jeudi 24 septembre 2009

Ingrid Betancourt: En nous

Je ne sais pas si vous l’avez vu mais si ce n’est le cas, prenez 20 minutes pour le faire. Vous n’avez qu’à cliquez ici *. L’entrevue réalisée à Radio-Canada par Céline Galipeau avec Ingrid Betancourt est un moment fort. Un moment d’intenses émotions. Un moment d’espoir. Un moment rempli de leçons de vie. Un moment rempli de leçons de leadership.

De mon point de vue, toute l’entrevue est mémorable. Entre autres, j’ai bien aimé lorsque Madame Betancourt mentionne qu’à ses yeux, sa captivité devait avoir une raison particulière. "Un jour je sortirai et je serai un meilleur être humain. Meilleure mère, meilleure fille, meilleure sœur, meilleure amie, meilleure… mieux." Et Céline Galipeau de lui demander si elle avait réussi. "Bien sûr que non… Évidemment non! C’est une quête constante."

Que vous aimiez ou non, c’est la même chose avec le leadership. C’est une quête constante. On peut toujours être un meilleur leader. Il y a toujours des choses que l’on peut améliorer afin que les autres aient encore plus le goût de nous suivre.

À un autre moment, elle parle de ses relations avec les otages. Personnellement, j’aurais cru qu’entre eux, il y aurait du soutien, une forme d’entraide. Vous savez, un peu comme lorsqu’il y a une tempête de verglas ou une inondation. Vous vous souvenez de la crise du Verglas? Et l’inondation au Saguenay?

Vous vous souvenez de l’entraide qu’il y avait au sein de la population lors de ces catastrophes naturelles? J’avais l’impression que l’entraide est similaire lorsqu’on est otage. Après tout, on doit ressentir des émotions très similaires lorsque d’autres s’arrogent notre vie. J’aurais cru que les gens se soutiennent entre eux lorsqu’ils deviennent soumis à l’humeur, désir et intentions des autres.

Eh bien non, ce n’est pas comme ça que ça se passe au fond de la jungle. "Il y a des gens qui vous aiment, il y a des gens qui ne vous aiment pas. C’est comme ça dans la vie. On ne peut pas faire autrement."… "La cohabitation était terriblement dure. J’ai eu des relations difficiles avec certains. Et puis j’ai eu des relations extraordinaires avec d’autres."

Le témoignage d’Ingrid Betancourt me fait constater qu’il n’y a pas qu’en politique qu’on retrouve des alliances et des rivalités. On les retrouve également dans la jungle. Et entre nous, qu’on le veuille ou non, elles sont également présentes dans nos entreprises et organisations. C’est important d’en prendre conscience.

Important de prendre conscience que les luttes de pouvoir sont omniprésentes là où l’humain évolue. Omniprésente en politique. Omniprésente dans la jungle. Il ne faut donc pas se cacher la tête dans le sable afin de croire qu’il n’y a pas de lutte de pouvoir dans les entreprises. Des luttes de pouvoir, il y en a partout. Même entre les otages au fin fond de la jungle. Peut-être une preuve que la nature humaine est une bien drôle de nature?

Oui!, j’ai aimé entendre Ingrid Betancourt. D’ailleurs, elle m’a rappelé un souvenir. La fois où très jeune, j’ai demandé à un adulte pourquoi il y a la guerre. La réponse m’avait pris de court, "Guy-Michel, ne me demande pas pourquoi il y a la guerre. Tu n’arrives même pas à t’entendre avec ton voisin!" J’avais 6 ou 7 ans à l’époque. J’étais bouche bée. Il est vrai qu’il y avait un ou deux voisins avec qui l’on avait un peu de discordes à l’occasion. Mais à cet âge, faire le lien entre ma relation avec les voisins et la guerre, c’était trop me demander. C’était hors de mon entendement. Je devais être trop jeune pour comprendre.

Je n’ai jamais réellement compris pourquoi il y a la guerre mais j’ai bien aimé lorsqu’Ingrid Betancourt a mentionné son rêve, celui de changer le monde. Elle le dit si bien ce qu’elle a compris dans la jungle. "…pour changer le monde, il faut d’abord se changer soi-même. C’est là que tout commence. On ne peut pas exiger que le monde soit en paix si on n’arrive pas à vivre tranquillement avec ceux qui nous entourent. Et… enfin, c’est à tous les niveaux."

À tous les niveaux. Je crois que cela s’applique également au leadership. Pour avoir du leadership, il faut d’abord se changer soi-même. D'abord se changer soi-même car comme je le dis dans mes conférences, le leadership, c’est en nous que ça commence.


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http://www.radio-canada.ca/emissions/telejournal/2009-2010/Entrevue.asp?idDoc=90555&autoPlay=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2009/RDI2/TelejournalSurRDI21H200909232100_2.asx

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