jeudi 10 septembre 2009

Êtes-vous un personnage?

Le sujet va peut-être vous sembler saugrenu. Qui voudrait être un personnage? Qui voudrait être ce qu’il n’est pas en ces temps où tout le monde a l’authentique aux lèvres? Personne ne veut être un personnage. Sauf peut-être le comédien ou l’acteur. Êtes-vous un acteur? Assurément, vous êtes l’acteur de votre vie. Mais cela n’a rien à voir avec le fait d’être ou non, un personnage.

Avouons-le, nous sommes tous à l’occasion un personnage. Parfois un peu plus que les autres, parfois un peu plus souvent que les autres. On l’est parfois pour amuser les autres. Ce qu’on pourrait qualifier de vrai personnage. Le personnage acteur ou le personnage amateur. À tout le moins, le personnage assumé.

À d’autres moments, on est personnage pour épater les autres. «T’aurais dû voir ça! La roche était comme ça. J’avais un de ces moves à faire. J’étais à environ 4 pieds du coin… J’te le dis que j’étais à 4 pieds... Fallait pas que je rate mon coup. Là je me suis donné un swing. Mes mains collaient sur la surface et mes pieds ont marché comme à l’envers. Je ne sais pas comment j’ai pensé à ça mais je le savais que ça marcherait. Aye!, c’était vraiment hot!...»

D’autres deviennent personnage pour se valoriser. Parfois parce qu’ils cherchent qui ils sont. D’autres fois pour combler le manque d’estime d’eux-mêmes. À l’occasion, parce qu’ils ne sont pas fiers de ce qu’ils sont. Peu importe la raison, ces personnages font dire aux autres… «Pour qui y s’prend celui-là!»

Bien entendu, il y a aussi les personnages qu’on imagine. Ceux-là surviennent dans l’envie. Ces personnages surviennent lorsque l’autre réussit comme on aimerait soi-même réussir sans y parvenir. On préfère alors discrédité plutôt que d’admettre le succès. À ce moment que l’on trouve toutes sortes de raison pour se faire croire l’irréel de ce qui est pourtant bien réel. Pourquoi lui mais pas moi.

On pourrait qualifier tous ces personnages de psychologique. On connaît également les personnages plus ou moins habiles qui surgissent lorsqu’on ne sait trop comment réagir la première fois qu’on se retrouve ici ou là. Mais connaissez-vous les personnages dogmatiques?

Le personnage dogmatique est un curieux personnage. Ne vous y trompez pas. Curieux non pas dans le sens de curiosité mais curieux dans le sens de normalité. Parfois, le personnage dogmatique est celui qui croit à des idées. Parfois, c’est celui qui croit croire à des idées. C’est à ce moment qu’il devient curieux personnage.

Le personnage dogmatique se retrouve souvent dans l’arène politique. C’est à ce moment qu’il affirme ses croyances. Comme Stephen Harper hier lors du rassemblement des conservateurs : "…ce pays sera dirigé par un gouvernement libéral, appuyé par les socialistes et les séparatistes, si nous n’obtenons pas une majorité… Ils vont en profiter pour nommer des idéologues de gauche dans les tribunaux, au sein d’institutions et d’agences fédérales ainsi qu’au Sénat…" À ce moment, dans d’autres occasions, que les personnages scandent tous en cœur…«Harper! Harper! Harper!...»

Personnage parce que pour plusieurs, il n’y a pas une croyance fondamentale pour ce qu’ils font. Leur intérêt est beaucoup plus la recherche du pouvoir que les idées du parti. On devient personnage lorsqu’on endosse des idées sans trop y croire et qu’on le fait pour faire partie du groupe.

On est également personnage lorsqu’on affirme ce en quoi on ne croit pas. Par exemple, croyez-vous réellement que Jean Charest ne voyait pas de conflits d’intérêts dans le cas de son ministre David Whissell? Croyez-vous vraiment qu’il ne voyait pas de problèmes à ce que l’entreprise ABC Rive-Nord obtienne des contrats sans appel d’offres? Bien sûr qu’on a argumenté sur la fiducie sans droit de regards mais sincèrement, pensez-vous réellement que Monsieur Charest aurait accepté sans rechigner un cas similaire si son parti avait été dans l’opposition? Comprenez-vous que le personnage est parfois plus courant qu’on le croit?

Avouez qu’il nous arrive d’endosser une décision qui vient d’en haut alors que nous n’y croyons pas entièrement. Qu’en est-il de la directive qui s’applique seulement aux subalternes? Vous aimez votre rôle de policier organisationnel? Et on se demande comment améliorer notre leadership!

Si je me fie à mes expériences, la meilleure façon pour avoir du leadership, c’est d’être authentique. C’est incontournable, le leadership se perpétue dans le temps lorsque les bottines suivent les babines. Le leadership survient lorsqu’on fait ni plus, lorsqu’on fait ni moins, que ce qu’on dit et que ce qu’on croit.

Ne vous cassez pas la tête pour améliorer votre leadership. Posez-vous simplement la question. Suis-je un personnage?

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