dimanche 6 avril 2008

Go Habs Gooo!

Deux fois en deux semaines que j’aborde le thème du hockey. Je me surprends moi-même car je n’ai rien du fidèle partisan de la noire rondelle. Que voulez-vous, j’ai rarement trouvé plaisir à regarder les autres dans l’action. Je préfère, et de loin, le mode actif au mode passif. À vrai dire, ce n’est pas le jeu en lui-même qui m’intéresse. Ce qui me captive dans le hockey, ce sont les phénomènes de leadership que j’y trouve. Cette semaine, c’est au tour des Glorieux de nous proposer une leçon sur le sujet.

Tout commence il y a un peu plus de quinze ans. À l’époque, un certain Patrick Roy – encore lui – est sorti de la patinoire en regardant son entraîneur d’un regard peu invitant. La relation entre les deux n’était pas à son meilleur depuis quelques jours. Roy a clôt le conflit en s’adressant au président du club assis derrière le banc des joueurs (traduction libre) : "C’est mon dernier match ici à Montréal". Quelques jours plus tard, Roy quittait Montréal pour le Colorado.

La saison suivant son départ, le Canadien n’a rien fait de bon. Les saisons subséquentes n’ont été guère mieux. Alors que le Canadien terminait à la fin du classement, Roy et l’Avalanche du Colorado se qualifiaient chaque année pour les séries éliminatoires. En prime, ils ont gagné deux coupes Stanley!

Cette année, le Canadien semble de retour dans la mêlée. À tout le moins, l’équipe est sur une belle lancée. Elle termine la saison au premier rang de l’association de l’Est. Ce qui ne s’était pas vu depuis 1989. Cela va tellement bien pour l’équipe que plusieurs rêvent de la coupe Stanley à Montréal. Pour ma part, je n’avancerai aucune prédiction mais si l’esprit d’équipe se maintient, le Canadien pourrait nous surprendre.

Ce que je trouve intéressant dans ce revirement de situation se trouve derrière le banc des joueurs. Eh oui, c’est les entraîneurs qui m’intéressent car c’est à eux que revient la tâche de bien diriger l’équipe. C’est eux qui doivent amener les joueurs à la victoire. Plus particulièrement, c’est leur tempérament qui est riche en leçons de leadership.

Il y a quinze ans, l’entraineur du Canadien était Mario Tremblay. Une personne que je qualifierais de fonceur. Quelqu’un qui ne donne pas sa place. Quelqu’un qui veut diriger. Pourquoi Tremblay a-t-il failli à la tâche? Tout simplement parce qu’il n’a pas voulu accepter que Patrick Roy est un leader naturel. Dans son refus, il a essayé d’imposer son pouvoir d’autorité. Avec les conséquences que l’on connaît; le départ de Roy et l’effondrement du Canadien.

L’erreur de Tremblay est courante chez les dirigeants. Souvent, ils n’ont aucune idée de la puissance du leadership naturel d’un individu. Au quotidien, Tremblay aurait mieux fait de travailler avec Roy. Il aurait dû s’en faire un allier. Cependant, comme de nombreux dirigeants, Tremblay n’a pas accepté la place que Roy pouvait prendre au sein de l’équipe. D’une certaine façon, Tremblay voulait protéger son titre sur sa carte d'affaires!

Aujourd’hui, si le Canadien est de retour dans la course, c’est grâce au travail de Guy Carbonneau. Avez-vous remarqué son style? Avez-vous remarqué sa façon d’être lors des points de presse? Des phrases sans émotion, sans convictions, dans le genre : Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, on a encore perdu. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, on a mal joué. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, je vais faire des changements. Tout cela exprimé avec de petits tapotements des mains sur la table. Vraiment pas une attitude dominante. Vraiment pas celui qui veut s’imposer à tout prix. Complètement différent de Mario Tremblay à l’époque.

Guy Carbonneau a réussi à reconstruire l’esprit d’équipe au sein du Canadien. Consciemment ou inconsciemment, il a compris qu’il ne pouvait pas s’imposer que parce qu’il a un titre sur sa carte d'affaires. Carbonneau a compris qu’il ne pouvait construire une équipe en essayent de s’imposer à tout prix.

En fait, Guy Carbonneau a compris l’une des règles du leadership : Savoir imposer ses idées au bon moment et de la bonne façon en place de s’imposer comme individu. Il a compris que ses joueurs accepteraient d’être réprimandés s’ils le méritent. Il a compris que ses joueurs accepteraient de le suivre à condition que ses directives ne soient pas gratuites. C’est ça l’art du leadership, prendre le contrôle de la situation dans le respect des autres. Prendre le contrôle n’ont pas pour notre personne mais bien par nos idées.

Mario Tremblay voulait contrôler pour contrôler. Pour sa part, Guy Carbonneau contrôle pour faire évoluer son équipe. Et vous, quelle est votre motivation à vouloir diriger votre équipe? Votre plaisir de justifier le titre sur votre carte d'affaires ou votre désir d’aider les autres à devenir meilleurs? Go Habs Gooo!

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