
Évidemment qu’Obama n’a rien à voir avec la pire marée noire des États-Unis. La responsable, c’est notre soif démesurée pour le pétrole sous toutes ses formes – énergie, plastique, textiles, caoutchouc artificiel, colorants, molécules chimiques et pharmacologiques, etc. La responsable, c’est la mauvaise évaluation des risques face à l’exploitation d’un gisement 1500 mètres sous le niveau de la mer. La responsable, c’est la technologie; incapable de réparer dans un délai raisonnable ce qu’elle a créé.
Au-delà de la catastrophe écologique et des critiques, le désastre du Golfe du Mexique démontre que le leadership est souvent lié à la satisfaction des besoins et attentes des autres. C’est important d’en prendre conscience. Important de prendre conscience que peu importe nos compétences et aptitudes, le leadership dépend parfois de ce que les autres attendent de nous. Les Américains s’attendent à ce qu’un président ait une baguette magique au fond de sa poche ou dans le creux de sa main.
Qu’on aime ou pas, le leadership est souvent tributaire des besoins que les autres cherchent à satisfaire. Donnez-leur ce qu’ils attendent de vous et ils vous qualifieront de leader. Dans le cas contraire, vous ne serez rien de plus qu’un quidam. Certes, c’est du leadership complaisant, mais ils sont nombreux à espérer la chosification de leurs vœux. Et c’est probablement ce qui explique que parfois, malgré les bonnes idées, malgré les bonnes intentions, des leaders sont sacrifiés par ignorance.
Comme je le disais au début du mois, ceux qui cherchent des leaders devraient apprendre à reconnaître le talent. Au lieu de ça, plusieurs préfèrent critiquer gratuitement l’un et l’autre sans avoir une compréhension claire de la situation dans laquelle évolue le sacrifié. On se demande par la suite comment il se fait qu’il y ait si peu de leadership dans nos sociétés. À moins que ce soit l’explication du fameux «on a les leaders qu’on mérite!»
Il est important de prendre conscience de la façon par laquelle Barack Obama est en train de perdre sa crédibilité. Il est important d’en prendre conscience, car cela n’a rien à voir avec ses compétences à mobiliser les gens. Le problème de Barack Obama, c’est qu’il n’a pas les moyens pour résoudre le problème auquel il fait face. Le problème n’en est pas un de compétences, c’en est un de technologie.
La prochaine fois qu’un collègue viendra vous voir pour obtenir la tête d’un autre pour ci et ça, pensez-y à deux fois avant de lui donner satisfaction. D’une part, il est fort probable que la demande soit formulée étant donné que ce collègue n’a pas obtenu ce qu’il voulait de l’autre. D’autre part, il est également possible que l’organisation n’ait pu fournir les moyens qui auraient permis de résoudre le problème décrié.
La prochaine fois, n’oubliez pas de faire le parallèle avec le Golfe du Mexique.
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