dimanche 24 janvier 2010

Obama: Un an après

Il y a un an, la frénésie était à son apogée. Plusieurs croyaient en un monde meilleur. Il y a un an, l’espoir était omniprésent. Les attentes des uns comme des autres semblaient sur le point de devenir réalité. Il y a un an, on imaginait que l’impossible était possible. Toute l’Amérique et le monde étaient tournés vers Washington D.C. Il y a un an le 20 janvier 2009, Barack Obama prêtait serment pour devenir le 44e président des États-Unis.

Il y a un an dans Yes we can, je parlais de Barack Obama comme l’exemple à suivre lorsqu’il est question de leadership. J’expliquais alors que le rôle du leader est entre autres, d’inspirer, de donner l’exemple, de communiquer ses valeurs, de montrer le chemin à suivre ainsi que donner les directives. Il y a un an, en regardant Obama, il semblait facile d’exercer du leadership.

Un an plus tard avec la dégringolade de la cote de popularité d’Obama dans les sondages, avec l’élection la semaine dernière de Scott Brown du parti Républicain à l’élection partielle du Massachusetts, il faut se rendre à l’évidence: il faut plus que la présence d’un leader pour que le leadership prenne forme. Il faut plus que des aptitudes et des compétences pour que le leadership mobilise les uns comme les autres.

Un an après son élection, l’évidence est que les États-Unis ne sont pas propices à la mise en œuvre du leadership de Barack Obama. Un an après l’élection, l’évidence est que le leadership ne peut se développer dans un environnement qui ne respecte ni l’individu ni ses idées. L’évidence est qu’il manque un ingrédient pour que le leadership d’Obama permette la réalisation des projets envisagés. Ce qu’il manque aux États-Unis, c’est une culture du leadership*.

C’est important de prendre conscience que les difficultés actuelles de Barack Obama ne sont pas liées à ses aptitudes ou ses compétences en tant que leader mais bien à la culture du leadership dans laquelle il évolue. Il est important d’en prendre conscience surtout lorsqu’on cherche à développer le leadership au sein d’une organisation.

D’autant plus important de prendre conscience des difficultés d’Obama si on croit qu’il suffit de prendre des cours et des formations pour développer des leaders. Important d’en prendre conscience, car la vérité saute aux yeux: les problèmes de leadership ne relèvent pas nécessairement de l’individu. Les problèmes de leadership ne relèvent pas toujours des compétences ou aptitudes du concerné. Plus souvent, les problèmes de leadership relèvent de l’environnement. C’est une évidence, Barack Obama évolue dans un environnement hostile.

Charles Dharapak/AP

Plusieurs organisations cherchent à développer le leadership au sein de leur personnel. La première année de Barack Obama à la présidence des États-Unis doit nous faire réfléchir sur les moyens à prendre. Certes, il est important de former le personnel. Toutefois, il est impératif de comprendre que les réels problèmes de leadership relèvent plus des intentions des uns et des autres que de la formation.

C’est l’évidence, les problèmes de leadership dans les organisations relèvent trop souvent de l’intention des uns à ravir le pouvoir aux autres. Et malheureusement, l’Humain, oui l’Humain avec un grand H si vous me le permettez, est souvent prêt aux plus basses bassesses pour parvenir à ses fins. En ce sens, l’opposition et les lobbys américains ont attaqué l’intégrité de Barack Obama de toutes les façons possibles. Tout simplement déplorable.

Il y a un an, Barack Obama nous démontrait que pour avoir du leadership, il faut être en mesure de répondre aux aspirations des gens. Un an plus tard, il nous démontre que pour avoir du leadership, il faut être entouré de gens qui nous respectent. Un an plus tard, on doit comprendre que pour avoir du leadership il faut être en présence de gens dont le désir et les intentions ne sont pas de prendre le pouvoir pour le pouvoir, coûte que coûte.

Un an après l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, la leçon est une évidence : peu importe les aptitudes du leader, il ne peut y avoir de leadership sans la présence d’une culture qui le favorise et qui contribue à son émergence.

La prochaine fois que vous chercherez à développer le leadership au sein de votre unité d’affaires, avant de faire quoi que ce soit, commencez par regarder quelles sont les valeurs et les ambitions de vos collaborateurs. Prenez le temps de bien regarder, car c’est à même les valeurs et les ambitions des uns et des autres que prend forme la culture du leadership. Et ça, on ne peut le nier, Obama nous en a fait la preuve un an après son arrivée à la Maison Blanche.


* Pour plus d’information sur la culture du leadership, veuillez consulter la série d’articles du troisième volume de l’infolettre Le Meneur! Le mensuel du leadership.


Dossier complet de l’an un de Barack Obama sur Radio-Canada.ca :
Introduction : Ici
Économie : Ici
Relations internationales : Ici
Société : Ici
Environnement : Ici

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