dimanche 19 juillet 2009

Ce qui est bon pour toi...

Après les escapades en bateau et les compteurs d’eau, Zampino chez Dessau, nous revoilà à la case départ. Avec le dépôt du rapport de Florent Gagné sur l’éthique dans le monde municipal, les politiciens reprennent le bâton. Malheureusement, on ne parle pas ici du bâton du pèlerin. On parle de celui qui accompagne la carotte…

Que voulez-vous, les pèlerinages ne semblent pas faire partie des mœurs de nos heureux élus. Faut-il se surprendre dans les circonstances de les voir heureux d’être élus? Faut-il se surprendre de voir le sourire avide d’un enfant devant le pot de biscuits au chocolat? Ou de l’ours devant le pot de miel?

Bien sûr, il ne faut pas généraliser. Les hommes politiques n’ont pas tous les yeux grands ouverts face à la manne qui abonde le long des cours d’eau… Manne, cours d’eau, bateau…

Dans le plus sérieux, je suis surpris de voir la réaction du gouvernement Charest qui accueille favorablement et enthousiasme les recommandations du rapport Gagné. Selon Jeanne Corriveau du Devoir, «le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, a promis de donner suite au rapport dans les plus brefs délais.» Pourtant, le parti au pouvoir ne semble pas avoir le même enthousiasme pour un code d’éthique à l’attention des membres de l’Assemblée Nationale. Cherchez l’erreur!

L’erreur serait-elle le départ du ministre Couillard pour une entreprise qui offre des services de santé privés? Non pas que je suis contre le privé dans la santé. Après tout, faute d’argent neuf, il faut trouver des moyens pour alléger la note à payer. Par contre, qu’un ministre change les lois pour favoriser un type d’entreprises pour ensuite aller y travailler, il me semble que la ligne est mince.

L’erreur serait-elle de changer les directives aux conflits d’intérêts afin que l’entreprise d’un ministre, par exemple celle de Pierre Arcand aux Relations internationales, puisse continuer à faire affaire avec le gouvernement? Bien entendu dans son cas, cela s’explique par le fait qu’il ne détient que 38% ** d’une entreprise qui ne fait pas affaire directement avec le gouvernement. Autrement dit, les intermédiaires qui eux utiliseront les services de l’entreprise sont au-dessus de tout soupçon. Au-dessus de tout soupçon… Aurait-on déjà entendu ça sous une autre forme dans d’autres circonstances?

Erreur ou pas, ce que je trouve intéressant avec la réaction du gouvernement Charest est de voir qu’il trouve tout à fait approprié d’instaurer des règles au monde municipal alors qu’il repousse tant bien que mal le même remède pour les élus provinciaux. Serait-ce ce qu’on appelle deux poids deux mesures? Leadership! Avez-vous dit leadership?

L’attitude du gouvernement Charest démontre bien les problèmes de leadership dans les organisations.

Allez savoir pourquoi, certains dirigeants se croient au-dessus de tout soupçon. Comme s’ils détenaient une connaissance infuse. Comme si eux savaient ce qui est bien et ce qui est mal. Comme si par leur rôle, ils devaient montrer aux autres quoi faire sans se soucier de ce qu’ils font. Comme si le mal ne s’appliquait qu’aux autres et qu’eux incarnaient le bien.

Comme je le dis souvent, ce n’est pas compliqué le leadership. Parfois, il ne suffit que de prendre conscience que ce qui est bon pour toi, est bon pour moi!


** : Un élu Péquiste était tenu de vendre ses intérêts dès qu’il détenait plus de 5% du capital-actions à l’époque de madame Marois. Source : Denis Lessard
.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire