dimanche 10 janvier 2010

Ignatieff: Un an plus tard

Le sujet me trottait dans la tête depuis quelques semaines. Faute d’élément déclencheur, je m’étais résigné à en faire ma chronique dominicale compte tenu de ce début d’année plutôt tranquille du point de vue leadership. Avez-vous dit leadership? Faut croire que je mène une bonne vie, car que voilà t’y pas au moment où je regarde le bulletin de nouvelles de 18 heures? Les Libéraux lancent une campagne publicitaire pour dénoncer la prorogation du parlement. Ça ne pouvait mieux tomber. Déjà le nom de Michael Ignatieff noircissait les lignes de cette chronique.

Avec son premier anniversaire comme chef officieux du parti libéral qui arrive à grands pas, je tenais à parler de Micheal Ignatieff depuis quelques semaines. D’autant plus qu’il y a un peu plus d’un an dans Leçon de diversion, je laissais sous-entendre que son arrivée à la tête des libéraux allait être le début de la fin du règne de Stephen Harper. Je dois avouer que je m’étais fourvoyé dans mes prédictions.

Il est facile de comprendre pourquoi je me suis trompé. J’ai tout simplement sous-évalué la composante cognitive de Michael Ignatieff. Être cognitif, c’est parler avec sa tête. Être cognitif, j’en ai déjà parlé à quelques reprises ici même sur ce blogue. Je donne alors en exemple le maire Gérald Tremblay de Montréal. Lorsqu’on n’est pas un cognitif du point de vue leadership, on est un affectif. Le maire Labeaume de Québec lui est un affectif. Suivez ce lien pour consulter le thème attitré.

Affectif ou cognitif en résumé, l’un communique ces idées avec son cœur, l’autre les communique avec sa tête. L’un donne le goût de s’engager ou de passer à l’action. L’autre donne le goût de réfléchir ou parfois il faut l’admettre, de s’endormir.


Je sais, encore une fois, j’exagère un peu. Un peu, mais peut-être pas autant que certains aimeraient le croire. On a qu’à lire entre les lignes des sondages qui guident nos politiciens pour s’en convaincre. Lorsqu’on lit entre les lignes des sondages, on comprend que Micheal Ignatieff est plus efficace qu’un somnifère pour de nombreux Canadiens. Autrement, soyez assuré qu’on en aurait eu des élections fédérales en 2009!

Je ne sais trop si c’est à cause de la langue, mais lorsque j’écoute parler Michael Ignatieff, j’ai l’impression d’écouter une cassette. Lorsque je l’écoute, je ne sens pas son engagement. Lorsque je l’écoute, je ne vois pas son intention. Je ne vois pas son désir de passer à l’action. Je ne vois pas son désir de changer les choses. Lorsque je l’écoute, je ne vois pas de leadership.

Lorsque j’écoute Michael Ignatieff, je ne vois que son aspiration pour prendre le pouvoir. Je ne vois que son aspiration pour prendre le pouvoir sans pour autant savoir pourquoi il aimerait le prendre. Tout ce que j’entends lorsque j’écoute Michael Ignatieff, ce ne sont que des critiques contre le gouvernement de Stephen Harper. Je n’entends que des critiques sans pour autant entendre qu’elles sont les solutions.

Plusieurs aiment dire qu’il faut une vision pour avoir du leadership. Personnellement, je ne suis pas un partisan de cette dyade. Cela dit, je crois sincèrement qu’un individu qui aspire être premier ministre devrait impérativement avoir une vision claire et mobilisatrice. Également, un individu qui aspire être premier ministre devrait être en mesure de communiquer sa vision afin de rassembler les gens autour de lui.

Voilà ce qui explique que je me suis trompé concernant le début de la fin du règne de Stephen Harper. Premièrement, Michael Ignatieff ne semble pas avoir de vision pour le Canada. Deuxièmement, même s’il en avait une, il ne serait pas en mesure de la communiquer à l’ensemble des Canadiens.

Et vous? Vous en avez une vision de votre organisation? Et vous savez comment la communiquer?

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