jeudi 20 août 2009

Harper: la limite du leadership

Paraît-il que les voyages forment la jeunesse. Pour ma part, je changerais la formule pour quelque chose dans le genre, les voyages dans le Nord forment le leadership. À tout le moins, les voyages dans le Nord forment la limite du leadership. Mais comme à votre habitude, je vous sens sceptiques. Vous devriez pourtant le savoir. Les sceptiques seront confondus… du du du comme disait jadis, le Capitaine Bonhomme.

Il y a deux semaines jour pour jour, on avait Bill Clinton en Corée du Nord qui nous montrait une première limite du leadership. C’est maintenant au tour du premier ministre Harper de nous en montrer une autre avec son voyage dans le Nord canadien.

Pourquoi vous ne me croyez jamais? Pourquoi faut-il toujours tout vous expliquer? Je vous l’avais dit! Les voyages dans le Nord forment le leadership! Avez-vous dit leadership?

Souvent, on présente les hauts dirigeants comme des leaders. Et cela est encore plus vrai lorsqu’il est question de Premier ministre ou de Président. Les médias raffolent de la formule. Les leaders du G8 vont se rencontrer… Les 3 leaders ont discuté d’échanges commerciaux… Les leaders sont unanimes sur l’importance de…

Lorsqu’on parle de leader et de leadership, généralement, on a en tête l’individu qui mobilise les autres. On a en tête celui que les gens ont le goût de suivre parce que ses idées sont inspirantes et qu’elles nous font rêver à mieux… mieux… mieux… mieux selon le goût du jour puisque ce n’est pas le point à comprendre.

Avec ce qui se passe dans le Nord, il faut comprendre que la mobilisation des autres a ses limites. La mobilisation a ses limites lorsqu’on voit Stephen Harper à bord d’une frégate, d’un sous-marin, ou d’un hélicoptère militaire. La mobilisation a ses limites lorsque toutes ces images n’ont comme but que d’affirmer la souveraineté du Canada aux yeux du Monde.

Le voyage de Stephen Harper dans le Nord canadien nous démontre que le leadership qui mobilise, le leadership informel, ne peut être la solution à tous les maux. Parfois, le leadership devient formel et c’est à ce moment qu’on utilise tous les pouvoirs à notre disposition pour que les autres entendent raison. Le leadership formel, c’est ce que je nomme le leadership corporatif dans ma conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership.




Ce n’est pas compliqué le leadership mais souvent, les gestionnaires n’arrivent pas à concilier le leadership formel et l’informel. Souvent, les gestionnaires font trop usage du premier et pas assez du second. Voilà pourquoi il est important de savoir que le premier fait appel à la raison alors que le second fait appel aux émotions. Le premier est de la coercition alors que le second, mène souvent à l’inspiration.

Le voyage dans le Nord de Stephen Harper est une belle démonstration qu’autant on peut croire au leadership informel, parfois il faut faire appel au leadership formel pour convaincre les autres de notre point de vue. Je sais, c’est un paradoxe. En fait, c’est un dilemme. Le dilemme du gestionnaire. Le dilemme entre le désir de contrôler et le désir de mobiliser.

Si vous êtes gestionnaire, il est impératif que vous preniez conscience du dilemme qui vous habite. Impératif que vous preniez conscience qu’il est plus facile de contrôler que de mobiliser. Impératif que vous preniez conscience que la coercition mine le désir du dépassement des employés. Impératif de comprendre que ce n’est pas en contrôlant que l’on mobilise.

Je sais qu’une fois écrit blanc sur noir, vous savez faire la distinction entre la coercition et la mobilisation. Mais l’important, c’est de le savoir dans le feu de l’action. Parce que c’est dans le feu de l’action que le leadership mobilisateur se développe. Dans le feu de l’action que vous devez faire usage de votre leadership informel au lieu de votre leadership formel.

Vous aspirez à plus de leadership dans votre organisation? Prenez leçon de ceux qui voyagent dans le Nord. Souvenez-vous que le leadership est parfois formel. Mais que l’idéal est qu’il soit informel. Souvenez-vous que le passage du formel à l’informel est ce qu’on peut appeler, la limite du leadership.

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