader. Il y a toujours des choses que l’on peut améliorer afin que les autres aient encore plus le goût de nous suivre.

À un autre moment, elle parle de ses relations avec les otages. Personnellement, j’aurais cru qu’entre eux, il y aurait du soutien, une forme d’entraide. Vous savez, un peu comme lorsqu’il y a une tempête de verglas ou une inondation. Vous vous souvenez de la crise du Verglas? Et l’inondation au Saguenay?

Vous vous souvenez de l’entraide qu’il y avait au sein de la population lors de ces catastrophes naturelles? J’avais l’impression que l’entraide est similaire lorsqu’on est otage. Après tout, on doit ressentir des émotions très similaires lorsque d’autres s’arrogent notre vie. J’aurais cru que les gens se soutiennent entre eux lorsqu’ils deviennent soumis à l’humeur, désir et intentions des autres.

Eh bien non, ce n’est pas comme ça que ça se passe au fond de la jungle. "Il y a des gens qui vous aiment, il y a des gens qui ne vous aiment pas. C’est comme ça dans la vie. On ne peut pas faire autrement."… "La cohabitation était terriblement dure. J’ai eu des relations difficiles avec certains. Et puis j’ai eu des relations extraordinaires avec d’autres."

Le témoignage d’Ingrid Betancourt me fait constater qu’il n’y a pas qu’en politique qu’on retrouve des alliances et des rivalités. On les retrouve également dans la jungle. Et entre nous, qu’on le veuille ou non, elles sont également présentes dans nos entreprises et organisations. C’est important d’en prendre conscience.

Important de prendre conscience que les luttes de pouvoir sont omniprésentes là où l’humain évolue. Omniprésente en politique. Omniprésente dans la jungle. Il ne faut donc pas se cacher la tête dans le sable afin de croire qu’il n’y a pas de lutte de pouvoir dans les entreprises. Des luttes de pouvoir, il y en a partout. Même entre les otages au fin fond de la jungle. Peut-être une preuve que la nature humaine est une bien drôle de nature?

Oui!, j’ai aimé entendre Ingrid Betancourt. D’ailleurs, elle m’a rappelé un souvenir. La fois où très jeune, j’ai demandé à un adulte pourquoi il y a la guerre. La réponse m’avait pris de court, "Guy-Michel, ne me demande pas pourquoi il y a la guerre. Tu n’arrives même pas à t’entendre avec ton voisin!" J’avais 6 ou 7 ans à l’époque. J’étais bouche bée. Il est vrai qu’il y avait un ou deux voisins avec qui l’on avait un peu de discordes à l’occasion. Mais à cet âge, faire le lien entre ma relation avec les voisins et la guerre, c’était trop me demander. C’était hors de mon entendement. Je devais être trop jeune pour comprendre.

Je n’ai jamais réellement compris pourquoi il y a la guerre mais j’ai bien aimé lorsqu’Ingrid Betancourt a mentionné son rêve, celui de changer le monde. Elle le dit si bien ce qu’elle a compris dans la jungle. "…pour changer le monde, il faut d’abord se changer soi-même. C’est là que tout commence. On ne peut pas exiger que le monde soit en paix si on n’arrive pas à vivre tranquillement avec ceux qui nous entourent. Et… enfin, c’est à tous les niveaux."

À tous les niveaux. Je crois que cela s’applique également au leadership. Pour avoir du leadership, il faut d’abord se changer soi-même. D'abord se changer soi-même car comme je le dis dans mes conférences, le leadership, c’est en nous que ça commence.


* Copier le lien ci-dessous dans votre fureteur si l’hyperlien ne fonctionne pas.
http://www.radio-canada.ca/emissions/telejournal/2009-2010/Entrevue.asp?idDoc=90555&autoPlay=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2009/RDI2/TelejournalSurRDI21H200909232100_2.asx

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mercredi 23 septembre 2009

Compteurs d'eau: fin d'un tabou

Le sujet est incontournable sous l’angle du leadership. L’annulation du contrat des compteurs d’eau à la ville de Montréal va nous permettre de revoir certaines idées préconçues sur le leadership. Je vais également profiter de l’occasion pour poursuivre le dévoilement du modèle que je présente dans la conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership (Informations et inscription aux conférences publiques).




Pour demeurer dans le thème, disons que l’eau au moulin de cette chronique provient entre autres du TVA 17 heures diffusé hier soir. Pierre Bruneau interviewait alors Gérald Tremblay sur l’Événement de la journée. Voici quelques extraits pris à la volée, je paraphrase: "J’ai posé des questions. J’ai demandé comment ça va dans le dossier. On m’a dit que ça va bien.", "Je n’ai pas eu l’information. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse?", "Lorsque j’ai des faits, j’agis."

Comme plusieurs, il est fort probable que les derniers événements à la ville de Montréal, et peut-être plus encore les réponses du maire, vous fassent douter du leadership de ce dernier. Si c’est le cas, vous faites erreur. Le problème n’est pas le leadership de monsieur Tremblay. Le problème est la compréhension fautive du leadership qui est répandu dans le monde de la gestion.

Comme erreur de compréhension, il y a l’idée préconçue qu’un leader est un visionnaire. Ce qui laisse croire qu’un visionnaire sera un leader. Ce qui n’est pas nécessairement le cas du moins, pas tout à fait le cas.

Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Gérald Tremblay est un visionnaire. À tout le moins, comme je l’ai déjà mentionné ici-même sur ce blogue, le maire Tremblay a une vision pour la ville de Montréal. Entre autres à ses yeux, le succès de Montréal passe par l’appropriation de la ville par les citoyens. Par exemple, si les résidants de la ville veulent une ville propre, il faudrait qu’ils cessent de jeter leurs rebuts par la fenêtre de leur voiture.

Gérald Tremblay croit à l’implication du citoyen dans son environnement. C’est sa vision de Montréal. En ce sens, il est visionnaire car la désaffection de l’individu pour le milieu dans lequel il évolue est effectivement une lacune majeure dans de nombreuses organisations. Pour autant, cela ne nous empêche pas de douter de ses réponses aux médias. Et c’est tout à fait normal. Les réponses du maire semblent dans le registre du « Qu’est-ce tu veux qu’un gars faise? »

Dans les faits et par ses réponses, le maire Tremblay démontre simplement qu’il est dépassé par les événements. Ce qui personnellement ne me surprend pas. Le maire Tremblay n’est pas quelqu’un qui est à l’aise dans les activités quotidiennes du fonctionnement d’une organisation. Et c’est là l’une des sources des problèmes de leadership dans les organisations. Trop souvent, les entreprises n’ont pas le bon profil de leader au bon endroit.

Comme je l’ai mentionné antérieurement dans d’autres chroniques, le maire Tremblay est un leader cognitif. C’est quelqu’un qui est à l’aise avec les concepts. C’est quelqu’un qui perçoit comment les choses devraient se faire. Mais à la lumière des événements des derniers mois à la ville de Montréal, on comprend que le leader cognitif n’est pas à l’aise dans l’opérationnel. En ce sens, les réponses du maire sont très révélatrices. "J’ai posé des questions. On m’a dit que ça va bien. "

Le dossier des compteurs d’eau est l’occasion idéale pour démontrer que la dyade leader VS visionnaire est erronée. Dans les faits, les chances sont grandes pour qu’un leader cognitif soit un visionnaire. Pour autant, il ne faut pas oublier qu’il est fort probable qu’il n’excelle pas dans les activités courantes. Et cela n’a rien à voir avec le fait qu’il soit visionnaire ou non. Voilà ce qu’on peut qualifier comme étant la fin d’un tabou.

Lecture suggéré : Maire Tremblay – Maire Labeaume


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dimanche 20 septembre 2009

Le métro: amenez-en des projets!

Peut-être êtes-vous un fidèle utilisateur qui s’est réjoui de l’annonce? Peut-être êtes-vous un fanatique du Hummer qui considère la nouvelle comme rien de plus qu’une autre dépense inutile? Ou comme la majorité, peut-être que le prolongement du métro vers le Nord, le Sud et l’Est n’est à vos yeux qu’un autre vœu pieu dont on entendra parler au cours des 30 prochaines années?

Comme plusieurs et ce à l’encontre de mon penchant pour l’environnement, le prolongement du métro n’a suscité en moi qu’une vague indifférence. Je vous l’avoue, je suis moi-même surpris de ma réaction. Il me semble que c’est une nouvelle qui aurait dû m’enthousiasmer. D’autant plus que je ne suis pas le genre qui affectionne l’apathie. Mais serait-ce qu’à quelques jours du lancement des luttes municipales, le projet ressemble trop à une promesse de la semaine des quatre jeudis?

Ma réaction au prolongement du métro est contre nature. Je ne peux donc la laisser passer comme un timbre à la poste ou la voir comme l’eau sur le dos d’un canard. Pourquoi cette indifférence à un investissement qui déjà, joue dans la ligue des milliards $? Est-ce parce qu’on ne parle pas encore des indexations au coût de la vie et des imprévus prévisibles qui feront la joie des maîtres d’œuvre? Ou est-ce parce que je ne pourrai profiter de la manne du pic et de la pelle? Souffrirai-je du syndrome de la « pépine » comme l’aurait si bien dit il y a quelques mois, celle qui ne prévoyait pas de déficit au Québec?

Avouez que tout ça est un curieux amalgame généralisé au sein de la population. Un amalgame qui suscite l’indifférence alors qu’on aurait préféré un sentiment de fierté ou d’appartenance. Aussi bien dire un amalgame qui me laisse perplexe sous l’angle du leadership. Avez-vous dit leadership? Pourquoi?

Pourquoi ce manque d’enthousiasme dans la population pour un projet qui devrait normalement créer de l’engouement? Pourquoi le désintérêt pour un projet qui devrait normalement rassembler? Pourquoi le scepticisme au lieu du dynamisme? Pourquoi le doute alors qu’on recherche l’adhésion?

Vous l’avez compris, l’annonce du prolongement du métro m’a fait penser aux problèmes qui affligent nombre d’organisations. L’annonce du prolongement du métro est une belle démonstration de l’indifférence individuelle pour le collectif. On a beau parler de travail d’équipe et d’engament, nous sommes en général plus intéressés par ce qu’on a à y gagner. Et cela est d’autant plus vrai lorsque les projets semblent être qu’une occasion de faire bien paraître celui qui en parle.

N’est-ce pas une partie du problème de leadership dans les organisations? L’indifférence face à l’organisation? Le cynisme à l’écoute des propos des dirigeants? Le sentiment que les projets ne servent qu’à les servir et non à servir lui, l’autre et l’équipe?

Que cela déplaise ou non, il faut se rendre à l’évidence. Les problèmes de leadership sont souvent liés au désengagement des uns et des autres. Et après l’évidence, il faut admettre. Admettre que trop souvent, on se complait à multiplier les projets sans les inscrire dans une vision d’avenir. Trop souvent, on croit qu’il suffit de dire pour que les autres fassent. Et ce, sans même leur donner les moyens de faire.

Évidemment, le manque de moyen nuit au leadership. Le manque de moyen reporte les échéanciers. Le manque de moyen perpétue les échecs. Le manque de moyen fait douter des aptitudes à faire. Le manque de moyen fait perdre confiance. Le manque de moyen laisse croire qu’on ne peut y arriver avant même de commencer. Le manque de moyen donne l’impression qu’on ne sait pas gérer. On peut penser au CHUM tout en espérant que le prolongement annoncé ne viendra pas le confirmer.

Non ce n’est pourtant pas difficile le leadership. Il suffit que de proposer des projets concevables. Il suffit que d’annoncer ce qu’on est en mesure de faire. Il suffit que de se donner les moyens pour que les projets soient des succès. Il suffit que de livrer la marchandise. Autrement dit, il suffit que de mettre les gens en confiance. Et c’est lorsqu’on réussit à donner confiance à soi et aux autres qu’on entend, amenez-en des projets!

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jeudi 17 septembre 2009

Renault F1: Bang dans le mur!

La nouvelle ne pouvait mieux tomber puisque pas plus tard que dimanche dernier, j’abordais la psychose du dirigeant avec notre ex-lieutenante-gouverneure qui affirmait ne pas être une profiteuse. Dans ma chronique, je mentionnais que parfois avec le pouvoir, vient le sentiment d’omnipuissance. J’ai l’impression que c’est ce qui a poussé Flavio Briatore a demandé à Nelson Piquet de provoquer un accident lors du Grand Prix de Singapour en 2008.

En résumé, les choses allaient mal dans le monde de la F1 pour le constructeur automobile Renault. Du moins, les choses allaient mal pour son directeur de Renault F1 Team. Pour Flavio Briatore, une victoire lors du Grand Prix de Singapour allait remonter le moral des troupes. Voilà pourquoi il a demandé à Piquet de se sacrifier pour améliorer les chances de victoire de son collègue Fernando Alonso.

Au 14e tour de la course, Piquet a fait une embardée dans un muret. L’accident a obligé la sortie de la voiture de sécurité. Pendant ce temps, Alonso a rejoint le peloton après un arrêt hâtif aux puits de ravitaillement. Peloton qu’il a remonté lors des arrêts de ses concurrents. La course s’est conclue avec la victoire d’Alonso. (Source: Leparisien.fr et Radio-Canada.ca)


Malgré cet air dépit, Flavio Briatore n’est pas un simple premier venu. C’est un homme d’affaires qui a réussi dans plusieurs domaines. Entre autres, c’est lui qui a développé United Colors of Benetton aux États-Unis. Il est par la suite devenu le directeur de Benetton Formula. Sous sa direction, Benetton Formula et Renault F1 Team ont gagné le championnat des constructeurs à quelques reprises. Il a également lancé la carrière de pilotes de course tel que Jarno Trulli et Giancarlo Fisichella. Malgré ses succès, Renault a congédié Flavio Briatore lorsque la manigance du Grand-Prix de Singapour a été mise sous enquête par la FIA. (Wikipedia)

Avec son congédiement de Renault F1 Team, il est difficile de ne pas se poser la question : Pourquoi un homme d’affaires accompli en vient-il à poser un geste qui va à l’encontre des règles de son industrie? Pourquoi avoir demandé l’accident qui fera de lui un paria? Pourquoi avoir triché?

À mes yeux, Flavio Briatore devait se croire au-dessus de tout pour faire une telle demande. Il devait se croire omnipuissant. Mais pour se croire omnipuissant, il faut avoir perdu contact avec la réalité. Autrement dit, Flavio Briatore souffrait de la psychose du gestionnaire! Exactement le même mal que notre ex-lieutenante-gouverneure qui dit ne pas être une profiteuse.

Remarquez, peut-être que le jugement de Flavio Briatore a toujours été un peu à la limite de l’acceptable. Ce qui est tout à fait possible avec ce que je nomme l’Orientation du leadership des Forces Leaderiales*.

Avec l’Orientation du leadership, on comprend qu’un leader n’agit pas toujours pour le bien de l’organisation. On parle alors d’un leader négatif. Ce dernier est quelqu’un qui agit pour se servir et non pas pour servir. Et c’est exactement ce qu’a fait Flavio Briatore, il a voulu se servir. Il a pensé que si Renault F1 Team gagnait la course, cela serait bon pour l’image de l’équipe auprès de tous ses partenaires. Une bonne image de l’équipe auprès des autres ne pouvait être qu'à son avantage.

La bonne image était à l'avantage de Flavio Briatore mais la manigance à son désavantage. Il a eu beau sabrer le champagne après la course, une fois l'histoire mise à jour, Renault n'avait d'autre choix que de congédier son directeur.

Gestionnaires qui aspirent à la prochaine marche, comprenez-vous que le pouvoir altère le jugement? Gestionnaire qui aspire à la prochaine marche, voyez-vous comment l’esprit humain peut être tordu? Comprenez-vous que derrière tous vos bons gestes pour assurer le succès de l’équipe, peut-être cherchez-vous à vous servir au lieu de servir? Comprenez-vous que cette façon de faire risque de vous mener Bang dans le mur!


* Je présente les Forces Leaderiales dans ma conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership :
- Extrait vidéo de la conférence sur You Tube
- Présentation publique :
+ Montréal le 14 octobre
+ Québec le 20 octobre
Je réserve maintenant

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mardi 15 septembre 2009

Ne les décevez pas

Comme je le mentionnais dans ma chronique dominicale, l’an passé n’était qu’une répétition générale. Nous avions eu droit à des élections fédérales, nous aurons droit à des élections fédérales… Du moins, si la tendance se maintient… et tout laisse croire qu’elle se maintiendra quoique les tractations y vont-y, y vont-y pas reprennent de plus belle!

Qui dit élection dit dénigrement! Oups!... Euuhhh… Bon… Euhh… Désolé… C’est que dans les prochains jours… Euuhhh… les uns comme les autres vont tenter de conquérir notre vote en nous parlant de leadership. Avez-vous dit leadership?... Euuhhh… Remarquez, moi je n’ai rien contre les gens qui sourient et qui serrent des mains… Euhh… Mais dire qu’ils sont des leaders… Euuhh… Ça me tarabuste les oreilles… Euuhhh… Vous me comprenez?...

Récapitulons si vous le voulez bien. Élections, dénigrement, leadership… Euhh… ça me fait penser à un test d’intelligence… Vous savez la section dans laquelle on demande d’identifier le mot qui ne fait pas partie du groupe? Voici à nouveau la série de mots… Élections, dénigrement, leadership… Lequel parmi ces mots est dissonant?...

Bon!, revenons dans le plus sérieux. Comme je vous le disais au début du mois, évitez de dire n’importe quoi si vous désirez améliorer votre leadership.

Pour être honnête avec vous, j’ai repris la plume lorsque j’ai entendu parler des publicités des conservateurs en vue de la prochaine campagne électorale. À leurs habitudes, les conservateurs dénigrent Michael Ignatieff comme ils l’ont fait avec Stéphane Dion l’an passé. Rien de surprenant sous l’angle politique mais sous l’angle du leadership, ça n’a tout simplement pas de bon sens.

Imaginez, on cherche à nous convaincre de voter pour lui au lieu de l’autre en nous dépeignant ce dernier. Ne pourrait-on pas avoir un projet à se mettre sous la dent? Pourrait-on nous proposer quelque chose de mobilisateur? Quel avenir pourrait-on construire ensemble?

L’environnement semble menacé plus que jamais avec les changements climatiques, nos soldats se font tuer à l’autre bout du monde en essayant de contrer un groupe terroriste international, l’économie est chancelante à cause de spéculateurs qui s’amusent à s’enrichir sans aucune conscience sociale et tout ce qu’on trouve à nous dire est que lui est ci et qu’il est ça. Wow! Ça c’est du leadership! Où est-ce que je pose mon X!

Je me gausse des élections à venir car tout comme vous, je sais bien que dans 4 mois, je vais payer autant d’impôts qu’aujourd’hui. Bien sûr que j’ai une préférence idéologique. Mais au-delà de celle-ci, je suis bien conscient que tout ça n’est qu’une question d’alternance. Faut-il se rappeler le scandale des commandites pour prendre conscience que malgré les belles paroles des uns ou des autres, blanc bonnet, c’est comme bonnet blanc!

J’ai repris la plume lorsque j’ai entendu parler des publicités des uns qui dénigrent les autres car tout comme vous, je sais bien que ce n’est pas ça du leadership. Pour avoir du leadership, il faut être en mesure de proposer des projets significatifs pour les autres. Avoir du leadership, ce n’est pas demander l’appui des autres dans le but d’obtenir une promotion.

Les gens travaillent des 35 heures, 40 heures selon les horaires et parfois plus. Bien sûr qu’ils sont payés pour ce qu’ils font. Mais si vous voulez les mobiliser. Si vous voulez plus d’efficience. Si vous voulez plus de rendement, plus d’initiatives, plus de gens responsables, avez-vous autre chose que du dénigrement à offrir?

Par chance, le dénigrement des autres n’est pas aussi courant dans les organisations. Quoiqu’il y en a comme partout ailleurs. Mais lorsqu’on veut plus de leadership, il faut être en mesure de proposer quelque chose d’édifiant aux gens qui nous entourent.

Croyez-moi, les gens veulent se réaliser. Les gens veulent faire des choses significatives à leurs yeux. Ils veulent avoir le sentiment que leur travail sert à quelque chose. Alors si vous voulez plus de leadership, proposez-leur des projets porteurs de sens et de défis et surtout, ne les décevez pas.

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dimanche 13 septembre 2009

La psychose du dirigeant

Il faut parfois se rendre à l’évidence. L’an passé n’était qu’une répétition générale, ou presque. Que voulez-vous, tout est relatif comme je le disais! L’an passé, à quelques semaines près, il était question de l’ex-lieutenante-gouverneure, avec si vous me le permettez, sa tare féminine. Il était également question d’élection; si la tendance se maintient disait-il…. L’ou presque est bien entendu les élections américaines dont la lune de miel est malheureusement bel et bien consumée si l’on se fie aux sondages. Vous aimeriez un chausson avec ce trio?

Je n’ai pas encore idées du chausson mais comme vous le savez, chaque chose en son temps ou comme on dit en gestion, chaque chose à sa place, une place pour chaque chose. Alors pour l’instant, intéressons-nous à la déclaration de Madame Thibault que les médias ont ressortie pour le retour du dossier sur la sellette : "Je n’ai jamais été une profiteuse de ma vie."

Bien sûr que Madame Thibault n’a jamais été une profiteuse. Entre nous, vous connaissez une femme qui n’aime pas dépenser? Comme je le disais, une tare féminine!

D’accord d’accord mesdames, je m’excuse. Est-ce qu’on peut s’entendre pour une tare tout court? De toute façon, laissons la génétique de côté. En réalité, Madame Thibault souffrait d’une autre maladie lorsqu’elle était lieutenante-gouverneure. Une maladie souvent passagère mais qui provoque une perte de contact avec la réalité, ou une partie de celle-ci.

Une perte de contact avec la réalité, en terme médical, c’est communément appelé une psychose. Dans la psychose, l’individu perd ses repères au point où il n’arrive plus à assumer ses fonctions professionnelles, familiales ou sociales.

Non!, Madame Thibault n’était pas une profiteuse alors qu’elle était lieutenante-gouverneure. C’est juste qu’elle ne réalisait pas que ses dépenses n’avaient aucun lien avec la commune mesure. Elle ne s’apercevait pas que ses activités s’approchaient de l’extravagance. Dans son rôle au service de l’État, elle ne pouvait évaluer objectivement si son comportement était prodigue ou non. Autrement dit, l’ex-lieutenante-gouverneure n’était pas une profiteuse… elle avait juste perdu contact avec la réalité.

Sous l’angle du leadership, la psychose est très intéressante. D’autant plus que dans les derniers mois, on comprend que personne n’est à l’abri de la perte de contact avec la réalité. La psychose est intéressante car elle met l’évidence sous les yeux: l’exercice du pouvoir altère le jugement de l’individu.

En commission parlementaire, Madame Thibault a expliqué qu’elle n’avait rien à se reprocher puisque le gouvernement endossait et payait ses factures. À un autre moment, elle expliquait qu’elle n’avait fait que reproduire les façons de faire de ses prédécesseurs. Ce qui selon elle, justifient ses dépenses de toutes sortes par exemple, 4000$ pour fêter le 40e anniversaire de naissance de sa fille ou le transport de sa voiturette de golf jusqu’en Floride par un garde du corps.

Anthony Perkins dans le film Psychose

Gestionnaires qui aspirent à la prochaine marche, souvenez-vous que l’homme averti en vaut deux. Souvenez-vous que parfois, le pouvoir fait perdre le sens critique. Parfois, le pouvoir fait perdre l’aptitude à faire la part des choses. Parfois avec le pouvoir vient le sentiment d’omnipuissance. Parfois avec le pouvoir, le jugement s’altère au point de perdre le contact avec soi-même. À ce moment que l’on perd contact avec la réalité. À ce moment que nos repères et nos valeurs mutent pour des dépenses sans communes mesures.

Gestionnaires en devenir, prémunissez-vous des ravages possibles du pouvoir. Dès aujourd’hui, questionnez-vous sur vos valeurs. À quoi ressemble un monde idéal à vos yeux? Quel legs désirez-vous laissé aux générations futures? Pensez à vos enfants, à vos proches. Qu’aimeriez-vous qu’ils pensent de vous? Vous aimeriez qu’ils vous prennent en modèle?

Gestionnaires en devenir, soignez votre hygiène mentale car selon la médecine, personne n’est à l’abri de la psychose. Et selon l’actualité, personne n’est à l’abri de la psychose du dirigeant.

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jeudi 10 septembre 2009

Êtes-vous un personnage?

Le sujet va peut-être vous sembler saugrenu. Qui voudrait être un personnage? Qui voudrait être ce qu’il n’est pas en ces temps où tout le monde a l’authentique aux lèvres? Personne ne veut être un personnage. Sauf peut-être le comédien ou l’acteur. Êtes-vous un acteur? Assurément, vous êtes l’acteur de votre vie. Mais cela n’a rien à voir avec le fait d’être ou non, un personnage.

Avouons-le, nous sommes tous à l’occasion un personnage. Parfois un peu plus que les autres, parfois un peu plus souvent que les autres. On l’est parfois pour amuser les autres. Ce qu’on pourrait qualifier de vrai personnage. Le personnage acteur ou le personnage amateur. À tout le moins, le personnage assumé.

À d’autres moments, on est personnage pour épater les autres. «T’aurais dû voir ça! La roche était comme ça. J’avais un de ces moves à faire. J’étais à environ 4 pieds du coin… J’te le dis que j’étais à 4 pieds... Fallait pas que je rate mon coup. Là je me suis donné un swing. Mes mains collaient sur la surface et mes pieds ont marché comme à l’envers. Je ne sais pas comment j’ai pensé à ça mais je le savais que ça marcherait. Aye!, c’était vraiment hot!...»

D’autres deviennent personnage pour se valoriser. Parfois parce qu’ils cherchent qui ils sont. D’autres fois pour combler le manque d’estime d’eux-mêmes. À l’occasion, parce qu’ils ne sont pas fiers de ce qu’ils sont. Peu importe la raison, ces personnages font dire aux autres… «Pour qui y s’prend celui-là!»

Bien entendu, il y a aussi les personnages qu’on imagine. Ceux-là surviennent dans l’envie. Ces personnages surviennent lorsque l’autre réussit comme on aimerait soi-même réussir sans y parvenir. On préfère alors discrédité plutôt que d’admettre le succès. À ce moment que l’on trouve toutes sortes de raison pour se faire croire l’irréel de ce qui est pourtant bien réel. Pourquoi lui mais pas moi.

On pourrait qualifier tous ces personnages de psychologique. On connaît également les personnages plus ou moins habiles qui surgissent lorsqu’on ne sait trop comment réagir la première fois qu’on se retrouve ici ou là. Mais connaissez-vous les personnages dogmatiques?

Le personnage dogmatique est un curieux personnage. Ne vous y trompez pas. Curieux non pas dans le sens de curiosité mais curieux dans le sens de normalité. Parfois, le personnage dogmatique est celui qui croit à des idées. Parfois, c’est celui qui croit croire à des idées. C’est à ce moment qu’il devient curieux personnage.

Le personnage dogmatique se retrouve souvent dans l’arène politique. C’est à ce moment qu’il affirme ses croyances. Comme Stephen Harper hier lors du rassemblement des conservateurs : "…ce pays sera dirigé par un gouvernement libéral, appuyé par les socialistes et les séparatistes, si nous n’obtenons pas une majorité… Ils vont en profiter pour nommer des idéologues de gauche dans les tribunaux, au sein d’institutions et d’agences fédérales ainsi qu’au Sénat…" À ce moment, dans d’autres occasions, que les personnages scandent tous en cœur…«Harper! Harper! Harper!...»

Personnage parce que pour plusieurs, il n’y a pas une croyance fondamentale pour ce qu’ils font. Leur intérêt est beaucoup plus la recherche du pouvoir que les idées du parti. On devient personnage lorsqu’on endosse des idées sans trop y croire et qu’on le fait pour faire partie du groupe.

On est également personnage lorsqu’on affirme ce en quoi on ne croit pas. Par exemple, croyez-vous réellement que Jean Charest ne voyait pas de conflits d’intérêts dans le cas de son ministre David Whissell? Croyez-vous vraiment qu’il ne voyait pas de problèmes à ce que l’entreprise ABC Rive-Nord obtienne des contrats sans appel d’offres? Bien sûr qu’on a argumenté sur la fiducie sans droit de regards mais sincèrement, pensez-vous réellement que Monsieur Charest aurait accepté sans rechigner un cas similaire si son parti avait été dans l’opposition? Comprenez-vous que le personnage est parfois plus courant qu’on le croit?

Avouez qu’il nous arrive d’endosser une décision qui vient d’en haut alors que nous n’y croyons pas entièrement. Qu’en est-il de la directive qui s’applique seulement aux subalternes? Vous aimez votre rôle de policier organisationnel? Et on se demande comment améliorer notre leadership!

Si je me fie à mes expériences, la meilleure façon pour avoir du leadership, c’est d’être authentique. C’est incontournable, le leadership se perpétue dans le temps lorsque les bottines suivent les babines. Le leadership survient lorsqu’on fait ni plus, lorsqu’on fait ni moins, que ce qu’on dit et que ce qu’on croit.

Ne vous cassez pas la tête pour améliorer votre leadership. Posez-vous simplement la question. Suis-je un personnage?

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dimanche 6 septembre 2009

Moulin à paroles paroles paroles

Si je dis leadership! À quoi allez-vous penser? Intégrité? Dépassement de soi? Harmonie? Justice? Égalité? Coopération? Collaboration? Succès? Respect? Projet? Courage? Détermination? Travail? Dépassement? Compréhension? Coordination? Vision? Accomplissement? Charisme? Franchise? Cohérence? Transparence? Mobilisation? Persuasion? Honnêteté? Honneur?... Avez-vous dit leadership?

Pour ma part, il arrive que le leadership me fasse penser à autre chose. Par exemple, lorsque je prends connaissance de l’actualité alors qu’il est question du Moulin à paroles qui aura lieu les 12 et 13 septembre prochains. Selon vous, à quoi me fait penser la conférence de presse* (sur LCN) des organisateurs du Moulin en question? Appropriation? Opposition? Hypocrisie? Pouvoir? Éthique? Manipulation? Déformation? Dénigrement? Domination? Prétention? Allégation? Déclaration? Mélodrame? Partisanerie? Dogmatisme?

Je l’ai fait par le passé toutefois, je réitère n’avoir aucune allégeance politique profonde. Je ne crois ni au séparatisme, ni au fédéralisme. Entre nous, j’ai plus d’affinité avec l’ouverture d’esprit ou le désir de construire pour aller de l’avant. Je crois à la nécessité de concilier les idées des uns avec celles des autres afin de rassembler l’ensemble et non seulement une partie du groupe. À noter que je ne dis pas que cela est facile à faire. Si ce l’était, sûrement qu’on entendrait moins souvent parler de leadership.

Pourquoi est-ce difficile le leadership? Peut-être parce qu’on ne sait pas concilier les idées des uns avec celles des autres. En ce sens, la conférence de presse pour le Moulin à paroles n’en est-elle pas un exemple?

Le leadership est difficile lorsqu’on utilise des images fortes pour toucher l’autre et se donner de la crédibilité. "Nous voulons nous souvenirs que nous sommes nés sous le lys et que nous avons grandis sous la rose".

Le leadership est difficile lorsqu’on dénigre l’autre en voulant s’affirmer. "Le Moulin, c’est une centaine de lecteurs, de voix qui résonneront plus fort que celles des senseurs, de leurs mesquineries, leur malhonnêteté et leurs considérations bassement électoralistes".

Le leadership est difficile lorsque le langage non verbal n’est pas conséquent avec le verbal. Par exemple, lorsqu’on affirme avec un grand sourire qu’… "un événement qui reflète l’histoire du Québec c’est toujours forcément politique".

Le leadership est difficile lorsqu’on fait ce que l’on dénonce chez l’autre. "…un événement qui reflète l’histoire du Québec est toujours forcément politique…" "…leurs considérations bassement électoralistes…"

Je ne suis ni fédéralistes, ni indépendantiste. Je ne suis ni l’un ni l’autre car l’un et l’autre ont en partie raison. Je ne suis ni l’un ni l’autre car l’un refuse d’admettre le bien-fondé de certaines idées de l’autre. Je ne suis ni l’un ni l’autre car l’un ne voit pas ce que l’autre peut lui apporter. Je ne suis ni l’un ni l’autre car le but de l’un est d’avoir le dessus sur l’autre. Je ne suis ni l’un ni l’autre lorsqu’on me parle d’un événement rassembleur alors qu’il est avant tout partisan.

Je ne suis ni l’un ni l’autre lorsque l’un remplace une controverse par une autre. Je ne suis ni l’un ni l’autre car l’objectif de l’un demeure l’annihilation de l’autre. Je ne suis ni l’un ni l’autre car ce n’est pas ça du leadership. Ne vous y méprenez pas. Vous êtes très loin du leadership lorsque vous devenez rien de plus qu’un moulin à paroles paroles paroles.


* Ci-dessous le texte de la conférence de presse suivi de quelques extraits de la période de questions.

"Depuis 3 mois nous sommes nombreux à avoir travaillé bénévolement avec cœur, bonne foi et dévouement à mettre sur pied le Moulin à parole. Le Moulin est pour nous un événement de commémoration unique et pacifique. C’est une célébration de la parole et des mots du Québec, ouverte à tous, dans un esprit rassembleur, citoyen et communautaire.

Le Moulin rend hommage aux gens d’ici et d’ailleurs qui par leurs mots, leurs écrits, leur voix ont façonné ce coin du monde. Il témoigne de la fierté d’exister encore malgré la glace, le froid, la solitude. Il réaffirme la mémoire face à l’amnésie.

Le Moulin, c’est 140 textes dont une centaine sont des textes poétiques ou prosaïques dont six textes amérindiens, dix récits, un texte de botaniques, deux recettes de cuisine, trois textes historiques, trois manifestes, treize romans, quatorze pièces de théâtre, seize poèmes, quatorze chansons, huit lettres, huit discours, cinq édits.

Le Moulin, c’est une centaine de lecteurs, de voix qui résonneront plus fort que celles des senseurs, de leur mesquinerie, leur malhonnêteté et leurs considérations bassement électoralistes. Nous voulons nous souvenirs que nous sommes nés sous le lys et que nous avons grandis sous la rose."

Journaliste: "Allez-vous retirer le manifeste du FLQ de la liste des documents?"
Moulin à paroles: "Certainement pas monsieur"
J: "Pourquoi pas?"
M-À-P: "Le Moulin à parole est le reflet de notre histoire. Ce manifeste fait partie de notre histoire et ce n’est sûrement pas quelqu’un de l’extérieur qui va nous dire quel contenu doit contenir le Moulin."
J: "Qu’est-ce que vous pensez justement des déclarations de Sam Hamad? Comment vous les qualifiez à part de mensongère Ça semble vous atteindre énormément."
M-À-P: "Je crois que ça atteint à l’intégrité de l’équipe qui a fondé le Moulin à paroles. Et quand on accuse des gens de fomenter la violence, c’est très grave. Et je crois que l’équipe du Moulin qui a travaillé comme je l’ai dit tantôt bénévolement depuis trois mois, à bâtir cet événement libre, cet événement libre, cette équipe donc est profondément insultée par des commentaires de cette façon."


Autres lectures proposées :
Perspective
Croyez-vous au leadership?

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jeudi 3 septembre 2009

Ignatieff: N'importe quoi!

J’aurais aimé vous parler de cet incontournable un peu plus tôt mais tout comme vous, j’ai mes échéanciers. J’aurais aimé vous dire plus tôt que mardi soir, j’avais un rendez-vous que je ne voulais absolument pas manquer. J’avais eu écho de la nouvelle dans la journée. J’en avais des palpitations tellement j’anticipais le moment…

D’accord, j’exagère un peu… Je l’avoue… Je fais dans l’emphase pour vous mettre l’eau à la bouche. Mais bon, je n’irai pas trop loin. Je ne voudrais pas vous donner l’impression du pétard mouillé.

Mardi soir donc, j’avais rendez-vous avec… Ouais!... Il y a mieux comme rendez-vous… Surtout lorsque le gars avoue en avoir des palpitations. Que voulez? Faut bien qu’un gars s’assume. D’autant plus que je dois avouer que je n’ai pas regretté me présenter à l’heure et d’y donner toute mon attention… En fait, de ce rendez-vous, je savais que je trouverais matière à réflexion.

Tout compte fait, il y avait jadis les prospecteurs d’or… Comme vous le savez, on n’arrête pas le progrès. Dans les circonstances, je déclare aujourd’hui même être un prospecteur de leadership! Avez-vous dit leadership? Ahhh! Que cela est doux à mes oreilles…

Avant qu’on m’accuse de dire... j’avais rendez-vous avec le Téléjournal mardi soir. Oui oui!, avec le Téléjournal. Y a-t-il plus sexy pour terminer une soirée? Surtout lorsque tu as un mal de dents qui te coupe l’envie d’autre chose… Pour ce qui est du Téléjournal, c’est le reportage d’ouverture dont il est question.

Avant que les accusations ne tombent, par ce rendez-vous, je voulais en savoir plus sur la nouvelle du jour… la fin du soutien du gouvernement de Stephen Harper par les Libéraux de Michael Ignatieff!

Je sais, vous allez me dire qu’il n’y a pas là matière à palpitation… sauf peut-être pour Denis Coderre, sympathique guerrier politique… N’a-t-il pas l’air joyeux avec la nouvelle du jour? Surtout avec son "That’s it, that’s all!" ou sa variante du marmiton, "Les carottes sont cuites pour ce gouvernement conservateur".

Malgré ce que vous pouvez penser de mes palpitations, les siennes ou de... j’admets que les propos de monsieur Ignatieff m’ont laissé perplexe lorsqu’il parlait de l’échec du gouvernement conservateur.

"En juin, nous avons posé quatre conditions pour soutenir le gouvernement. Il n'en a respecté aucune. Son échec est complet. Il n'a pas réussi à protéger les plus vulnérables, il n'a pas réussi à créer des emplois, il n'a pas réussi à défendre notre système de santé publique, il n'a pas réussi à rétablir nos finances publiques"

Si ces dernières lignes ne vous laissent perplexes, je m’explique. Pour ce qui est de protéger les plus vulnérables, de qui parle-t-on exactement? Mais bon, ne nous enfargeons pas dans les fleurs du tapis. Ce n’est pas la première fois qu’un politicien réfère à tous en ne parlant de rien… Dites donc, on se croirait dans un éditorial! Mais ne vous en formalisez pas, le plus intéressant est à venir!

"…il n'a pas réussi à créer des emplois", non pas que je suis un partisan conservateur mais objectivement, ne sommes-nous pas dans une récession qui touche l’ensemble de l’économie mondiale? Je servirai la même observation pour le "il n'a pas réussi à rétablir nos finances publiques".

Pour ce qui est du "il n'a pas réussi à défendre notre système de santé publique", si je ne m’abuse, le système de santé relève avant tout des provinces. Quoique certains diront que le fédéral doit voir à ce que les services soient égaux à l’ensemble du Canada, etc., etc. Mais entre nous, le bon fonctionnement du système de santé est, malheureusement, avant tout une utopie lorsqu’on est le moindrement réaliste.

En résumé, ce qui pousse Michael Ignatieff à retirer son appui au gouvernement a probablement plus à voir avec la recherche du pouvoir pour le pouvoir que le bien-être des Canadiens ou le bon fonctionnement de l’état canadien. Je sais! Il n’y a là rien de nouveau sous l’angle politique. Mais n’oubliez pas que sur ce blogue, c’est l’angle du leadership qui nous intéresse.

Comme le disait un analyste politique – le nom et la source m’échappent, je m’en excuse – les Libéraux ont peur qu’avec la reprise économique qui s'amorce et les Jeux olympiques de 2010, l’opinion publique sera probablement favorable aux Conservateurs après l’automne. Les Libéraux devraient alors faire leur deuil de la gouvernance du pays pour plusieurs mois, peut-être même plusieurs années. Voilà ce qui explique les élections à venir… Le pouvoir pour le pouvoir!

Je sais qu’il y a des écoles de pensée qui parlent de leadership stratégique. Je ne suis pas partisan de cette approche. Le cynisme de la population envers nos élus est selon moi une belle démonstration que la stratégie et la mobilisation des individus ne font pas bon ménage.

Si vous aspirez au leadership, celui qui mobilise bien entendu. Pas celui qui divise. Si vous aspirez au leadership donc, et non au pouvoir pour le pouvoir, inspirez-vous de Michael Ignatieff. Comment? Rien de plus simple, évitez de dire n’importe quoi!

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