jeudi 6 août 2009

Clinton: La limite du leadership

La mission humanitaire de Bill Clinton en Corée du Nord pour faire libérer les deux journalistes américaines est un autre bel exemple de leadership. À tout le moins, une démonstration que le leadership, aussi fantastique puisse-t-il être, n’est pas la solution à tous les maux.

Je trouve intéressant d’aborder la dernière apparition publique de l’ancien président américain car elle nous fait prendre conscience que le leadership n’est pas omnipuissant. Le leadership est un pouvoir d’influence et l’influence d’un individu sur les autres a des limites. L’influence d’un individu sur les autres a un champ d’action.

Il y a beaucoup à comprendre de la visite Clinton en Corée du Nord. Entre autres, on comprend que le prestige contribue grandement à l’influence d’un individu sur les autres. Dans ce cas-ci, le prestige de Monsieur Clinton est intimement lié à la fonction de Président des États-Unis qu’il a assumé de 1993 à 2001.

Avec la visite de Bill Clinton en Corée du Nord, on comprend également pourquoi il n’est pas toujours facile de faire preuve de leadership. Souvent, le leadership côtoie le pouvoir officiel. Souvent, le leadership côtoie les jeux de pouvoir. Des jeux de pouvoir qui dépendent entre autres des valeurs des individus, le rapport de force entre les protagonistes, du désir de l’un à voir l’autre adopter un comportement, ou le refus de l’autre à adopter un comportement souhaité, etc.


Agence Reuters

En général, on aime voir le leadership comme quelque chose de grandiose. Il est toutefois important de comprendre que la réalité est tout autre comme nous le démontre la visite de Clinton à Pyongyang. Certes, la visite a permis la libération des deux journalistes. Pour autant, elle n’aura pas mis fin à l’entêtement de Kim Jong-II à développer l’arme nucléaire ou à procéder aux lancements de missiles.

Si votre désir est d’avoir du leadership, vous devez avant toute chose prendre conscience des jeux-enjeux présents dans votre entourage.

Êtes-vous en présence de gens qui refusent de voir le monde comme les autres? Des gens qui veulent que les choses se fassent à leur façon coute que coute ou peu importe les sanctions à leur égard? Des gens qui ont une trop grande estime d’eux-mêmes communément appelée l’égocentrisme? Dans un cas comme dans l’autre, avant de vous lancer corps et âme pour la réussite de vos projets, n’oubliez pas de prendre en compte la limite de votre leadership.


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Jeux-enjeux

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6 commentaires:

  1. Intéressante réflexion. Cependant, j'ajouterais que l'âge peut également être une limite au leadership, surtout lorsque nous débutons la vingtaine. Oui, je confirme que nous pouvons manquer d'expérience dans cette tranche d'âge, mais nous pouvons avoir la volonté de changer les choses. Afin de combler nos faiblesses, mieux vaut être bien entouré.

    Christine Hébert

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  2. En prenant conscience de la limite de son leadership personnel, une personne s'ouvre au leadership des autres. Plusieurs leaders ont comme présupposition que tout le monde partage leur point de vue. C'est une manière de penser qui parvient rarement à rassembler les gens autour d'un objectif commun. On ne peut imposer aux autres notre perception du bien, au contraire, nous devons essayer de comprendre la perception des choses des autres. N’est-ce pas là une des nombreuses différences entres les leaders et le leadership?

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  3. @ Madame Hébert
    Merci de votre visite. Vous avez bien raison de mentionner l’âge comme limite du leadership. Le leadership est souvent une question de crédibilité et d’accomplissement. Il est difficile d’avoir les deux en début de carrière. Mais comme vous le mentionnez, les jeunes ont souvent la volonté de changer les choses. Ne perdez pas vos convictions!

    @Monsieur Bureau
    Bienvenue sur mon blogue. Vous visez juste concernant l’important de s’ouvrir aux autres. Il est difficile d’avoir de l’influence auprès de ceux qui nous côtoient si on n’est pas ouvert à leurs idées.

    Pour ce qui est de la différence entre le leader et le leadership, je ne suis pas certain de bien suivre votre raisonnement. Il faut comprendre que le leader désigne l’individu alors que le leadership concerne les actions de l’individu. Ce n’est donc pas une question de différence qui nuit au développement du leadership d’un leader.

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  4. Merci M. Lanthier. Je reformule donc ma dernière phrase de la façon suivante :
    N’est-ce pas là une des nombreuses différences entre le leadership individuel et le leadership collectif?
    Lorsque je travaille avec des équipes de travail, souvent, les membres de l'équipe ne font pas la différence entre le leadership du dirigeant et le leadership de l'équipe.

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  5. @Monsieur Bureau
    Merci de préciser votre idée. Elle reflète bien les nombreuses difficultés que l’on rencontre concernant le leadership.

    Un point que je trouve intéressant dans votre commentaire est lorsque vous mentionnez la compréhension du leadership des membres de l’équipe. Je serais curieux de savoir si dans cette circonstance, vous êtes le dirigeant. À ce moment, votre insatisfaction face à l’inaptitude des autres à distinguer le leadership du dirigeant et celui de l’équipe pourrait être en fait une difficulté à assumer le rôle d’autorité.

    Votre commentaire m’inspire une chronique à venir. Leadership: Dirigeant ou équipe

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  6. Non, je ne suis pas le dirigeant. Je suis un consultant en transformation organisationnelle qui travaille avec des équipes de travail dans différents secteurs. Le leadership est un sujet qui est souvent au cœur de nos discussions. Je lirai vos prochaines publications avec plaisir.

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