jeudi 23 juillet 2009

Vision, valeurs et dogmatisme

Que voulez-vous, il n’y a pas de fortuite coïncidence. Neil Armstrong a beau avoir posé le pied sur l’astre nocturne il y a 40 ans, cela n’enlève rien à l’immensité de l’Univers. Une immensité dans laquelle tôt ou tard, on retrouve un alignement de planètes.

Allez savoir pourquoi, allez savoir comment, il y a un an, presque jour pour jour, je vous parlais de la dualité à laquelle se confrontent certains gestionnaires. La dualité à prendre des décisions en tenant compte de leurs valeurs ou en tenant compte de celles des autres qu’ils représentent.

Aujourd’hui, l’isochronisme met en jeux les mêmes acteurs. Plus précisément, la politique de clémence au cas par cas que le gouvernement conservateur veut instaurer. Aujourd’hui, le débat est de savoir si oui ou non le gouvernement Harper doit intervenir pour rapatrier les ressortissants canadiens emprisonnés à l’étranger. Il en était question ce midi à La Tribune de Radio-Canada. Le Devoir a également publié un article sur le sujet.

Du point de vue démocratie, on ne peut plus pertinent que de se demander si le gouvernement conservateur doit intervenir ou non lorsque des Canadiens sont emprisonnés à l’étranger? Est-ce que le fait de ne pas intervenir pour un Canadien condamné à mort contrevient aux lois canadiennes qui interdisent la peine de mort? Est-ce que le fait de traiter au cas par cas contrevient au droit de tout un chacun à être considéré comme l’égal des autres?

Comme je le mentionnais dans Dualité, est-ce qu’un gestionnaire doit agir en fonction de ses croyances et valeurs ou en fonction des valeurs prescrites par les lois, règles et procédures lesquelles il est mandaté de faire appliquer?

Pour ma part, au-delà des questionnements philosophiques et éthiques, les événements de la journée me font réfléchir à un paradigme. Bien entendu, un paradigme propre au leadership. Dans les circonstances, je me dois de vous le demander, avez-vous dit leadership?

Combien de fois ai-je pu entendre qu’un visionnaire est un leader. Je l’ai entendu trop souvent car un visionnaire n’est pas un leader. Un visionnaire, c’est quelqu’un qui a une vision de l’avenir. Pour sa part, un leader est quelqu’un qui mobilise les autres à faire ce qu’ils n’auraient fait d’eux-mêmes.

On ne peut le nier, Stephen Harper a une vision. Aux yeux de Stephen Harper, il faut punir les gens de façon dissuasive. Aux yeux de Stephen Harper, les lois canadiennes sont trop clémentes envers les hors-la-loi. Aux yeux de Stephen Harper, il est préférable que les criminels canadiens pris en flagrant délit à l’étranger restent à l’étranger. Et cela semble être d’autant plus vrai à ses yeux lorsque les lois étrangères sont plus punitives que les lois canadiennes.

Stephen Harper a une vision. Une vision que je ne partage pas, je dois l’admettre. Mais là n’est pas le point. Le point est de constater que le fait d’avoir une vision ne fait pas de nous un leader. À tout le moins, avoir une vision n’est pas une condition suffisante pour être un leader.

Comme j’aime le dire, le leadership, c’est en nous que ça commence. C’est lorsque notre vision concorde avec les valeurs que les autres partagent que l’on peut parler de leadership. Autrement, il est plus juste de parler de dogmatisme.

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