mercredi 23 septembre 2009

Compteurs d'eau: fin d'un tabou

Le sujet est incontournable sous l’angle du leadership. L’annulation du contrat des compteurs d’eau à la ville de Montréal va nous permettre de revoir certaines idées préconçues sur le leadership. Je vais également profiter de l’occasion pour poursuivre le dévoilement du modèle que je présente dans la conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership (Informations et inscription aux conférences publiques).




Pour demeurer dans le thème, disons que l’eau au moulin de cette chronique provient entre autres du TVA 17 heures diffusé hier soir. Pierre Bruneau interviewait alors Gérald Tremblay sur l’Événement de la journée. Voici quelques extraits pris à la volée, je paraphrase: "J’ai posé des questions. J’ai demandé comment ça va dans le dossier. On m’a dit que ça va bien.", "Je n’ai pas eu l’information. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse?", "Lorsque j’ai des faits, j’agis."

Comme plusieurs, il est fort probable que les derniers événements à la ville de Montréal, et peut-être plus encore les réponses du maire, vous fassent douter du leadership de ce dernier. Si c’est le cas, vous faites erreur. Le problème n’est pas le leadership de monsieur Tremblay. Le problème est la compréhension fautive du leadership qui est répandu dans le monde de la gestion.

Comme erreur de compréhension, il y a l’idée préconçue qu’un leader est un visionnaire. Ce qui laisse croire qu’un visionnaire sera un leader. Ce qui n’est pas nécessairement le cas du moins, pas tout à fait le cas.

Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Gérald Tremblay est un visionnaire. À tout le moins, comme je l’ai déjà mentionné ici-même sur ce blogue, le maire Tremblay a une vision pour la ville de Montréal. Entre autres à ses yeux, le succès de Montréal passe par l’appropriation de la ville par les citoyens. Par exemple, si les résidants de la ville veulent une ville propre, il faudrait qu’ils cessent de jeter leurs rebuts par la fenêtre de leur voiture.

Gérald Tremblay croit à l’implication du citoyen dans son environnement. C’est sa vision de Montréal. En ce sens, il est visionnaire car la désaffection de l’individu pour le milieu dans lequel il évolue est effectivement une lacune majeure dans de nombreuses organisations. Pour autant, cela ne nous empêche pas de douter de ses réponses aux médias. Et c’est tout à fait normal. Les réponses du maire semblent dans le registre du « Qu’est-ce tu veux qu’un gars faise? »

Dans les faits et par ses réponses, le maire Tremblay démontre simplement qu’il est dépassé par les événements. Ce qui personnellement ne me surprend pas. Le maire Tremblay n’est pas quelqu’un qui est à l’aise dans les activités quotidiennes du fonctionnement d’une organisation. Et c’est là l’une des sources des problèmes de leadership dans les organisations. Trop souvent, les entreprises n’ont pas le bon profil de leader au bon endroit.

Comme je l’ai mentionné antérieurement dans d’autres chroniques, le maire Tremblay est un leader cognitif. C’est quelqu’un qui est à l’aise avec les concepts. C’est quelqu’un qui perçoit comment les choses devraient se faire. Mais à la lumière des événements des derniers mois à la ville de Montréal, on comprend que le leader cognitif n’est pas à l’aise dans l’opérationnel. En ce sens, les réponses du maire sont très révélatrices. "J’ai posé des questions. On m’a dit que ça va bien. "

Le dossier des compteurs d’eau est l’occasion idéale pour démontrer que la dyade leader VS visionnaire est erronée. Dans les faits, les chances sont grandes pour qu’un leader cognitif soit un visionnaire. Pour autant, il ne faut pas oublier qu’il est fort probable qu’il n’excelle pas dans les activités courantes. Et cela n’a rien à voir avec le fait qu’il soit visionnaire ou non. Voilà ce qu’on peut qualifier comme étant la fin d’un tabou.

Lecture suggéré : Maire Tremblay – Maire Labeaume


.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire